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Peenemünde
La gare de Peenemünde.Administration Toponyme officiel ? Pays Allemagne Land Mecklembourg-Poméranie-Occidentale Arrondissement
(Landkreis)Poméranie-Occidentale-Greifswald Code communal
(Gemeindeschlüssel)13 0 75 106 Code postal 17449 Indicatif téléphonique 038371 Immatriculation OVP Site web www.amt-usedom-nord.de Politique Bourgmestre
(Bürgermeister)Rainer Barthelmes Partis au pouvoir Géographie Coordonnées Altitude (NN) 3 m Superficie 24,97 km2 Démographie Population 326 hab. (31 décembre 2010) Densité 13 hab./km2 modifier Peenemünde est un petit port d'Allemagne situé dans l'arrondissement de Poméranie-Occidentale-Greifswald et le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale.
Sommaire
Géographie
Peenemünde est la commune la plus septentrionale de l'île de Usedom. Elle est située au nord-ouest de la station balnéaire de Karlshagen, à l'estuaire du Peenestrom.
Histoire
Le petit port a été mentionné pour la première fois en 1284. Le roi Gustave-Adolphe de Suède y a débarqué à la tête de quinze mille hommes au début de la Guerre de Trente Ans, le 26 juin 1630. Il prend rapidement toute la baie et la région environnante. La paix de Westphalie (1648) l'attribue, comme toute la province, à la Poméranie suédoise.
Base militaire allemande
Ancien site militaire de recherche de l'armée allemande, la base de Peenemünde était à la fois, entre 1936 et 1943, un centre de fabrication et un site d'essais de missiles.
Il a produit les bombes volantes allemandes (V1, V2) dirigé par Walter Dornberger pour le V2 et la Luftwaffe pour le V1.
En Allemagne, pendant la République de Weimar, à la fin des années vingt, les amateurs de fusées sont nombreux. Ils se retrouvent sur un terrain militaire, loué par la ville de Berlin, situé à Tegel. Vers 1930, grâce à de nouveaux produits et matériaux (aluminium, oxygène liquide...), ils expérimentent de petits moteurs-fusées. La crise économique stoppe leurs projets. Parmi ces passionnés se trouve Wernher von Braun. C'est Wernher von Braun qui trouve le terrain idéal en l’île d’Usedom, située sur la mer Baltique, pour les essais des fusées A1, A2, A3, A4, A5... Ces tests serviront de base pour le futur V2.
En mars 1936, l'armée de terre confirme son financement du centre de recherche. Le 1er avril, la Luftwaffe annonce sa participation au projet. Dès août 1936, d'immenses travaux commencent et les premiers ateliers sont opérationnels le 1er mai 1937. Wernher Von Braun est nommé directeur technique du centre de recherche de l’Armée de Terre. Tous les travaux ont été réalisés par des prisonniers.
Il y a deux camps de travail. Le premier, le hall F1 : les prisonniers dorment au rez-de-chaussée et travaillent dans les étages pour la fabrication en série des fusées A4.
Le deuxième camp est installé près de l’aérodrome. Les prisonniers travaillent à l’aérodrome en effectuant des travaux de terrassement et de camouflage, ainsi que le réapprovisionnement des avions en essence. Ils ramassent, dans les marais, les pistons de la catapulte de tir de la rampe de lancement "Walther", après les lancements des bombes volantes V1.
Les deux camps dépendaient du camp de concentration de Ravensbrück. Le Reichsführer Heinrich Himmler visite Peenemünde en avril 1943.
En Angleterre, le Docteur R. V. Jones identifie une fusée sur une photo aérienne de Peenemünde. Le 18 août, la RAF bombarde massivement le centre de recherches (nom de l’opération : opération HYDRA) causant la mort d’environ 600 personnes.
Le bombardement de Peenemünde a plusieurs conséquences. Les essais seront désormais faits à Blizna en Pologne occupée (General Gouvernement).
Une usine souterraine, dénommée Mittelwerk (usine du centre), est donc aménagée en Thuringe, près de Nordhausen : c'est le camp de concentration de Dora. Les travaux d’aménagement y débutent le 28 août 1943 avec l’arrivée à Nordhausen d’un premier groupe de déportés venus de Peenemünde par Buchenwald, pour former un Kommando de travail, baptisé « Dora ».
En février 1945, devant l'avance des forces alliées et plus particulièrement de celles de l'armée soviétique, le régime nazi décide d'évacuer et de dynamiter le centre de recherches.
Peu avant la capitulation sans condition de l'armée allemande, Wernher von Braun, membre du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (le parti nazi), ingénieur au sein de l’armée allemande, organise sa fuite vers l'Ouest [1] et négocie son départ vers les États-Unis (voir opération Paperclip). Des 500 membres de son équipe, les Soviétiques ne saisiront que Helmut Gröttrup, en charge du système de guidage des missiles.
Opération Hydra
A 2 heures du matin le 18 août 1943, eut lieu l'opération Hydra : 598 bombardiers Avro Lancaster, Halifax et Stirling du Wing Commander JH Searby, partis la veille à 22h00 d’Angleterre, frappaient la base de Peenemünde.
La pleine lune permit aux avions de frapper les cibles désignées par les rapports et photos aériennes. La surprise des allemands fut complète, mais les escadrilles de protection venant de Berlin arrivèrent rapidement sur les lieux et les pertes alliées furent lourdes (40 bombardiers abattus).
Toutefois le bilan fut positif pour les alliés :
- 2 000 tonnes de bombes dont 300 tonnes de bombes incendiaires furent larguées
- Le général von Chamier-Gliczinski, directeur de Peenemünde, fut tué
- Le général Jeschonek, chef d’état major de la Wehrmacht, paraît également avoir été parmi les victimes (selon d’autres sources, il se serait suicidé après le raid)
- 500 techniciens des armes V et de nombreux experts en disciplines auxiliaires telles que l’électronique furent également tués
- Des modèles, des maquettes, tous les plans et une grande partie de l’outillage de production furent détruits.
Cette attaque a vraisemblablement préservé Londres et les ports de débarquement d'un « rideau de pluie » de V1.
Voir aussi
Notes et références
- Photo de Wernher von Braun au moment de sa capture par les Alliés dans les Alpes bavaroises. Il avait fui vers l'Ouest pour éviter de tomber entre les mains des soviétiques. A sa gauche le commandant du centre de recherches de Peenemünde, Walter Dornberger, officier de l'armée de terre allemande, qui écrira après la guerre un ouvrage autobiographique dont le préambule passablement révisionniste le dédouane de toute association à l'idéologie nazie et, au contraire, l'associe au progrès scientifique lié à la conquête de l'espace.
Bibliographie
- Walter Dornberger L'arme secrète de Peenemünde, éditions J'ai lu, coll. « leur aventure » n°A122/123, 1970
- Agents secrets contre armes secrètes de Jacques Bergier, éditions J’ai Lu coll. « Leur aventure » N° A 101
- Histoire du camp de dora (Broché) de Sellier Andre (Auteur) (ISBN 978-2702822654)
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Ville du Mecklembourg-Poméranie occidentale
- Bombardement
- Bataille ou opération de la Seconde Guerre mondiale
- 1943
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