Patrimoine religieux de Caen

Patrimoine religieux de Caen

Surnommée « la ville aux cent clochers », la ville de Caen possède un riche patrimoine religieux constitué d'églises et d'abbayes anciennes, dont une grande partie a été détruite après la Révolution et lors de la bataille de Caen en 1944. L'urbanisation du XXe est venue toutefois enrichir ce patrimoine.

La première partie est consacrée à un classement des lieux de culte selon leur époque de fondation. La deuxième partie offre un classement en fonction de l'état de conservation et du statut cultuel de ces lieux de culte ; les lieux précédés de cette icône Classé monument historique sont classés ou Inscrit à l'inventaire inscrits monuments historiques en totalité ou en partie.

Sommaire

Classement chronologique

Églises et congrégations fondées avant la Révolution

À la veille de la Révolution française, le patrimoine religieux caennais était particulièrement dense. La ville était parsemée de 23 églises ou chapelles. À ces lieux de culte ouverts aux paroissiens, il faut ajouter les deux abbayes urbaines et les 15 couvents disséminés dans la cité et ses faubourgs.

Le premier lieu de culte caennais a été exhumé lors de fouille à l'Abbaye aux Hommes. Il s'agit d'un fanum placé au centre d'un vicus (place de commerce ou grosse agglomération rurale) qui fut fondé au Ier siècle et qui se développa au nord de l'actuelle abbaye aux Hommes. Ensuite, de l'Antiquité à la Révolution française, on peut distinguer trois grandes périodes dans l'histoire religieuse de Caen.

Le Haut Moyen Âge.

La fondation des premières églises le long de l'ancienne voie romaine au VIIe siècle (Saint-Martin à proximité de l'ancien fanum, Saint-Julien de Calibourg, Saint-Pierre de Darnetal et Saint-Jean) témoigne de l'implantation du christianisme en Normandie. Ces églises étaient le centre de petits villages isolés dans la vallée de l'Orne et des Odon.

Le Bas Moyen Âge.

Au Xe siècle, un nouvel essor religieux accompagne le grand redémarrage du duché de Normandie. Les églises Saint-Étienne-le-Vieux, Saint-Sauveur, Saint-Georges, Saint-Gilles[1] et probablement Saint-Michel-de-Vaucelles sont édifiées à cette époque. Une ville, constituée de plusieurs noyaux, commence à se structurer sur l'axe reliant Saint-Pierre à Saint-Martin en passant par Saint-Sauveur. Ce mouvement est confirmé et accru au XIe siècle par la politique de Guillaume le Conquérant et Mathilde de Flandres. En fondant les deux grandes abbayes caennaises, ils font d'un gros bourg de constitution anarchique la seconde capitale de la Normandie, au détriment de Bayeux qui voit sa prééminence remise en cause. Le couple ducal fonde à la même époque les églises Saint-Ouen et Saint-Nicolas dans le Bourg-l'Abbé, pour développer de nouveaux quartiers à l'ouest de l'abbaye, mais l'urbanisation dans ce secteur ne se développa qu'à partir de la fin du XIXe siècle[2]. La ville de Caen s'est développée tout au long du Moyen Âge malgré les guerres qui l'ont ravagée. De nombreuses congrégations religieuses (Jacobins, Croisiers, Cordeliers, Capucins) se sont installées dans l'enceinte de la cité ducale, surtout du XIIe siècle au XIVe siècle.

L'âge classique.

