Publius Cornelius Scipio

Publius Cornelius Scipio
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Publius Cornelius Scipion
Nom de naissance Publius Cornelius Scipio
Naissance 255 avant J.-C.[1]
Décès 211 avant J.-C.[1] (à 44 ans)
Hispanie
Nationalité Romain
Profession général et homme politique romain
Famille Lucius Cornelius Scipio (père)[1]
Lucius Cornelius Scipio Barbatus (oncle)[1]
Gnaeus Cornelius Scipio Calvus (frère)
Publius Cornelius Scipio Africanus (fils)[1]
Lucius Cornelius Scipio Asiaticus (fils)[1]

Publius Cornelius Scipion (251 - 211 av. J.-C.)[1] est un général et homme politique de la République romaine. Il appartenait à la famille des Scipions (branche de la gens Cornelia). Il est le père de Scipion l'Africain (Publius Cornelius Scipio Africanus) et de Scipion l'Asiatique (Lucius Cornelius Scipio Asiaticus). Il est également le neveu[réf. nécessaire] de Lucius Cornelius Scipio Barbatus, consul en 298 avant J.-C. et le fils de Lucius Cornelius Scipio, consul en 259 avant J.-C.[1].

Sommaire

Biographie

Publius Cornelius Scipion et la Deuxième guerre punique

Article détaillé : Deuxième guerre punique.
La marche de l'armée d'Hannibal vers l'Italie.

Publius Cornelius Scipion a été élu consul avec Tiberius Sempronius Longus en 218 avant J.-C[2], année durant laquelle le général carthaginois Hannibal déclenche la Deuxième guerre punique.

Il reçoit mission d'intervenir en Hispanie[1],[3], avec son frère Gnaeus Cornelius Scipio Calvus (consul en 222 av. J.-C.), à la tête de deux légions[4],[5] 15 000 alliés italiens et 60 navires[1],[6], il prend la mer avec son armée de Pise jusqu'à Marseille (allié de Rome)[7]. À son arrivée à Marseille, il constate qu'Hannibal avait déjà franchi les Pyrénées, et qu'il se déplaçait vers le Rhône[7]. Grâce à sa rapidité de mouvement, Hannibal réussit à franchir le Rhône[8]. Publius Cornelius Scipion a échoué dans l'essai d'arrêter Hannibal avant sa traversée du Rhône, car à ce moment-là les Romains n'étaient toujours qu'à l'embouchure du fleuve[9], et Publius Cornelius Scipion ne se rendit compte de son erreur que lorsqu'il remontait la rive gauche du fleuve[10],[9]. Le général romain décide alors de se replier sur l'Étrurie[11] et d'attendre Hannibal à son arrivée en Gaule Cisalpine[1],[12].

En Gaule Cisalpine, l'armée romaine comptait déjà 25 000 hommes sous le commandement de deux magistrats. Publius Cornelius Scipion décide alors d'envoyer son armée sous le commandement de son frère Gnaeus Cornelius Scipio Calvus en Hispanie. Cette décision est considérée comme importante, car ce choix a obligé les Carthaginois d'Hispanie a laissé des soldats dans cette région, et donc de ne pas pouvoir apporter tout le soutien nécessaire au général Carthaginois Hannibal dans sa guerre en Italie (notamment après la bataille de Cannes en 216 avant J.-C.)[1].

La bataille du Tessin

Article détaillé : Bataille du Tessin.

Une fois que Publius Cornelius Scipion a débarqué à Pise, il prend le commandement de l'armée du préteur et se précipite à la rencontre d'Hannibal[13]. Après, il traverse le à Plaisance, puis il remonte le long de la rive gauche du à la recherche d'Hannibal[13]. Peu de temps après, il construit un pont sur le Tessin et traverse la rivière avec sa cavalerie et son infanterie légère[13].

Après la traversée, Publius Cornelius Scipion rencontre la cavalerie carthaginoise, c'est la bataille du Tessin. Dans cette bataille, Publius Cornelius Scipion en explorant le terrain avec sa cavalerie et son infanterie légère, il se heurte à l'avant-garde punique. Les Romains subissent une défaite, Publius Cornelius Scipion est gravement blessé et est secouru par son fils Publius Cornelius Scipio Africanus (futur Scipion l'Africain)[14]. Publius Cornelius Scipion décide de battre en retraire, une fois le Tessin franchit, il fait brûler le pont et il va se réfugier à Plaisance[15].

