Partis politiques allemands

Partis politiques allemands
Allemagne
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Cet article fait partie de la série sur la
politique de l'Allemagne,
sous-série sur la politique.


v · partis politiques allemands jouent dans la vie politique un rôle nettement plus important que dans d'autres pays comme la France et la Suisse. Le référendum n'existe pas au niveau fédéral et quasiment pas au niveau régional et les grands partis, stables depuis la Seconde Guerre mondiale, organisent la vie politique.

Sommaire

Statut

L'existence et le rôle des partis politiques de l’Allemagne sont prévus par l'article 21 de la Loi fondamentale de 1949. Le même article prévoit que ces partis devront « respecter la structure libre et démocratique de la République fédérale d'Allemagne ». Cette disposition permet l'interdiction par la Bundesverfassungsgericht (cour constitutionnelle) des partis politiques jugés dangereux pour le système politique. Cette procédure a été utilisée dans les années 1950 pour interdire le KPD et le SRP puis sans succès dans les années 2000 contre le NPD. Les mouvements « anticonstitutionnels » (Verfassungswidrig), notamment les partis d'extrême droite et d'extrême gauche font également l'objet d'une surveillance par le Verfassungschutz mais contrairement aux autres organisations, les partis politiques ne peuvent être interdits par le ministre de l'Intérieur.

Principaux partis politiques

Le système politique allemand et en particulier le système des élections au Bundestag (le parlement fédéral) a conduit à la formation de deux grands partis de gouvernement (le groupe CDU/CSU et le SPD) à côté desquels subsistent plusieurs partis moins importants qui jouent un rôle important en participant aux coalitions (notamment le FDP et les Verts). Il existe enfin quelques petits partis qui obtiennent parfois des mandats dans les parlements régionaux. Ces partis défendent souvent une idéologie radicale (partis d'extrême-droite notamment) ou représentent un groupe particulier (comme le GB/BHE) ou un vote de protestation. Enfin, le PDS, devenu Die Linke en 2007, successeur du SED, le parti unique de la RDA, occupe une place à part, représenté au Bundestag depuis la réunification mais tenu à l'écart du pouvoir à l'échelon fédéral par les autres partis.

L'élection du Bundestag au scrutin proportionnel plurinominal est mitigée par la « barre des 5 % » qui empêche les partis les plus petits de participer au partage des sièges et évite ainsi le morcellement du parlement. L'élection de la moitié des députés au scrutin uninominal majoritaire à un tour laisse cependant une place à un vote personnalisé. À côté des deux partis principaux, existent divers petits partis qui peuvent être porteurs d'une idéologie particulière (comme le FDP, Die Linke ou les Verts) ou des intérêts d'un groupe restreint (comme le GB/BHE).

Partis représentés au Bundestag

  • L'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (Christlich Demokratische Union Deutschlands, CDU) est le grand parti de droite. Créé après la Seconde Guerre mondiale autour des idées de la démocratie chrétienne défendues par Konrad Adenauer, il a longtemps été considéré comme le parti dominant de la vie politique allemande, le SPD ne participant au gouvernement que quand la CDU était affaiblie par une crise interne ou un échec important. Les militants de ce parti sont souvent appelés les « Les Noirs » , « Die Schwarzen ».
  • L'Union chrétienne-sociale en Bavière (Christlich-Soziale Union in Bayern, CSU) est le pendant de la CDU en Bavière, où ce dernier parti n'existe pas. Gouvernant la région pratiquement sans interruption depuis sa création, la CSU est traditionnellement conservatrice en matière de mœurs mais a longtemps été porteuse d'une certaine vision sociale en ce qui concerne l'économie.
  • Le Parti social-démocrate d'Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD), re-création d'un parti existant depuis le XIXe siècle, est le grand parti d'opposition dans la période suivant la création de la République fédérale d'Allemagne. Plusieurs fois à la tête d'un gouvernement dans les années 1970, il semble avoir pris une nouvelle dimension après la réunification. Idéologiquement social-démocrate à l'origine, il a progressivement évolué vers le social-libéralisme. Les militants de ce parti sont souvent appelés les « rouges » , « Die Roten ».
  • Le Parti libéral-démocrate, (Freie Demokratische Partei, FDP) est un parti se revendiquant du libéralisme. S'il n'obtient que rarement des mandats directs, il a en revanche toujours réussi à former un groupe parlementaire au Bundestag et a été dans les années 1960 et 1970 en position de faire et de défaire des coalitions, adoptant un comportement centriste. Ils sont souvent appelés « Les Jaunes » , « Die Gelben ».Il fait partie depuis la fin 2009 de la coalition de droite au pouvoir (CDU-CSU-FDP).
  • L'Alliance 90 / Les Verts (Bündnis 90/Die Grünen) a été formée après la réunification sur la base d'une fusion entre Die Grünen (les Verts), parti écologiste issu de la mouvance pacifiste et anti-nucléaire des années 1970, et Bündnis 90 (Alliance 90), groupement de militants des droits de l'homme en République démocratique allemande. Partenaire fidèle du SPD dans les années 1990, les verts allemands s'associent cependant parfois aux partis de droite dans des coalitions locales. Ils sont appelés « Les Verts » , « Die Grünen ».
  • Die Linke (La gauche) : fusion du Parti du socialisme démocratique (PDS) (successeur du SED, le parti unique de la RDA) et de la WASG, scission du SPD. Ce nouveau parti, dirigé par Gesine Lötzsch et Klaus Ernst, ses militants sont appelés « Die Roten », les rouges. Il se positionne à la gauche des Verts et du SPD sur l'échiquier politique. Lors des élections législatives de 2005, il a fait un score de 25% dans les Länder de l'Est et un peu moins de 5% à l'Ouest. Son congrès fondateur s'est tenu le 16 juin 2007. Il a depuis fait son entrée dans plusieurs Landtag (parlements régionaux) de l'Ouest, bouleversant les rapports dans force dans ces Länder dont était systématiquement absent le PDS.