Au début du XVIIe siècle, plus du tiers de la population caennaise était protestante. La construction en 1612 du temple protestant, puis sa destruction suite à la révocation de l'Édit de Nantes en 1685 s'inscrit dans l'histoire tumultueuse des guerres de religion. L'implantation du calvinisme fut suivi d'un mouvement de Contre-Réforme qui se retrouve à Caen par l'introduction de la réforme de Saint-Maur dans les deux abbayes et par la fondation de nouvelles congrégations religieuses, tels que les Nouvelles et Nouveaux Catholiques. Comme dans le reste de la Normandie, la ville se couvre d'une « blanche parure de couvents »[3]. La multiplication des ordres religieux marque ce retour à l'ordre catholique qu'incarne parfaitement la figure de Jean Eudes qui fonda à Caen dans les années 1640 la Congrégation de Jésus et Marie. Malgré l'opposition des élites caennaises, protestantes ou catholiques modérés, les Jésuites s'installèrent également à Caen en 1603 où ils fondèrent un collège en 1609 afin de former les consciences catholiques. Le collège a été détruit en 1944, mais l'héritage jésuite est toujours présent par le biais de l'église Notre-Dame-de-la-Gloriette. Parallèlement, les abbayes et couvents existants, souvent très délabrés, sont reconstruits (abbaye aux Hommes, abbaye aux Dames, couvent des Carmes).

Les circonscriptions religieuses à la Révolution

Caen faisait partie du diocèse de Bayeux. Elle était le siège de l'archidiaconé de Caen, composé des doyennés de Caen, Creully, Douvres et Maltot. Au-delà de l'Orne, s'étendait l'archidiaconé du Hiémois. Caen, dans ses limites fixé en 1718[4], s'étendait donc sur trois doyennés à cheval sur deux archidiaconés :

  • archidiaconé de Caen
  • archidiaconé du Hiémois

À la veille de la Révolution, Caen comptait donc treize paroisses.

  • Dans le Bourg-le-Roi :
    • Notre-Dame
    • Saint-Étienne
    • Saint-Pierre
    • Saint-Sauveur
  • Dans le Bourg-l'Abbé :
    • Saint-Martin
    • Saint-Nicolas
    • Saint-Ouen
  • Dans le Bourg-l'Abbesse :
    • Saint-Gilles
  • Dans le Château :
    • Saint-Georges
  • Dans l'Île Saint-Jean :
    • Saint-Jean
  • Dans les faubourgs
    • Saint-Julien
    • Saint-Michel
    • Sainte-Paix

Caen était également le siège d'une officialité dont le ressort s'étendait sur[5] :

  • la doyenné de Caen
  • la doyenné de Cinglais
  • la doyenné de Condé
  • la doyenné de Douvres
  • la doyenné d'Évrecy
  • la doyenné de Maltot
  • la doyenné de Troarn
  • la doyenné de Vaucelles


