Pic-Pic

Pic-Pic
Logo de Pic-Pic
Création 1906
Disparition 1921
Personnages clés Lucien Pictet, Paul Piccard
Siège social Drapeau de Suisse Genève (Suisse)
Activité Automobile

Pic-Pic (acronyme de Piccard & Pictet) est un constructeur automobile suisse basé à Genève, actif de 1906 à 1921.

Vue des usines de la Société anonyme des Ateliers Piccard & Pictet, 109 rue de Lyon, à Genève, aux alentours de 1910

Sommaire

Fondation

En 1886, Paul Piccard (1844-1929), ingénieur mécanicien diplômé d'origine vaudoise, reprend avec Jules Faesch des ateliers de serrurerie basée à Malagnou (Genève) fabriquant des appareils de chauffage à air chaud et des turbines hydrauliques. La société prend le nom de Faesch & Piccard. Ils abandonnent rapidement la section chauffage pour se consacrer dès 1890 à la production de pompes et de turbines hydrauliques, notamment celles des chutes du Niagara[1]. En 1895, Jules Faesch décède et est remplacé par Lucien Pictet (1864-1928), ingénieur genevois qui travaille depuis cinq ans dans la société. L'association crée la raison sociale Piccard & Pictet, située à la rue Adrien Lachenal à Genève[2].

Le 23 décembre 1905, Edwin Schwarzenbach, un financier zurichois, devient président de la S.A.G. (Société d'Automobiles à Genève), une société au capital de 500.000 francs suisses ayant son siège à Genève qui confie à Piccard & Pictet la fabrication de voitures[3]. Passionné d'automobiles, Lucien Pictet est nommé directeur de la nouvelle société. Il se rend à Barcelone pour racheter à Marc Birkigt la licence des voitures fabriquées par Hispano-Suiza[3]. De retour à Genève, Lucien Pictet commande par l'intermédiaire de la S.A.G. la construction de châssis à Piccard & Pictet. Dès 1906, La première gamme de voitures S.A.G. sort des usines, composée de trois modèles : une 12/16 HP, une 20/24 HP et une 40/50 HP, toutes des 4 cylindres[4]. D'abord réticent à l'idée de fabriquer des voitures, Paul Piccard absorbe finalement la société dont la raison sociale devient "Société anonyme des ateliers Piccard & Pictet" basée au 109 rue de Lyon à Genève, et joint à la fabrication des turbines celle des automobiles[5].

Apogée et déclin

À partir de 1910, les automobiles sont ainsi appelées Pic-Pic et se font rapidement remarquer en course. Deux modèles de la marque sont également exposés aux Salons de Londres et de Paris. En 1911, Piccard & Pictet demande à l'ingénieur et directeur technique Léon Dufour de dessiner et de construire des moteurs sans soupapes destinés à des voitures de luxe. Lucien Pictet regrettera plus tard ce choix car ces moteurs, quoique silencieux et puissants, ne permettent pas de hauts régimes et posent de nombreux problèmes de lubrification[6]. La production annuelle atteint tout de même 220 châssis et le succès est au rendez-vous. La Croix-Rouge achète une Pic-Pic pour sa première ambulance et de nombreux véhicules sont vendus en Amérique latine. La production baisse en 1914 car la concurrence des États-Unis, qui livrent leurs automobiles moins cher et en masse, est féroce[7].

Pendant la Première Guerre mondiale, la société emploie plus de sept mille cinq cent personnes. Elle construit des grenades et des obus pour les alliés tout en continuant à produire des pièces détachées pour ses automobiles[8]. L'année 1919 se boucle cependant avec une perte d'un million et demi de francs suisses due à une mauvaise gestion et au rachat de plusieurs petites entreprises sans avenir. Piccard & Pictet collabore avec la société française Gnôme et Rhône et commande des machines aux États-Unis afin de se relancer. Mais en 1920, le passif atteint vingt-quatre millions. Le bilan est déposé et la Société de Banque Suisse (SBS) devient propriétaire pour deux tiers (le Comptoir d'Escompte pour un). Une nouvelle société est fondée en 1921 sous la raison sociale "Ateliers des Charmilles"[9] au capital de deux millions de francs[10]. La production de turbines continue ainsi que la construction de deux voitures par jour.

En 1922, Gnôme et Rhône achète les droits de fabrication Pic-Pic pour produire des châssis de types R2, 4 vitesses 16/45 chevaux mais en 1923, la société est vendue à un consortium. Ce dernier produit un prototype de Pic-Pic torpédo huit cylindre en "V" qui fut essayé dans la campagne genevoise. Un modèle de la marque apparaît pour la dernière fois au Salon de Genève, au stand Jan & Co, représentant de Gnôme et Rhône à Lausanne. En 1925, les Ateliers des Charmilles vendent encore des pièces détachées mais la production a totalement cessé après environ trois mille voitures construites en plus de dix ans d'histoire[11].

Il existe aujourd'hui dans le monde huit exemplaires connus de Pic-Pic. Deux modèles sont exposés régulièrement dans le hall de la banque Pictet & Cie à Genève dont Guillaume Pictet[12], un ancien associé et frère de Lucien, avait présidé les Ateliers Piccard & Pictet. La Fondation Gianadda de Martigny en possède trois, un autre se trouve au Musée suisse des transports de Lucerne et un autre à la Cité de l'automobile, collection Schlumpf à Mulhouse. Un dernier modèle connu se trouve en Amérique latine.

Publications

  • Alexis Couturier, "Pic-Pic Mon Amour", Genève, Imprimerie Genevoise SA, 1994.
  • Alexis Couturier, "R2, Le Retour", Sion, Gessler SA, 2004.
  • Ferdinand Hediger, Pic-Pic, Distinguished Swiss Automobiles from Geneva in "Automobile Quaterly", vol. 44, n°3, 2004.

Notes et références

  1. Alexis Couturier, "R2 Le Retour", Sion, Gessler, 2004, p. 12
  2. Ibid., p. 1
  3. a et b Alexis Couturier, "Pic-Pic Mon Amour", Genève, Imprimerie Genevoise SA, 1994, p. 34
  4. http://mini.43.free.fr/picpic.html?x=90&y=3 (consulté le 3 mars 2011)
  5. Jean-Daniel Candaux, "Histoire de la famille Pictet 1474-1974", Genève, Braillard, vol. II, p. 531
  6. Alexis Couturier, "Pic-Pic Mon Amour", op. cit., p. 37
  7. Ibid., p. 42
  8. Jean-Daniel Candaux, op. cit., p. 532
  9. Dictionnaire historique de la Suisse, « Charmilles Technologies ». Consulté le 2 février 2011
  10. http://hls-dhs-dss.ch/textes/f/F41912.php (consulté le 3 mars 2011)
  11. Alexis Couturier, "Pic-Pic Mon Amour", op. cit., p. 49
  12. http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F6823.php (consulté le 3 mars 2011)

Liens externes


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