Province Sud (Nouvelle-Calédonie)

Province Sud (Nouvelle-Calédonie)

21°55′S 166°20′E / -21.917, 166.333

Province Sud
Bandera Province Sud.svg
Drapeau de la province Sud
Administration
Pays Drapeau de France France
Type Province
Collectivité Drapeau : France Drapeau : Nouvelle-Calédonie Nouvelle-Calédonie (sui generis)
Chef-lieu Nouméa
président Pierre Frogier (2009-2014)
Géographie
Superficie 7 012 km2
Population
Population 183 007 hab. (2009)
Densité 26,1 hab./km2
Groupes ethniques Européens : 35,9 %
Kanak : 26,7 %
Wallisiens-Futuniens : 11,4 %
Métis : 9,7 %
Asiatiques : 4,2 %
Tahitiens : 2,6 %
Ni-Vanuatu : 1,2 %
Autres : 7,1 %
Non déclarés : 1,3 %

La province Sud est une des trois provinces qui constituent la Nouvelle-Calédonie. Elle correspond à la partie sud-est de la Grande Terre et à l'île des Pins.

Sommaire

Histoire

La Nouvelle-Calédonie a été pour la première fois divisée en plusieurs subdivisions administratives internes par le statut Fabius-Pisani mis en place par la loi du 23 août 1985 : ce sont les régions Sud, Centre, Nord et Îles. Elles sont remplacées, sous le statut Pons II mis en place en janvier 1988, par 4 nouvelles Régions : Sud, Ouest, Est et Îles.

Mais les provinces actuelles, dont la Province Sud, ne sont créées que suite aux accords de Matignon de 1988, par la loi n° 88-1028 du 9 novembre 1988 portant dispositions statutaires et préparatoires à l'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie en 1998 (Art. 6)[1], et sont maintenues, après l'accord de Nouméa, par la loi n°99-209 organique relative à la Nouvelle-Calédonie (Titre IV)[2].

Géographie

Carte des subdivisions administratives de la Nouvelle-Calédonie

Japan WardColour 100x40x0.png Province Sud
1. Thio
2. Yaté
3. Île des Pins
4. Mont-Dore
5. Nouméa
6. Dumbéa
7. Païta
8. Boulouparis
9. La Foa
10. Sarraméa
11. Farino
12. Moindou
13. Bourail
14. Poya (partie sud)

La Province Sud correspond plus ou moins à la moitié sud-est de la Grande-Terre ainsi que l'île des Pins. Avec 7 012 km², elle est plus étendue que la province des îles Loyauté mais est légèrement plus petite que la Province Nord. Son point culminant se situe au Mont Humboldt, à 1 618 m (le deuxième plus haut sommet de la Nouvelle-Calédonie, derrière le Mont Panié), dans la Chaîne Centrale.

Elle comprend 13 communes :

  • 8 sur la côte ouest de la Grande-Terre, côte sous-le-vent, moins arrosée que la côte est et surtout disposant d'une vaste plaine côtière s'étalant entre l'océan et les contreforts de la Chaîne Centrale : grande plaine herbeuse et de savane, où l'on trouve essentiellement (en dehors de l'agglomération du Grand Nouméa) des villages ruraux pratiquant surtout l'élevage extensif de bovins, c'est là que se concentrent les descendants d'Européens, dits Caldoches, qui se distinguent entre urbains Nouméens et ruraux « Broussards » :
  • 2 sur la côte est de la Grande-Terre, plus exposée aux vents dominantes (les alizés) et connaissant le plus de précipitation, il s'agit essentiellement d'une plaine étroite, les versants de la Chaîne Centrale tombant de manière plus ou moins abrupte dans l'océan, et verdoyante, à la végétation tropicale dense. Elle connaît des densités plus faibles, et une population essentiellement mélanésienne :
  • Thio
  • Yaté (commune la plus étendue du Territoire, et la 15e Commune française par sa superficie, elle est la seule de la Province à avoir actuellement un maire indépendantiste, si l'on ne compte pas Poya)
  • 2 à l'intérieur de la Chaîne Centrale, les seules communes néo-calédoniennes à n'avoir aucun accès à l'océan.
  • Sarraméa
  • Farino (la commune du Territoire la plus petite après Nouméa, et aussi celle qui connaît la plus forte proportion de descendants d'Européens au sein de sa population).