Fondation ou construction Nom avant la Révolution Ré-utilisation par des religieux au 19e ? Nom après la Révolution État après la Seconde guerre mondiale Nom aujourd'hui
VIIe Saint-Pierre, Temple de la Raison de 1793 à 1795 Oui Saint-Pierre Bombardée, mais restaurée Saint-Pierre
VIIe Saint-Jean Oui Saint-Jean Bombardée mais restaurée Saint-Jean
VIIe Saint-Julien Oui Saint-Julien Détruite (ruines) /
VIIe Saint-Martin Non Détruite pendant la Révolution Vestiges /
 ? Notre-Dame-des-Champs Non Détruite peu avant 1820 / /
Deuxième moitié du Xe - Première moitié du XIe Notre-Dame-de-Froide-Rue Oui Saint-Sauveur Intacte Saint-Sauveur
Deuxième moitié du Xe - Première moitié du XIe Saint-Michel-de-Vaucelles Oui Saint-Michel-de-Vaucelles Intacte Saint-Michel-de-Vaucelles
Deuxième moitié du Xe - Première moitié du XIe Saint-Étienne-le-Vieux Non Saint-Étienne-le-Vieux Bombardée (en partie ruinée, interdite au public) Saint-Étienne-le- Vieux
Deuxième moitié du Xe - Première moitié du XIe Saint-Sauveur Non Vieux-Saint-Sauveur (dite aussi Halle au grain et Halle au beurre) Bombardée, en cours de restauration Vieux-Saint-Sauveur (dite aussi Halle au beurre)
Deuxième moitié du Xe - Première moitié du XIe Saint-Georges Non Saint-Georges Bombardée mais restaurée Saint-Georges
Deuxième moitié du Xe - Première moitié du XIe Saint-Gilles Oui, mais désaffectée en 1864 Saint-Gilles, puis vieille église Saint-Gilles à partir de 1864 Détruite (ruines) /
1059 Abbaye aux Hommes Non Bureaux de la Préfecture, puis Lycée impérial ou royal, Lycée Malherbe à partir de 1892 Intacte Lycée Malherbe, puis Hôtel de ville de Caen
1065-1077 Saint-Étienne (abbatiale), Temple de l'Être suprême de 1793 à 1795 Oui Saint-Étienne (église paroissiale à partir de 1802) Intacte Saint-Étienne
1059 Abbaye aux Dames Oui Hôtel-Dieu, puis Hospice Saint-Louis Intacte Hospice Saint-Louis, puis Conseil régional de Basse-Normandie
1062-1130 La Trinité (abbatiale) Oui La Trinité, puis église paroissiale Saint-Gilles à partir de 1864 Intacte Saint-Gilles
1061 Saint-Marc-de-Toussaint ou Sainte-Paix (sur Mondeville jusqu'en 1718) Non Sainte-Paix (en grande partie détruite en 1838) Bombardée, en partie restaurée Sainte-Paix (vestige du chœur)
Fin XIe Saint-Ouen Oui Saint-Ouen Intacte Saint-Ouen
Vers 1080 Saint-Nicolas Non Saint-Nicolas Intact Saint-Nicolas
 ? Saint-Gerbold[6] (Venoix) Oui Saint-Gerbold (Venoix), détruite en 1809 / /
XIe-XIIe Notre-Dame-de-la-Fontaine (sur Mondeville jusqu'en 1718) Non Transformé en magasin à paille de l'armée, puis détruite[7] / /
XIe-XIIe Chapelle Saint-Gabriel[8] Non Ruinée avant la Révolution / /
XIIe Chapelle du Nombril-Dieu (Maladrerie de Beaulieu) Non Maladrerie transformée en prison au XIXe ; chapelle utilisée comme magasin, puis détruite en 1875 pour l'extension du centre pénitencier / /
XIIe Hôtel-Dieu (chapelle) Oui Détruit en 1830 pour aménager le quartier de la rue Singer / /
 ? Chapelle Saint-Thomas-l'Abattu Non / / /
? Chapelle du Reclus (ou Notre-Dame-des-Cheveux) Non / / /
 ? Chapelle Sainte-Marguerite et Sainte-Agathe Non / / /
1219 Saint-Sépulcre (collégiale) Non Saint-Sépulcre Intacte Saint-Sépulcre
1220 Couvent des Cordeliers Oui Couvent des Bénédictines (refondé vers 1816) Bombardée, en partie restaurée Chapelle de la Miséricorde (église anglicane)
XIIIe Couvent des Carmes Non Grenier à sel Détruit en totalité /
XIIIe Couvent des Jacobins Détruit pendant la Révolution / / /
1306 (1356) Couvent des Croisiers (Couvent des Béguines avant 1356) Détruit pendant la Révolution / Vestiges /
1326 Chapelle Saint-Aignan[9] Non Ruinée avant la Révolution / /
1577 Couvent des Capucins Oui Institut du Bon-Sauveur Intacte Institut du Bon-Sauveur
1603-1609 Collège Royal-Bourbon des Jésuites (ancien collège du Mont) Les Jésuites sont chassés de France en 1763 Bureaux de la Préfecture, de l'inspection académique, musée Détruit presque en totalité /
1612 Le Godiveau (temple protestant) / Détruit en 1685 /
1616 (1626) Couvent des Carmélites Détruit pendant la Révolution / / /
1622 (1653) L'Oratoire Non  ? Détruit en totalité /
1624 Couvent des Ursulines Non Détruit au milieu du 19e / /
1631 (1632) Monastère de la Visitation Non Reconverti en Caserne de la Remonte, renommé Quartier Lorge En partie bombardée Quartier Lorge
1641 (1657) Notre-Dame-du-Refuge, Notre-Dame de Charité (après 1646) Oui Notre-Dame-de-la-Charité Détruit en totalité /
1643 Couvent des Petites Bénédictines Non Temple Protestant (dans les dépendances) Détruit en totalité /
1643 (1664) séminaire des Eudistes Non Hôtel de ville de Caen Détruit en totalité /
1658 Couvent des Nouvelles Catholiques Non  ?  ? /
1682 Couvent des Nouveaux Catholiques Non  ?  ? /
1684-1689 Sainte-Catherine-des-Arts Oui Notre-Dame-de-la-Gloriette Intacte Notre-Dame-de-la-Gloriette
1720 Institut du Bon Sauveur Oui Couvent des Capucins (refondé vers 1859) Détruit en totalité, reconstruit  ?

