Philippe Charles Aime Goupilleau de Montaigu

Philippe Charles Aime Goupilleau de Montaigu

Philippe Charles Aimé Goupilleau de Montaigu

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Philippe Charles Aimé Goupilleau, dit Goupilleau de Montaigu, né à Montaigu le 19 novembre 1749, mort à Montaigu le 1er juillet 1823, est un homme politique français. Il est le cousin de Jean François Marie Goupilleau de Fontenay.

Biographie

Le 10 septembre 1748, Philippe-Aimé-Alexis Goupilleau (1719-29 octobre 1781), fils de Jean Goupilleau et de Marie-Louis Ordonneau, commis employé du domaine royal sous la tutelle de la Ferme générale, propriétaire foncier et notaire royal (1746-1776), épouse Jeanne-Gabrielle Guitter, fille de Jean Guitter et de Marie Louise Berriau originaire d'Apremont. Grâce à la dot de son épouse, il adjoint à ses fonctions de notaire celles de procureur fiscal du marquisat de Montaigu et de contrôleur des actes du Roi (1755). Le couple a quatre enfants. Philippe Aimé Charles, né en 1749, est l'aîné. Il a un frère cadet, Jean-Victor, né le 3 avril 1751, et deux sœurs, Jeanne-Aimée, née en 1752 et sans doute morte en bas âge, et Madeleine-Jeanne-Angélique, dite Jeannette, née le 21 janvier 1755, mariée à Montaigu en juillet 1783. Sa famille est originaire de Saint-Étienne-du-Bois et de ses environs. Il s'engage d'abord dans l'armée, avant de devenir avocat et sénéchal de Rocheservière. Il plaide sous le nom de « Goupilleau de Villeneuve », du nom d'une métairie-fief apportée par sa mère, qui l'avait elle-même reçue de sa propre mère, fille de Nicolas Berriau.

Au début de la Révolution, il est élu procureur-syndic du district de Montaigu et préside, le 28 février 1791, l'assemblée qui élit à Fontenay-le-Comte l'évêque constitutionnel de Vendée. Le 1er septembre suivant, il est élu député de Vendée, le 1er sur 9 avec 156 voix sur 299 votants, à l' Assemblée législative, où il siège à gauche et se distingue par ses motions contre les prêtres, les nobles et les émigrés le 15 octobre et le 6 novembre 1791, ainsi que la 17 avril 1792. Le 5 octobre 1791, il propose la suppression des titres de « sire » et de « majesté ». Le 1er novembre suivant, il parle en faveur des soldats du régiment de Châteauvieux condamnés aux galères après l'affaire de Nancy et accuse le ministre Montmorin de n'avoir entamé aucune négociation avec les cantons suisses pour obtenir leur grâce. Le 9 janvier 1792, il demande la mise sous séquestre des biens des émigrés, afin qu'ils servent aux frais de la guerre. Le 17 avril, il dénonce les prêtres de Vendée comme fauteurs de guerre civile. Le 6 juin, il demande l'abolition de la monarchie. Lors de la journée du 10 août 1792, il demande le départ de Louis XVI, dont la présence gêne la liberté des délibérations.

Le 3 septembre 1792, il est réélu député de Vendée, le 2e sur 9, après son cousin, avec 194 voix sur 381 votants, à la Convention. Nommé au comité de sûreté générale le 17 octobre suivant, il vote pour la mort, contre le sursis et l'appel lors du procès de Louis XVI.

Envoyé en mission en Vendée en mai 1793, il cherche à empêcher les exécutions qu'il juge inutiles, ce qui lui vaut d'être suspecté de tiédeur, ce qui lui vaut d'âtre rappelé la 28 août. De retour à Paris, il fait décréter, le 5 octobre, que ceux des constituants qui avaient protesté contre les décrets de la Convention seraient déclarés suspects et arrêtés.

Rallié aux Thermidoriens après le 9-Thermidor, il est envoyé, le 26 thermidor (13 août 1794), en mission dans le Vaucluse, où il poursuit les terroristes et rend compte de l'incendie de Bédoin en mai 1794 dans une lettre lue à l'Assemblée le 3 frimaire an III (23 novembre 1794). De retour à Paris, ami de Rovère, il dénonce l'action de Maignet dans ce département, mais défend Collot d'Herbois et Billaud-Varenne. Envoyé de nouveau dans le Vaucluse, il dénonce cette fois la Terreur blanche, affirmant avoir aperçu le Rhône couvert de cadavres de terroristes assassinés par les réacteurs. Membre du comité de sûreté générale jusqu'au 15 germinal an III (4 avril 1795), il demande en vain, après l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV, l'annulation des élections à Paris et l'impression de la liste des émigrés pris à Quiberon.

Élu le 4 brumaire an IV (26 octobre 1795) député de Vendée au Conseil des Cinq-Cents, il en sort le 20 mai 1797 et se retire à Montaigu. Poursuivant son militantisme politique au travers de sa correspondance, il s'indigne, le 13 messidor an V (1er juillet 1797) de la motion présentée le 29 prairial (17 juin 1797) aux Cinq-Cents par Camille Jordan, qui propose de rétablir les usages du culte catholique et de rapporter les lois contre les prêtres réfractaires: « Les prêtres ont dans tous les siècles fait le malheur du monde; les druides, comme l'abbé Maury, vivaient de leurs impostures: j'ai contre eux une haine qui me suivra jusqu'au tombeau. » Dans une lettre datée de Nantes le 26 fructidor an V, il félicite La Réveillère-Lépeaux du coup d'État du 18 fructidor.

Le 23 germinal an V (12 avril 1797), il est réélu député de Vendée au Conseil des Cinq-Cents, où il défend les positions les plus avancées et s'élève contre les nobles et les prêtres. Lors du Coup d'État du 18 brumaire, hostile à Bonaparte, il aurait crié à Joseph Antoine Aréna: « Frappe le tyran ! » Parmi les 61 députés exclus du Conseil le lendemain, il se retire alors de la vie publique, refusant tout emploi.

Sous la Seconde Restauration, touché par la loi contre les régicides du 12 janvier 1816, il part en exil, mais il est autorisé à revenir en France en 1819. Il meurt dans sa ville natale à 73 ans.

Goupilleau a eu quatre fils. Omer, l'aîné, est devenu officier d'artillerie.

Sources

Bibliographie

  • Mireille & Philippe Bossis, Goupilleau de Montaigu: les apprentissages d'un révolutionnaire vendéen : 1763-1781, Connaissances et Savoirs, 2006, 764 pages (ISBN 2753900515)
  • Carnet de route du conventionnel Philippe-Charles-Aimé Goupilleau en mission dans le Midi 1793, Debroas, 1905
  • Correspondance intime du conventionnel Rovère avec Goupilleau (de Montaigu) en mission dans le Midi, Librairie ancienne Debroas, 1908, 227 pages
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