La commune de Poya a vu quant-à-elle son territoire divisé entre les Provinces Sud et Nord.

Démographie

C'est la plus peuplée et la plus riche des provinces. Avec 183 007 habitants en 2009, elle rassemble alors près des 3/4 du total de la population néo-calédonienne, soit 74,52 %. Et cette domination n'a cessé d'augmenter au fil du temps avec une croissance soutenue depuis plus d'une dizaine d'années. Sa population représentait ainsi en 1996 134 546 personnes et un peu plus du tiers du total du Territoire (68,35 %) puis 164 235 habitants en 2004 (71,16 %). Cela est dû à la fois à un accroissement naturel plutôt fort (il était de 1,27 % en 2007, soit le plus fort des trois provinces cette année-là) et plutôt constant (il oscille autour des 1,3 % depuis 2003) mais aussi d'un solde migratoire particulièrement élevé (il était de 1 300 personnes en 2007, et a connu un taux record en 2004 avec 1 800 personnes, tandis que ce solde n'est jamais tombé en dessous des 1 000 individus supplémentaires depuis 1998). La province est ainsi non seulement bénéficiaire de l'essentiel du solde migratoire positif de la Nouvelle-Calédonie (venu de l'extérieur) mais aussi un pôle d'attraction pour les actifs (surtout au sein des jeunes générations) des deux autres provinces (surtout les îles Loyauté) qui elles ont un solde migratoire négatif[3].

Mais la Province Sud est également celle qui connaît le plus de déséquilibres dans la répartition de sa population : en effet, plus de la moitié de celle-ci (55,64 % en 2004, 53,32 % en 2009) vit dans la seule commune de Nouméa, sur 0,7 % de son territoire. Et près des 9/10e (89,05 % en 2004, 89,46 % en 2009) résident dans le Grand Nouméa (qui rassemble 163 723 personnes, soit les 2/3, ou 66,67 %, de l'ensemble des néo-calédoniens), sur moins d'1/4 de la superficie de la Province. Si la densité de Nouméa est ainsi désormais supérieure aux 2 000 hab/km², et celle du Grand Nouméa est proche des 100 hab/km², le reste de la Province a une très faible densité d'à peine 4 hab/km² (3,35 en 2004, 3,59 hab./km2). Toutefois, si ces disparités persistent, elles se sont stabilisées et ne se sont donc pas creusées entre 2004 et 2009. Hors Grand Nouméa, la côte la plus peuplée et la plus dense reste, et de loin, la côte ouest (sans y inclure les communes « montagnardes » de Farino et Sarraméa), avec 11 571 habitants et 60 % des résidents de la « Brousse », pour une densité de 4,24 hab./km2. Les deux communes de la côte est en revanche, Thio et Yaté, ne réunissent que 4 510 personnes (23,4 %) sur une superficie quasi similaire (2 336 km2) et connaissent donc la densité la plus faible du Territoire (1,93 hab./km2).

Les Néo-calédoniens d'origine européenne (Caldoches et Métropolitains) y forment la majorité démographique, à la différence des deux autres provinces (où ils sont minoritaires). Ils représentaient ainsi, au recensement de 2009, 35,9 % de la population. Ils étaient suivi par les Kanak (26,7 %, et dont la moitié, plus précisément 50,28 % d'entre eux, vivait à Nouméa), les Wallisiens et Futuniens (11,4 %, surtout concentrés dans les communes périurbaines du Grand Nouméa), ceux appartenant à plusieurs communautés (métis, 9,7 %), ceux se déclarant comme « autres » et tout particulièrement « Calédoniens » (7,1 %), les Tahitiens (2,6 %), les Indonésiens (1,9 %), les Vietnamiens (1,3 %) et les Ni-Vanuatu (1,2 %)[4]. Les trois provinces sont francophones, mais la Province Sud est la seule où le français est parlé majoritairement en tant que langue maternelle (dans les deux autres provinces il est utilisé comme langue véhiculaire par les populations mélanésiennes).

