Patrimoine de Lille

Patrimoine de Lille
Le faîte de la porte de Paris

Les diverses guerres mais aussi l’indifférence des habitants, la priorité donnée au développement industriel et les nécessités immédiates du logement ouvrier ont par le passé causé d'importants dégâts au patrimoine de Lille. Une certaine prise de conscience de la richesse de ce patrimoine à partir des années 1960-70 a abouti à d’importantes opérations de rénovation, particulièrement dans le Vieux-Lille, quartier dont le bâti vétuste tombait pratiquement en ruines, et qui est aujourd’hui une zone touristique.

Intérieur de la vieille bourse

Lille dispose pourtant d'un patrimoine très diversifié. Le patrimoine architectural s'étend ainsi du Moyen Âge roman (crypte de la collégiale Saint-Pierre, hospice Comtesse), aux styles gothique (églises Saint-Maurice et Sainte-Catherine), renaissance (immeuble du Beaurepaire, maisons rue Basse), maniériste flamand (Vieille Bourse, maison de Gilles de la Boë), classique (églises Saint-Étienne, Saint-André, citadelle), néogothique (immeubles de l'institut catholique, cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille), art nouveau (maison Coilliot), haussmannien (rue Faidherbe, place de la République), néo lillois (nouvelle bourse), art déco régionale (hôtel de ville) et enfin contemporain (tours modernes d'Euralille)[1].

Sommaire

Patrimoine civil

L'une des plus anciennes maisons de Lille, rue de la Barre

De l’habitat médiéval, il ne reste rien à la surface de la ville actuelle. Seules quelques caves voutées du XIIIe siècle dans le Vieux-Lille, ainsi que des ponts romans sous la chaussée, témoignent encore de ce passé, notamment rue des Chats-Bossus, Place du Lion-d’Or, rue de la Monnaie ou rue Saint Jacques. Car la ville est alors construite de maisons de bois et de torchis et ce n’est qu’en 1567 que la Magistrat imposera de construire en pierre. De l'époque bourguignonne, il ne reste pratiquement rien non plus, si ce n'est les vestiges du Palais Rihour, édifié au cours de la seconde moitié du XVe siècle. Mais en termes d'habitat, la maison la plus ancienne de datation certaine se situe au 63-65, rue de la Barre. Elle appartenait à Jean du Bosquiel, seigneur des Planques, échevin puis rewart de Lille, et l’année 1595 est inscrite sur l’une de ses poutres[2].

Maisons à arcures rue Benvignat
La maison de Gilles de la Boë

Les témoignages de l’architecture renaissance du XVIIe siècle sont en revanche beaucoup plus nombreux. Le type courant de la maison lilloise au début du siècle est la maison dite à arcures, en raison de ses arcs de décharge en forme d’anse de panier. Ces maisons sont construites sur un châssis de bois revêtu de briques, les arcures incluant souvent des claveaux de pierre blanche taillés à pointe-de-diamant. Elles sont parfois surmontées de pignons à pas de moineaux. Une deuxième série de bâtiments de la même époque subit l’influence du style d’inspiration italienne de l’architecte flamand Wenceslas Cobergher. Sa principale réalisation est l’ancien mont-de-piété construit en 1626, l’hôtel du Lombard, mais on trouve trace de son influence dans d’autres bâtiments comme le rang des arbalétriers érigé dans les années 1630, place aux Bleuets, ou la maison des Vieux-Hommes construite en 1624, rue de Roubaix. Une troisième série de bâtiments est marquée par l’abondance de l’ornementation. La manifestation la plus célèbre de cette tendance d’inspiration flamande est la Vieille Bourse conçue par l’architecte Julien Destrée en 1652. On en trouve toutefois des exemples plus anciens, comme la maison de Gilles de la Boë de 1636, place Louise de Bettignies. Enfin une dernière série de bâtiments est caractérisée par l’influence du style français qui va dominer pendant plus d'un siècle après la prise de la ville par Louis XIV en 1667. Elle se manifeste directement dans les maisons de la rue Royale, construites dans le nouveau quartier qui fait face à la citadelle, mais aussi dans une synthèse avec les traditions décoratives lilloises, comme dans le rang du Beauregard érigé comme la Vieille Bourse par Julien Destrée, en 1687, place du Théâtre, ou le rang Anselme Carpentier, construit la même année, rue du Palais Rihour[3].

