Péché originel

Péché originel
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Le péché originel est une doctrine de la théologie chrétienne qui décrit l'état dégradé de l'humanité depuis la Chute, c'est-à-dire la désobéissance d'Adam et Ève, premiers êtres humains créés par Dieu. Elle affirme que la nature humaine a été blessée, ou corrompue par cette faute originelle et que tout être humain se trouve en état de péché du seul fait qu'il relève de la postérité d'Adam. On parle parfois de premier péché, péché d'Adam ou encore péché de nos premiers parents.

Cette doctrine, extrêmement débattue depuis ses origines, a toutefois pris des formes bien distinctes dans les différentes confessions chrétiennes, et le péché originel est décrit de différentes façons, depuis une simple déficience, ou une tendance au péché qui exclut toute idée de culpabilité a priori, jusqu'à l'idée d'une nature totalement corrompue et d'une véritable culpabilité collective. Ces conceptions différentes du péché originel induisent des différences notables dans la théologie du salut, notamment en ce qui concerne le libre-arbitre et la grâce.

La doctrine du péché originel s'appuie sur plusieurs passages de l'Écriture : les épîtres de Paul aux Romains (5:12-21) et aux Corinthiens (1 Co 15:22), ainsi qu'un passage du Psaume 51. Le premier exposé systématique qui en a été proposé, et à partir de l'interprétation duquel les controverses se sont déployées, est celui d'Augustin d'Hippone au IVe siècle[biblio 1].

C'est aussi un problème auquel se sont affrontés divers penseurs de la philosophie occidentale, et une source d'inspiration importante pour les auteurs et les artistes.

Sommaire

Origine du concept

Le récit de la Chute

Articles détaillés : Chute (Bible) et Résumé de la Genèse.

Il n'y a, en fait, aucune mention de « péché originel » dans le texte de la Genèse racontant l'histoire d'Adam et Ève dans l'Eden[bible 1]. C'est le terme de « péché d'Adam » qui est repris dans la Bible. Mais l'interprétation de cette expression demande de garder en mémoire que le mot hébreu Adam désigne deux choses, d'une part un individu de sexe masculin, et d'autre part l'humanité au sens abstrait, l'espèce humaine. Le théologien Jean-Michel Maldamé voit dans ce double aspect la clef de la portée universelle du texte de la Chute et indique qu'il convient de considérer Adam comme le patriarche de l'humanité, une sorte de « personnalité corporative » représentant le groupe humain[biblio 2].

La doctrine du « péché originel » est rejetée par le judaïsme, doctrine considérée comme un dévoiement de sa mythologie hébraïque par les docteurs chrétiens, et est inexistante dans la culture islamique aussi, qui considère Adam comme l'ancêtre commun de l'humanité et le premier prophète de l'islam.

La doctrine d'Augustin d'Hippone

La formalisation du concept tient à une lecture de l'épître aux Romains, V 5, 12 de Paul de Tarse [bible 2]explicitée par Augustin d'Hippone au IVe siècle dans sa lutte contre Pélage [biblio 3],[biblio 4]. Pélage considérait que la création était bonne.

Une lecture de l'épître aux Romains

Le péché originel : Basilique romane San Zeno de Vérone

Augustin, suivant Origène[biblio 5], soutenait l’opinion pessimiste de Paul qui lui permettait de répondre à une question fondamentale pour qui avait été manichéen : Pourquoi le mal ? Pourquoi la mort ? La réponse de Paul (déterminante dans la conversion d’Augustin) est simple :

« C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché… »

— Romains,5,12[bible 3]

Dans le texte de Romains, évoqué ci-dessus, parlant de la faute d’Adam comme de la faute d’un seul, Paul ne dogmatise pas un péché originel comme Augustin croit devoir le faire plus tard, à partir d’une lecture atomiste de Paul sans lecture parallèle au texte de Bereshit (la Genèse).

Si l’on tient pour vraie la déclaration de Paul à propos de sa formation intellectuelle : élevé aux pieds de Gamaliel, Paul est un pharisien. Il pratique donc les règles d’herméneutique (middot) telles qu’enseignées dans le milieu des perushim (les pharisiens). La lecture typologique est l’une de ces règles. Le principe en est « ma' assei avot siman lebanim » ([fr] : la geste des pères est un miroir pour les fils). En d'autres termes,"l'expérience des anciens est un enseignement dans lequel on se découvre" transformé en "tout a été vécu par les patriarches (dont Adam) qui devra advenir à leur descendance".