La bataille de la Trébie

Hannibal franchit, lui aussi le , et offrit la bataille, mais Publius Cornelius Scipion la refusa à cause de sa blessure qui l'empêchait de prendre le commandement de l'armée. Il décide d'attendre l'arrivée de son collègue Tiberius Sempronius Longus qui entre-temps avait été rappelé par le Sénat avec son armée pour l'emmener en Gaule Cisalpine[16].

Les renforts venant de Sicile arrive en décembre 218 avant J.-C.[17], Publius Cornelius Scipion participe à la bataille de La Trébie, où les forces romaines menées par l'autre consul Tibérius Sempronius Longus (car Publius Cornelius Scipion est encore blessé et ne peut donc pas assurer son commandement) sont défaites par le général carthaginois Hannibal[18]. Les Romains sont obligés de se replier sur Plaisance[19].

Gnaeus Cornelius Scipio Calvus débarque à Emporion[20] (une cité amie de Rome en Hispanie)[4] dans le but de piller et de conquérir la base arrière de l'armée d'Hannibal en marche sur l'Italie.

L'expédition en Hispanie

Malgré les deux défaites subies par Publius Cornelius Scipion, le Sénat et le peuple romain renouvelle sa confiance, en lui donnant un mandat pour aller combattre en Hispanie au côté de son frère Gnaeus Cornelius Scipio Calvus.

En 217 avant J.-C., Publius Cornelius Scipion, avec un titre pronconsulaire, se dirige avec une flotte en direction de l'Hispanie avec 20navires et 8 000soldats. Avec l'aide de son frère Gnaeus Cornelius Scipio Calvus, ils se battront en Hispanie jusqu'à leurs morts en 211 avant J.-C.. Cependant, l'histoire de leurs campagnes, bien que décisif pour la Deuxième Guerre Punique, reste confus et contradictoire. Il est encore impossible d'affirmer avec exactitude la plupart des évènements auxquels ils ont participé[21].

A son arrivée en Hispanie, Publius Cornelius Scipion retrouve son frère qui avait débarqué quelques mois plus tôt. L'année précédente (en 218 avant J.-C.), dès son débarquement Gnaeus Cornelius Scipio Calvus à Emporium, la plupart des peuples ibériques de la côte méditerranéenne se sont joints à son armée, attirés par sa gentillesse et sa bonté, ce qui contrasté la sévérité et la dureté des commandants carthaginois[22].

Au cours de la même année, Publius Cornelius Scipion remporta une victoire près de la ville de Cissé (Bataille de Cissa), où il captura le général carthaginois Hannon, ce qui faisait de lui le maître de presque tout le nord de l'Hispanie des Pyrénées à l'Ebre. Hasdrubal avança à marche forcé jusqu'au nord de l'Hispanie pour récupérer la cause carthaginoise, mais il arriva trop tard pour accomplir cette tâche et dut repasser l'Ebre. Publius Cornelius Scipion passa l'hiver à Tarraco (aujourd'hui Tarragone).

Le soulèvement du roi des Massaessyles de Numidie, Syphax, contre Carthage (215 av. J.-C.-212 av. J.-C.), retenant les armées puniques en Afrique[23], permit aux Romains d'étendre leurs conquêtes au sud de l'Èbre. Mais quand Syphax eut fait la paix avec Carthage (212 av. J.-C.), les deux armées romaines, qui avaient déjà pénétré en Andalousie, subirent séparément un désastre, où leurs chefs périrent (211 av. J.-C.) devant des troupes supérieures en nombre, commandées par Magon et Hasdrubal Barca[24] (frères d'Hannibal Barca). Publius Cornelius Scipion meurt à la bataille du Bétis[25] et Gnaeus Cornelius Scipio Calvus à la bataille d'Ilorci[26] (près de Carthago Nova) avec trois semaines d'intervalles.

Publius Cornelius Scipion et sa gens

Article détaillé : Cornelii.