La population de la Province Sud est également la moins jeune de Nouvelle-Calédonie, son âge moyen, de 31 ans, étant supérieur à ceux des deux autres provinces (27,5 dans les Îles Loyauté et 28 ans dans le Nord) mais aussi des autres archipels du Pacifique (28 ans en Polynésie française et 24 ans à Wallis-et-Futuna), et se rapproche de l'âge médian de la France métropolitaine (40 ans). Sa pyramide des âges n'est plus vraiment triangulaire et ressemble à celle des pays ayant terminé leur transition démographique. Son espérance de vie à la naissance s'établit en 2007 à 77 ans, mais elle a été pratiquement rattrapée par celles des deux autres provinces (environ 73 ans).

Pyramide des âges de la Province Sud en 2009 en pourcentage[5].
Hommes Classe d'âge Femmes
0,13 
90 et plus
0,29 
1,03 
80-89
1,47 
3,27 
70-79
3,62 
6,91 
60-69
6,71 
9,81 
50-59
9,99 
14,34 
40-49
14,42 
15,91 
30-39
16,34 
14,89 
20-29
14,82 
17,18 
10-19
16,71 
16,54 
0-9
15,64 

Économie et niveau de vie

La domination de la Province Sud dans l'économie néo-calédonienne est imposante dans tous les domaines. En 2004, elle assurait plus de 81 % du PIB (pour 71 % de la population) de la Nouvelle-Calédonie (soit plus de 450 milliards de Francs CFP, ou 3,771 milliards d'euros, soit une production de richesse similaire à celle de départements métropolitains deux à trois fois plus peuplés que la province comme les Ardennes ou le Jura). De fait, elle est alors la Province a offrir un niveau de revenu par habitant élevé, très proche de celui de la France métropolitaine, avec un PIB par habitant d'environ 2,5 millions de F CFP (20 975 euros) en 2004 toujours, niveau proche de départements tels que l'Hérault. Et il connaît dans ce domaine une forte avance sur les deux autres provinces, le PIB par habitant y est ainsi une fois et demi plus élevé que celui du Nord et près de trois fois celui des Îles Loyauté, et cela malgré une réduction de ce déséquilibre par rapport à 1996 (ce rapport était alors respectivement de 2,3 et 3,6, ce rattrapage est notamment dû à une croissance plus rapide dans le Nord que dans le Sud entre 1996 et 2004, le PIB nominal augmentant globalement de 87 % pendant ces huit ans dans la première pour 44 % dans la seconde). Et là encore une relativement importante disparité existe entre le Grand Nouméa et le Sud rural, avec un ratio entre les deux d'environ 1,5 (soit le même niveau de décalage qu'entre l'ensemble du Sud et le Nord).

En 2006, 80 % de l'emploi s'y trouvait, contre 15 % dans le Nord et 5 % dans les Îles Loyauté, et cette part s'est accrue cette année-là avec le développement plus rapide que celui de l'usine du nord du chantier de Goro Nickel à l'extrémité sud de la Grande Terre, plus de 90% des nouvelles offres d’emploi se situant alors dans la province Sud. D'où le maintien de l'attractivité du Sud, et plus particulièrement du Grand Nouméa, pour les jeunes actifs des deux autres provinces. Et au 30 septembre 2008, elle concentre toujours près des 3/4 (36 257, 74,08 %) des établissements inscrits au Répertoire d'identification des entreprises (RIDET), et parmi celles-ci 87,2 % sont implantées dans le Grand Nouméa (64,2 % ne serait-ce qu'à Nouméa)[6],[7],[8].

Secteur primaire

Si le nombre d'entreprises agricoles, de chasse, sylviculture, pêche ou aquaculture sont moins nombreuses que dans les deux autres provinces combinées, avec 2 992 établissements contre 3 019 dans le Nord et 945 aux Îles Loyauté, la Province Sud assure l'essentiel de la production agricole, impliquant une plus grande concentration de l'activité (comme semble l'indiquer le nombre réduit d'actifs familiaux par rapport aux deux autres provinces, qui ne représentent plus en 2003 que 1 568 unités de travail annuel dans le Sud contre 2 173 dans le Nord et 1 556 dans les Îles, et cela alors même que 82,8 % des salariés permanents non familiaux du Territoire sont concentrés dans la province, ainsi que 51,9 % de l'entraide et salariés occasionnels). Ainsi, 50,45 % de la surface agricole utilisée (SAU) se trouve dans le Sud (et plus particulièrement 60,3 % de la surface agricole entretenue)[9]. Et, en 2002, cette SAU provinciale n'était divisée que par 30,8 % (1 721) des exploitations néo-calédoniennes (soit une taille moyenne de 72,67 ha, comparativement aux 54,55 dans le Nord et aux 71 ares des Îles Loyauté). Et 87,4 % d'entre elles sont des terres de droit privées, 5,9 % des terres coutumières et 6,7 % des propriétés domaniales.