Églises et congrégations fondées du début du XIXe au milieu du XXe

La chapelle du Bon Sauveur, reconstruit au XIXe à l'emplacement du couvent des Capucins

La Révolution.

Comme dans le reste de la France, la Révolution française est une coupure franche dans l'histoire religieuse caennaise. Suite au vote de la constitution civile du clergé le 12 juillet 1790, les couvents et abbayes sont fermés. Une ordonnance du 12 juillet 1791 fait chuter le nombre de paroisse de treize à sept : quatre paroisses (Saint-Georges, Saint-Martin, Saint-Nicolas et Saint-Julien) sont supprimées ; Sainte-Paix et Saint-Ouen sont rétrogradées au rang de succursales absorbées par Saint-Michel de Vaucelles pour l'une, par Saint-Étienne pour l'autre. Les églises Saint-Étienne-le-Vieux et Saint-Sauveur-du-Marché sont fermées[10]. En 1793, l'ensemble des églises sont désaffectées, à l'exception des églises Saint-Pierre et Saint-Étienne, transformées en temples pour le culte de la Raison et de l'Être suprême. Un certain nombre d'édifices religieux ont alors été vendus à des particuliers qui les démantèlent pour en vendre la pierre (couvent des Croisiers, église Saint-Martin). D'autres ont été démolis afin de percer de nouvelles rues qui portent encore aujourd'hui leur nom (Jacobins, Carmélites). De nombreux couvents servent de prisons puis de casernes militaires. C'est le cas du couvent de la Visitation, toujours en partie occupée par l'armée.

La mutilation du patrimoine religieux.

Suite à l'entrée en vigueur en 1802 du Concordat de 1801, la plupart des églises sont rouvertes, toutefois les paroisses sont restructurées et les églises changent de nom en fonction de ce nouveau découpage ; les paroisses Notre-Dame-de-Froide-Rue et Saint-Sauveur sont fusionnées au profit de Notre-Dame qui prend alors le nom de Saint-Sauveur. Les églises non rouvertes au culte (Saint-Nicolas, le Vieux-Saint-Sauveur, Saint-Étienne-le-Vieux) servent de dépendances militaires (écuries, magasin à poudre…) ou civils (dépôt de mendicité, halle aux grains, grenier à sel) et subissent de véritables mutilations (rajout de plancher pour entreposer le fourrage). Elles sont peu entretenues et, au milieu du XIXe siècle, certaines églises sont menacées de démolition : Saint-Étienne-le-Vieux est sauvée in extremis grâce à l'action d'Arcisse de Caumont et la flèche du Vieux-Saint-Sauveur est démolie. En 1863, les édiles caennaises en décidant de démolir le chœur de Saint-Gilles, qui perd son statut d'église paroissiale l'année d'après, montrent le peu de cas qui est fait du patrimoine religieux de la ville.

La recomposition du paysage religieux caennais.