Paul applique ce procédé à profusion. (voir 1 Cor 10 [bible 4]qui est un midrash pecher sur Nombres (Bamidbar) 20,8). Ce procédé herméneutique trouve une survivance dans l’adage : « L’histoire ne se répète pas ; elle bégaie ».

Le péché originel selon Augustin

Augustin, qualifia ce péché d’« originel ». Pour expliquer qu’il se transmet (selon la traduction erronée de la vieille latine[note 1]) à tous les hommes, par engendrement, comme une souillure héréditaire, il l’assimila « au péché de chair », suivant en cela le discrédit de la sexualité mis en œuvre par le stoïcisme.[réf. nécessaire] Cette « interprétation » est en contradiction avec la lettre du texte de la Genèse, qui parle bien du « fruit défendu » comme celui « de la connaissance du bien et du mal », expression qui ne peut signifier que « la conscience », par laquelle l’homme se sépare du reste du règne animal. Cette assimilation du « péché originel » à un quelconque « péché de chair » sera d’ailleurs combattue par nombre de théologiens comme une « erreur populaire », au même titre que l’assimilation du fruit à une pomme. Toutefois le péché de la chair est bien inscrit dans la Genèse au chapitre 3 versets 7 à 13. La reproduction, c'est la mort individuelle au profit de l'espèce, c'est l'incomplétude individuelle, face au souhait d'immortalité.

La conception d’Augustin est à rapprocher de l’ananke des Grecs, qui signifiait "nécessité, destin" repris et tordu en souillure tragique, qui se transmet à toute une famille comme le montre la tragédie. Le baptême permettrait d’effacer cette souillure.

Les différentes formalisations du péché originel

La compréhension du péché originel dépend non seulement des confessions chrétiennes mais aussi de l'époque à laquelle on se situe.

La conception augustinienne du péché originel a eu une grande influence sur la théologie en Occident. À partir du second concile d'Orange, le pélagianisme est clairement condamné. Une partie de la doctrine d'Augustin reçoit une approbation officielle, tandis que la conception d'une stricte prédestination est elle aussi explicitement rejetée. Le christianisme occidental prend donc la voie d'un augustinisme modéré, équilibre qui sera remis en cause lors de la Réforme[1].

Les christianismes orientaux ont privilégié une approche différente de la question de la grâce et du péché originel, développant le concept de théosis, c'est-à-dire la recherche de l'union avec Dieu. Ils se reconnaissent plus volontiers dans les thèses de Jean Cassien que dans celles d'Augustin d'Hippone. Pour cela, ils ont parfois été accusés de semi-pélagianisme, notamment par des théologiens protestants.

Catholicisme

Adam et Eve (Tissot)

L'Église catholique a élaboré et affiné sa doctrine sur la transmission du péché originel principalement à deux époques : d'abord à la suite de la critique du pélagianisme par Augustin d'Hippone, puis au XVIe, en opposition à la Réforme protestante. Cette doctrine ne reprend pas toutes les idées d'Augustin, et l'Église catholique a explicitement condamné l'interprétation de certaines de ces idées par les promoteurs de la Réforme ou par les Jansénistes.

Le Catéchisme de l'Église catholique[biblio 6]décrit ainsi la faute d'Adam : « L’homme, tenté par le diable, a laissé mourir dans son cœur la confiance envers son créateur (cf. Gn 3, 1-11) et, en abusant de sa liberté, a désobéi au commandement de Dieu. » (CEC397). Il en explicite les conséquences

« Par son péché, Adam, en tant que premier homme, a perdu la sainteté et la justice originelles qu’il avait reçues de Dieu non seulement pour lui, mais pour tous les humains.