La principale activité reste l'élevage, 74,8 % des exploitations du sud le pratiquant (parmi lesquels 43,2 % l'associent à une polyculture, 33,6 % pratiquant uniquement cela et 23,2 % l'associent avec une monoculture)[10]. 53,89 % du cheptel bovin (soit 59 988 têtes, pour une moyenne de 93,1 bovins par station d'élevage) se trouve dans le Sud, avec pour vocation essentiellement la production de viande (1 998 tonnes produites en 2008, soit loin des records atteints entre 1995 et 2005 où elle avoisinait les 2 500 tonnes, elle représentait toutefois 63,5 %, soit près des 2/3, de la production du Territoire)[11], à quoi s'ajoutent les seules 393 vaches laitières de Nouvelle-Calédonie en 2002 qui assurent la très faible production de lait (804 milliers de litres en 2005, contre 65 millions de litres importés la même année, le principal producteur dans ce domaine reste notamment la station Tennessee Farm à Bourail capable de fournir chaque semaine 1500 litres de lait entier, 40 000 pots de yaourts, 4 000 flans et 7 000 litres de crème glacées)[12]. L'essentiel des autres types d'élevage sont concentrés dans la province : 53,37 % de tête d'ovins (surtout à Païta) sur seulement 18,3 % des exploitations de ce type (et une moyenne forte de 28,5 têtes par station) et 79,9 % de la production de la viande porcine en 2008 (1 895 tonnes cette année-là, le secteur est, contrairement à la viande bovine, en plein essor depuis 1995), 85,4 % de la volaille sur 26,5 % des basses-cours du pays (en tout 326 916 têtes en 2002, et une moyenne de 663,11 volailles par exploitation) et 11 672 cervidés (81,66 % du total du Territoire) élevés dans 10 stations (25,64 % du total, essentiellement concentrées à Boulouparis) en 2002[13]. Le modèle agricole de la Province Sud reste donc essentiellement de l'élevage extensif sur les grandes stations de la côte ouest (Bourail, La Foa, Boulouparis et Païta étant les principaux centres)[12]. L'agriculture végétale pour sa part inclut aussi l'essentiel de la production de légumes du Territoire (notamment à La Foa avec 60 % des pommes de terres fournies et 10 % de la production maraîchère) ou les fruits (aussi à La Foa avec 25 % de la production, ou à Païta avec les « Fraisiers de Païta ») voire des bribes de céréaliculture (maïs, essentiellement)[14].

Secteur secondaire

Camp minier de Goro

La Province Sud domine encore largement l'industrie manufacturière (essentiellement dans le domaine de la transformation du nickel, avec l'usine Eramet SLN de Doniambo à Nouméa et celle Vale Inco de Goro, en phase de test depuis le début de l'année 2009, à quoi s'ajoutent la production de biens de consommation, d'équipement, intermédiaire ou d'art de décoration qui représentaient 1 462 entreprises pour 2 079 employés en 2005 essentiellement concentrés dans la Zone industrielle et commerciale de Ducos à Nouméa et 19,127 milliards de Francs pacifique de valeur ajoutée en 2004, ou la production agroalimentaire avec 207 sociétés et 1 485 employés en 2005 et une valeur ajoutée de 10,403 milliards de Francs CFP en 2004[15]) avec, toujours au 30 septembre 2008, 2 100 des 2 428 sociétés calédoniennes du secteur (86,5 %). Elle assure ainsi, jusqu'à la mise en service de l'usine du Nord prévue en 2012, la totalité de la production métallurgique de nickel (mattes et ferro-nickels, 59 796 tonnes produites en 2007 pour 57 431 exportées, ce qui rapporte 133,112 milliards de F CFP). L'usine de Doniambo, qui employait encore en 1970 aux alentours de 3 500 ouvriers, a fortement réduit le nombre de ses salariés entre 1970 et 2000 pour le stabiliser depuis le début du XXIe siècle autour de 1 400-1 500 employés[16]. Pour ce qui est de la construction, il s'agit du troisième secteur en nombre d'entreprises de la Province, avec 5 388 établissements enregistrés au RIDET au 30 septembre 2008 qui représentent 80,45 % de l'ensemble des sociétés de ce type sur le Territoire.

