Programme spatial japonais

Programme spatial japonais
Décollage du lanceur H-IIA emportant la sonde lunaire SELENE en 2007.

Le programme spatial japonais regroupe l'ensemble des activités spatiales civiles ou militaires japonaises. Lancé à la fin des années 1950, le programme a à son actif la mise au point de plusieurs lanceurs de plus en plus ambitieux et le lancement de satellites, sondes et l'envoi de Japonais dans l'espace. L'activité, prise en charge initialement par plusieurs agences spatiales, est désormais confié à une agence nationale unifiée, la JAXA.

Sommaire

Historique

Le professeur d'université et ingénieur en aéronautique Hideo Itokawa joue un rôle essentiel dans l'introduction au Japon des activités spatiales. Il conçoit étudie et lance de petites fusées. Passionné par le sujet, il pousse son pays à créer vers la fin des années 1950 l'Institute of Space and Astronautical Science (ISAS)[1].

L'ISAS développe dans les années 1960 plusieurs petites fusées à poudre, les Lambda (L) et Mu (M), qui permettent de lancer le premier satellite japonais nommé Ōsumi le 11 février 1970[1]. En 1969 est créée la National Space Development Agency of Japan (NASDA), agence spatiale, en partie concurrente de l'ISAS. Mais alors que le programme de l'ISAS est axé sur l'exploration de l'espace (par des sondes spatiales et des satellites scientifiques), la NASDA a pour objectif la création de lanceurs, de satellites commerciaux et s'intéresse aux vols habités[1]. La NASDA lança la série des fusées N, version construite sous licence des lanceurs Delta américains.

Le 9 septembre 1975, le Japon met sur orbite le satellite Kiku, grâce à la fusée N-1 de la NASDA. Les succès continuent entre 1970 et 1990, avec entre autres l'envoi des sondes Sakigake et Suisei en 1986 à la rencontre de la comète de Halley. En 1990, le premier astronaute japonais à aller dans l'espace est le journaliste Toyohiro Akiyama, à qui la chaine de télévision TBS avait payé la place à bord de Soyouz TM-11 et de la station Mir. Premier journaliste de l'espace[1], il y fait plusieurs émissions en direct. Le deuxième japonais à aller dans l'espace est Mamoru Mohri, un astronaute officiel de la NASDA, qui participa à la mission SpaceLab J[Note 1].

Les réussites des années 1970-1980 font place à une série d'échecs dans les années 1990, comme Nozomi, une sonde spatiale à destination de Mars dont le lancement échoue. En 2003, les différentes agences spatiales japonaises sont fusionnées et donnent naissance à l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise (JAXA)[1]. En parallèle le projet HOPE de navette spatiale japonaise est abandonné.

Le Japon lance la sonde Hayabusa qui doit à l'issue d'une mission d'une grande technicité ramener un échantillon du sol de l'astéroïde (25143) Itokawa. La sonde y atterrit en 2005 mais une panne de son système de prélèvement l'empêche semble-t-il de récupérer l'échantillon, ce qui devrait être confirmé au retour de la sonde sur Terre en juin 2010.

La politique spatiale japonaise

Le budget spatial 2010

Le budget spatial japonais pour l'année fiscale 2010 (qui débutera le 1er avril 2010) s'élève à 339 milliards de yens (2,5 milliards d'euros), ce qui équivaut à une baisse de 2,6 % par rapport à 2009. L'agence spatiale civile, la JAXA, reçoit 1,3 milliard d'euros, en baisse de 6,5% par rapport à l'année précédente. Le budget alloué au ministère de la Défense augmente : les activités concernées sont la composante spatiale du système de défense anti-missiles en collaboration avec les États-Unis, les activités de recherche sur les satellites d'écoute électronique et d'alerte précoce. L'administration Centrale du Cabinet reçoit un budget pour développer un système de gestion des catastrophes nationales reposant sur l'utilisation de satellites[2].

Les organisations spatiales

Les installations fixes

Les lanceurs japonais

La participation aux missions spatiales habitées

La JAXA est un participant important de la station spatiale internationale : elle fournit le module JEM Kibo, qui est le plus gros composant pressurisé de la station[1] Les astronautes japonais participent aux vols de navette spatiale américaine et missions Soyouz en direction de la station spatiale internationale[3]

Les applications civiles

L'exploration du système solaire

La JAXA collabore avec l'agence spatiale européenne sur la mission scientifique BepiColombo à destination de Mercure[1].

Les satellites scientifiques

Les satellites d'observation de la Terre

Les satellites de télécommunications

Les applications spatiales militaires

Le programme Information Gathering Satellite (情報収集衛星, c'est-à-dire satellite de renseignement) a été lancé suite du lancement d'un missile balistique nord-coréen au-dessus du Japon en 1998. Il est sous le contrôle direct du cabinet du premier ministre du Japon.

Le 28 mai 2003, les deux premiers satellites-espion ont été lancés. Début 2010, sur les 8 satellites de ce programme, 4 sont en service, 2 détruits au lancement et 2 hors-service.

L'industrie spatiale japonaise

  • Mitsubishi Heavy Industries est le maître d'œuvre de la fusée H-IIA;
  • IHI Aerospace, du groupe IHI, un spécialiste de la propulsion solide (en plus de certaines compétences dans la propulsion chimique des satellites ou dans d'autres sous-systèmes) construit des fusée-sonde et était le maître d'œuvre du lanceur léger japonais M-V jusqu'à l'arrêt de ce programme en 2006 et essaye de développer le lanceur moyen Galaxy Express[4].
  • Les satellites japonais sont construits par Mitsubishi Electric et NEC Corporation.

Notes et références

Notes

  1. Mamoru Mohri aurait dû être le premier japonais dans l'espace, mais l'accident de la navette américaine retarda le programme, laissant la place au journaliste Toyohiro Akiyama.

Références

  1. a, b, c, d, e, f et g Gilles Sparrow, p. 234-235
  2. (fr) Le budget spatial japonais arrêté dans son élan, Actualité technologique internationale, 22 janvier 2010
  3. (fr) L'astronaute Soichi Noguchi en partance pour la Station Spatiale à bord d'un Soyouz, Actualité technologique international, 18 décembre 2009
  4. (ja)(en) Site officiel de IHI Aerospace

Sources

  • Giles Sparrow, La conquête de l'espace, Paris, Flammarion, 2008 (ISBN 2854283112) 
  • F. Verger, R Ghirardi, I Sourbès-Verger, X. Pasco, L'espace nouveau territoire : atlas des satellites et des politiques spatiales, Belin, 2002 

Voir aussi

Liens internes

  • JAXA L'agence spatiale civile japonaise

Liens externes


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