La place aux Oignons

Lille est alors pris d’une fièvre de construction et se rénove profondément tout au long du XVIIIe siècle. Parmi les constructions remarquables de cette époque, il nous reste des rangs de maisons complets, notamment place aux Oignons, rue de Paris, rue du Pont Neuf ou rue du Palais Rihour, et de nombreux hôtels particuliers où s’exprime une nouvelle génération de jeunes architectes tels que Michel-Joseph Lequeux. C’est lui qui dessinera notamment les plans de plusieurs hôtels particuliers de style néoclassique, comme l’hôtel d’Avelin érigé en 1777, rue Saint-Jacques, et l’hôtel Petitpas de Walle construit en 1779, rue de l’Hôpital Militaire[4].

La rue Faidherbe

La seconde moitié du XIXe siècle, avec l’industrialisation et l’extension de la ville, ouvre une nouvelle époque de construction largement inspirée du modèle parisien. Le percement de grands boulevards s’accompagne de la construction d’immeubles imposants plus ou moins ostentatoires et anachroniques, de styles néoclassique, comme la préfecture à partir de 1865, le Palais des Beaux-Arts à partir de 1885 et le nouvel Opéra à partir de 1907, néogothique, comme les facultés catholiques à partir de 1879, ou composite, sorte de mélange de références antiques, pour l’université publique et le nouveau quartier latin à partir de 1890. L’influence haussmannienne est également sensible, par exemple dans les immeubles de la nouvelle rue Faidherbe, percée en 1870, ou de la place Simon Vollant, autour de la Porte de Paris, ou encore Place de la République et boulevard de la Liberté. Dans cet océan d’architecture bourgeoise, la maison Coilliot, bel exemple d’art nouveau construit par Hector Guimard en 1898, apporte une touche de modernisme dont on trouve également des marques dans certaines maisons d’habitation, notamment rue de Châteaudun, rue Gounod, rue Saint-Étienne ou rue du Vert-Bois avec la maison de l’architecte Horace Pouillet.

La cité philanthropique

C’est à partir de cette époque que se développe aussi l’architecture industrielle dans les nouveaux espaces investis par la ville après l'absorption des communes limitrophes. Des immenses usines qui s’étendent à cette époque, il reste quelques témoignages, pour la plupart à la suite de reconversions récentes en immeubles de bureaux, d’habitation, d’enseignement ou de loisir, en particulier dans le quartier de Moulins. Il reste également de nombreuses traces de l’habitat ouvrier, quelques courées mais aussi une dernière maison de bois du milieu du XIXe siècle dans le quartier de Wazemmes et la cité philanthropique construite en 1860, rue Gantois, par l'architecte Émile Vandenbergh, l'un des plus prolifiques et originaux de la période.


Mais c’est au cours des reconstructions de la première Guerre mondiale qu’apparaît un renouveau du style lillois d’inspiration flamande avec en particulier l’achèvement de la nouvelle bourse, inaugurée en 1921, et la construction du nouvel hôtel de ville à partir de 1924, mélange de tradition flamande et de style art déco. Ce mélange se retrouve dans un grand nombre de bâtiments, qu’il s’agisse d’immeuble de bureaux, comme celui de la Voix du Nord construit en 1934, d’habitat collectif, comme la cité jardin des 400 maisons de Salengro, rue du Faubourg d’Arras, édifiée en 1932, ou d’habitat individuel, comme certaines maisons de la rue du Molinel ou de la rue de la Bassée.

Les reconstructions de la Seconde Guerre mondiale sont souvent considérées comme moins heureuses, en particulier dans les années 1970 avec, par exemple, le nouveau palais de justice dans le Vieux-Lille, et ce n’est qu’à partir des années 1990 qu’une architecture audacieuse retrouve sa place, en particulier lors de l’édification du quartier d’Euralille pour lequel des architectes novateurs sont sollicités, comme Rem Koolhaas pour la construction du Grand Palais, Jean Nouvel pour le centre commercial Euralille ou Christian de Portzamparc pour la tour du Crédit Lyonnais[5].

