Politique du gabon

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Politique du Gabon

Gabon

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Cet article fait partie de la série sur la
politique du Gabon,
sous-série sur la politique.

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Le Gabon est une république à régime semi-présidentiel où le président est le chef de l'État et le premier ministre celui du gouvernement. Le pouvoir législatif est partagé entre les deux chambres du parlement. Depuis l'accession du président Bongo à la magistrature suprême, le parti majoritaire est le Parti démocratique gabonais.

Sommaire

Développement politique

Le Gabon est devenu une république à régime présidentiel depuis la constitution de 1960 (révisée partiellement en 1975, et totalement en 1991). L'assemblée nationale est composée de 120 députés élus pour une période de cinq ans. Le président est élu au suffrage universel pour une période de sept ans. Il nomme le premier ministre, le cabinet et trois des membres de la Cour constitutionnelle. Le gouvernement en exercice en 1990 a procédé à d'importantes réformes du système politique. Un projet de constitution fut publié en mai puis complétée par une assemblée constituante. La nouvelle constitution a été adoptée en mars 1991. Elle introduit notamment une liste de droit fondamentaux qui s'inspire des constitutions des États occidentaux, un Conseil national de la démocratie qui doit garantir ces droits, un conseil économique et social et un système judiciaire plus indépendant. Des élections multipartites ont eu lieu en 1990 – 1991, bien que les partis d'opposition n'étaient pas formellement légalisés.

Après une période de transition pacifique, les élections aboutirent à la première assemblée nationale multipartite. Les partis d'opposition furent pleinement légalisés en janvier 1991. Le président Omar Bongo, au pouvoir de 1967 à son décès en 2009, fut réélu en 1993 au cours d'une élection contestée, avec 51% des voix. Des perturbations sociales et politiques aboutirent l'année suivante sur la Conférence et les accords de Paris, qui instituèrent un cadre pour les prochaines élections. Les élections locales et législatives furent reportées à 1996 – 1997. En 1997, une révision de la constitution créa un Sénat et un poste de vice-président. Omar Bongo fut réélu en 1998 avec 66% des voix face à une opposition divisée, puis le 27 novembre 2005 avec 79,18 % des voix. Les principaux partis d'opposition dénoncèrent des irrégularités mais les élections ne furent pas suivies d'émeutes comme en 1993. Le président conservait de larges pouvoirs comme celui de dissoudre l'assemblée nationale, déclarer l'état de siège, repousser l'adoption d'une loi, décider d'un référendum ainsi que nommer et renvoyer le premier ministre et les membres du cabinet ministériel. Il nommait également les gouverneurs des provinces, les préfets et les sous-préfets.

Histoire politique

Au moment de l'indépendance en 1960 cohabitaient deux grandes formations politiques: le Bloc démocratique gabonais (BDG), présidé par Léon M'Ba, et l'Union démocratique et sociale gabonaise (UDSG), présidée par Jean-Hilaire Aubame. Aucun des deux ne remporta la majorité au cours des première élections post-indépendances, organisées alors dans le cadre d'un régime parlementaire. Le BDG obtint le support de trois des quatre députés indépendants et M'Ba fut nommé premier ministre. Les deux partis décidèrent ensuite de présenter une liste commune de candidats. M'Ba devint président en 1961, sous le nouveau régime présidentiel. Aubame devint quant à lui ministre des Affaires étrangères.

Ce système monopartite resta en vigueur jusqu'en 1963, lorsque les membres du BDG, majoritaires, forcèrent les membres de l'UDSG à intégrer le BDG ou à démissionner. Ces derniers présentèrent leur démission et Léon M'Ba organisa des élections pour 1964 en réduisant par la même occasion le nombre de députés à l'assemblée nationale, qui passa de 67 à 47. L'USDG ne parvint pas à réunir une liste de cancidats susceptibles de remplir les critères du décret électoral. Le BDG était sur le point de remporter les élections faute d'adversaires lorsque l'armée déposa le président M'Ba au cours d'un coup d'État sans effusions de sang, le 18 février 1964. L'armée française rétablit le gouvernement le lendemain. Les élections eurent finalement lieu en avril. Le BDG remporta 31 siège contre 16 pour l'opposition.

À la fin de l'année 1966, une révision de la constitution institua la succession du vice-président au cas où le président viendrait à décéder en fonction. Au mois de mars de l'année suivante, Léon M'Ba et Omar Bongo (qui s'appelait alors Albert Bongo) furent élus respectivement président et vice-président. M'Ba décéda au cours de l'année et Omar Bongo devint président.

En mars 1968, Bongo dissout le BDG et établit un parti unique, le Parti démocratique gabonais. Il fut élu président en février 1975, puis réélu en décembre 1979 et en novembre 1986. En avril 1975, la charge de vice-président fut supprimée et remplacée par celle de Premier ministre, qui n'a pas de prétention à la succession. D'après la constitution de 1991, en cas de mort du président en fonction, le Premier ministre, le président de l'assemblée nationale ainsi que le ministre de la défense se partagent le pouvoir jusqu'à ce qu'une nouvelle élection ait lieu.

