Pierre Aublé

Pierre Aublé
Aublé, photographie anonyme [J. Chevillard]

Pierre Simon Marie Aublé (né à Rhodes, le 12 février 1842 et mort à Saint-Raphaël le 8 janvier 1925), architecte français.

Pierre Aublé est né à Rhodes dans une famille du Lyonnais ; il dut apprendre le français par son père, le grec par sa mère, et le turc par son environnement. Il poursuit sa scolarité puis ses études en France : après un échec à Normale et à l’X, il suit finalement les cours extérieurs des Ponts et Chaussées à Paris. Il tire de son éducation une solide culture scientifique, tout en développant un goût pour le dessin et les beaux-arts, résurgence possible de l’héritage de ses ancêtres dessinateurs, orfèvres et brodeurs. A 25 ans, il repart à Rhodes avec son épouse Marguerite Didier, où il s’occupe de l’affaire familiale : les activités de l’entreprise Aublé Frères (autour de la pêche des éponges) l’amènent peu à peu à parcourir les iles de l’archipel ottoman. Aublé rentre à Lyon en 1870 puis repart en Turquie en 1871, où il passe cinq ans et se spécialise comme ingénieur de chemins de fer, notamment au service de l’Empire ottoman. Cependant le marasme économique qui frappe l’Empire et la dégradation de la santé de sa belle-mère l’amènent à abandonner l’Orient en 1876 pour Lyon ; définitivement de retour en France, il y trouve un emploi car le réseau ferroviaire français est alors en pleine expansion. C’est à cette occasion que Félix Martin (maire de Saint-Raphaël de 1878 à 1895) le retrouve et l’invite à travailler sur la commune, pour réaliser des études pour le canal de l’Argens (qui ne verra jamais le jour). Emerveillé par la côte raphaéloise, Aublé décide en 1879 de s’y installer définitivement avec l’ensemble de ses collaborateurs.

Sommaire

Activité à Saint-Raphaël

Outre la réalisation de la basilique Notre-Dame de la Victoire (1883-1887), ainsi nommée en hommage à l’église Notre-Dame de la Victoire de Lépante où il a été baptisé à Rhodes, on attribue à Pierre Aublé la construction d’une soixantaine de villas à Saint-Raphaël. La station connaît une fréquentation nouvelle entre 1875 et 1895 et la commune n’hésite pas à vendre ses parcelles. La construction des villas s’organise dans des espaces jusqu’alors sauvages autour du centre-ville : le plateau Notre-Dame, les Cazeaux, la corniche du bord de mer, Boulouris, Agay, Valescure, où un réseau de plus de 15 kilomètres d'avenues et de boulevards dessert le parc résidentiel dont les terrains sont commercialisés par la Société Civile des Terrains de Valescure dont Félix Martin est le principal actionnaire. Conseillé par son ami Martin, Pierre Aublé possède de nombreux terrains autour du nouveau littoral résidentiel, appelé à accueillir une clientèle étrangère fortunée ; il les cède aux nouveaux acquéreurs avec l’engagement d’être l’architecte des villas à construire. Il est chargé de la conception d’hôtels et villas à Valescure au profit de médecins parisiens et sur le plateau Notre-Dame et à Boulouris pour une colonie lyonnaise. Un marché de la spéculation est initié et de nombreuses sociétés régionales et locales vont voir le jour. Les nouveaux propriétaires raphaélois sont surtout des médecins, personnalités des arts et sciences, administrateurs et hommes politiques qui vont se regrouper en petites communautés homogènes dont les villas seront les lieux de réception. En 1882, Aublé réalise ses propres bureaux avenue du Maréchal Lyautey, où il s’entoure de 24 employés (dont Béguin et Chacot, qui construiront des villas pour leur propre compte).

Réalisations

  • Église Notre-Dame de la Victoire (1883), Saint-Raphaël.
  • Hôtel Exelsior (1882), Saint-Raphaël.
  • Grand Hôtel (1880), Saint-Raphaël.
  • Immeuble Winter Palace (1905), Saint-Raphaël.
  • Villa Aublé (1882), Saint-Raphaël.
  • Villa Marie-Louise (1885), Saint-Raphaël.
  • Villa Albert (1884), Saint-Raphaël.
  • Villa Janszen (1881), Saint-Raphaël.
  • Villa Saint-Joseph (1883), Saint-Raphaël.
  • Villa La Petite Batterie (1882), Saint-Raphaël, pour le docteur Bontemps.
  • Villa L'Ermitage (1883), Saint-Raphaël.
  • Villa Les Anthémis (1884), Saint-Raphaël.
  • Villa Les Mimosas (1883), Saint-Raphaël.
  • Villa Estérel (1883), Saint-Raphaël.
  • Villa Forel (1882), Saint-Raphaël.
  • Villa Le Vallon (1883), Saint-Raphaël.
  • Villa Notre-Dame (1883), Saint-Raphaël.
  • Villa La Lanterne (1913), Saint-Raphaël.
  • Hôtel des Anglais, Valescure.
  • Chapelle Saint-Joseph (1883, a brûlé en 1893), Valescure.
  • Villa Les Sphynx (1893), Valescure.
  • Villa Call (1898), Valescure.
  • Villa Reichenberg (1883), Valescure, pour Suzanne Reichenberg.
  • Villa Clythia, Valescure.

Bibliographie

  • Jacques Chevillard, Les Villas anciennes de Saint-Raphaël, Saint-Raphaël : Librairie Parisienne, 2007.
  • Dossier de presse : Villa Pierre Aublé. Rénovation complète de la propriété 115 ans plus tard par un de ses descendants : Hervé Gèze, 1998.
  • Geneviève Négrel, notices Mérimée, Mémoire et Palissy du ministère de la Culture, 2003.

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Pierre Aublé de Wikipédia en français (auteurs)

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