Les principaux édifices civils

Antérieurs à la conquête française

Ainsi que de très nombreuses maisons de style Lillois du XVIIe siècle et XVIIIe siècle ou se mêlent racines flamandes et influences françaises.

De la conquête française à la révolution

  • Les façades du quartier du Vieux-Lille
  • De nombreux hôtels particuliers parmi lesquels :
    • L'Hotel de Wambrechies élevé vers 1685 et agrandi à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe.
    • L'Hotel d'Ailly d'Aigremont (1702 - 1703) aujourd'hui résidence du général commandant la Force d'Action terrestre du territoire national.
    • L'Hotel Vrau et les Salons lillois du Pont Neuf (début du XVIIIe siècle)
    • L'Hotel Scrive (élevé au début du XVIIIe siècle, il a été remanié de nombreuses fois jusqu'à la Belle époque), siège depuis 1979 de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Nord - Pas-de-Calais.
  • Le Théâtre du Nord (1717)
  • L'ancien Hôpital général de Lille (1738 - 1743), qui accueille depuis 1996 l'IAE de Lille.

De la révolution à la Première Guerre mondiale

Postérieurs à la Première Guerre mondiale

Patrimoine religieux

Comme le patrimoine civil, les édifices religieux de la ville au Moyen Âge ont tous disparu. La collégiale Saint-Pierre, qui a été la grande église de Lille pendant plus de sept siècles, a été complètement détruite en 1794 à la suite des dommages causés par le siège autrichien de 1792. Il n’en reste plus aujourd’hui que les vestiges d’une crypte enfouie sous le palais de justice. Ainsi, le plus ancien sanctuaire lillois est une modeste chapelle, la chapelle Notre-Dame-de-Réconciliation, érigée au XIIIe siècle.

L'église Saint-Maurice

Des six autres églises que comptait Lille à la fin du XIIIe siècle, reste toutefois le nom, adopté par de nouveaux édifices au fil des reconstructions successives.

Le plus ancien est sans doute l’église Saint-Maurice, Hallekerke, typique de l'architecture religieuse flamande, de style gothique et néo-gothique à cinq vaisseaux. Située dans le Centre, les premiers éléments de sa construction remontent au début du XIVe siècle, mais elle a été profondément remaniée au XVIIe siècle puis au XIXe siècle. Fait remarquable, elle combine la structure d’une église-halle avec un déambulatoire. Elle présente de beaux vitraux du XIXe siècle et renferme de nombreux tableaux des XVIIe siècle et XVIIIe siècle[6].

Vient ensuite l’église Sainte-Catherine, église-halle de style gothique flamboyant à trois vaisseaux dont la nef centrale est précédée d'une tour carrée. Située dans le Vieux-Lille, elle a été érigée à la fin du XVe siècle. Plusieurs fois réaménagée, son mobilier date pour l’essentiel du XIXe siècle à l’exception de quelques tableaux[7].

La nef de l'église Saint-André

À la différence des deux précédentes, l’église Saint-André n’est pas une reconstruction en lieu et place du sanctuaire d’origine. Initialement chapelle des Carmes Déchaussés, elle a été rebaptisée de son nom lorsque qu’il a été détruit à la suite des dommages causés par le siège de 1708. L’actuelle église Saint-André, de style baroque, a pour l’essentiel été construite au cours du XVIIIe siècle sur les plans de l’architecte Thomas-Joseph Gombert. Plus d’un siècle plus tard, sa tour-clocher a été rajoutée par l'architecte Louis-Marie Cordonnier. Elle renferme plusieurs tableaux des XVIIe siècle et XVIIIe siècle et surtout une magnifique chaire à prêcher en bois de chêne taillé du XVIIIe siècle[8].

L’histoire de l’église Saint-Étienne est similaire à celle de l’église Saint-André. Initialement chapelle du collège des Jésuites, elle ne prend son nom actuel qu’en 1796 après la destruction de l’église d’origine lors du siège autrichien de 1792. Elle-même détruite en 1740 par un incendie, elle est reconstruite à partir de 1743. De style baroque également, c’est l’une des plus grandes églises jésuites de France. Elle renferme une remarquable chaire en bois sculpté de François Rude et plusieurs tableaux des XVIIe siècle au XIXe siècle[9].