Secteur tertiaire

Mais plus des 2/3 des entreprises enregistrées en Province Sud en 2008 (25 226 sociétés, soit 69,58 %, et parmi elles 72,6 % se trouvent à Nouméa, 8,2 % au Mont-Dore, 6 % à Dumbéa et 4,4 % à Païta, soit une concentration de 91,2 % de ces établissements dans le Grand Nouméa) concernent le secteur tertiaire (78,3 % des entreprises tertiaires néo-calédoniennes sont de plus implantées dans le Sud, collectivité connaissant la plus forte concentration de population), dont tout particulièrement l'immobilier, la location et les services aux entreprises (9 700 établissements ou 26,75 % de l'entrepreneuriat provincial et 92,15 % de l'ensemble des sociétés de ce type sur le Territoire) ou les services collectifs, sociaux et personnels (6 780 entreprises, 18,7 % des sociétés implantées dans la province, mais ne représentant finalement que 65,9 % des établissements néo-calédoniens de ce secteur). On trouve notamment dans le Grand Nouméa les deux seuls hypermarchés du Territoire à la fin 2008 (le Carrefour de la galerie Kenu'in à Koutio, à la limite entre Nouméa et Dumbéa, et un Géant Casino dans le quartier de Sainte-Marie, à quoi devrait s'ajouter dans les années à suivre un Hyper U à Ducos), et plus généralement la Province regroupe 368 des 700 commerces de détail non spécialisés (52,57 %). Et elle concentre l'essentiel des commerces de détail spécialisés, tout particulièrement 255 magasins d'habillement sur 277 (92,05 %)[17]. Et en 2008, 73,6 % des guichets bancaires (53 sur 72) s'y trouvent (alors que dans le même temps, le nombre de guichet stagne dans les îles Loyauté à 4, soit 1 par île, depuis 1995, et au Nord ils ont chuté de 29 guichets en 2000 à 15 depuis 2005)[18].

Sur le plan du tourisme, et malgré l'installation d'infrastructures dans les deux autres provinces ou la création d'escales de croisière afin de favoriser un rééquilibrage, la Province Sud continue à concentrer l'essentiel des équipements (74,4 % des chambres d'hôtels disponibles en Nouvelle-Calédonie fin 2006 s'y trouvent), notamment en matière de tourisme haut de gamme (les trois seuls hôtels cinq étoiles ainsi que les trois golfs du Territoire)[19]. Et au sein même de la Province, les disparités sont fortes entre Nouméa (et le Grand Nouméa) et la « Brousse ». On trouve ainsi dans le chef-lieu territorial deux des trois 5 étoiles (le Méridien de la Pointe Magnin et le Coral Palms Island Resort de l'îlot Maître), quatre des cinq 4 étoiles (le Nouvata et le Parc au sein du complexe Nouvata Park Resort, le Ramada Plaza et la Promenade, tous sur l'Anse Vata), un des trois terrains de golf (celui de Tina, deux en comptant celui de Dumbéa situé en zone périurbaine) et les deux seuls casinos du Territoire. La ville concentre ainsi, avec une offre de 25 établissements et 1 554 chambres en 2004, 65,2 % de la capacité hôtelière de la Nouvelle-Calédonie et 82,1 % de celle de la province. Si le taux d'occupation est relativement élevé à Nouméa, atteignant 61,9 % en 2006, il n'est plus que de 49,3 % dans le reste du Sud[20]. Là encore des projets tendent à pallier la forte centralisation touristique, dont notamment le développement du site de Gouaro Déva à Bourail (comprenant une petite base nautique sur une partie de la plage, un centre équestre, un sentier du littoral, un golf de 18 trous, un village culturel dans la « Vallée taboue », un « arboretum » ou jardin botanique spécialisé et un complexe hôtelier cinq étoiles sous enseigne « Sheraton Nouvelle-Calédonie Bourail Resort & spa »)[21],[22].