Parallèlement, certains congrégations religieuses reprennent leurs activités à Caen tout au long du XIXe siècle. En 1805, les Filles du Bon Sauveur se réunissent à nouveau en s'installant dans l'ancien couvent des Capucins. Ces derniers font leur retour à Caen vers 1859 et logent dans les anciens locaux occupés avant la Révolution par les Filles du Bon Sauveur. Les Filles de Visitation s'installe dans l'ancienne maison abbatiale des bénédictins et les Petites Bénédictines trouvent asile dans l'ancien couvent des Cordeliers. En définitive, les Caennais ont assisté à un véritable jeu de chaise musicale et le patrimoine religieux de la ville s'enrichit assez peu à cette époque (chapelle du Bon Sauveur, chapelle de la Visitation, clocher de l'ancien couvent des Cordeliers).

Ordre Moral et anticléricalisme.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les idées laïques progressent en Europe occidentale. L'église catholique reste toutefois très puissante malgré son conservatisme. De nouvelles institutions religieuses sont fondées à Caen (Miséricorde, Capucins, Carmel). Parallèlement, alors que la ville construit l'école normale d'instituteurs (actuel rectorat) sur les hauteurs de la rue Caponière (1883-1887), les catholiques construisent en 1885 son pendant confessionnel, le pensionnat Saint-Joseph, sur les hauteurs de Saint-Martin. En 1905, la Séparation de l'Église et de l'État permet à ce dernier de confisquer le couvent des Ursulines qui est détruit quelques années plus tard pour construire le lycée de filles (actuel collège Pasteur).

Les nouvelles paroisses.

L'urbanisation des alentours de Caen s'accélère à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. De nouveaux quartiers apparaissent et des églises sont construites pour les nouveaux paroissiens. La paroisse Sainte-Thérèse, sur la rive droite, est fondée en 1925, année de la canonisation de Thérèse de Lisieux, et l'église Saint-Jean-Eudes, sur la rive gauche, est construite entre 1933 et 1944[11]. Le pensionnat Saint-Joseph et l'Institut Lemonnier, fondé par les Salésiens en 1926, furent également construit en périphérie de la ville ancienne.

Fondation ou construction Existant avant 1800 ? Nom de la communauté ou de l'église Évolution Nom actuel de l'édifice
1803 Oui Temple protestant dans les dépendances de l'ancien couvent des Bénédictines Détruit en totalité en 1944 /
1805 Oui Les Filles du Bon Sauveur (ancien couvent des Capucins) Intact Le Bon-Sauveur
1810 Oui L'Ordre de la Visitation dans l'ancienne maison abbatiale des bénédictins Intact monastère des Visitandines
Vers 1816 Oui Les Bénédictines dans l'ancien couvent des Cordeliers Bombardée en 1944, chapelle en partie restaurée Clinique de la Miséricorde Chapelle de la Miséricorde

(église anglicane)

 ? Oui Les Ursulines à la place de l'Hôtel Le Marchant Détruit vers 1914 pour bâtir le Collège Pasteur /
1844 (1865) Non Communauté de la Miséricorde Détruit en totalité /
Vers 1859 Oui Les Capucins dans l'ancien couvent des Filles du Bon-Sauveur Détruit en totalité en 1944, mais reconstruit ?
1868 Oui Le Carmel Détruit en 1944, mais reconstruit Le Carmel
Années 1870 Oui Église Saint-Gerbold (Venoix) (en remplacement de l'église vers l'Odon détruite en 1809) Intact Église Saint-Gerbold (Caen)
1885 Non Pensionnat Saint-Joseph Intact Institution Saint-Joseph
1908 Non Chapelle de l'hôpital Clemenceau Intact Chapelle du CHR
1913–1919[12] Non Chapelle du petit séminaire Intact Chapelle de l'institution Saint-Paul
1920 Non Église Sainte-Thérése ? Église Sainte-Thérése
1926 Non Institut Lemonnier (Salésiens) Détruit en totalité /
1933 Non Église Saint-Jean-Eudes Intact Église Saint-Jean-Eudes

