Père Marie-Antoine

Père Marie-Antoine

Léon Clergue

Léon Clergue est né à Lavaur (Tarn) le 23 décembre 1825. Il fit ses études au petit séminaire de l’Esquille. Ordonné prêtre le 21 septembre 1850, il fut nommé vicaire à Saint-Gaudens.

Sommaire

Le capucin

Convaincu de sa vocation religieuse, Léon Clergue se rendit à Marseille où venait de s’ouvrir le noviciat des Capucins. Le 13 juin 1855 il entra dans l'ordre des Capucins sous le nom de frère Marie-Antoine. Sa profession eut lieu l'année suivante, le 13 juin 1856.[réf. nécessaire]

Ses supérieurs lui confièrent le soin d’établir les Capucins à Toulouse. Il y fonda un couvent dans le quartier de la Côte Pavée en 1858 où il résida jusqu’à sa mort en 1907.[réf. nécessaire]

Pionnier des Pèlerinages de Lourdes

Le Père Marie-Antoine, qui en fait le récit lui-même, vint à Lourdes pour la première fois après une mission à Saint-Gaudens qui se situe fin juin-début juillet 1858. Il y rencontre Bernadette qui venait de faire sa première communion (3 juin 1858), en juillet, avant la dernière apparition du 16 février 1858[1]. Elle assiste à sa messe et reçoit de ses mains la communion. Il se lie aussitôt d'une grande amitié avec le curé-doyen de Lourdes, l'abbé Dominique Peyramale.

Il visite la grotte de Lourdes pour la première fois en avril 1862, à l'occasion d'une mission dans la vallée de la Neste. Entre temps, le 18 janvier 1862, un mandement de l'évêque de Tarbes reconnaît les apparitions de Lourdes autorisant le culte de la grotte, et se propose d'y construire un sanctuaire. Avec le curé Peyramale, « nous prîmes ensemble, écrit le P. Marie-Antoine, des mesures pour favoriser les pèlerinages à la Grotte de Massabielle ». Effectivement, dès que les circonstances le lui permirent, il inaugura, à partir de 1869, l'interminable série de ces pèlerinages, d'abord de la région de Tarbes, puis le canton de Ruscle dans le Gers (800 pèlerins, 27 avril) et l'année suivante, le 27 avril 1870, le pèlerinage à pied au départ de Montréjeau (150 km aller-retour pour 2000 pèlerins).

[réf. nécessaire]

Il ne manque pas une occasion d'aller à Lourdes ou d'y conduire des pèlerins.[réf. nécessaire]

Beaucoup de ceux qui allaient à Lourdes avaient entendu parler de lui, sans le connaître cependant. Dès leur arrivée dans la ville mariale, ils se préoccupaient de savoir si le père Marie-Antoine était là, et où on pouvait le trouver.

[réf. nécessaire]

Il prêchera 97 pèlerinages : il y prend en charge les pèlerins dès leur arrivée, il prêche à la grotte, aux piscines, dans les églises, et il confesse jusqu'à épuisement.[réf. nécessaire]

Après avoir instauré à Rocamadour, la fête nocturne de la procession aux flambeaux, où « quelques étoiles du ciel semblent s'être posées sur la terre », il voulut l'inaugurer à Lourdes. Cependant, la procession aux flambeaux, toujours avec le P. Marie-Antoine s'imposera à Partir de 1874 (14 septembre) et le pèlerinage de 4 000 hommes venus de Rodez[1].

En ce même mois d'août 1886 que le Père Marie-Antoine préside à l'érection du chemin de croix de Lourdes, 14 croix de bois massif portées par six cents pèlerins.[réf. nécessaire]

Pionnier des pèlerinages de Lourdes, c'est certainement à ce titre que Mgr Schœffer lui offrit, au nom des Brancardiers de Lourdes, la statue de Notre Dame de Lourdes, qui avait été placée sur l'autel provisoire de la Basilique du Rosaire en 1889[1]. Elle se trouve aujourd'hui à l'église Notre-Dame du Pech à Lavaur (81) restaurée en 2008 pour y accueillir un futur centre documentaire sur le Père Marie-Antoine.

Notre-Dame du Pech

Sur la fin de sa vie il voulut donner à sa ville natale un lieu de prière à Marie. Jamais cependant il n'en eut les moyens; mais un jour, il apprit qu'un monticule était à vendre, un bienfaiteur se présenta pour l'acheter et le projet si longtemps envisagé entra en exécution.

Enfin la chapelle s'édifia, dominée par un clocher que couronne l'image de la Madone bénissant la contrée. Au dessus du maître-autel de la chapelle, une statue hiératique, très ancienne, offerte au P. Marie-Antoine, à la fin d'une mission à Vicdessos, en Ariège.

Fin de sa vie

Retiré au couvent de Toulouse qu'il avait fondé au 33 avenue Jean Rieux, il vivait en ermite avec un de ses compagnons, le Frère Rufin. Tous les religieux ayant été expulsés par les lois de 1901, les Capucins de la province de Toulouse étaient partis en exil en Espagne.

Le Père Marie-Antoine mourut le matin du 8 février 1907 vers 5 heures. Sa sépulture est située dans l'église du couvent, aujourd'hui propriété des Carmes. Sa cause de béatification a été introduite à Rome, par le cardinal Saliège en 1928[1]. En 1954 de nouveaux documents ont été transmis à la Congrégation des rites (aujourd'hui Congrégation pour la Cause des Saints). Les dernières études de la cause par la Congrégation ont eu lieu en janvier 1967. Depuis, « rien ne se passe pour la cause », aux dires de Jacqueline Baylé, adjointe au Maire de Toulouse, auteur d'une biographie du Père Marie-Antoine de Lavaur : Le Saint de Toulouse s'en est allé (Editions du Carmel, 2006)[2]. Pour réactiver le processus de canonisation, une association a été créée en 2005 par Jacqueline Baylé, l'APMA, Association pour la mémoire du Père Marie-Antoine de Lavaur[1].

Notes et références

  1. a , b , c , d  et e Baylé, « P. Marie-Antoine, capucin (1825-1907) »
  2. Baylé, Le saint de Toulouse s'en est allé : P. Marie-Antoine de Lavaur, capucin, 1825-1907

Bibliographie

  • (en) Ernest Marie de Beaulieu, Teeth in the Devil's hide; the life of Père Marie-Antoine, O.F.M. CAP., 1825-1907. Chicago, Franciscan Herald Press, 1959. (OCLC 6460206)
  • Jacqueline Baylé, Le saint de Toulouse s'en est allé : P. Marie-Antoine de Lavaur, capucin, 1825-1907, Toulouse : Carmel, 2006. (ISBN 9782847130607)
  • Jacqueline Baylé, « P. Marie-Antoine, capucin (1825-1907) » dans La Revue du Rosaire, n° 167 - avril 2005.
  • (en) Helen Clergue, The saint of Toulouse : (père Marie-Antoine) 1825-1907 : a study of a great religious personality, London : Mitre Press, 1931. (OCLC 23346397)
  • Armand Praviel, Le saint de Toulouse (le père Marie-Antoine); mystère populaire en trois tableaux, un prologue et un épilogue. Toulouse : Typ. É. Privat, 1935. (OCLC 41518657)
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