Niveau de vie, équipement et indice de développement humain

En matière d'équipement des ménages, la Province connaît également de fortes avances sur les deux autres collectivités, bien que celles-ci aient tendance à se réduire. Ainsi, 98,8 % des ménages vivant dans le Sud disposaient en 2004 d'un accès à un point d'eau potable individuel (99,1 % dans le Grand Nouméa, 90,1 % dans le Nord et 92,9 % dans les Îles Loyauté), 92,3 % d'au moins une douche et/ou baignoire intérieure (95,3 % dans le Grand Nouméa, 50,9 % dans le Nord et 20,1 % dans les Îles Loyauté), 99,3 % de WC (99,5 % dans le Grand Nouméa, 86,4 % dans le Nord et 65,4 % dans les Îles Loyauté), 96,1 % d'un accès au réseau général d'électricité (97 % dans le Grand Nouméa, 83,7 % dans le Nord et 87 % dans les Îles Loyauté)[23], 82,6 % d'au moins un véhicule (83,9 % dans le Grand Nouméa, 55,3 % dans le Nord et 36,7 % aux Îles Loyauté), 92,2 % d'un réfrigérateur (94,5 % dans le Grand Nouméa, 56 % dans le Nord et 53,5 % aux Îles Loyauté), 86,4 % d'un lave-linge (88,2 % dans le Grand Nouméa, 51,7 % dans le Nord et 47,1 % aux Îles Loyauté), 73,7 % d'un appareil vidéo (76,3 % dans le Grand Nouméa, 42,4 % dans le Nord et 29,5 % aux Îles Loyauté)[24], 43,9 % d'un ordinateur (16,2 % dans le Nord et 7,2 % aux Îles Loyauté) et 26,1 % d'un accès à internet (8,1 % dans le Nord et 4,3 % aux Îles Loyauté)[25]. La Province Sud rassemble en 2006 8 des 12 centres-culturels du Territoire (5 dans le Grand Nouméa, dont surtout le Centre culturel Tjibaou de Nouméa), 7 sur les 8 musées de l'archipel (4 rien qu'à Nouméa), les 3 seuls cinémas et 13 médiathèques/bibliothèques sur 25[26]. L'IDH calculé pour la Province Sud est de 0,904 en 2004 contre 0,871 en 1996[27].

Biodiversité et protection de l'environnement

Infrastructures

Institution et politique

L'Hôtel de la Province Sud à Nouméa, surnommé la « Maison bleue »

La Province Sud est gérée par une « Assemblée de Province » qui siège à Nouméa, en bordure du port Moselle. Initialement composée de 32 membres de 1989 à 1999, elle comporte aujourd'hui 40 élus, dont parmi eux 32 siègent également au Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Elle est élue pour un mandat de 5 ans au suffrage universel direct et au Scrutin proportionnel plurinominal à 1 tour. Elle élit ensuite en son sein un président (qui doit être élu, lors des 2 premiers tours de scrutin, à la majorité absolue, puis à la majorité simple au 3e tour) et trois vice-présidents.

La Province Sud est très majoritairement anti-indépendantiste et dominée par la droite locale. Fief du RPCR et de Jacques Lafleur à partir de sa création en 1989, la Province Sud a toutefois connu un véritable séisme politique aux élections du 9 mai 2004 lorsque la liste Avenir ensemble, composée d'opposants anti-indépendantistes à la politique de Lafleur, est arrivée en tête avec 33,89 % des suffrages (contre 31,19 % à la liste Rassemblement-UMP de Jacques Lafleur). L'autre surprise de ce scrutin a été qu'aucune liste indépendantiste n'a obtenu d'élu à l'assemblée de province. Cinq ans plus tard, aux élections provinciales du 10 mai 2009, le Rassemblement-UMP, désormais dirigé par Pierre Frogier, redevient le premier parti de la Province mais avec seulement 15 sièges sur 40, tandis que quatre autres partis anti-indépendantistes sont représentés (Calédonie ensemble du président sortant Philippe Gomès avec 11 élus, l'Avenir ensemble de Harold Martin allié au LMD du sénateur Simon Loueckhote avec 8 conseillers et le RPC de Jacques Lafleur avec 2 sièges). Ce scrutin marque également le retour du FLNKS à l'assemblée provinciale, avec 4 élus emmenés par Rock Wamytan.