A leur descendance, Adam et Ève ont transmis la nature humaine blessée par leur premier péché, donc privée de la sainteté et la justice originelles. Cette privation est appelée "péché originel". »

— CEC 416-417

Le catéchisme précise que le péché originel est appelé "péché" de façon analogique : c’est un péché "contracté" et non pas "commis", un état et non pas un acte (CEC 404). Cet état se transmet au genre humain "par propagation", et non "par génération" comme le proposait Augustin d'Hippone, ce qui ouvrait la porte à une forme de suspicion sur la sexualité[biblio 7]. Le Catéchisme indique qu'on ne peut en préciser le mode :

« Tout le genre humain est en Adam "comme l’unique corps d’un homme unique" (S. Thomas d’A., mal. 4, 1). Par cette "unité du genre humain" tous les hommes sont impliqués dans le péché d’Adam, comme tous sont impliqués dans la justice du Christ. Cependant, la transmission du péché originel est un mystère que nous ne pouvons pas comprendre pleinement. »

— CEC 404

Le dépassement du péché originel est rendu possible par la résurrection du Christ : « La victoire sur le péché remportée par le Christ nous a donné des biens meilleurs que ceux que le péché nous avait ôtés ». La situation de l'homme est ainsi décrite :

« Quoique propre à chacun (cf. Cc. Trente : DS 1513), le péché originel n’a, en aucun descendant d’Adam, un caractère de faute personnelle. C’est la privation de la sainteté et de la justice originelles, mais la nature humaine n’est pas totalement corrompue : elle est blessée dans ses propres forces naturelles, soumise à l’ignorance, à la souffrance et à l’empire de la mort, et inclinée au péché (cette inclination au mal est appelée "concupiscence"). Le Baptême, en donnant la vie de la grâce du Christ, efface le péché originel et retourne l’homme vers Dieu, mais les conséquences pour la nature, affaiblie et inclinée au mal, persistent dans l’homme et l’appellent au combat spirituel. »

— CEC 405

Le dogme de l'Immaculée conception attribue à la Vierge Marie une position exceptionnelle, puisqu'elle reçoit par anticipation les fruits de la résurrection de son fils : « La bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel »[biblio 8].

Protestantismes

Articles détaillés : Libre arbitre et prédestination.

Orthodoxie

La théologie orthodoxe emploie elle aussi l'expression "péché originel" même si elle ne recouvre pas le même contenu qu'en Occident. Ainsi, elle adhère à l'enseignement des Pères de l'Église orientaux pour lesquels

« le péché du premier homme, avec toutes les conséquences et les châtiments qu'il a entraînés, se transmet par hérédité à toute la race humaine. Puisque chaque être humain est un descendant du premier homme, "aucun d'entre nous n'est exempt de la marque du péché, quand bien même il arriverait à vivre un jour sans aucun péché". [...]

Et ainsi, depuis l'événement historique du premier péché du premier né d'entre les hommes, découle la situation présente dans laquelle ce péché est transmis, avec toutes les conséquences qu'il entraîne, à tous les descendants naturels d'Adam[biblio 9]. »

Les Orthodoxes sont restés relativement à l'écart des débats doctrinaux qui ont eu lieu en Occident sur la question du péché originel, et tiennent une position à la fois médiane et originale par plusieurs aspects. Ils reconnaissent que le péché d'Adam a des conséquences sur le monde présent, mais ils rejettent toute idée d'une culpabilité collective. D'autre part, ils excluent l'idée que la nature de l'homme soit si corrompue qu'il lui soit incapable d'exercer son libre-arbitre, c'est-à-dire les doctrines de la prédestination et notamment celle de la corruption totale défendue par Jean Calvin.

Pour ce qui est de la transmission du péché originel, les Orthodoxes soutiennent que

« La transmission du péché originel par hérédité naturelle doit être entendue en termes d'unité de la nature humaine, de consubstantialité de tous les hommes, qui sont unis par la nature en une seule entité mystique. C'est parce que la nature humaine est unique et insécable que la transmission du péché du premier-né à toute la race humaine est rendue compréhensible : "comme à partir d'une racine, la maladie s'est étendue à l'arbre entier, Adam étant la racine qui a connu la corruption" (Cyrille d'Alexandrie)[biblio 9]. »

Les controverses historiques

Le poids du péché originel sur le Moyen Âge

Pierre Lombard fit évoluer cette notion vers celle d’un affaiblissement de la volonté. Cette interprétation marqua l’ensemble du Moyen Âge qui sera dominé par l’inquiétude face au péché (confessions, indulgences, etc.), la justification par les actes. Bien plus cette notion de péché originel donna une autorité morale à la misogynie en faisant retomber l’origine de l’état de pécheur sur la femme.[réf. nécessaire]

Les Cathares contesteront le sacrement du mariage pour le principe que celui-ci légitime à leurs yeux l’union charnelle de l’homme et de la femme, union à l’origine du péché du premier couple selon leur interprétation de la Genèse.

