Pinsot

Pinsot

45° 21′ 28″ N 6° 06′ 03″ E / 45.3577777778, 6.10083333333

Pinsot
Vue du Village de Pinsot
Vue du Village de Pinsot
Administration
Pays France
Région Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement Grenoble
Canton Allevard
Code commune 38306
Code postal 38580
Maire
Mandat en cours
Stéphane Vaussenat
2008-2014
Intercommunalité Pays du Grésivaudan
Démographie
Population 197 hab. (2008)
Densité 8,2 hab./km²
Gentilé Pinsotins
Géographie
Coordonnées 45° 21′ 28″ Nord
       6° 06′ 03″ Est
/ 45.3577777778, 6.10083333333
Altitudes mini. 551 m — maxi. 2858 m
Superficie 24 km2

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Voir la carte administrative

Pinsot est une commune française, située dans le département de l'Isère et la région Rhône-Alpes.

Ses habitants sont appelés les Pinsotins et les Pinsotines.

Sommaire

Géographie

La commune de Pinsot est située au creux de la vallée du Haut Bréda dans la chaîne de Belledonne, au pied du massif du Gleyzin (2 600 m) et proche de celui des Sept Laux. Le village est situé dans la vallée du Haut Bréda au confluent des torrents du Bréda, du Gleyzin et du Jalon. Son altitude est de 732 mètres au niveau de l'église. Entouré de forêts d'épicéas et de feuillus, il est dominé par le glacier du Gleyzin et les premiers contreforts de la chaîne de Belledonne.

En aval et à 7 km se trouve la ville d'Allevard-les-Bains et, à 5 km en amont, le village de La Ferrière, nom qui fait référence sans ambiguïté à la très ancienne activité minière. Il se trouve à une distance de 45 km de la ville de Grenoble et à 41 km de la ville de Chambéry.

La commune de Pinsot, sur une surface d'environ 2 427 hectares, couvre les deux versants d'une partie de la vallée du Bréda et de la totalité de celle du Gleyzin. Les traces d'anciennes fosses, de haldes et de fours de plusieurs types y sont encore nombreuses. L'énergie hydraulique y est abondante et fut aussi une des causes de l'établissement de taillanderies et de moulins nécessaires à la vie de ses habitants et au commerce. La population y était de 73 feux, soit environ 292 habitants en 1339[1] et va atteindre un maximum de 1 120 en 1826[2] avant de décroître jusqu'en 1975. Cette population, au gré de l'exploitation des fosses, va déterminer la localisation d'un grand nombre de hameaux et de maisons d'habitation isolées dont certains ne sont plus que ruines recouvertes par la végétation.

Communes limitrophes : Allevard - Saint-Pierre d'Allevard - La Ferrière.

Accès :

Toponymie

Au XIe siècle, il est désigné comme : "ecclesia sancti mauritii" dédiant ainsi son église à la protection de Saint Maurice, le saint patron des pays alpins dont elle abrite quelques reliques et dans laquelle se trouve toujours une statue du saint martyr d'Agaune. Au XIIIe siècle, il devient "Pinceto" dans le cartulaire de la Chartreuse de Saint-Hugon (élection de sépulture de François d'Arvillard en 1241)[3]. En 1339, on rencontre les appellations de "Pingoto", "Pinezoti", "parrocchia de Pinzoto" et de "Pinczotz". En 1414, lors de la visite pastorale de Mgr Aymon Ier de Chissé, on trouve l'orthographe "Pinczocto"[4], puis "Pinsectum" au XVe siècle et "Pinsotto" avant de prendre en 1566 le nom actuel de "Pinsot".

Cependant, l'étymologie du nom n'est pas connue, certains font référence au domaine de "Pincius", un nom de personne, ce qui est plus probable qu'une origine tirée de "pinus" signifiant lieu planté de pins en latin, ou celle de "pinô", nom d'un résineux en patois ou "pinôta", petit sapin ou encore "pinotin" pour petit résineux.

