Pro-life

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Pro-vie

Pro-vie (tiré du néologisme anglais pro-life) est un mouvement regroupant associations et personnes, croyantes ou non, défendant le « droit à la vie », à travers l'opposition à l'avortement et à toute forme d'euthanasie. Les personnes et associations se réclamant du mouvement pro-vie ont des positions divergentes sur la peine de mort.

Sommaire

France France

Création du mouvement en France

Le premier mouvement de type « pro-vie », créé en 1971 lors de l'ouverture du débat sur la légalisation de l'avortement, fut Laissez-les-vivre-SOS futures mères, animé notamment par le professeur Jérôme Lejeune.

Les "commandos anti-IVG"

Article détaillé : Commandos anti-IVG en France.

Entre 1987 et 1995, en partie sous l'inspiration de mouvements américains, une partie du mouvement pro-vie français a cherché une plus grande visibilité en manifestant devant ou à l'intérieur d'établissements pratiquant des IVG. Ces actions ont été communément désignées sous le terme de "commandos anti-IVG", terme récusé par leurs auteurs qui se revendiquaient non-violents. Les organisations pro-choix ont dénoncé la « violence psychologique » de ces actions[1].

Avec le renforcement de la législation en faveur de l'IVG par les lois Neïertz de 1993[2] puis Aubry de 2001[3], ce type d'action a fini par cesser.

Principales associations et actions actuelles

Manifestants de la Marche pour la vie à Paris le 25 janvier 2009.

La Fondation Jérôme Lejeune est aujourd'hui en France l'une des principales associations pro-vie. Elle se distingue par le fait que l'essentiel de son argumentation se fonde sur des travaux scientifiques. Elle a des liens directs avec l'Église catholique.

Rassemblant plusieurs associations dites pour la culture de vie, la Life Parade émerge en 2004 et donne une dimension culturelle aux valeurs des pro-life.

Né d'abord en Italie mais se voulant européen, « Solidarité - Liberté, justice et paix » a présenté deux listes (Île-de-France et Sud-Est) aux élections européennes de juin 2009.

Des mouvements pro-vie modérés, se donnant pour but de défendre la vie de la conception à la mort naturelle, tel l'Alliance pour les droits de la vie, mènent leur combat par des actions de lobbying politiques et de presse. Ils militent pour les soins palliatifs, la mise en place d'alternatives à l'avortement pour les femmes enceintes en difficultés et la hausse des aides sociales.

Diverses associations d'aide aux femmes enceintes proposent des lieux d'accueil pour femmes enceintes en difficulté.(Magnificat, Maison Ton pouce, Maison de Béthléem, Centre d'accueil samarie de la Fondation d'Auteuil). Elles n'ont toutefois qu'une audience réduite.

Depuis 2005, la majorité des associations pro-vie co-organise la Marche pour la vie, une manifestation annuelle unitaire à Paris. L'édition 2009 a rassemblé 2800 personnes selon la police, et de 15 à 20 000 selon les organisateurs[4].

États-Unis États-Unis

Manifestation à Washington, DC, le 22 janvier 2007.

Associations

La plus grande association dédiée à l'opposition à l'avortement est la National Right to Life Committee, qui fédère 3000 sections locales. Certaines associations, telles que le Family Research Council (en) ou Concerned Women for America (en), incluent la lutte contre l'avortement dans un conservatisme plus large touchant à d'autres questions de société telles que le mariage homosexuel. A l'inverse, des organisations de taille plus réduite telles que l'Alliance Pro-vie des Gays et Lesbiens ont des positions inverses sur d'autres questions de société.

L'association Operation Rescue (en) a mené au début des années 1990 des actions très médiatiques à base de sit-ins massifs aux abords de cliniques pratiquant l'avortement, en bloquant parfois l'accès. Ces actions ont culminé à l'été 1991 avec plusieurs milliers de manifestants arrêtés à Wichita, dans le Kansas. Ces actions ont en partie inspiré en France, à la même époque, les "commandos anti-IVG"[5]. Ces actions par Operation Rescue ont cessé au cours des années 1990 avec le passage d'une loi spécifique, la Freedom of Access to Clinic Entrances Act (en) en 1994.

La March for Life rassemble chaque année entre 100 et 300.000 militants pro-vie à Washington, le jour anniversaire de l'arrêt Roe vs Wade (le 22 janvier).