Polémique du libre arbitre

Article détaillé : Libre arbitre.

La grande question du Moyen Âge est celle du salut dans une perspective où la Vie Éternelle se situe après la mort, dans une optique de rétribution. Quels sont donc les moyens du salut (de gagner son paradis) si Dieu est tout puissant ?

Luther[biblio 10] entre en conflit avec Érasme [biblio 11]sur cette question dont la prédestination et le libre arbitre sont deux tentatives de réponse. En bon augustinien, Érasme soutient le libre arbitre, c’est-à-dire la responsabilité de l’homme devant Dieu concernant ses actes. En quelque sorte, l’homme peut refuser la grâce de la foi. Au contraire, se fondant notamment sur le péché originel, le moine augustinien Luther défend la prédestination, c’est-à-dire le "serf" arbitre et la justification par la foi seule. Pour Luther, c’est Dieu qui décide. Par cette querelle Luther s’aliènera Érasme avec toute son autorité et son crédit.

Jansénistes contre jésuites

C’est au XVIIe siècle qu’apparut une polémique au sein même de l’Église catholique, opposant d’un côté les jansénistes, qui prétendaient rétablir la pureté des doctrines de la grâce efficace et de la prédestination, et de l’autre les jésuites, qui préféraient mettre en avant le libre arbitre. Pascal[biblio 12], qui soutenait Port-Royal, s’attaqua de façon virulente au laxisme moral des Jésuites et à leur casuistique accommodante dans ses Provinciales. Alors que les jésuites avaient tendance à atténuer l’importance du péché originel et à considérer que le principal attribut de Dieu était la miséricorde, les jansénistes insistaient sur la nature corrompue de l’homme, dominé par la concupiscence, et peignaient Dieu sous les traits du Juge implacable séparant les Élus des Damnés.

Postérité du concept chez les philosophes

Francis Bacon et la libido sciendi

son concept : les deux livres

Hobbes

Rousseau

Analyse contemporaine

Les penseurs contemporains[note 2] relisent Genèse III et se demandent comment Augustin peut parler de péché en étendant le concept de Paul, qui lui, parlait de la Loi comme frontière dynamique entre le bien et le mal[2]

D’une part, leur perspective change. Ils ne se demandent plus « Pourquoi la mort ? » (baisse de faveur de l'Enfer, avec son corollaire, la fin de la peur de la mort) mais « Pourquoi le Mal ? » Là, la Bible n’est pas sans ressources :

« Les parents ont mangé les raisins verts et les enfants en ont eu les dents agacées » [bible 5]
« C'est moi le Seigneur, ton Dieu, un Dieu jaloux poursuivant la faute des pères chez les fils sur 3 et 4 générations s’ils me haïssent » [bible 6]

La nouveauté d’Augustin d'Hippone consiste à attacher la faute par excellence à la sexualité[réf. nécessaire] alors que l'Ancien Testament ne retient pour faute que le fait de se détourner de YHWH, du monothéisme. En quelque sorte, « La vie est une maladie sexuellement transmissible et constamment mortelle » selon le mot du professeur Willy Rozenbaum. La faute est le fait d’un déterminisme, tel père, tel fils que les modernes auront du mal à combattre même en période rationaliste où l’on parlera de dégénérescence dans l’alcoolisme ou dans la maladie mentale[note 3].

Pourtant, l'Ancien Testament dit aussi, peut-être sous une influence babylonienne :

« Celui qui pèche, c’est lui qui mourra : le fils ne portera pas la faute du père ni le père la faute du fils ; la justice du juste sera sur lui et la méchanceté du méchant sera sur lui » [bible 7]

