Philippe Tissié

Philippe Tissié en 1901

Phillipe Auguste Tissié (né en 1852 à La Bastide-sur-l'Hers, Ariège - mort en 1935) est un médecin français, hygiéniste et l'un des premiers neuropsychiatres en France. Il est surtout l'un des trois personnages avec Pierre de Coubertin et Grousset, malgré leurs différences, qui a fait évoluer le système scolaire et la vie à l'école en y intégrant des jeux organisés et des sports.

Biographie

Phillipe Auguste Tissié est né en 1852 à La Bastide-sur-l'Hers, en Ariège. Il devient sous-bibliothécaire adjoint de la Faculté de Médecine puis docteur en médecine. Sa thèse Les aliénés voyageurs: Essai médico-psychologique, présentée le 16 février 1887, examine le cas d'Albert Dadas.

Pratiquant le vélo, médecin du Véloce-club Bordelais et membre de la société de gymnastique « La Bastidienne », il crée en octobre 1888 la Ligue girondine d'éducation physique qui se veut indépendante des idées de Paschal Grousset et de Pierre de Coubertin^[1]. Ses opinions vont à l'encontre de ces sensibilités de gauche^[2] et, en tant qu'hygiéniste, il s'oppose à l'idée de compétition, à ses violences et donc à la notion de sport véhiculée par le Comité de propagande des exercices physiques de Pierre de Coubertin. Malgré tout il est représenté au deuxième congrès olympique du Havre de 1897 en tant que délégué du ministère de l'éducation.

Il prône une éducation physique de par les jeux locaux et nationaux. Il est ainsi contre les jeux anglais. Cependant, il va développer le rugby dans le sud-ouest de la France et son dérivé régional la Barrette dans les écoles.

Il va ainsi naturellement présider, par la suite, la Ligue nationale de l'éducation physique créée par Grousset. En effet, il est, malgré ses différents avec le Ministère de la Guerre et le mouvement de Coubertin, fidèle à ses convictions portant sur les valeurs du bénévolat et de l’accès aux sports et à la gymnastique de toutes les couches sociales et des deux sexes.

D'un point de vue scientifique de l'époque, il est proche d’Auguste Comte. Sa devise, reprise par de nombreuses ville de la l'Aquitaine est Fortitudo mea civium fides (Je tire ma force de la loyauté de mes citoyens).

Ainsi, il veut créer une « œuvre d’art et de science en même temps qu’une œuvre pratique et nationale^[3] ».

Son objectif est de rendre avec une éducation physique l'enfant « simple, bon et beau » sans contrainte, ni violence.

Un stade à Pau,situé en face de la Gare de Pau porte son nom.

Notes et références

1. ↑ "La Ligue estime qu'un lendit est un concours général du muscle et que l'émulation ne peut exister sans concours", correspondance avec Pierre de Coubertin in Jean Durry Tissié et Coubertin, à la page 82 (format pdf)
2. ↑ Pierre de Coubertin, Le sport contre l'éducation physique dans la III^e République
3. ↑ Jean Saint-Martin, « Philippe Tissié ou l’éducation physique au secours de la dégénérescence de la jeunesse française (1888-1935) », dans Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière », n^o 8, 2006, p. 119-132 [texte intégral (page consultée le 27 avril 2011)] 

Voir aussi

Bibliographie

• Les aliénés voyageurs : essai médico-psychologique, Paris, O. Doin, 1887  ; réédité à L'Harmattan, 2005, introduction de Serge Nicolas, sous le titre Les aliénés voyageurs : Le cas Albert, (ISBN 2747588696) ; en ligne sur Gallica-Bnf
• La fatigue et l'entraînement physique, Paris, Félix Alcan, 1897 .
• Congrès national de l'éducation physique : rapports, Lyon, Léon Sézanne, 1914 .
• L' hygiène du vélocipédiste, Paris, O. Doin, 1888 .
• Les rêves, physiologie et pathologie, Paris, Félix Alcan, 1890 .
• L' éducation physique : au point de vue historique, scientifique, technique, critique, pratique et esthétique, Paris, Larousse, 1901 .
• L' éducation physique et la race : Santé, travail, longévité, Paris, Flammarion, 1919 .
• Précis de gymnastique rationnelle de plain-pied et à mains libres : gymnastique éducative (scolaire et militaire), gymnastique athlétique, gymnastique hygiénique de chambre, Bordeaux, Bière, 1944 (8e édition) .
• Le sport tabou : La forge de vulcain, Pau, Revue des jeux scolaires et d'hygiène sociale, 1932 .

Articles connexes

• Pierre de Coubertin
• Paschal Grousset
• éducation physique et Sport
• Rugby à XV en France
• Sport en France

Liens externes

• Saint-Martin, «Philippe Tissié ou l’éducation physique au secours de la dégénérescence de la jeunesse française (1888-1935)», Revue d'histoire de l'enfance irrégulière, Numéro 8, 2006.
• Les théoriciens de l'éducation physique, Fédération Française EPGV