Histoire

L'étude de la toponymie permet d'estimer qu'un site préceltique et trois domaines gaulois auraient été implantés sur le territoire actuel de la commune de Pinsot[5]. Au XIe siècle, la paroisse de Pinsot est dépendante du prieuré clunisien de Domène, établissement monastique du Grésivaudan qui comptera, comme prieur, au début du XIIe siècle, le futur abbé général de Cluny, Pierre de Montboissier dit " Pierre le Vénérable". Dans un passage de son livre "des miracles" - Liber miracularum - l'abbé de Cluny rapportera la fameuse "légende de l'ange et du mineur" qu'il situera dans la paroisse voisine de La Ferrière, dont l'église dépendait égalerment du prieuré clunisien de Domène.

Pinsot fit partie jusqu'en 1790 du Mandement d'Allevard qui regroupait Allevard, Saint-Pierre-d'Allevard, La Chapelle-du-Bard, (La Ferrière et Pinsot. À cette date ces cinq communes furent organisées en un canton auquel on ajouta Le Moutaret. La commune de Pinsot fut rattachée à Allevard par arrêté du représentant du peuple le 16 frimaire an III (6 décembre 1794) et en fut détachée par arrêté du 9 brumaire an X (31 octobre 1801).

Les mines de fer

La proximité d'un vaste filon de minerai de fer pose le cadre de l'intense industrie métallurgique qui se développa dans la vallée du Haut Bréda, principalement sur la rive gauche. Outre l'importance du gisement de minerai de fer qui s'étend de Vizille à Saint-Georges-des-Hurtières en Savoie, ce gisement présente la particularité d'affleurer la surface du sol en de nombreux endroits, ce qui explique son exploitation très ancienne et ses qualités particulièrement intéressantes. Nous présentons ici, à tort, l'image d'un filon continu pour mieux faire comprendre l'étendue géographique de cette ressource en minerai de fer. La surrection de la chaîne de Belledonne se produit à l'ère tertiaire et ce n'est que quelques millions d'années plus tard que des fluides chauds s'élèvent des profondeurs et se déposent dans les fractures ou failles. Ainsi se sont formés les filons (ou veines) de sidérite, le minerai de fer local, en compagnie de quartz et d'autres minerais de cuivre, zinc et plomb[6]. Ces bouleversements géologiques expliquent les difficultés d'exploitation rencontrées au cours des siècles.

L'exploitation du minerai comporte deux périodes dont, pour la première, l'origine n'est pas connue et qui va progressivement se terminer aux alentours de 1874 avec l'arrivée de la Société Schneider sur le site de La Taillat. Durant cette première partie les mineurs-paysans vont suivre le minerai à l'intérieur des failles, creusant de petites galeries (visibles en parcourant le sentier du Fer) aux tracés sinueux et irréguliers causes de nombreux accidents mortels. Selon Emile Gueymard (1817) :"Ces mines étaient naguère exploitées comme au XIII° siècle. Aussitôt qu'un mineur trouvait quelque indice à la surface du sol, on dirigeait de petites galeries à pente inverse sur les couches du filon. Bientôt, les eaux occupant le fond de ces galeries, les mineurs étaient dans la nécessité de battre en retraite et d'abandonner les travaux naissants. Il n'existait alors pas d'exemple de galeries d'écoulement connues dans le canton sous le nom de braches. Ces couches ou filons de mines de fer susceptibles d'exploitation dans un petit rayon étaient ainsi livrées à la routine des ouvriers auxquels on les abandonnait à forfait sans leur prescrire aucune règle[7]..." La charte minière du 29 mars 1395 réglementera jusqu'en 1817 l'exploitation des fosses. Toute personne, sans distinction de rang ni de condition, avait le droit d'ouvrir une fosse que l'on marquait, devant deux témoins - qui par la suite se transportaient devant notaire pour en rédiger procès-verbal - par une petite excavation. Il était interdit d'ouvrir une autre fosse à moins de 25 pieds autour de cette marque.

Selon les anciens témoignages de visiteurs, les mineurs ne travaillaient que l'hiver, s'enfermant dans leurs fosses de Novembre à Mars. Le minerai extrait était suffisant pour une année, mais les rendements étaient très faibles, ne laissant en fin de compte au mineur indépendant, qui payait de ses propres deniers la poudre, les pointerolles et tous les autres outils indispensables, et tenu en outre de livrer au fourneau une mine triée, grillée et bocardée toute prête, que quelques livres... quand il n'y était pas de sa poche !

