Pierre André (1903-1983)

Pierre André (1903-1983)
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Pierre André

Parlementaire français
Date de naissance 27 octobre 1903
Date de décès 9 avril 1983
Mandat député
Début du mandat 1946
Fin du mandat 1958
Circonscription Meurthe-et-Moselle
IVe République

Pierre André, né le 27 octobre 1903 à Dieulouard (Meurthe-et-Moselle) et mort le 9 avril 1983 à Boulogne-Billancourt, est un homme politique français de la IVe République.

Sommaire

Études et activité professionnelle

Il suit des études à Liège au collège Saint-Gervais et est licencié en droit.

Il est assureur-conseil à Nancy à partir de 1926. Il dirige le cabinet d'assurances Pradal et André après son retrait de la vie politique[1] .

Un engagement civique et politique dans les années 1930

Il est président, puis président d'honneur en 1935, de l'association des sous-officiers de réserve de Nancy et président-fondateur de l'Union des sous-officiers de réserve de la XXe région à partir de 1931.

Il a été arrêté en janvier 1934 à Nancy lors d'une manifestation des Ligues lors de l'affaire Stavisky[2].

Il a été candidat en 1935 aux municipales de Nancy sur la liste d'union des « modérés » (liste Daum), où voisinent des candidats URD, des membres du Parti démocrate populaire, des modérés sans étiquette et des membres des Jeunesses patriotes.

Il devient un militant très actif à partir de l'été 1936. Il est membre du comité directeur du Rassemblement national lorrain (RNL), délégué à la propagande de ce groupement politique de juillet 1936 à 1939 et l'un des principaux rédacteurs avec Émile Meyer de son périodique, La Lorraine nationale et sociale. Il est alors hostile au régime parlementaire, tout en étant proche des députés de la Fédération républicaine[3].

Seconde Guerre mondiale : résistant

Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier mais s'évade d'un Stalag. Il entre ensuite dans la résistance : il est sous-chef du réseau Goélette lié au BCRA. Arrêté par la Gestapo à Nancy en 1942, il est interné.

Capitaine de réserve dans l'infanterie, il recevra la croix des services militaires volontaires de première classe. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur et commandeur du mérite militaire.

Député de droite sous la IVe République

Il fonde après la guerre une nouvelle formation politique, qu'il préside : l'Action républicaine lorraine. Il souhaite regrouper les modérés autour d'un noyau de jeunes résistants et prendre ainsi la place qu'occupait avant la guerre la Fédération républicaine de Louis Marin, député de Nancy depuis 1905. Il ne s'agit pas d'une simple relève de générations; son initiative peut faciliter et accompagner les reclassements politiques de part et d'autre de la guerre. Il est soutenu par le quotidien nancéien L'Eclair de l'Est, dirigé par Émile Meyer[4] , qui a milité avec lui au sein du RNL et qui ne souhaite plus soutenir Louis Marin dans sa tentative de reprise en main de la droite départementale, alors même que le quotidien était contrôlé par Marin et ses alliés depuis 1925[5] . Pierre André devient d'ailleurs président du conseil d'administration de la Presse de l'Est, qui édite L'Eclair de l'Est. Mais devant les difficultés financières, le quotidien disparaît en 1949 et se transforme en hebdomadaire dominical Dimanche-Eclair, dont Pierre André est le directeur[6] .

Il ne conduit pas la liste d'Action républicaine lorraine pour les élections à la première Assemblée nationale constituante, car il n'a pas été élu précédemment au conseil général. Elle est conduite par l'avocat Robert Kalis, élu, lui, en septembre 1945 dans le canton de Nancy-Ouest. Avec 42 619 voix sur 231 983 suffrages exprimés, la liste de l'ARL devance les autres listes - et notamment celle conduite par Louis Marin - à l'exception de la liste socialiste. Pierre André, qui se situait en deuxième position, n'est pas élu.