Églises et congrégations fondées ou reconstruites après 1945

Les bombardements de 1944 ont détruit une partie importante du patrimoine religieux caennais. Dans le centre-ville, la plupart des églises et couvents ont été touchées et certains complètement anéantis (Saint-Gilles, Saint-Julien, Bénédictines, Miséricorde, Charité). Une nouvelle synagogue a été construite sur l'avenue de la Libération, percée à travers les ruines du Vaugueux, et les protestants ont reconstruit leur temple dans le quartier Saint-Jean. Les Carmélites ont reconstruit leur couvent sans changer de locaux et les sœurs de la Miséricorde sont restées en centre-ville (fossés Saint-Julien) ; mais les autres congrégations délogées par la guerre se sont faites construire de nouveaux couvents à la périphérie de la ville (Bénédictines à la Folie-Couvrechef et Charité à la Guérinière), tandis qu'une nouvelle église Saint-Julien a été construite par Henry Bernard sur les coteaux surplombant le quartier éponyme.

À partir des années 1950-60, la Reconstruction de la ville s'est accompagnée de l'apparition de quartiers nouveaux. Le patrimoine religieux s'est alors enrichi de nombreuses églises : Sacré-Cœur à la Guérinière, Notre-Dame à la Grâce de Dieu, Saint-André au Calvaire Saint-Pierre, Saint-Joseph au Chemin Vert et Saint-Paul. Dernier quartier ayant fait l'objet d'une urbanisation programmée, la Folie-Couvrechef a été dotée d'une église (Sainte-Claire) en 1980.

À la fin du XXe siècle, de nouveaux cultes se développent en Europe occidentale. De nombreuses églises évangéliques ont alors été aménagées dans les différents quartiers de la ville. Les Musulmans, peu présents à Caen avant les années 1960, ont quant à eux été privés pendant longtemps d'un lieu de prière décent. Afin de remédier à cet état de fait, une mosquée d'une capacité de 700 personnes a été inaugurée le 30 juillet 2011[13] à Hérouville-Saint-Clair.

Aujourd'hui, la ville de Caen est divisée en sept paroisses qui forme, avec la paroisse Bienheureux Marcel Callo du Plateau, le doyenné de l'agglomération caennaise[14] :

  • Sainte-Trinité de Caen
    • Église Saint-Pierre
    • Église Saint-Gilles
    • Église Saint-Sauveur
    • Église Notre-Dame
    • Église Saint-Jean
    • Église Saint-Michel
  • Saint-François-de-Sales de Caen
    • Église Saint-Étienne
    • Église Saint-Ouen
  • Saint-Norbert de Beaulieu
    • Église Saint-Joseph du Chemin Vert, construite à la fin des années 1960
    • Église Saint-Paul, construite entre 1949 et 1953
  • Saint-Jean-Bosco des Cités
    • Église Notre-Dame-de-la-Grâce-de-Dieu, inaugurée en 1964
    • Église du Sacré-Cœur de la Guérinière
    • Église Sainte-Thérèse, construite dans les années 1960
  • Saint-François des Odons
    • Église Saint-Gerbold de Venoix
  • Saint-Thomas de l'Université
    • Église Saint-Julien
    • Église Sainte-Claire de la Folie-Couvrechef, construite en 1980
    • Église Saint-André du Calvaire Saint-Pierre, commencée en 1962
  • Sainte-Marie des Portes de la Mer
    • Église Saint-Bernard de la Pierre-Heuzé, consacrée en 1977
    • Église Saint-Jean-Eudes

Classement selon l'état de conservation et le statut cultuel

Rappel : les lieux précédés d'une icône sont, en totalité ou en partie, soit CLMH classés, soit ISMH inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Édifices disparus ou à l'état de vestiges

Beaucoup d'édifices religieux ont disparu de l'espace public. Certains ont été démolis après la Révolution et tout au long du XIXe siècle, d'autres ont été détruit pendant la bataille de Caen. La plupart ont totalement disparu, mais certains demeurent à l'état de vestige.

