Prodigy (mobb deep)

Prodigy (mobb deep)

Mobb Deep

Mobb Deep
Alias The Infamous Mobb Deep, M.O.B.B.
Pays d’origine États-Unis États-Unis
Genre(s) Hip-Hop, East Coast
Années actives Depuis 1992
Label(s) 4th & Broadway
Loud Records
Sony Music
Landspeed Records
Jive Records
G-Unit Records
Interscope Records
Infamous Records

Membres Havoc
Prodigy
Entourage The Alchemist
Big Noyd
Nas
Infamous Mobb

Mobb Deep est un groupe de rap américain formé par Havoc et Prodigy. En activité depuis le début des années 1990, il est notamment connu pour son album The Infamous (1995) dont est extrait Shook Ones part II[1].

Sommaire

Biographie

Premiers pas

Articles détaillés : Havoc (rappeur) et Prodigy (rappeur).

Prodigy (Albert Johnson, né le 2 novembre 1974) et Havoc (Kejuan Muchita, né le 21 mai de la même année) ont tous les deux grandi dans le Queensbridge, un quartier du Queens (New York) situé au pied du pont reliant Manhattan et Long Island. Leur rencontre se fait en 1989[2] dans les locaux de la prestigieuse École supérieure d'art et de design dont ils sont, adolescents, tous les deux élèves. Partageant une même passion pour le rap, ils décident donc de créer un groupe dont le nom initial, « The Poetical Profits », sera finalement remplacé par « Mobb Deep ».

Signés sur le label « 4th & Broadway », ils enregistrent en 1992 Cop Hell, produit par DJ Premier et figurant sur la face B d'un titre du groupe de ce dernier. Les deux adolescents s'attellent alors déjà à l'écriture d'un premier album également produit par DJ Premier (ainsi que Large Professor, les deux hommes suivant en outre à cette même époque les débuts d'un autre natif du Queensbridge, Nas). Juvenile Hell (1993), comme laissent à penser son nom, sa pochette ou ses clips (Havoc et Prodigy y apparaissent armés de faucilles), pâtira de l'image particulièrement violente qu'a alors le groupe[3], et ce d'autant plus que les textes particulièrement crus sont à peine censurés (Bitch Ass Nigga illustrant l'idée à son paroxysme). Cette première expérience est donc un échec commercial sévère [réf. nécessaire], les efficaces Locked In Spofford, Peer Pressure, Flavor For The Non-Believes ou l'explicite Hit it from the back témoignant cependant d'un talent artistique certain [réf. nécessaire].

The Infamous

Article détaillé : The Infamous.

Renvoyés par leur label, ayant vendu à peine 40 000 exemplaires de leur premier opus, les deux rappeurs du Queens peinent à se faire une place dans le paysage du hip-hop new-yorkais ; il n'y a guère qu'Havoc qui signe en 1993 un featuring sur le titre U da man, de Black Moon.

Signant chez Loud Records, Mobb Deep ne se décide pas à se débarrasser de l'image d'un duo de jeunes voyous ; les deux rappeurs sont persuadés qu'à terme, leur volonté de narrer le quotidien des cités, aussi sale et lourd soit-il, sera récompensée. Définitivement hardcore, donc, le duo pousse jusqu'au bout sa prise de responsabilités : Havoc se charge désormais de la production des titres du groupe, à commencer par le single Shook Ones. Enregistré en 1994, passé plutôt inaperçu, il témoigne d'une atmosphère, d'un esprit artistique bien plus noirs, presque inquiétants[4]. L'album The Infamous (1995) s'inscrit dans cette même évolution : non seulement Mobb Deep n'a pas renoncé à témoigner de la vie dans le ghetto new-yorkais, mais il le fait désormais de manière foncièrement subjective, sombre, lourde, presque sale[5]. C'est cet attachement et cette honnêteté vis à vis de la rue qui assure à l'album un triomphe critique exceptionnel, dans la veine des classiques[non neutre] Ready to Die et Illmatic. Le premier single qui en est extrait, Shook Ones part II, est bientôt reconnu comme l'un des plus grands de l'histoire du hip-hop[4]. Survival of the Fittest, Right Back at You, Temperature's Rising, From the Cradle to the Grave ou le plus léger Up North Trip sont quelques uns des titres parvenant à se détacher de l'ensemble, d'une homogénéité qualitative rare[6].