Dans le monde politique

Au contraire du Parti démocrate, la position officielle Parti républicain est pro-vie[1], tout comme celle de la plupart de ses personnalités, par exemple Sarah Palin[6]. Toutefois, il existe dans chaque parti une minorité divergente. Chez les Républicains, l'association Republicans for Choice milite pour l'avortement légal, position partagée par des élus tels que le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger. Chez les Démocrates, on trouve à l'inverse l'association Democrats for Life et des élus tels que le sénateur Bob Casey Jr, qui se revendiquent pro-vie.

Le Parti constitutionnaliste[7], de tendance paléo-conservatrice, est également pro-vie. Le Parti libertarien, majoritairement pro-choix, comprend une importante minorité pro-vie, représentée par le mouvement Libertarians for Life[2] créé en 1976.

Violences

On dénombre de nombreux actes de violence et d'intimidation de la part de militants anti-avortement[8] : des attentats à la bombe[9],[10], des dégradations par liquide malodorant et des lettres de menace[11],[12] ou même des meurtres[13]. Huit médecins et employés de cliniques pratiquant l'avortement ont ainsi été tués: sept entre 1993 et 1998, et le Dr George Tiller en 2009.

En 2009, l'homicide de James Pouillon est interprété par certains comme le premier homicide d'un militant anti-avortement, la police a expliqué que le suspect, un chauffeur de camion, en avait assez des pancartes militantes montrant des Fœtus aux enfants qui allaient à l'école. Le suspect est aussi accusé d'un autre meurtre commis le même jour sur une homme d'affaire local pour une autre histoire[14],[15].

État de l'opinion publique américaine

D'après un sondage paru en août 2008 dans le Washington Post, aux États-Unis, 44 % des sondés se définissent comme étant plutôt « pro-vie » contre 50 % plutôt « pro-choix », mais seuls 18 % se déclarent formellement contre toute forme d'avortement[16]. Dans un sondage[17] du 15 mai 2009, on compte pour la première fois plus d'Américains « pro-vie » (51 %) que « pro-choix » (42 %).

Canada Canada

Plusieurs mouvements politiques canadiens ont demandé une révision des conditions d'avortement, et notamment :

Ces groupes dénoncent le fait que l'État subventionne à 100 % les avortements au Québec et le fait que, selon eux, l'avortement serait encore plus accessible que la pilule contraceptive[18].

Positions de l'Église catholique romaine

Article détaillé : Christianisme et avortement.

Références dans le magistère catholique

Le pape Paul VI a été un modèle pour certains militants pro-vie en raison de son encyclique Humanae Vitae, laquelle condamne dans les termes les plus fermes tant l'avortement que la contraception (la régulation des naissances étant par ailleurs encouragée : "être parents responssables")[19].

De même, Jean-Paul II a écrit Evangelium vitæ, où il dénonçait la « culture de mort » et y opposait une « culture de Vie », en particulier au no 87 : « à l'heure actuelle, où la “culture de la mort” s'oppose si fortement à la “culture de la vie”, et semble souvent l'emporter. »

Le 12 décembre 2008, la Congrégation pour la doctrine de la foi publie l'instruction Dignitas Personae qui « vise à promouvoir et à défendre la dignité de la personne qui doit être reconnue en tout être humain depuis sa conception jusqu'à sa mort naturelle » (Interview de Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi au journal La Croix[20]).

Affaire de Recife

Le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation des évêques, apporte le soutien du Vatican, en mars 2009, à l'excommunication prononcée par l'archévêque d'Olinda et Recife, José Cardoso Sobrinho, à l'encontre de la mère d'une fillette de neuf ans ayant avorté après avoir été violée, ainsi que des médecins ayant pratiqué l'interruption médicale de grossesse (IMG)[21],[22].

Plusieurs évêque français, comme Yves Patenôtre ou Norbert Turini, jugent à titre personnel cette excommunication « abrupte » ou « inacceptable », marquant leur incompréhension d'une telle sévérité[23]. Peu après, la conférence nationale des évêques du Brésil, par la voix de son secrétaire général Dimas Lara Barbosa, désavoue Sobrinho et explique que personne n'est excommunié et que seuls le seront « ceux qui pratiquent l’avortement systématiquement »[24].