  • ISMH, 13/06/1927 Chapelle de l'Hôtel-Dieu (fin du XIIe siècle), détruite en 1830 lors de l'aménagement du quartier Singer (le porche de la chapelle a été remonté sur la façade de l'ancien collège du Mont).
  • CLMH, 10/04/1997 Chapelle Palatine Saint-Georges (après 1060) (Voir la section consacrée au Vieux-Palais dans l'article sur le château de Caen)
  • Couvent des Carmélites
  • Couvent des Croisiers (fin XIVe siècle), en grande partie détruite après la Révolution. Il reste des vestiges dans la cour du 7 rue des Croisiers et dans la cour du 29 rue Gémare (Hôtel le Dauphin).
  • Couvent des Cordeliers (voir culte anglican)
  • Couvent des Jacobins, pillée par les Protestants en 1562 et abattue par suite de la révolution.
  • Couvent de la Miséricorde
  • Couvent de l'Oratoire
  • Église Notre-Dame-des-Champs
  • CLMH, liste de 1853 Église Saint-Gilles de Caen
  • ISMH, 25/06/1929 Église Saint-Martin, église sans tour, construite entre 650 et 833 et détruite pendant la révolution

Édifices en partie détruits ou désaffectés

Certains édifices religieux ne sont plus utilisés comme lieux de culte. Une partie d'entre eux est occupée pour un usage différent (culturel le plus souvent), alors que certains sont totalement fermés au public, notamment du fait de leur mauvais état de conservation.

  • Chapelle de l'École Normale (ou du "Palais ducal") (Voir la section consacrée au Palais ducal dans l'article sur l'abbaye aux hommes).
  • CLMH, 22/08/1903 Église Saint-Étienne-le-Vieux, probablement bâtie au XIVe siècle, a beaucoup souffert lors du siège de 1417 de l'artillerie d'Henri V (XIV : Tour-lanterne octogonale, verrière du chevet et parties basses de la nef ; XV-XVI : Église reconstruite)
  • CLMH, 10/04/1997 Église Saint-Georges (Voir la section consacrée à l'église dans l'article sur le château de Caen).

Édifices dédiés au culte

Culte catholique

  • Aumôneries catholiques
    • Aumônerie des lycées Malherbe et Charles de Gaulle (Parvis Notre-Dame)
    • Aumônerie du campus (10, rue Petit Clos St-Marc dans le quatier de la Folie-Couvrechef).
    • Aumônerie du collège Institution Saint-Pierre (146, rue de Bayeux dans le quartier de la Maladrerie)
    • Aumônerie du Lycée Jeanne D'arc (27, rue Claude Chappe dans le quartier de la Maladrerie)
    • Aumônerie du Collège Saint-Pierre
    • Aumônerie du Lycée Saint-Pierre
    • Aumônerie de l’Institution Lemonnier
    • Aumônerie du Lycée Sainte-Marie
    • Aumônerie du Lycée Sainte-Ursule
    • Aumônerie du Lycée l'Oasis
    • Aumônerie du « Phénix »
  • Chapelle du Bon Pasteur
  • Église Notre-Dame-de-la-Grâce-de-Dieu
  • Église Saint-André (5, avenue Thiès, dans le quartier du Calvaire Saint-Pierre)
  • CLMH, liste de 1840 Église Saint-Gilles de l'abbaye aux Dames (ancienne abbatiale de la Trinité)
  • ISMH, 13/04/1928 Église Saint-Ouen, construite entre 1067 et 1077, appelée parfois St-Ouen-sur-l'Odon ou Paroisse de Villiers
  • Église Saint-Paul, label « Patrimoine du XXe siècle »
  • Église Sainte-Claire de la Folie-Couvrechef
  • Monastère du Carmel