Bongo ne parvint pas à étouffer l'opposition au PDG et deux coups d'État furent évités de justesse en septembre 1989. Le mécontentement économique et politique généra de violentes grèves et manifestations chez les étudiants et les ouvriers au début de l'année suivante. Bongo engagea des négociations sectorielles qui aboutirent à des concessions salariales significatives et promit d'organiser une conférence nationale en mars – avril 1990 pour discuter des réformes politiques à venir. Le PDG et 74 organisations politiques assistèrent à la conférence. D'importantes réformes politiques furent adoptées, dont la création d'un sénat national, la décentralisation des finances, la liberté de rassemblement et de la presse et l'abolition du visa de sortie obligatoire. Bongo démissionna de la présidence du PDG et créa un gouvernement transitoire mené par un nouveau Premier ministre, Casimir Oye-Mba. Le Parti social démocrate gabonais (PSD) élabora un projet de constitution qui proposait une liste de droits fondamentaux et un système judiciaire indépendant mais laissait de larges pouvoirs au président. Après plusieurs révisions apportées par une assemblée constituante et l'assemblée nationale, la nouvelle constitution est entrée en vigueur en mars 1991.

Les premières élections législatives multipartites en presque 30 ans eurent lieu en septembre – octobre 1990 où le PDG conserva une large majorité. Bongo fut réélu président en décembre 1993 avec 51 % des voix mais les candidats de l'opposition refusèrent de reconnaître le résultat. Des émeutes éclatèrent et contraignirent le gouvernement à entamer des négociations avec l'opposition. Les accords de Paris signés en novembre 1994 inclurent plusieurs éléments de l'opposition dans un gouvernement d'unité nationale. Cet arrangement ne résista pas aux élections législatives de 1996 et 1997. Le PDG fut largement victorieux dans les campagnes, mais plusieurs villes importantes, dont Libreville, élirent des membres de l'opposition au cours des élections régionales de 1997. Bongo n'eut pas de mal à se faire réélire en décembre 1998, avec 66 % des voix. Ses opposants dénoncèrent encore une fois un scrutin entaché d'irrégularités Les observateurs internationaux déclarèrent que les élections étaient bel et bien représentatives tout en déplorant de sérieux dysfonctionnements administratifs. Contrairement aux élections de 1993, celles de 1998 ne furent pas suivies d'émeutes.

Pouvoir exécutif

Charge Nom Parti Depuis
Président Rose Francine Rogombé Parti démocratique gabonais 10 juin 2009
Premier ministre Jean Eyéghé Ndong Parti démocratique gabonais 20 janvier 2006

Le président de la République est élu pour sept ans au scrutin universel direct et nomme le Premier ministre. Le Conseil des ministres et nommé par le Premier ministre en concertation avec le président.

Pouvoir législatif

Le parlement est composé de deux chambres. L'assemblée nationale compte 120 sièges, dont 111 sont repourvus tous les cinq ans et neuf attribués par le président. Le Sénat compte 91 membres élus pour une période de six ans par les conseillers locaux et départementaux.

Notes

Voir aussi

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Bibliographie

  • Tim Auracher, Le Gabon, une démocratie bloquée ? : reculs et avancées d'une décennie de lutte, L'Harmattan, 2001, 135 p. (ISBN 2-7475-0556-1)
  • Dominique Etoughe et Benjamin Ngadi (dir.), Refonder l'État au Gabon : contributions au débat : actes de la table ronde sur le projet de refondation de l'État au Gabon, Paris, 8 juin 2003, L'Harmattan, Paris, etc., 2003, 151 p. (ISBN 2-7475-5227-6)
  • Eustache Mandjouhou Yolla, Néo-patrimonialisme, pouvoir personnel et politique étrangère au Gabon, Université Montesquieu-Bordeaux 4, 2002, 2 vol., 530 p. (thèse de doctorat de Science politique)
  • Fortuné Matsiegui Mboula, L'État et le tribalo-régionalisme au Gabon : de 1990 à nos jours, Université de Picardie, Amiens, 2005, 3 vol. (thèse de doctorat de Sociologie)
  • Elikia M'Bokolo, Médiations africaines : Omar Bongo et les défis diplomatiques d'un continent, L'Archipel, Paris, 2009, 410 p. (ISBN 978-2-8098-0165-1)
  • Thierry Aristide Midépé, Le vote au Gabon : lecture du processus électoral à travers les élections législatives et présidentielles, 1946-2001, Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, 2008, 2 vol., 514 p. (thèse de doctorat d'Histoire contemporaine)
  • Wilson-André Ndombet, Renouveau démocratique et pouvoir au Gabon, 1990-1993, Karthala, Paris, 2009, 245 p. (ISBN 978-2-8111-0089-6)
  • Jean-François Obiang, France-Gabon : pratiques clientélaires et logiques d'État dans les relations franco-africaines, Karthala, Paris, 2007, 392 p. (ISBN 978-2-84586-819-9) (texte remanié d'une thèse de doctorat de Science politique, Université de Paris 1)


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