La chaire de l'église Saint-Sauveur

L’église Saint-Sauveur est plus récente, l’édifice d’origine ayant été détruit par un incendie en 1896. De style éclectique néobyzantin, elle répond à une curieuse structure : la croisée du transept est couverte par une coupole, un cul de four recouvre le chœur et le clocher se trouve à l'arrière du chevet. Elle recèle par ailleurs un exceptionnel mobilier en chêne, dont une chaire monumentale particulièrement travaillée.

Enfin, l’église Sainte-Marie-Madeleine est désaffectée au culte depuis 1989 et a été transformée en lieu d'expositions. Elle avait été construite à la fin du XVIIe siècle pour remplacer l’édifice d’origine détruit lors de l’édification de nouvelles fortifications par Vauban. Surmontée d’un dôme, elle présente un mélange curieux de styles, renaissance flamande pour la décoration du chœur, Grèce antique pour l'élévation de la coupole, ordres doriques et ioniques pour ses colonnes et style baroque pour les ailes de la façade.

La nef de la cathédrale

Toutes les autres églises de Lille sont d’origine récente, à commencer par la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille, dont la construction débute en 1854 pour s’achever en 1999, près de 150 ans plus tard[10]. Elle doit son existence à la volonté de la bourgeoisie industrielle lilloise d'ériger une somptueuse église dans le style gothique du XIIIe siècle, inspiré de Viollet-le-Duc, afin de susciter la création d'un évêché à Lille et son nom à une statue de la Vierge du dernier quart du XIIe siècle vénérée depuis le XIIIe siècle pour les miracles qui lui sont attribués. Mais le projet connaîtra de nombreuses péripéties de sorte qu’après un siècle de travaux, le projet est loin d'être achevé et doit être révisé. Finalement, ce n’est qu’en 1991 que la décision de terminer la façade est prise par l’association diocésaine de Lille. Elle retient un projet de style résolument moderne, composé d’une ogive de 30 mètres de haut tapissée de 110 plaques de marbre translucide que soutient une structure métallique. Il en résulte un édifice composite, pour partie temple néogothique à la gloire de l’industrie, pour partie hymne à la technologie moderne. Les nombreuses mosaïques sont à cet égard particulièrement remarquables. Par ailleurs, la cathédrale héberge depuis 2008 le Grand Orgue du studio 104 de la Maison de la Radio, qui compte parmi les plus grandes orgues de France. Dotée d’une crypte de 2 500 m2, elle accueille également le centre d'art sacré contemporain qui présente des œuvres sur le thème de la Passion.

Mais le patrimoine religieux à Lille, ce sont aussi les hospices. Marques de l'attention charitable très tôt portée aux pauvres, ce sont eux qui témoignent du passé médiéval de la ville.

L'Hospice Comtesse

Le plus connu, l'Hospice Comtesse, a été fondé en 1236 par Jeanne de Constantinople, comtesse de Flandre. Plusieurs fois la proie des flammes, il reste peu de chose de la construction d'origine. La salle des malades, du XVe siècle, est la partie la plus ancienne, la chapelle ayant été reconstruite au XVIIe siècle et les bâtiments conventuels au XVIIIe siècle. La salle des malades, vaste salle oblongue en pierre de Lezennes couverte d'un berceau lambrissé, s'achève par la chapelle dont le plafond à caisson est décorée d'armoiries. Dans le bâtiment conventuel, on peut encore visiter la cuisine, dont les murs sont couverts de carreaux de faïence lilloise, et son arrière-cuisine, la salle à manger, les appartements de la prieure[11].

Un autre hospice, l'hospice Gantois, fondé en 1462 par Jean de la Cambe, riche bourgeois lillois, peut également être visité. En activité jusqu'en 1995, pendant plus de 500 ans sans interruption, il comprend notamment une chapelle, une salle des malades et des bâtiments de service organisés autour de quatre cours plantées de jardinets[12]. Repris en 2001 par une société d'investissement, il a été reconverti en hôtel de luxe et a rouvert ses portes en 2003 au terme d'une remarquable restauration menée sous les auspices des Bâtiments de France.