Culte protestant

  • Église Réformée de France.
    • Le premier temple, surnommé le Godiveau est construit en 1611 et détruit en 1685, lors de la Révocation de l'Édit de Nantes (qui invalide la liberté de culte accordée aux protestants par Henri IV).
    • Le deuxième temple, aménagé au XIXe siècle dans les dépendances de l'ancien monastère des Bénédictines, rue de Geôle, a été détruit en 1944.
    • Le temple actuel a été construit en 1959 au 19, rue Mélingue.
  • Culte anglican dans Chapelle de la Miséricorde, ancienne chapelle des Cordeliers, puis des Bénédictines, est désormais affectée au culte anglican. Les anglicans disposent également d'une aumônerie au n°39 de la rue du Chemin Vert.
  • Culte mormon dans l'église de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours (2, rue Pierre Anne)
  • Culte évangélique
    • Église évangélique de la Folie-Couvrechef (6, rue Pierre de Coubertin)
    • Église évangélique de la Grâce de Dieu (186bis, rue de Falaise)
    • Église évangélique du quartier Sainte-Thérése (32, rue Jean Mermoz)
    • Église évangélique du Vaugueux (rue du Vaugueux)
  • Église chrétienne adventiste du septième Jour (20, rue du Québec).

Culte musulman

La Mosquée est sise rue gutemberg, salle du Presbytère de la Guérinière.

Culte israélite

La communauté juive était implantée au Moyen-Âge à Caen dans le quartier Saint-Julien. La rue aux Juifs témoigne encore aujourd'hui de ce passé.

Après l'indépendance des pays d'Afrique du nord, de nombreux Juifs émigrent en France et quelques-uns se fixent à Caen. En 1966, les fonds levés par les donateurs locaux et par l'American Jewish Joint Distribution Committee permettent de construire une nouvelle synagogue au 46 de l'avenue de la Libération nouvellement percée sur les ruines du quartier du Vaugueux. Aujourd'hui, la communauté est composée d'environ 150 familles[15].

Notes et références

  1. Les mondes normands
  2. En 1848, on recensait à Saint-Ouen 47 habitations seulement.
  3. Jacques-Alfred Galland, Essai sur l'Histoire du protestantisme à Caen et en Basse-Normandie, de l'Édit de Nantes à la Révolution, Paris, 1898, cité par John Viénot, Histoire de la Réforme française. Des origines à l'Édit de Nantes à sa révocation, Paris, Librairie Fischbascher, 1934, p. 328 [lire en ligne]
  4. Venoix était alors une paroisse indépendante qui dépendant de la doyenné de Maltot.
  5. Jacques Laffetay, Histoire de diocèse de Bayeux, Delarue, Bayeux, 1855
  6. Treizième Évêque de Bayeux
  7. Christophe Collet, Pascal Leroux, Jean-Yves Marin, Caen cité médiévale : bilan d'archéologie et d'histoire, Calvados, Service Département d'archéologie du Calvados, 1996 ISBN 2-9510175-0-2
  8. Michel de Boüard, Le château de Caen, Caen, Centre de recherches archéologiques médiévales, 1979, pp. 140–141
  9. Ibid., pp. 141–142
  10. Louis Huet, Histoire de la paroisse Saint-Etienne de Caen : 1791-1891, Évreux, Imprimerie de l'Eure, 1892, p.17
  11. Circuit découverte du patrimoine caennais : les églises
  12. Gatouillat Françoise, « Les vitraux anciens du séminaire de Caen » dans les Annales de Normandie, Laboratoire d'ethnographie régionale, Caen, 2001, vol. 51, n°2, pp. 121–138 (ISSN 0003-4134)
  13. Tendance Ouest (26-07-2011): La mosquée d’Hérouville attend ses premiers fidèles
  14. Les sept paroisses indiquées ci-dessus débordent sur la banlieue et la huitième, non indiquée ici, couvre l'est de l'agglomération
  15. Source : Judaïsme - Du Moyen-âge à nos jours

Voir aussi

  • Arcisse de Caumont, Statistiques Monumentales du Calvados
  • Lucien Musset, La Normandie Romane, 1. Basse-Normandie, La Pierre-qui-Vire, éditions Zodiaque, 1967

Articles connexes

Liens et documents externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Patrimoine religieux de Caen de Wikipédia en français (auteurs)

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