- Paul de Flotte
-
Pour les articles homonymes, voir Flotte (homonymie).
Louis François René Paul de Flotte dit Paul de Flotte né à Landerneau en 1817 et tué à Solano (Calabre) en 1860, est un officier de marine, explorateur, inventeur, révolutionnaire et député français du XIXe siècle.
Sommaire
Biographie
Paul de Flotte voit le jour en 1817, à Landerneau, sa maison natale se situait rue de l'Amiral Romain Desfossées (aujourd'hui détruite). Il est le fils d'un officier d'artillerie, petit-fils de chouan, sa mère est la fille de l'amiral Boulainvilliers.
Dès ses 11 ans, il entre à l'école militaire de La Flèche, puis au collège de Vendôme. Brillant, il est reçu premier à l'École navale et en sort numéro second. En novembre 1832, il embarque sur le vaisseau-école l'Orion où il aurait, semble-t-il, été contaminé par les sentiments violemment anticléricaux de ses camarades, au point de renier les traditions catholiques de sa famille. Au sortir de Navale, en novembre 1833, il embarque sur l'Astrée à destination d'Alger et des Antilles. Fin 1835, il passe sur la corvette de charge, la Dordogne, pour venir passer les examens d'élève de 1e classe. Il est promu en avril 1836. Il entame une carrière dans la Marine qui lui permet de prendre part, pendant une période de quatre ans (1836 à 1840) à deux expéditions importantes autour du monde :
- le tour du monde d'Abel Aubert Du Petit-Thouars, commandant de la Vénus : le 29 décembre 1836, Paul de Flotte embarque sur la Vénus au départ de Brest. Ce voyage d'exploration et de promotion des intérêts économiques français le mènera à Ténérife, Rio de Janeiro, Valparaíso, Callao, Honolulu, au Kamtchatka, en mission de contrôle de la pêche à la baleine, à San Francisco, aux Galapagos, aux îles Hawaï, à l'île de Pâques, aux îles Marquises et aux îles de la Société (Tahiti) ;
- le tour du monde de Jules Dumont d'Urville, commandant L'Astrolabe et la Zélée : le 16 septembre 1838, Paul de Flotte, qui a demandé et obtenu de quitter la Vénus et de rejoindre la Zélée, quitte Tahiti. L'expédition Dumont d'Urville l'amènera aux îles Samoa, à Tonga-Tabou, aux îles Viti, Vanikoro, les îles Salomon, Guam, l'île principale de l'archipel des Mariannes, les îles Moluques, Batavia (aujourd'hui Jakarta), la Nouvelle-Hollande (aujourd'hui l'Australie), l'océan austral, la Terre Adélie, la Nouvelle-Zélande, l'île Bourbon (aujourd'hui la Réunion), l'île Sainte-Hélène, les Açores. Le périple se termine en rade de Toulon le 6 novembre 1840.
Il passe quelques mois en famille, puis reprend la mer :
- le 17 avril 1841, il repart pour les Antilles, sur la frégate la Reine blanche ;
- le 11 mai 1842, il embarque sur le brick le Hussard ;
- en octobre 1842, il repart pour les Antilles sur la frégate la Didon, et rentre à Brest le 27 février 1843 ;
- il participe à une campagne sur les côtes occidentales d'Afrique, à bord de l’Alcyone ;
- enfin, il est affecté sur la Didon.
Il obtient le grade de lieutenant de vaisseau en 1846.
Passionné de technique, il s'intéresse à l'hélice comme mode de propulsion des bateaux à vapeur, de préférence aux roues. Ses travaux lui valent d'être autorisé par le ministère de la Marine à séjourner à Paris pour suivre la construction d'une machine. Il n'a pas encore trente ans et sa vie va prendre un nouveau cap.
Sur les barricades
Attiré par la philosophie et bientôt par la politique, admirateur de Charles Fourier, membre d'un groupe littéraire où l'on trouve Leconte de Lisle, Paul de Flotte est rapidement gagné aux idées révolutionnaires et même socialistes. Après l'abdication de Louis-Philippe, en février 1848, il prend la parole dans des clubs révolutionnaires, où son éloquence fait merveille. Il refuse la lutte des classes par la violence et cherche à convaincre par sa pensée. Lors de l'insurrection de juin 1848, il est aux côtés des insurgés, ce qui lui vaut d'être déporté à Belle-Isle, en septembre de la même année.
Sa vie a définitivement basculé, et à sa libération en 1849, il revient à Paris et il est élu député socialiste de la Seine à l'assemblée législative. Le coup d'État met un terme à sa vie politique française. L'assemblée dissoute, certains de membres arrêtés, Paul de Flotte est expulsé du pays.
Après avoir séjourné deux ans en Belgique, il revient en France sous un faux nom, et travaille quelques années pour la compagnie des chemins de fer de l'État, avant d'être repris par le besoin de l'aventure.
En 1860, il démissionne pour aller retrouver Garibaldi, en Sicile lors de l'expédition des Mille. Après la conquête de cette île, Garibaldi lui confie le commandement d'une flottille qui doit débarquer des troupes à Solano, en Calabre. C'est là que Paul de Flotte trouve la mort, tué d'une balle en pleine tête en août 1860. Il a 43 ans. Garibaldi lui rend hommage lors d'un discours mémorable et fait ériger un monument à sa mémoire. Paul de Flotte sera même le seul garibaldien étranger à se voir décerner, à titre posthume, la médaille des « Mille ».
Sources
- Jean Ségalen, Un aristocrate rouge : Paul de Flotte, idéaliste breton, officier de marine, révolutionnaire et garibaldien, 246 p.+ [26], ill. en noir et en coul., Morlaix, Skol Vreizh, DL 2007 (29-Saint-Thonan, Impr. Cloître). (ISBN 978-2-915623-31-4)
- Texte initial repris de l'article « Paul de Flotte » sur Wiki-Brest, par l'Association Dourdon de Landerneau.
- Abel Aubert Du Petit-Thouars, Voyage autour du Monde sur la frégate La Vénus, 11 volumes, Paris, 1840-1864.
- Clément Adrien Vincendon-Dumoulin, Voyage au pôle sud et dans l'Océanie sur l'Astrolabe et la Zélée, 23 volumes, Paris, 1844-1855.
- (it) Adriano Colocci, Paolo De Flotte (1817-1860), Turin, Fratelli Bocca, 1912.
Liens externes
- Portail de l’histoire militaire
- Portail du monde maritime
- Portail du Risorgimento
- Portail de la France au XIXe siècle
Catégories :- Naissance à Landerneau
- Personnalité française du XIXe siècle
- Personnalité du Risorgimento
- Membre de l'expédition des Mille
- Élève de l'École navale
- Ancien député de la Seine
- Naissance en 1817
- Décès en 1860
Wikimedia Foundation. 2010.