Controverses avec le mouvement pro-choix

Insigne pro-life américain représentant les empreintes de pieds d'un fœtus

Le mouvement pro-choix évoque plusieurs critiques :

  • les associations pro-vie françaises n'appuient pas leurs actions sur une argumentation dans les trois champs précédemment cités, mais grâce a des images choquantes, faisant ainsi appel aux émotions de l'auditoire plutôt qu'à sa raison.[réf. nécessaire]
  • Ces images ne sont pas toujours des photos d'interruptions volontaires de grossesse pratiquées dans un cadre légal, les plus choquantes d'entre elles représentant des avortements clandestins (au sel, à l'aiguille), des interruptions médicales de grossesse pratiquées dans certains pays (images de fœtus « en petit bout », issus d'IMG anciennement pratiquées en Espagne) ou plus simplement des prématurés mort-nés.[réf. nécessaire]
  • Les organisations pro-choix reprochent notamment au mouvement pro-vie ses liens avec les mouvements religieux « intégristes ».[réf. nécessaire]

Positions sur la peine de mort

Les personnes et associations se réclamant du mouvement pro-vie ont des positions divergentes sur la peine de mort. Des prélats catholiques parmi les plus engagés contre l'avortement, tels que le cardinal Joseph Bernardin[25] ou le pape Jean-Paul II[3], ont également fait état de leur opposition à la peine de mort. D'autres personnalités pro-vie, notamment des personnalités politiques américaines[4], sont en revanche favorables à la peine de mort.

La plupart des associations pro-vie ne semblent pas avoir de position officielle sur la peine de mort. L'association pro-vie américaine Feminists for Life est toutefois activement engagée dans des campagnes d'opposition à la peine de mort[5], opposition que partage l'organisation Democrats for Life[6].

Notes et références

  1. Aline Andrea, « Xavier Dor évite la prison », L'Humanité, 1er juillet 1998 : « En mars 1995, à l’hôpital de Clamart, Dor fait irruption en hurlant dans une salle d’opération pendant une intervention et saccage le matériel. En janvier et mars 1997, ses adeptes blessent des policiers devant une clinique des Yvelines. »
  2. Loi no 93-121 du 27 janvier 1993 portant diverses mesures d'ordre social, Titre 2
  3. Loi no 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception
  4. Le Monde, 27 janvier 2009.
  5. Claire Fontana, Lettres aux Sauveteurs, DMM, Bouère, 1993 (ISBN 2856521835)
  6. « Quand Sarah Palin ne se gêne pas pour draguer les fans d'Hillary Clinton », Le Point, 13 septembre 2008.
  7. http://constitutionparty.com/party_platform.php
  8. [pdf](en) résumé des violences par la National Abortion Federation
  9. « Nouvel attentat dans un centre d’IVG », L'Humanité, 21 janvier 1997
  10. http://www.prochoice.org/about_abortion/violence/arsons.asp
  11. http://www.prochoice.org/about_abortion/violence/butyric_acid.asp
  12. http://www.prochoice.org/about_abortion/violence/anthrax.html
  13. http://www.prochoice.org/about_abortion/violence/murders.asp
  14. Memorial Held for Slain Anti-Abortion Protester, New York Times, 16 septembre 2009.
  15. Pro-Life Advocates Condemn Shooting of Abortion Protestor James Pouillon sur un site militant pro-life.
  16. Abortion and Birth Control
  17. La société de sondages américaine The Gallup Organization
  18. « L'avortement plus accessible que la pilule ? », Cyberpress.ca, 28 septembre 2007.
  19. « [...] est absolument à exclure [...] l'interruption directe du processus de génération déjà engagé, et surtout l'avortement directement voulu et procuré, même pour des raisons thérapeutiques », « Est exclue également toute action qui [...] se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation ». Voir le texte intégral de l'encyclique pour le contexte et les détails.
  20. « Jean-Pierre Ricard : “Promouvoir et défendre la dignité de la personne” », La Croix, 11 décembre 2008.
  21. « L'excommunication de médecins brésiliens aggrave le trouble des catholiques », Le Monde, 11 mars 2009.
  22. « Vatican backs excommunication of Brazilian MDs over child's abortion », CBC News, 7 mars 2009.
  23. Stéphanie Le Bars, « Excommunication au Brésil : des évêques français indignés », in Le Monde, 12 mars 2009.
  24. « Viol : les évêques brésiliens reviennent sur l'excommunication », agence AFP, in Libération, 13 mars 2009.
  25. « Barack Obama : "La tradition catholique a eu une grande influence sur ma vie », La Croix, 5 juillet 2009.

Voir aussi

Liens externes

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