Partis représentés dans certains parlements régionaux

À côté des cinq partis représenté au Bundestag, qui sont tous représentés dans plusieurs parlements régionaux, certains petits partis n'ont que quelques élus dans l'un ou l'autre de ces parlements.

  • Le Parti national-démocrate d'Allemagne (Nationaldemokratische Partei Deutschlands, NPD) est le plus puissant et le plus radical des partis d'extrême-droite. Fondé en 1964 par des militants issus de diverses organisations d'extrême-droite, pour certaines directement liées à la mouvance néo-nazie, il manque de peu son entrée au Bundestag lors des élections fédérales de 1969, avec 4,3 % des suffrages exprimés (record qu'il ne battra jamais lors des scrutins nationaux qui suivront). En 2004, à la faveur d'une alliance avec la DVU, il obtient 9,2 % des suffrages lors d'une élection régionale et entre au parlement du Land de Saxe.
  • La Fédération des électeurs du Schleswig du Sud (Südschleswigscher Wählerverband, SSW) est le parti de la minorité danoise et frisonne du Schleswig-Holstein. Dispensé de la règle des 5 %, il siège au parlement régional. Contrairement à la plupart des partis régionaux d'Europe, il ne revendique plus ni autonomie ni indépendance.

Autres partis notables

  • Le Parti pirate allemand (Piratenpartei Deutschland) : fondé en 2006, le Parti pirate allemand a possédé pendant plusieurs mois un parlementaire au Bundestag, en effet Jörg Tauss ancien parlementaire a rejoint ce parti[1]. Il possède aujourd'hui plusieurs élus dans les conseils municipaux[2].
  • Le Parti écologiste-démocrate (Ökologisch-Demokratische Partei), scission droitière des Verts fondée en 1982.
  • Les Républicains (Die Republikaner), extrême-droite.
  • DVU , extrême-droite.
  • Le PRO (parti de l'ex-juge Schill, droite extrême).
  • Le Parti populaire sorabe (Wendische Volkspartei), qui aspire à devenir l'homologue du SSW pour la minorité sorabe.
  • Le Parti bavarois (Bayernpartei), milite pour une Bavière indépendante dans l'Europe.