A plusieurs reprises et par-devant les notaires d'Allevard, les mineurs de Pinsot protesteront collectivement contre la rapacité des seigneurs de Barral, maîtres de forges qui avaient, en outre spolié la communauté des forêts productives de Chinfert et des Rambaudes. En 1836, 54 d'entre eux refuseront, d'un commun accord, de fournir le fourneau d'Allevard.

Les premiers hauts fourneaux

Sur les 16 hauts fourneaux recensés de tous temps ayant été construits sur le territoire du mandement puis canton d'Allevard, 6 le furent sur Pinsot : La Chevrette dans la vallée de Veyton, appartenant à la famille de Marcieu ; La Pelouse - dont il reste encore quelques vestiges - ayant appartenu successivement aux familles Peloux ou Dupeloux, Genton, Marcieu, puis Morard ; le Pont de Veyton rive gauche, ayant appartenu aux Peloux ; Le Plan, sur la rive droite du torrent du "Glaisin" aux familles Eymery et Bressand ; sur la rive gauche, le fourneau de Pomine-du haut; et plus tard, sur la rive droite du Bréda, le haut fourneau Chaper, très haut et très étroit, "à la comtoise", qui sera cédé à Félix Penet, commerçant et industriel, de plus député et maire de Grenoble, puis aux forges d'Allevard : "ce fourneau, par l'excellence de sa construction qu'on s'est empressé d'imiter, a obtenu une économie considérable de combustible et augmenté le rendement de la mine" (Bouffier). Il succédait à la dernière malheureuse tentative de renouer avec les bas fourneaux à travers l'expérience du fourneau "à la catalane" initiée par les maîtres Grasset, prédécesseurs d'Achille Chaper[8].

Parmi les innovations du travail du fer sur le territoire de Pinsot et grâce à l'apport technique des fourneliers bergamasques, en particulier, ici, de la famille Vittally, il faut signaler la première mention, pour tout le Dauphiné de la soufflerie à eau "appelée vulgairement trombaz" au martinet de Pinsot en 1632[9]. Pendant de nombreuses années, le minerai spathique du Pinsot alimentera également, et ce jusqu'en 1864, la fonderie royale de canons de marine de Saint-Gervais fondée en 1679.

La période moderne des mines de Pinsot

En 1817 (15 janvier) une ordonnance royale sur les mines du pays d'Allevard, prise à l'initiative de Mathieu Molé et de Joseph Laîné, va instaurer le système des concessions minières. Neuf concessions concernent le territoire de la commune de Pinsot, sur les 17 concessions initiales sur tout le canton. Cette ordonnance sera complétée par un cahier des charges réglementant l'exploitation (galeries parallèles, dépilage par la méthode dite "à gradins renversés", boisage et muraillement des puits et galeries, aérage et réglementation de l'usage des explosifs, etc.). Ce texte, essentiel, prévoit également "la poursuite" c'est-à-dire l'exploitation du filon qui part dans une autre concession, moyennant une indemnité du 1/6° du bénéfice au profit du second concessionnaire. Une police des mines est instituée avec un "garde-mines" sur place. Ces innovations inaugurent une deuxième époque qui verra, jusqu'en 1924, une exploitation réellement moderne et industrielle suivant les règles d'exploitation des mines, galeries de grand diamètre, pente pour l'évacuation de l'eau, ventilation et usage d'engins.

La fin de l'aventure minière

Regroupée sur le seul site de La Taillat sur Saint-Pierre d'Allevard, l'extraction minière sous la période Schneider (1874-1899) va mettre à l'ouvrage les anciens mineurs de Pinsot, déplacés hors de leurs anciens gîtes. La production passe en quelques années de 6.000 tonnes à plus de 65.000 tonnes en 1880[10], mais sans aucune précaution. les réserves s'épuiseront vite en particulier sur le site de Saint-Henry. "Pour la première fois de son histoire, Allevard se trouve menacée de manquer de matière première[11]". En 1910, le rendement de la mine s'effondre à 5.530 tonnes. Des recherches de nouveaux gîtes sont effectuées entre le crêt du Bens et les Tavernes où l'ingénieur Bresson a repéré un filon prometteur de 2-3 mètres de force, à 100 mètres de profondeur sur 300 mètres, soit 180.000 tonnes. Malheureusement l'investissement nécessaire pour une exploitation rentable et la nécessité d'une spécialisation des tâches (le mineur n'étant plus contraint d'effectuer le roulage "hors") rendent impossible une telle aventure. Abandonnée au début de la Guerre de 14-18, l'extraction reprend à Vaugraine peu après, mais l'abandon définitif est décidé en 1932... depuis trois ans déjà, la mine était fermée[12].

