Pierre Poinsot de Chansac

Pierre Poinsot de Chansac
Pierre Poinsot de Chansac
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Origine Drapeau de France France
Hommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile (8e colonne)

Pierre Poinsot de Chansac, baron de Chansac, né à Châlons (Saône-et-Loire) le 7 février 1764, général français.

Il fit ses premières armes au 57e régiment d'infanterie, où il entra en qualité de soldat le 1er avril 1779. Envoyé avec son régiment dans l'île de Corse, commandée par le comte de Marbœuf, il y demeura jusqu'en 1784, époque à laquelle il obtint, en récompense de sa bonne conduite, le grade de sous-officier.

Après avoir acheté son congé, il rentra dans ses foyers le 31 juillet 1783. Toutefois son penchant pour la carrière des armes le ramena bientôt sous les drapeaux. Il entra dans le 11e régiment de dragons le 20 octobre 1786, y fut sommé brigadier, et puis quelque temps après fourrier. Il servait depuis cinq ans sept mois dans les dragons, lorsqu'il en sortit pour passer dans la cavalerie de la garde du roi, où il resta jusqu'au licenciement de ce corps.

Aussitôt que la guerre de la Révolution française eut commencé, Poinsot demanda du service, et fut nommé, le 31 mai 1792, capitaine de cavalerie dans la légion du Nord. Il combattit sous les ordres du général Dumouriez, à l'armée du Nord, où son courage et ses talents lui procurèrent un avancement rapide. Devenu adjudant-général le 25 février 1793, il se rendit, le 3 juin, à l'armée des Pyrénées orientales, où il donna de nouvelles preuves de sa valeur. Le 17 juillet, il attaqua les Espagnols, à Peyrestortes leur fit 500 prisonniers et s'empara de deux pièces de canon. Promu, le 7 août, au grade de général de brigade, Poinsot se distingua à l'affaire du camp de la Perche, à la reprise de la Cerdagne française, envahit la Cerdagne espagnole, fit 1,500 prisonniers, se rendit maître de huit pièces d'artillerie, d'un camp de 6 000 hommes, tout tendu, ainsi que des vivres, des munitions, des fourrages et de la caisse de tous les corps.

Cette conquête lui valut le grade de général de division provisoire, le 3 vendémiaire an II. Suspendu de ses fonctions le 7 frimaire suivant, comme ayant été garde du roi, il fut toutefois maintenu en activité par le général Dugommier. Appelé à l'armée de Rhin-et-Moselle le 15 fructidor an IV, il ne fut employé que dans le grade de général de brigade, par suite du travail d'Aubry, qui vint alors priver les militaires des récompenses que leur avaient acquises leur bravoure et leurs services. Il partit ensuite pour l'armée de Mayence, fut réformé le 4 fructidor an VI, et rentra en activité le 3 thermidor an VII, époque à laquelle il alla rejoindre l'armée d'Italie sous les ordres de Masséna. Le général Poinsot ajouta à sa réputation en coopérant glorieusement à tous les combats qui furent livrés dans la Péninsule.

Il se fit plus particulièrement remarquer à la défense de Gênes, où Masséna, pendant soixante jours, résista, avec une poignée de soldats, dénués de tout secours, aux forces infiniment supérieures des coalisés. Le 18 germinal, les divisions de l'armée française furent établies pour la défense de Gênes et de ses environs, de manière à ce que l'ennemi fût obligé de se morceler pour faire face à toutes les attaques qu'il avait à redouter, et à toutes celles qu'il devait entreprendre. Le général Poinsot, qui commandait une brigade dans la division de Gazan, reçut l'ordre de se porter sur Campo-Freddo, en chassa l'ennemi, et lui fit, avec la 92e et un bataillon de la 78e, 124 prisonniers.

Le 20 germinal, il attaqua, à la hauteur de Sasselo, l'arrière-garde autrichienne, qui se dirigeait par là sur la Verreria, la culbuta, la mit en déroute, et emporta la ville au pas de charge. Parvenu à un mille au delà de Sasselo, le général Poinsot, n'ayant avec lui que 15 chasseurs, qui seuls avaient pu le suivre dans la rapidité de sa course, n'hésita pourtant pas à se précipiter à leur tête sur un détachement de 100 hussards qui escortaient plusieurs pièces d'artillerie, et leur enleva trois pièces de canon. Il se signala aussi dans divers autres engagements plus ou moins importants. Lorsque l'armée française, par suite des journées des 28, 29 et 30 germinal, se replia sur Gênes, Masséna confia le commandement de la réserve au général Poinsot.

Ce fut lui qui, de concert avec l'adjudant-général Andrieux, enleva à l'ennemi ses deux dernières redoutes sur le mont Reti, et fit mettre bas les armes à un bataillon ennemi qui tomba en notre pouvoir avec son drapeau. Le général Poinsot se distingua de nouveau, le 21 floréal, dans un combat où plus de 800 Autrichiens furent culbutés et précipités du haut des rochers. La capitulation ayant été signée, il continua à servir à l'armée d'Italie, sous les généraux Brune et Moncey.

Rentré dans ses foyers avec traitement d'activité, le 12 messidor an IX, il cessa d'être employé dans son grade le 1er vendémiaire an X. Réintégré le 11 brumaire suivant, on le chargea bientôt du commandement d'une subdivision dans la 18° division militaire. Le 2 ventôse an XI, Poinsot partit pour Saint-Domingue, avec le général Rochambeau, rentra en France le 13 thermidor, puis se rendit le 9 thermidor à l'île de Walcheren, pour prendre le commandement des troupes qui s'y trouvaient stationnées. Créé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, il devint commandant de l'Ordre le 25 prairial de la même année. Après avoir été admis au traitement de réforme le 2 fructidor an XIII, il fut remis en activité dans la 18e division militaire le 24 mai 1806, et employé au 2e corps d'observation de la Gironde le 15 décembre 1807.

Devenu baron de l'Empire en 1808, le général Poinsot alla à l'armée d'Italie le 28 novembre de cette année. De retour à Paris le 13 novembre 1809, il passa à l'armée d'Espagne le 19 décembre, et fit partie du 2e corps de celle de Portugal, le 20 juin 1810. Mis en disponibilité le 2 juillet 1811, il organisa 4 escadrons dans la 6e division militaire le 2 janvier 1812, servit le 11 août dans le 11e corps de la grande-armée, et obtint un commandement dans le 2° corps de cavalerie le 12 avril 1813.

Prisonnier de guerre quelque temps après, il revint, au mois de juin 1814, en France, où il cessa d'être en activité le 1er septembre. Admis à la retraite le 24 décembre, il fut mis à la disposition du général Margaron pour être employé au dépôt de cavalerie d'Amiens le 28 mai 1815. Le 1er octobre, le général Poinsot rentra dans l'état de retraite, devint lieutenant-général honoraire le 8 mars 1818, fut compris, comme maréchal de camp, dans le cadre de réserve de l'état-major général le 22 mars 1831, obtint encore une fois sa retraite le 1er mai 1832, et mourut le 30 juillet 1833. Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Nord.

Source

« Pierre Poinsot de Chansac », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Pierre Poinsot de Chansac de Wikipédia en français (auteurs)

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