Assemblée actuelle (2009 - 2014) 
  1. 15 mai 2009 - 9 novembre 2011 : Éric Gay (Rassemblement-UMP, maire du Mont-Dore depuis 2003)
  2. depuis le 9 novembre 2011 : Alain Lazare (Rassemblement-UMP, maire de Boulouparis depuis 1995)
  • 2e vice-président :
  1. 15 mai 2009 - 9 novembre 2011 : Philippe Michel (Calédonie ensemble)
  2. depuis le 9 novembre 2011 : Pascal Vittori (Avenir ensemble, conseiller municipal de Boulouparis depuis 2008)
  • 3e vice-présidente :
  1. 15 mai 2009 - 9 novembre 2011 : Sonia Lagarde (Calédonie ensemble, chef de l'opposition municipale à Nouméa depuis 2001)
  2. depuis le 9 novembre 2011 : Cynthia Ligeard (Rassemblement-UMP)
Deuxième mandature (2004 - 2009) 
Première mandature (1999-2004) 
  • RPCR (anti-indépendantiste) : 25 élus
  • FLNKS (indépendantiste) : 6 élus
  • Front national (anti-indépendantiste) : 5 élus
  • Alliance (anti-indépendantistes opposés au RPCR) : 4 élus
Historique des présidents de l'Assemblée de la Province Sud 

Certains services administratifs et ceux du commissaire délégué de la République (délégué du Haut-commissaire de la République pour la Province Sud) sont basés à La Foa. Ce dernier a pratiquement les mêmes pouvoirs qu'un sous-préfet.

Références

  1. LOI n° 88-1028 du 9 novembre 1988 portant dispositions statutaires et préparatoires à l'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie en 1998 sur le site du Journal officiel de la République française
  2. Loi n°99-209 organique relative à la Nouvelle-Calédonie sur le site du Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie
  3. [PDF] ISEE, « Situation démographique 2008 », www.isee.nc
  4. [xls] Recensement de la population 2009/ Provinces et Communes, ISEE
  5. Population et société sur le site de l'ISEE. Consulté le 9 novembre 2010
  6. [PDF] Portrait de la Province Sud, ISEE
  7. [PDF] Portrait de la Province des îles Loyauté, ISEE
  8. [PDF] Portrait de la Province Nord, ISEE
  9. Données générales agriculture, ISEE
  10. Présentation des exploitations agricoles, ISEE
  11. Filière bovine, ISEE
  12. a et b [PDF] Fiche de la station d'élevage, Nouvelle-Calédonie Tourisme Point Sud
  13. Autres animaux élevés, ISEE
  14. Filière végétale, ISEE
  15. Industries manufacturières et agroalimentaires, ISEE
  16. Métallurgie du Nickel, ISEE
  17. Commerce, ISEE
  18. Système bancaire, ISEE
  19. Infrastructures hôtelières de la Nouvelle-Calédonie, ISEE
  20. [doc] « Tourisme de A à Z - Nouvelle-Calédonie », dossier de veille sectorielle Nouvelle-Calédonie, p. 7-8
  21. H. LEPOT, « Le projet pharaonique du Domaine de Deva », Les Nouvelles Calédoniennes, 08/08/2008
  22. Y. MAINGUET, « Un hôtel cinq étoiles à Gouaro Deva », Les Nouvelles Calédoniennes, 20/03/2009
  23. Confort du logement, ISEE
  24. Consommation et équipement des ménages, ISEE
  25. Consommation Communications et médias, ISEE
  26. Consommation sports, loisirs et cultures, ISEE
  27. [PDF] « Les défis de la croissance calédonienne », CEROM, IEOM, ISEE, AFD

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