Mais les nombreux couvents qu'abritait la ville ont pour la plupart disparu. L'un des plus imposants d'entre eux, le couvent des Minimes, situé quai de Wault, a lui aussi été reconverti en hôtel de luxe au début des années 1990. C'est finalement une construction des années 1960, le couvent des dominicains bâti sur les plans de l'architecte Pierre Pinsard dans le quartier Saint-Maurice Pellevoisin, premier couvent classé « Patrimoine du XXe siècle », qui incarne l'architecture conventuelle lilloise aujourd'hui.

Les principaux édifices religieux

Les principaux édifices religieux de la ville peuvent être répartis par quartier.

  • Lille-Sud
    • L'église du Cœur-Immaculé-de-Marie
    • L'église Sainte-Germaine
    • L'église Saint-Philibert
    • La grande Mosquée
  • Fives
    • L'église Notre-Dame-de-Fives
    • L'église Saint-Louis
    • L'église Saint-Sacrement
    • La chapelle d'Elocquès
  • Hellemmes
    • L'église Notre-Dame-de-Lourdes
    • L'église Saint-Denis
  • Lomme
    • L'église Notre-Dame-de-la-Visitation
    • L'église Notre-Dame-de-Lourdes
    • L'église Sacré-Cœur
    • L'église Saint-Christophe

Patrimoine militaire

Plan de Lille fortifiée au début du XVIIIe siècle

La citadelle de Lille est le principal ouvrage militaire de la ville. Surnommée la « Reine des citadelles », c'est la première des citadelles conçues par Vauban, nommé gouverneur de la citadelle en 1668 puis de Lille en 1684, où il passa la plus grande partie de sa vie. Sa construction, sous la direction du maître maçon Simon Vollant, débute en 1668 pour s'achever en 1671. Édifiée sur des terrains marécageux en bordure de la Deûle, elle se présente sous la forme d’un pentagone régulier avec cinq bastions royaux disposés aux angles. Elle est entourée d'une défense échelonnée composée de fossés, de tenailles, de demi-lunes, de chemins couverts, de glacis et de terrains en pente et à découvert afin de rendre l'approche de l'ennemi plus délicate. À l'intérieur, les bâtiments s'organisent autour de la place d'armes et comprennent des logements destinés aux soldats, à l’état-major et au gouverneur, des poudrières, des prisons, un arsenal, une chapelle, des magasins pour les vivres, un barbier, une boulangerie et un moulin[13]. Constamment militarisée depuis sa construction, elle est dans un état de conservation exceptionnel.

La porte de Paris

La citadelle s'inscrit dans un système complexe de défense qui entourait la ville. Des remparts qui la ceinturaient du Moyen Âge jusqu'au début du XXe siècle[14] subsistent :

  • la Noble Tour, qui abrite aujourd'hui le mémorial de la déportation, dernière trace des 65 tours médiévales qui entouraient la ville (début XVe siècle) ;
  • la porte de Gand et la porte de Roubaix, vestiges de l’ancienne enceinte espagnole édifiée à partir de 1621 (début XVIIe siècle) ;
  • la porte de Paris, construite en l'honneur de Louis XIV après la conquête de la ville (fin du XVIIe siècle) ;
  • des pans de fortifications noyés dans la verdure à l'extrémité de l'avenue du Peuple belge ;
  • la porte de Dunkerque, édifiée à la suite du dernier agrandissement de la ville fortifiée de 1858 (seconde moitié du XIXe siècle).

De nombreux édifices militaires subsistent par ailleurs, dont les plus remarquables ont été reconvertis. C'est le cas notamment de l'ancien corps de garde de la garnison de la ville qui abrite désormais le théâtre du Nord, de la caserne Souham, dont une partie des bâtiments d'origine est aujourd'hui occupée par le CNRS, de l'ancien « magasin au bled des châtellenies de Lille, Douai et Orchies », affecté à l'Armée au début du XIXe siècle et reconverti en logements d'habitation au début des années 2000[15] ou encore de l'hôpital militaire, abandonné par l’Armée en 1998 et racheté en 1999 par le Ministère de l’Intérieur en vue d’y installer les annexes de la Préfecture du Nord.