Sur l'histoire minière...

  • Des outils en cuivre datant de l'époque du bronze ancien, c'est-à-dire de 1 700 à 1 500 avant J.-C., ont été trouvés à Pontcharra et à Voreppe. Pour résister à la campagne du Général Romain Constantin, les Valares ou Avares, alliés des Vandales, se seraient retranchés dans les montagnes d'Allevard qui, dès 412, leur auraient servi de forteresse et d'arsenal.

Le 14 juin 1827, à la suite du terrible orage qui va dévaster le bourg de Goncelin causant plusieurs dizaines de morts, de nombreux objets en bronze (20 kg) vont être découverts au crêt de Saint-Genis, à 1294 mètres d'altitude, entre Goncelin et Saint-Pierre d'Allevard. Recueillis par les habitants des hameaux, certains seront cédés à Achille Chaper, maître de forges et maire de Pinsot qui les fera ultérieurement expertiser, lorsqu'il deviendra préfet de la Côte d'Or (voir plus loin), par l'archéologue Charles Balthazar Julien Févret de Saint-Memin, conservateur du musée de Dijon. La plupart de ces objets dateraient du X° siècle avant J.C.[13]

  • Les premiers écrits qui citent l'activité minière de la région datent de l'époque de l'ordre de Saint Bruno (1084) dont les Chartreux édifièrent le premier monastère de la Grande Chartreuse. C'est là que les moines développèrent le travail et le commerce du fer.

A Pinsot, c'était la "dévote et religieuse maison Chartreuse du Val Saint-Hugon", fondée en 1173, qui exploitera jusque dans les années 1750, les mines de fer dites de "La Belle -Etoile" au titre de co-seigneur antiviste, c'est-à-dire détenteur du droit d'antivage sur l'extraction des minerais, de la paroisse. Tout comme la fonderie royale de canons de marine de Saint-Gervais, les moines avaient, sur place, des mineurs travaillant en exclusivité pour fournir en minerai prêt, c'est-à-dire trié et grillé, les deux hauts fourneaux du monastère d'Arvillard[14].

  • Le "savoir-faire" reconnu des mineurs de fer de Pinsot va permettre, au XVIII° siècle, une large diffusion de leurs techniques minières empiriques : des mineurs pinsotins se retrouveront dans le Vercors, le Royans, la vallée de la Gresse et le Briançonnais, au service des maîtres de forges locaux. Originaire de Pinsot, un certain Rambaud devient en 1739 le "découvreur de mines" de l'évêque de Die, Daniel de Cosnac, au moyen d'une ...baguette semblable à une baguette du sourcier : "Le mineur d'Alvard (sic) (Rambaud) a trouvé chez Canard, ou autrement aux Rusques distant du martinet de la portée de deux coups de carabine, un filon apparent qu'il soutient y avoir de la mine pour trois ou quatre places de mineurs. Il en a trouvé au Collet de Combe-noire, du cotté du couchant et un autre très bon aux Seyes qu'il dit y avoir de la marquisette (cuivre et fer)...Il a vu et vérifié le filon de Derbounouse. Il trouve la mine très dure et riche[15]..."

C'est le même "savoir-fer" que l'on retrouve dans l'histoire de "Pépé Gavet", mineur de la Taillat d'origine pinsotine, parti travailler en Espagne après la fermeture des mines d'Allevard[16] La même tradition de qualité de travail des Pinsotins se retrouve également chez les fourneliers et les fondeurs formés, après l'expérience malheureuse de la forge catalane de Grasset, par MM. Chaper et Salvain[17]. Après la mise hors définitive du haut fourneau du village, ils iront travailler en Lorraine, au Creusot, à Saint-Etienne, à Unieux et en Ariège (chez Jacob Holtzer) où à Brignoud (chez Alphonse Gourju).