C’est pourquoi, ni l’islam, ni le judaïsme ne connaissent de péché originel. L’islam présente la faute d’Adam comme une simple omission et non comme une faute intentionnelle car Dieu avait fait « 114. Déjà nous avions fait un pacte avec Adam, mais il l'oublia ; nous ne lui avons pas trouver un résolution ferme. 115. Et alors nous dimes aux anges : Prosternez-vous devant Adam, ils le firent, excepté Iblis ; il s'y refusa. Nous dimes à Adam : celui-ci est ton ennemi et l'ennemi de ton épouse. Prenez garde qu'il ne vous chasse du paradis et que vous ne soyez malheureux. 116. Tu n'y souffriras ni de la faim, ni de la nudifté. 117. Tu n'y seras point altéré de soif ni incommodé de la chaleur. 118. Satan lui fit des suggestions : O Adam ! lui dit-il, veux-tu que je te montre l'arbre de l'éternité et d'un royaume qui ne vieillit pas ? 119. Ils mangèrent (du fruit) de l'arbre, et leur nudité leur apparut, et ils se mirent à coudre des vètements de feuilles du paradis. Adam désobéit à son Seigneur et s'égara. 120. Puis Dieu en fit son élu, revint à lui et le dirigea sur le chemin droit.  » [Coran 1].

On aboutit au paradoxe suivant :

  • quand le passage de Genèse commenté par Paul de Tarse est invoqué comme faute, on parle de la faute d’Ève
  • et, quand il est pardonné, c’est l’oubli qui est invoqué par Adam.

On peut s’interroger sur l’éthique qui fait un crime d’une désobéissance et néglige le meurtre[biblio 13].

Lecture du texte biblique

Traduction Segond, 1902 Les contemporains relisent le texte dont Paul s'inspirait avant Augustin. Ils analysent le récit de la façon suivante :

Dans la Bible hébraïque (Ancien Testament)

Le judaïsme, auteur du récit ne voit aucun péché originel à cet endroit.

Dans la Bible hébraïque, le mot hattat qui signifie faute en hébreu n’apparaît qu’en Genèse IV:7, non sous la forme d’une faute imposée et héréditaire mais sous la forme d’un choix éthique, fondateur du Libre arbitre.

  • « Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi: mais toi, domine sur lui. » [3]

Rien ne dit qu’Adam et Ève dans le jardin sont immortels. Le verset Genèse III:22 tendrait même à dire le contraire. Ils se demandent donc comment la mort peut-elle être l’éternel châtiment de la désobéissance avouée en Genèse III:13

Enfin, ils se demandent si la colère du Dieu du récit doit être prise au sérieux. En effet, celui-ci est pris de sollicitude après la colère comme indiqué en Genèse III:21, où l’Éternel coud des vêtements de peau alors qu’Adam et Ève se sont déjà couverts en Genèse III:7.

Les exégètes contemporains en concluent que l’enjeu est ailleurs comme le montre la « Chute» de Jacques Chopineau, bibliste.

Dans le Pentateuque de la Septante

Le verset est différent :

à suivre

De ce fait, les penseurs contemporains ont tendance à revisiter le concept de péché originel.

Lecture d’Erich Fromm : une sorte de pressentiment darwinien

Erich Fromm [biblio 14]considère les interrogations des premiers hommes. Ceux-ci ont nécessairement constaté :

  • Que l’homme se pose des questions (morales ou métaphysiques) qui ne semblent pas préoccuper les animaux ;
  • Que ceux-ci disposent de leur instinct pour se guider, tandis que l’homme ne semble pas pouvoir compter sur lui ;
  • Que l’homme vit dans une condition misérable face aux éléments de la nature.

Selon lui, les trois éléments vont interférer en une interprétation : si l’homme est puni (ne serait-ce que par l’absence de fourrure ou plumage dont tant d’animaux sont, eux, dotés) c’est qu’il a dû faire quelque chose de mal. Or l’homme ne semble faire qu’une seule chose que ne font pas les animaux, c’est s’interroger sur les notions de bien et de mal. Il est tentant de se dire qu’il est puni pour avoir utilisé de cette prérogative qui était peut-être le domaine réservé de Dieu. Le péché originel serait donc notre rupture avec la condition animale et l’éveil de la conscience. L’homme ne sait assurément pas à cette époque qu’il descend du singe, pour reprendre une expression populaire, mais il a déjà compris qu’il en est irrémédiablement séparé. L’innocence n’est plus pour lui. Il a commis la coupure irrémédiable avec la nature. On notera que prédiction du serpent : « Connaissant le bien et le mal, vous serez comme des dieux », à la lumière de cette interprétation du XXe siècle, s’est étonnamment bien réalisée. Comme beaucoup, il est vrai, de prédictions interprétées après coup. Reste que cette interprétation est sans doute éclairante sur la pensée qui a présidé à la mise en place de l’idée de paradis perdu dans la Genèse.