The Infamous atteint la 18è place du Billboard 200. Le groupe devient surtout une référence dans le milieu du rap, assurant presque naturellement le succès d'un troisième album en studio qui ne tarde pas à sortir. Hell On Earth (1996), particulièrement attendu, reprend les éléments qui ont assuré la nouvelle réputation du groupe : textes saignants, lourde batterie et beats sombres s'accordent particulièrement justement[7] sur Drop a Gem on 'Em, Hell on Earth (Front Lines), Apostle's Warning ou encore Give it up Fast (avec Nas et Big Noyd). Grâce à ce nouvel opus, certes inégal mais plus adulte[7], le groupe devient une valeur sûre du hip-hop américain et confirme son statut de porte-parole du ghetto du Queens avec Nas[8]. Le succès n'est plus seulement critique : Hell On Earth accroche à sa sortie la 6è place du Billboard 200 et s'écoulera finalement à 500.000 exemplaires aux États-Unis[8].

Après la gloire

Très attendu, longtemps retardé et partiellement piraté sur Internet, le 4e album de Mobb Deep, Murda Muzik sort en 1999. Un ton moins radical et une atmosphère moins sombre témoignent d'un début de changement de direction pour le groupe, vraisemblablement moins nerveuse[3]. L'excellente réputation du groupe et le succès du puissant Quiet Storm permettent néanmoins à l'album de très bien se vendre, atteignant au final la barre du million d'exemplaires. Aux côtés du single déjà cité se distinguent I'm going out,It's mine, Allustrious, Adrenaline, Modd Muzik, Thug Muzik (produit par The Alchemist) ou le paisible Where Ya Heart At[4].

Au sommet après Murda Muzik, le groupe rencontre ses premières difficultés. Il est d'abord publiquement pris à parti par Jay-Z, effectivement véhément à l'égard des rappeurs de Queensbridge ; Prodigy, particulièrement, est humilié à la suite de la publication d'une photo le montrant plus jeune habillé comme Michael Jackson. Plus tard, Jay-Z rira du passé de danseur du MC (dont la grand-mère tenait effectivement une école de danse) ; Prodigy est d'autant plus soumis aux doutes qu'atteint de drépanocytose, il est régulièrement interné pour se faire soigner[8].

Mobb Deep n'est pas seulement affaibli de l'extérieur : les rumeurs affirmant que le groupe n'est pas solide voient comme un présage la sortie du premier album solo de Prodigy, fin 2000. En outre, la dégradation des rapports du groupe avec le label Loud Records motive la création de leur propre structure, Infamous Records. L'échec commercial et critique d'Infamy, le 5e opus du groupe (qui n'atteint pas le million), n'est pas sans sanctionner le virage pris par Mobb Deep[4] ; Hey Luv (feat. le groupe de R&B 112), certes efficace, semble effectivement loin de Survival of the Fittest. Plus fidèles au passé des new-yorkais, les titres , My Gats Spitting, The Learning, Crawlin, Nothing Like Home, Get at Me ou Hurt Niggas émergent tout de même d'une production dans l'ensemble en-dessous de ce qu'avait pu produire Havoc quelques années à peine auparavant.

Désormais indésirables chez Loud Records, les rappeurs de Queensbridge enregistrent début 2003 une mixtape confirmant qu'ils sont à la recherche d'un nouveau label ("Free Agents", "sans contrats" en français). L'œuvre distille plusieurs éléments susceptibles d'indiquer le retour aux sources auquel aspirent les fans[4] : la compilation s'ouvre sur un skit déclarant « ceci n'est pas censé être positif ; cette musique est dure parce que la rue est dure » ; sur le titre The Illest Havoc se réfère aux débuts du groupe While everybody was chillin / I was broke like a motherf**ker, loyal to my vision (Pendant que tout le monde glandait, moi j'étais fauché comme un con***d fidèle à mes idées); en outre un titre comme Narcotic et, plus globalement, les bonnes surprises du second disque (B.I.G. T.W.I.N.S, Air it Out, Mobb Nigga, Bang Bang, Where You At, Get Back ou Thug Chronicles) semblent confirmer que le groupe veuille regagner ses lettres de noblesse de groupe hardcore[4]. C'est paradoxalement durant l'enregistrement de cet album-clé que les natifs de Queensbridge font la rencontre de 50 Cent et de son DJ (Whoo Kid).