La présence des mines et du haut fourneau va curieusement induire des particularités physiques dans la population de Pinsot, population qui, contrairement à celles d'autres villages voisins, ne comporte pas de crétin et très peu de goîtreux, selon l'étude du docteur Bernard Niepce, médecin-inspecteur des eaux d'Allevard en 1850 : "Dans ce village de Pinsot, les femmes sont plus sujettes au goître que les hommes. La cause doit en être attribuée à ce qu'elles ne quittent pas leurs habitations qui sont humides et malsaines, tandis que les hommes, qui exercent la profession de mineurs ou qui sont employés au haut fourneau, passent leurs journées dans les mines situées à de grandes hauteurs, sur les flancs des montagnes. Ces hommes qui exploitent le minerai de fer se livrent journellement à des travaux très actifs, leur nourriture est saine et suffisante ; ils respirent un air très pur ; aussi leur santé est-elle très florissante. Les enfants, dès l'âge de huit ans, sont employés à quelques travaux dans les mines ; ils ont tous le visage frais et rose, tandis que les petites filles, qui restent enfermées dans les maisons avec leurs mères, sont pâles et sujettes à prendre le goître..."[18]

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1809   Raffin Dugens Denis ... ...
1814   Grasset Jacques ... maître de forges ...
1821   Chaper Achille ... maître de forges ...
1831   Raffin Dugens Denis ... ...
1840   Salvain Jean-Baptiste ... maître de forges ...
1854   Labbé Pierre ... ...
1878   Raffin Marc, Joseph ... ...
1912   Fabien François ... ...
1906   Raffin Denis, François ... ...
1912   Fabien François    
1919   Luc François ... ...
1935   Rosset-Mazarin Léopold ... ...
1938   Cohard Léon ... ...
1947   David Cavaz Paul ... ...
1947   Raffin Gustave ... ...
1991 2001 Arnaud Gérard PCF Conseiller général du Canton d'Allevard (1976-2008)
Vice-président du Conseil général en charge de la forêt.
2001 2008 Blanc Alain ... ...
2008 en cours Vaussenat Stéphane ... ...
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
1339 1665 1700 1760 1826 1872 1896 1921 1946 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2008
292 384 392 800 1120 793 616 372 286 163 147 129 140 145 139 175 197

De 1339 à 1700, source : voir note (1).

De 1760 à 1946, source : voir note (2).

À partir de 1962, chiffres communiqués par la Mairie de Pinsot, source INSEE.

Évènements

  • En 2009 la centrale hydroélectrique a fêté son centenaire. A cette occasion, des photographies et des documents inédits ont été présentés lors des visites guidées.

Personnages liées à la commune

Après de très brillantes études au lycée Bonaparte à Paris, où il a Eugène Scribe, Jean-Jacques Baude et Casimir Delavigne comme condisciples et amis, il est Polytechnicien de la promotion 1813. Sorti 23e, il choisit le Corps de l'Armement où il devient Maître de Forge après avoir suivi les cours de l'Ecole des Mines. En 1819, il achète la forge de Pinsot à Pierre Grasset dans laquelle il conduira diverses expérimentations sur le traitement du minerai de fer dans les bas fourneaux. Il est élu Maire du village en 1821.Il fera peu après la connaissance du célèbre botaniste Victor Jacquemont venu herboriser dans la vallée de Gleyzin en compagnie du comte Hippolyte Jaubert. Une longue amitié soutenue par une correspondance suivie va lier ces jeunes gens jusqu'à la mort, aux Indes, de Jacquemont (1832)[19]. Achille Chaper, après avoir mis à feu le haut fourneau de Saint-Hugon, sur la Chapelle-du-Bard, sera le créateur à Pinsot d'un haut-fourneau particulièrement performant qui sera intégré au groupe sidérurgique d'Allevard dès 1833[20]. Ce haut-fourneau sera démoli pour permettre, en 1909, la construction de la centrale hydroélectrique actuelle.