Les principaux édifices militaires

La porte de Gand

Patrimoine environnemental

La voie des combattants dans le parc de la citadelle

Le principal espace vert de Lille est constitué par le « Bois de Boulogne » où se trouvent la citadelle, le zoo et un parc d'attraction pour les enfants. D'une superficie de 70 hectares, il longe les berges du canal de la Haute-Deûle. Terrain militaire constitué de talus, de fossés, de glacis et de chemins couverts après la construction de la citadelle, il a été aménagé en parc de loisirs à partir de 1880. De nombreux arbres datent de cette époque, parmi lesquels certains sont remarquables, tels des noyers noirs d'Amérique, un érable de Montpellier, un pin laricio et même un séquoia géant planté en 1882. Après un sévère nettoyage de la végétation du sous-bois dans les années 1980, la gestion actuelle du parc s'emploie à restaurer la qualité écologique des milieux naturels qui abritent notamment plusieurs espèces de chauve-souris (murin de Daubenton et murin à moustaches) et d'oiseaux (martin pêcheur, épervier, pic épeichette, rousserolle effarvatte, etc.) Le zoo, dont l'accès est gratuit, serait le plus visité de France. Créé en 1950, il présente environ 300 animaux appartenant à plus de 70 espèces sur un espace de 3,5 hectares. Ces espaces devraient faire l'objet d'une extension de dix hectares et de nouveaux travaux d'aménagement à partir de 2010[16].

Situé en face du Bois de Boulogne, de l'autre côté d'un bras canalisé de la Deûle et accessible par une passerelle, le jardin Vauban a été créé en 1863 par l'architecte paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps. Jardin à l'anglaise d'une superficie de 3,5 hectares, il comprend une variété d'essences, un jardin d'arboriculture fruitière, des parterres fleuris, des allées de promenade, un plan d'eau qui accueille des canards, des poules d’eau et des cygnes et une grotte artificielle[17]. On y trouve également un théâtre de marionnettes.

L'île Derborence dans le Parc Matisse

Dans le quartier d'Euralille, le Parc Matisse, d'une superficie de huit hectares, a été aménagé entre 1996 et 2003. Il comporte quatre espaces distincts : une vaste pelouse, dite grande prairie du boulingrin (de l’anglais bowling green), l’île Derborence, forêt inaccessible de 2,5 hectares perchée sur un socle de sept mètres de haut planté d’essences originaires de régions de l’hémisphère nord (Japon, Amérique du Nord, Chine), le bois des transparences, planté de pyrophytes, de bruyère et de bambous, et le jardin en creux, aménagé dans les fossés des anciennes fortifications[18]. De l'autre côté du périphérique, le parc Matisse est prolongé par le jardin des géants, jardin d'environ deux hectares composé de 45 000 végétaux qui a été inauguré en juin 2009[19].

À l'opposé du parc Matisse par rapport au centre commercial, de part et d'autre du périphérique, le parc des Dondaines, d'une superficie de 4,5 hectares, a été aménagé dans les années 1970 sur l'emplacement d'un important bidonville. Il est actuellement en restructuration dans le cadre du projet d'extension d'Eurallile et devrait être amputé d'un côté pour accueillir le casino et son hôtel de luxe et agrandi d'un autre[20].

Au nord, la plaine de la Poterne et la plaine Winston Churchill suivent l'ancien tracé des remparts. La première, d'une superficie de huit hectares, est occupée par des jardins familiaux et par une Réserve naturelle régionale, le Jardin écologique du Vieux-Lille. La seconde, d'une superficie de six hectares, a été aménagée en 1993, lors des travaux de la ligne de TGV.

Au sud, le jardin des plantes a été créé par l'architecte Jean Dubuisson et le paysagiste Jacques Marquis sur une parcelle de près de 11 hectares à l'emplacement des anciennes fortifications. Inauguré en 1948, son tracé est inspiré des jardins à la française. Il présente en particulier une importante collection de dahlias, une roseraie disposée autour d'une grande pièce d'eau, une orangerie et une serre équatoriale conçue par l’architecte Jean-Pierre Secq en 1970. C'est aussi là que se trouvent les serres de production de la ville. Il bénéfice d'un partenariat avec le jardin botanique de la faculté de pharmacie, jardin de deux hectares créé en 1970 qui appartient au réseau « jardins botaniques de France et des pays francophones ». Il présente plus d'un millier d’espèces végétales réparties en trois zones : un arboretum, une serre tempérée et une école de botanique.