Jive Records signe peu après Mobb Deep et le groupe ne tarde par à commercialiser son 6e album studio, Amerikaz Nightmare (fin 2004). L'album met fin aux espoirs de retour au hardcore, et ce dès le premier single Got it Twisted. Les productions Mobb Deep s'écoutent désormais comme d'autres, nombre de fans reprochant aux rappeurs d'être rentrés dans le rang de l'industrie pour des raisons matérielles ("selling-out")[3]. Les titres d’Amerikaz Nightmare, plutôt inégaux, forment un ensemble hétérogène dont certaines des parties semblent répondre directement aux logiques du marché (présence des fort médiatisés Lil Jon et Kanye West, ajout d'un "remix" en bout de piste de lecture)[8]. We Up, Win or Lose ou le titre éponyme, bien produits, apparaissent comme autant de titres agréables mais peu ambitieux, en tout cas loin du rap conscient des années 1990. Le public, à nouveau, sanctionne les errements du groupe dont cet album ne se vend guère à plus de 500 000 exemplaires.

Nouveau départ chez G-Unit

Dans les semaines qui suivent la sortie d’Amerikaz Nightmare', le groupe encaisse deux épreuves : non seulement Jive Records leur signifie qu'il n'y aura pas renouvellement de contrat, mais la mixtape The Murda Mix Tape: Before 9/11 (dont la sortie a été quelque peu improvisée deux mois après celle de l'album) est quasiment passée inaperçue. C'est à ce moment critique de leur carrière que les rappeurs de Queensbridge se voient proposer de rejoindre le label de 50 Cent, G-Unit. Vécu par beaucoup de fans comme la renonciation ultime au rap conscient, le contrat est officialisé à l'été 2005.

Blood Money, le premier album de Mobb Deep chez G-Unit, sort en mai 2006. Sans jamais convaincre une partie irréductible des fans, l'opus est bien plus calibré que le poussif Amerikaz Nightmare[4]. Le superficiel du fond, lorsqu'il est bien produit[9], n'est ainsi pas sans réussir au groupe : Speakin' So Freely, Pearly Gates, Capital P, Capital H, Daydreamin, le puissant Outta Control remix ou le single Give it to Me s'inscrivent avec efficacité dans les canons du rap exercé depuis son arrivée sur le marché par 50 Cent avec le succès bien connu[10]. Ainsi, l'opus fait figure de nouveau départ pour le groupe de Queensbridge, dont les hésitations et revirements artistiques auront témoigné au fil des années d'une certaine évolution du hip-hop.

L'agitation médiatique autour de l'album passée, les deux membres de Mobb Deep sont tombés d'accord pour se focaliser sur leur carrière solo. Havoc a ainsi enregistré The Kush en 2007 (timidement accueilli), tandis que Prodigy sortait la même année Return Of The Mac avant de composer la suite directe de son premier album, H.N.I.C. Pt. 2 (les deux opus, particulièrement le premier, ont été salué par les critiques). L'avenir du groupe est suspendu à la peine de prison de 3 ans et demi que purge depuis fin 2007 Prodigy pour port d'armes illégal.

Discographie

Albums

Autres albums

Discographie séparée

Prodigy

Havoc

Anecdotes

  • Le duo a contribué à la BO du film Gangsta Cop, dont le morceau "Quiet Storm, en featuring avec Lil' Kim et Where Ya Heart At? que l'on peut entendre dans des scènes du film.
  • Le groupe a également signé le morceau Never Goin' Back sur la B.O du film L'Enfer du dimanche d'Oliver Stone, samplant au passage un autre thème de film, God Moving Over the Face of the Waters de Moby, que l'on pouvait entendre dans le film Heat.
  • On peut également entendre les musiques Shook Ones part II et Survival of the fittest dans le film 8Mile. Eminem place d'ailleurs une phrase tirée de Shook Ones Pt. II durant la battle finale.
  • On peut entendre dans le jeu vidéo Grand Theft Auto IV un remix du morceau Dirty New Yorker de Prodigy, avec Havoc en featuring.
  • Le groupe a enregistré Hoodlum, un extrait de l'OST du film du même nom.
  • La chanson Survival of the Fittest est aussi présente dans le jeu vidéo de Marc Ecko Getting Up.
  • Le duo a participé en tant que featuring en 1995, à l'époque ou ils commançaient à peine à connaître le succès sur l'album de Da Youngsta's I'll Make You Famous avec le titre "Bloodshed and War".

Notes et références

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