Achille Chaper, devenu par son mariage avec la fille du député Camille Teisseire, apparenté à la famille de Casimir Perier, continuera sa carrière en devenant préfet de plusieurs départements, Tarn et Garonne, Gard (1830), Côte d'Or (1831), Loire Inférieure (1840) et Rhône (1847). Il est élu député de Côte d'Or en 1849. Ayant refusé de se rallier au Second Empire, il est emprisonné à Mazas. De retour en Isère, il devient en 1852 président du comité de surveillance de la société en commandite des Forges d'Allevard. Peu avant sa mort, il s'opposera en vain à la vente par les forges d'Allevard du domaine minier de la Taillat à Eugène Schneider du Creusot. il fera construire le château de Poisat, village dont il deviendra Maire.

Il était Commandeur dans l'ordre de la Légion d'Honneur.

  • Jean-Pierre Raffin Dugens (3/12/1861 - 26/03/1946)

Bien que né à Saint-Pierre d'Allevard sa famille est originaire de Pinsot depuis plusieurs siècles.

Il fut instituteur puis député socialiste de 1910 à 1919.

Homme actif et passionné il le fut d'abord dans son métier d'instituteur qu'il commence à Pontcharra, après sa sortie de l'Ecole Normale, puis fut directeur de l'école de Murianette qui portera son nom, et enfin à Grenoble jusqu'en 1902. Son enseignement était l'école moderne avant l'heure. En reprenant l'éloge du 29 mars 1946 écrit par son neveu Raoul Faure, on y trouve résumées ses principales luttes et idées : "secouer l'apathie du corps enseignant, améliorer les conditions matérielles et morales de l'Ecole, lutter conte une administration tatillonne et paperassière, enfin ouvrir l'école vers l'extérieur". Il défendra à l'Assemblée Nationale le principe de l'école mixte et dira "si l'on sacrifiait un peu moins à la science livresque à laquelle se bornent trop souvent les règlements pour donner plus de place aux méthodes actives, nous arriverions à rendre l'école intéressante, à rendre l'oeuvre du maître plus féconde[21]". Il partagera les idées de Freinet, pionnier de l'Ecole Moderne.

Sur le plan politique il faut admirer son courage et sa ténacité dans la lutte qu'il mena contre le conflit de 1914-1918. Délégué à la conférence pacifiste de Kienthal en avril 1916, il fera partie des "pèlerins de Kienthal" avec Alexandre Blanc et son ami Pierre Brizon, où devant Lénine, ils réclamèrent l'arrêt immédiat de toutes les hostilités et une paix totale et sans annexion. Il fut surnommé "Raffut d'Urgence" tant il était prompt à la réplique et à l'interruption. Il perd son siège de député en novembre 1919 mais milite au Comité pour la Troisième Internationale, puis au Front Populaire. Il entre dans la Résistance et en octobre 1945 adhère à la Quatrième Internationale. Il est candidat trotskiste à l'Assemblée Constituante à l'âge de 85 ans à la veille de sa mort. Sa vie a été retracée par le journaliste et historien Gilbert Dalet, alias Gil Daisy[22].

Un autre trait de son caractère passionné et épris de liberté apparaît dans une anecdote relatée par le journaliste précédent dans la même référence.En 1928, après une polémique avec un conseiller municipal de la ville de Grenoble qui l'avait menacé de lui « botter le derrière », il lui donne rendez-vous place Grenette pour un duel à la savate. Devant une foule nombreuse il fait constater l'absence de son rival par deux témoins et avec sa verve habituelle prononce une virulente apostrophe à l'adresse de l'absent à la grand joie des badauds.

Économie

  • Centrale hydroélectrique
  • Élevage
  • Exploitations forestières
  • Tourisme.

Lieux et monuments

  • Les Forges et Moulins de Pinsot sont installés dans un ancien moulin à farine et à huile de noix certainement antérieur au XVIIIe siècle. L'ensemble comprend :
  • Un moulin du XVIIIe siècle avec deux meules à farine et une meule pour les noix et les pommes.
  • Une meule de pierre et un pressoir pour la fabrication d'huile de noix et de jus de pomme.
  • Une taillanderie équipée d'un martinet Bradley (1930), d'un mouton à planche (1890), d'une forge et d'une importante collection d'outils anciens provenant des dernières fabriques d'objets tranchants du Pays d'Allevard, les taillanderies Leborgne (Arvillard) et Grémen (La Chapelle du Bard)
  • Une scierie à ruban du début du XXe siècle.