Publius Cornelius Scipion est le père de Publius Cornelius Scipio Africanus et de Lucius Cornelius Scipio Asiaticus. Le petit-fils adoptif de Publius Cornelius Scipio Africanus est Scipion Émilien (il est donc l'arrière-petit-fils adoptif du consul de 218 avant J.-C.). Paul-Emile est quant à lui, le grand-père de Scipion Émilien (qui combattit Carthage lors de la Troisième guerre punique).

Voir aussi

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k et l Henri Etcheto, Les Cornelii Scipiones. Famille et pouvoir à Rome à l’époque républicaine, Tome 2, p. 370.
  2. Tite-Live, Histoire romaine: livre XXI, paragraphe 6, 3.
  3. Polybe, Histoires: livre III, paragraphe 40.
  4. a et b Tite-Live, Histoire romaine: livre XXI, paragraphe 60-61.
  5. Polybe, Histoires: livre III, paragraphe 2, 14.
  6. Appien, L'Ibérique, paragraphe 14, 53-54.
  7. a et b Tite-Live, Histoire romaine: livre XXI, paragraphe 26.
  8. Tite-Live, Histoire romaine: livre XXI, paragraphe 27-29.
  9. a et b Pierre Grimal, Le siècle des Scipions: Rome et l'héllénisme au temps des guerres puniques, p.103.
  10. Polybe, Histoires: livre III, paragraphe 41-45.
  11. Polybe, Histoires: livre III, paragraphes 41 à 46.
  12. Polybe, Histoires: livre III, paragraphe 46.
  13. a, b et c Yann Le Bohec, Histoire militaire des guerres puniques, p. 170.
  14. Tite-Live, Histoire romaine: livre XXI, paragraphe 46.
  15. Tite-Live, Histoire romaine: livre XXI, paragraphe 47.
  16. Tite-Live, Histoire romaine: livre XXI, paragraphe 51.
  17. Pierre Grimal, Le siècle des Scipions: Rome et l'hellénisme au temps des guerres puniques, p. 104.
  18. Tite-Live, Histoire romaine: livre XXI, paragraphe 51-56.
  19. Yann Le Bohec, Histoire militaire des guerres puniques, p. 172-175.
  20. Polybe, Histoires: livre III, paragraphe 76.
  21. Barthold Georg Niebuhr, Lecturas sobre la historia de Roma, volume 1, p. 206-207.
  22. Tite-Live, Histoire romaine: livre XXI, paragraphe 60-61.
  23. Tite-Live, Histoire romaine: livre XXIV, paragraphe 48.
  24. Tite-Live, Histoire romaine: livre XXV, paragraphe 32.
  25. Tite-Live, Histoire romaine: livre XXV, paragraphe 34.
  26. Tite-Live, Histoire romaine: livre XXV, paragraphe 35.

Liens internes

Bibliographie

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Auteurs anciens
  • (fr) Appien, Histoire romaine: livre VI, L'Ibérique, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1997, 138 p. (ISBN 2-251-00460-2)  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (fr) Polybe, Histoires: livre III, Paris, les Belles lettres, coll. « Collection des universités de France », 1971, 204 p. (ISBN 2-251-00275-8)  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (fr) Tite-Live, Histoire romaine: livre XXI, Paris, les Belles lettres, coll. « Collection des universités de France », 1988, 135 p. (ISBN 2-251-01345-8)  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (fr) Tite-Live, Histoire romaine: livre XXIV, Paris, les Belles lettres, coll. « Collection des universités de France », 2005, 112 p. (ISBN 2-251-01438-1)  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (fr) Tite-Live, Histoire romaine: livre XXV, Paris, les Belles lettres, coll. « Collection des universités de France », 2004, 148 p. (ISBN 2-251-01436-5)  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
Auteurs modernes
  • (fr) Pierre Grimal, Le Siècle des Scipions : Rome et l'hellénisme au temps des guerres puniques, Paris, Aubier, coll. « Collection historique », 1975, 414 p. (ISBN 2-7007-0001-5)  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (fr) Yann Le Bohec, Histoire militaire des guerres puniques, Monaco, Édition du Rocher, coll. « L'art de la guerre », 1995, 342 p. (ISBN 2-268-02147-5)  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
Thèse
  • (fr) Henri Etcheto, Les "Cornelii Scipiones": famille, pouvoir à Rome à l'époque républicaine, Bordeaux, 2008, 729 p.  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

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