En Lorraine, la concurrence qui oppose Louis Marin aux jeunes modérés pour le contrôle de la droite se double à l'intérieur de l'ARL d'une compétition de plus en plus vive entre Robert Kalis et Pierre André, qui avait eu le sentiment d'avoir été injustement écarté de la tête de liste en 1945. Pierre André obtient de Louis Marin un accord sur le principe d'une liste unique pour éviter la dispersion des voix modérées. Ainsi, le 2 juin 1946, la liste du « Rassemblement républicain de la Liberté » est conduite par Louis Marin au bénéfice de l'âge. Robert Kalis se retrouve en troisième position derrière Pierre André. Avec 68 262 voix sur 244 662 suffrages exprimés, la liste modérée devance ses concurrentes et obtient deux sièges. Pierre André est élu mais Robert Kalis n'est donc pas réélu.

Le 10 novembre 1946, pour les élections à la première Assemblée nationale de la IVe République, Kalis est évincé de la liste. Il s'en est suivi une rupture avec l'ARL.

Pierre André a adhéré au Parti républicain de la liberté, concurrent du RPF du général de Gaulle, qui se constitue en 1947. Il se situe à l'Assemblée à la périphérie de l'intergroupe des élus proches du RPF, avant de s'en éloigner dès 1948-1949.

Il est réélu député de Meurthe-et-Moselle sur la liste du Rassemblement républicain et gaulliste de la liberté, réélu en 1951 sur la liste de l'Union des indépendants, des paysans et des républicains nationaux et réélu enfin en 1956 sur la liste d'Union des indépendants et paysans.

Il n'abandonne pas la vie politique en novembre 1958; il combat pour le maintien d'une Algérie française. Il fait partie des équipes dirigeantes du comité de Vincennes, fondé à l'issue du colloque de Vincennes de juin 1960.

Sources

Notes et références

  1. Henry Coston, Dictionnaire de la vie politique française, Paris, La Librairie française, 1967, p. 42
  2. Jean-François COLAS, op. cit., t. I, p. 119. Il est arrêté pour tapage et attroupement sur la voie publique lors d'une manifestation le 23 janvier 1934, avec 25 autres personnes, dont des militants des Ligues.
  3. Ibidem, t. I, p. 220-221 : « Je ressens jusqu'à la nausée le dégoût des cuisines électorales. J'ai d'autant moins le désir d'entrer au parlement que je suis partisan de sa fermeture. Vous me comblez en comparant mon vocabulaire à celui de Léon Daudet. J'éprouve en effet pour ce vigoureux polémiste une profonde admiration » (lettre publiée par l'Étoile de l'Est, 16-4-1938 )
  4. Journaliste au quotidien spinalien le Télégramme des Vosges jusqu'en 1927, il a été appelé à Nancy par Édouard de Warren pour mettre en place un encadrement plus marqué de la Fédération républicaine en Lorraine - ce qui n'a finalement pas été réalisé - et pour seconder le directeur de L'Éclair de l'Est, Paul Sordoillet, très âgé. Il est sous-directeur du quotidien puis directeur en 1934 à la mort de Sordoillet. Il a milité pour l'union des droites et l'union des ligues dans les années 1934-1936, assurant de nombreuses réunions aux côtés des Jeunesses patriotes et des autres ligues d'extrême droite.
  5. Cf. pour l'historique du quotidien l'article la Presse régionale
  6. L’Éclair de l'Est s’étant sabordé en juin 1940, il est autorisé à reparaître à la Libération. En concurrence directe avec L’Est Républicain, le quotidien, très fortement marqué à droite, rencontre rapidement d’importantes difficultés financières, qui l'obligent même à modifier son rythme de parution (deux ou trois numéros par semaine) et à supprimer son édition des Vosges Est presse. En 1949, la société éditrice de L’Éclair de l’Est doit transformer son journal en un hebdomadaire Dimanche Éclair et conclure un contrat de louage de service avec L’Est républicain, qui se charge de « l’impression et la diffusion du nouveau journal ainsi que la fourniture de la plupart des informations locales et sportives ». Cet accord va provisoirement permettre à la société d’édition de survivre. Cf. http://www.univ-nancy2.fr/medial/pdf/textehboulanger.pdf

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Pierre André (1903-1983) de Wikipédia en français (auteurs)

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