Toutes ces installations sont mises en mouvement pendant les visites grâce à l'eau provenant du torrent voisin qui est transformée en énergie mécanique par l'intermédiaire de turbines de type Pelton et d'un ensemble de pignons et de courroies.

  • Le Sentier du Fer de Pinsot permet de découvrir les vestiges de l'ancienne activité minière du fer tels que, fours griller le minerai, entrées de galeries, abris de mineur et nombreuses scories. Des informations historiques et techniques sont présentées sur des plaques de fonte de 400 kg chacune et de pupitres tout au long d'un parcours balisé qui serpente en forêt sur une dénivelée de 400 mètres.
  • Lieu-dit Le Cohard situé a 1200m est un hameau d’où partent de nombreuses randonnées.
  • Le glacier du Gleyzin est situé à une altitude moyenne de 2600 mètres. Il se trouve sur l'un des itinéraires qui permettent d'atteindre le Puy Gris (2908 m), sommet très fréquenté en raison du magnifique panorama qu'il offre à la contemplation . En venant du hameau de Gleyzin on rencontre au lieu-dit "l'Oule d'en Haut", à 1800 mètres d'altitude, le refuge "Antoine Cros" qui est tenu par le berger pendant la période de transhumance. Il peut alors accueillir et héberger les randonneurs.

Notes et références

  1. "Allevard et son Mandement" - J.-J.-A. Pilot (archiviste) - mai 1887 - Xavier Drevet, Editeur - Grenoble.
  2. "Paroisses et Communes de France - Isère" - Éditions du CNRS - 1983.
  3. Eugène Burnier : La Chartreuse de Saint-Hugon - Mémoires de l'académie impériale de Sanoie 1869 2° série T.2
  4. chanoine U. Chevalier : "visites pastorales des évêques de Grenoble de la famille de Chissé" Au cours de cette visite, l'évêque note que l'église est bien tenue, qu'elle entretient les reliques du Bienheureux Maurice, martyr, que les paroissiens sont bons chrétiens et que la dîme est perçue au profit du prieuré clunisien de Domène.
  5. "Le Grésivaudan - Toponymie et peuplement d'une vallée des Alpes" - J. Bruno - 1977 - Imp. Guirimand - Grenoble.
  6. Kerckhove C. - panneaux explicatifs sur le Sentier du Fer.
  7. Emile Gueymard :"Mémoire sur les forges catalanes de Pinsot" in Annales des Mines vol 1817, cité dans Georges Salamand : "Histoire du fer au pays d'Allevard n° 8
  8. Georges Salamand : "Histoire de la forge catalane de Pinsot" Histoire du fer au pays d'Allevard n°2 - 1997 -
  9. Jean-François Belhoste : "Les maîtres de l'acier" musée dauphinois 1996 article "la conquête de l'acier à l'époque moderne"
  10. Rapport de l'ingénieur des mines au Conseil général de l'Isère - année 1881 -
  11. Pierre Léon : "L'usine d'Allevard" Allier 1963
  12. Georges Salamand : "Recherches historiques - rapport sur la phase de préfiguration de la route du fer- 2006"
  13. Aimé Bocquet : "L'Isère préhistorique et protohistorique" 1969
  14. Auguste Bouchayer : "Les Chartreux maîtres de forges" Grenoble 1927
  15. cité in : Ernest Chabrand : " la métallurgie du fer en Savoie et Dauphiné " Grenoble 1898
  16. Emmanuel Le Roy Ladurie : "Pépé Gavet " in Revue "L'Histoire" N° 3
  17. Georges Salamand : "Histoire de la forge catalane de Pinsot 1786-1829" Histoire du fer au pays d'Allevard n°2
  18. docteur Bernard Niepce : "Traité du goître et du crétinisme" T.1 Paris 1851
  19. Victor Jacquemont : "Letters to Achille Chaper " présentation et notes de J.F. Marshall - The American Philosophical Society - Philadelphie 1960 -
  20. Georges Salamand " Ciel et fer - les amis romantiques des Sept-Laux Victor Jacquemont et Achille Chaper" Histoire du fer au pays d'Allevard 2005
  21. Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné - n° 2672, 22 novembre 1975
  22. Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné - n° 3211, 21 mars 1986.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes


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