Financement

Montant et origine des revenus des principaux partis politiques allemands en 2006
Parti Revenus
(millions d’euros)
Cotisations Dons Financement public Patrimoine Autre
Parti social-démocrate (SPD) 170,1 29,7 % 7,7 % 27,3 % 9,8 % 25,5 %
Union chrétienne-démocrate (CDU) 151,6 28,7 % 18,3 % 28,8 % 3,1 % 21,1 %
Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU) 39,8 25,4 % 15,8 % 29,6 % 1,3 % 27,9 %
Parti libéral-démocrate (FDP) 29,3 20,5 % 29,7 % 30,7 % 5,7 % 13,4 %
Alliance 90 / Les Verts 25,4 21,3 % 14,3 % 38,3 % 1,4 % 24,7 %
Die Linke 21,0 44,2 % 9,5 % 37,5 % 1,0 % 7,8 %
Moyenne 28,3 % 15,88 % 32,03 % 3,72 % 20,07 %
Source : Der Spiegel (ISSN 0038-7452), nº 43/2006, 23 octobre 2006, p. 34

Loi sur le financement des partis politiques

Le financement des partis politiques est encadré depuis 1967 par une législation particulière la Parteiengesetz. En plus des dons et cotisations les partis politiques allemands reçoivent un financement important de la part de l'État. Pour accéder à ce financement un parti doit avoir recueilli au minimum 0,5 % des voix à une élection nationale ou 1 % à une élection régionale. Le montant des subventions est ensuite calculé en se basant sur le nombre de voix obtenues aux différentes élections et sur les ressources propres dont dispose le parti. Dans tous les cas le financement public doit rester en dessous d'une limite absolue, fixée en 2005 à 133 millions d'euros par an.

Scandales financiers

Comme d'autres pays d'Europe, l'Allemagne a été touchée par plusieurs scandales liés au financement des partis politiques. Le plus gros des scandales récents est l'affaire du financement de la CDU d'Helmut Kohl dans les années 1990 (CDU-Spendenaffäre). Le parti avait mis en place un système de financement des campagnes électorales de candidats choisis par Kohl en utilisant des dons secrets (et donc illégaux) sur des comptes de banques suisses. L'origine exacte de l'argent n'est toujours pas connue. À la suite du scandale Helmut Kohl, Wolfgang Schäuble et Brigitte Baumeister (la trésorière de la CDU) ont dû démissionner de leurs fonctions au sein du parti (un poste purement honorifique dans le cas de l'ancien chancelier). Après avoir épuisé toutes les voies de recours possible la CDU a été finalement condamnée en 2004 par la Bundesverfassungsgericht à rembourser 21 millions d'euros de financement public des campagnes électorales entachées d'irrégularités.

Résultats électoraux

Résultats aux élections fédérales depuis la création de la République fédérale d'Allemagne des cinq partis représentés au 17e Bundestag.
Date 1949 1953 1957 1961 1965 1969 1972 1976 1980 1983 1987 1990 1994 1998 2002 2005 2009
CDU/CSU 31,0 45,2 50,2 45,3 47,6 46,1 44,9 48,6 44,5 48,8 44,3 43,8 41,4 35,1 38,5 35,2 33,8
SPD 29,2 28,8 31,8 36,2 39,3 42,7 45,8 42,6 42,9 38,2 37,0 33,5 36,4 40,9 38,5 34,3 23,0
FDP 11,9 9,5 7,7 12,8 9,5 5,8 8,4 7,9 10,6 7,0 9,1 11,0 6,9 6,2 7,4 9,8 14,6
Alliance/Les verts - - - - - - - - 1,5 5,6 8,3 5,0 7,3 6,7 8,6 8,1 10,7
PDS/La Gauche - - - - - - - - - - - 2,4 4,4 5,1 4,0 8,7 11,9
Participation 78,5 86,0 87,8 87,7 86,8 86,7 91,1 90,7 88,6 89,1 84,3 77,8 79,0 82,2 79,1 77,7 70,8
  • CDU/CSU, SPD et FDP se présentent à ces élections depuis le début et ont toujours réussi à être représentés au Bundestag.
  • Lors des trois premières élections fédérales, plusieurs autres partis ont obtenu des sièges au parlement. Depuis 1961, seuls les cinq partis listés ont réussi à être représentés au Bundestag.
  • Le parti Vert, créé dans les années 1970 est représenté au parlement fédéral depuis 1983. Ne réussissant pas à franchir la barre de 5% en 1990, il n'a pu s'y maintenir entre 1990 et 1994 qu'à la faveur de son alliance avec le mouvement alternatif de l'ex-RDA "Bündnis 90".
  • Le PDS, créé à la réunification, a jusqu'à maintenant toujours réussi à obtenir des sièges (exempté de la règle des 5 % en 1990, dépassant celle-ci en 1998 et 2005, ses mandats directs — tous obtenus à Berlin-Est — lui ont permis de conserver un groupe parlementaires en 1994. En revanche, il ne fit élire que deux représentants en 2002).

Annexes

Articles connexes

Lien externe

Notes et références


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