Les principaux jardins et espaces verts

Statuaire

Article détaillé : Statues de Lille.

La statue la plus marquante de Lille est certainement la colonne de la Déesse qui occupe le centre de la Grand place. Érigée en 1845, elle commémore la résistance victorieuse au siège autrichien de 1792 grâce à laquelle la ville de Lille recevra la légion d'honneur en 1900.

Près de l'entrée du 43e RI dans le parc de la citadelle de Lille se trouvent de nombreux monuments dont le monument aux fusillés lillois de la Première Guerre mondiale, érigé en 1929 et le monument au Pigeon voyageur. Lille rend aussi hommage à ses hommes illustres : Louis Pasteur sur la place Philippe Lebon, Faidherbe sur la place de la République ou Alexandre Desrousseaux et Le p'tit quinquin dans l'hôtel de ville et à l'entrée du square Foch.

De nombreuses statues lilloises érigées au XIXe siècle ont disparu pendant l'occupation allemande entre 1914 et 1918, par suite des réquisitions de métal pour l'effort de guerre.

Autres

Voir aussi

Frise chronologique


Notes et références

  1. Le cadre général des paragraphes qui suivent est issu de l'exploitation de l'ouvrage Le Patrimoine des Communes du Nord, Éditions Flohic, 2001, Tome 2, p. 964 à 1082, qui décrit chaque édifice remarquable de Lille par ordre chronologique.
  2. Jean-Marie Duhamel, Lille, Traces d’histoire, Éditions La Voix du Nord, 2004, p. 23
  3. Étienne Poncelet, « La couleur à Lille au XVIIe siècle, de Philippe IV à Louis XIV » sur crcv.revues.org, Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, 2002. Consulté le 17 octobre 2009
  4. Jean-Marie Duhamel, Lille, Traces d’histoire, Éditions La Voix du Nord, 2004, p. 30 et 31
  5. La maison de l'architecture et de la ville a édité un plan-guide de l'architecture contemporaine de Lille en 2008
  6. DRAC Nord - Pas-de-Calais, « Un véritable petit musée de peinture flamande des XVIIème et XVIIIème siècles » sur culture.fr. Consulté le 14 octobre 2009
  7. Le site de l'association des Amis de l'Église Sainte-Catherine
  8. Mairie de Lille, « L'église Saint André » sur mairie-lille.fr. Consulté le 14 octobre 2009
  9. Mairie de Lille, « L'église Saint Étienne » sur mairie-lille.fr. Consulté le 14 octobre 2009
  10. Le site officiel de la cathédrale de Lille
  11. Paul Gelis, L'Hospice Comtesse de Lille, Congrès archéologique de France, Flandre, 1962, vol.120, p.186-192
  12. Musée Régional Hospitalier de Lille, « Hospice Gantois de Lille » sur musee.chru-lille.fr. Consulté le 17 octobre 2009
  13. Paulette Legillon et Jacqueline Dion, Lille, Portrait d'une cité, Editions Axial, 1975, p. 27
  14. Fortifications sur www.lilledantan.com. Consulté le 17 octobre 2009
  15. Pour un historique du bâtiment, voir GRAHAL, « Étude historique et archéologique de l'immeuble Rue Royale » sur buildinvest.com, 2003. Consulté le 13 octobre 2009
  16. Mairie de Lille, « Martine Aubry dévoile ses projets pour la Citadelle » sur www.mairie-lille.fr, 2009. Consulté le 17 octobre 2009
  17. Le Jardin Vauban sur www.paperblog.fr, 2009. Consulté le 17 octobre 2009
  18. Sonia Keravel, « La participation du public au projet de paysage, Comparaison et analyse de deux exemples : le parc de Lancy et le parc Henri-Matisse » sur www.projetsdepaysage.fr, 2008. Consulté le 17 octobre 2009
  19. LMCU, « Bienvenue au Jardin des géants ! » sur www.lillemetropole.fr, 2009. Consulté le 18 octobre 2009
  20. AD, « Petite histoire d’un bout de terre » sur labrique.lille.free.fr, La Brique, 2007. Consulté le 17 octobre 2009

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