Lecture de Marie Balmary

Dans Abel ou la traversée de l’Éden[biblio 15] c’est à une lecture psychanalytique des premières pages de la Bible que nous invite l’auteur. Le récit mythologique est conçu comme le rêve collectif de la société qui le produit. Il faut toutefois revenir inlassablement au texte lui-même, un texte examiné dans sa langue originale et dans ses moindres détails et pour n’en manquer aucun (Un mot omis, un accord grammatical insolite, une lettre ajoutée, l’étymologie d’un nom propre) la lecture à plusieurs est favorable à ce que rien ne soit négligé. Alors se révèlent au lecteur des significations insoupçonnées, le texte reprend vie. Adam, Ève, Caïn, Abel… nous font pénétrer dans des histoires de famille, où se nouent, se dénouent, se faussent les relations de parenté, où se joue l’avènement d’un sujet humain. La relation à Dieu s’y trouve naturellement impliquée. « Traverser l’Eden », traverser le jardin, c’est affronter l’épreuve, telle celle de la naissance, à travers laquelle peut se constituer une humanité digne de ce nom. Une telle lecture remet évidemment en question certaines idées reçues, certaines images de Dieu. Dans le chapitre La faute introuvable, elle relit le passage de la vie d’Adam et Ève, depuis Genèse I:27 jusqu’à Genèse IV:16, c’est-à-dire juste avant l’introduction d’un nouveau personnage. Son premier objectif était de répondre à la question souvent posée par l’enseignement traditionnel sans qu’il lui donne la moindre réponse : « Pourquoi le dieu de la Genèse refuse-t-il l’offrande de Caïn alors que celle d’Abel est agréée ? » En quelque sorte, le dieu peut-il être arbitraire ? Chemin faisant, après avoir défriché chacun des dialogues, en particulier :

  • celui d’Adam avec le dieu, (Genèse II) ;
  • celui d’Ève et du serpent, (Genèse III) ;
  • celui de Caïn et du dieu (Genèse IV).

Elle constate que dans 2 de ces dialogues, les récits bibliques reprennent le schéma classique des mythes fondateurs où le héros du récit doit affronter un monstre de l’autre sexe, pour parvenir à son accomplissement. Dans le cas d’Ève, il s’agit du Serpent, compris comme la puissance du dieu. En effet, jusqu’ici, dans l’ensemble du récit, n’existe de parole que celle du Dieu et celle de son image Adam. Ève accède à la parole dans son dialogue avec le serpent (le seul animal signalé comme parlant) décrit comme l’animal le plus avisé que Dieu ait créé. Par là même, elle accède à l’humanité. Alors, Ève vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. La colère du dieu, en Genèse III:19 [bible 8] ne lui semble pas relever de la malédiction du fait du verset Genèse III:21 : « L'Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit. » Et que le mot faute n'apparaît qu'en Genèse IV:7 dans le dialogue entre Caïn et le dieu. Marie Balmary en tire l'idée que le je de l'humain naît du dialogue, i.e. de la constitution du couple je/tu qui n'existe pas avec le Transcendant avec lequel Adam entretient une relation fusionnelle analogue à celle de l'enfant en cours de gestation. Elle est alors à même de répondre à la question initiale : « Pourquoi le dieu de la Genèse refuse-t-il l'offrande de Caïn alors que celle d'Abel est agréée ? » En scrutant le passage Genèse IV:1-7[bible 9], elle constate :

  • que la coupure en versets (inventée par Robert Estienne en 1533) ne rend pas justice au récit ;
  • que la ponctuation introduite dans les traductions ne rend pas compte des articulations du récit.

En effet, deux interprétations sont possibles du verset Genèse IV:5 :

  • soit, en effet, le dieu ne porte pas un regard favorable sur les offrandes ;
  • soit, le récit prend en charge l’idée que Caïn se fait des évènements, auquel cas, il exprime le soupçon de Caïn que le dieu serait arbitraire.

Les théologies traditionnelles ne transmettent que cette idée que le dieu serait arbitraire alors que dans le texte hébreu, rien ne détermine cette option. En effet, le verset Genèse IV:6 montre que Caïn n’est pas abandonné du dieu qui fait la démarche de s’adresser à lui et de lui proposer un choix éthique au verset Genèse IV:7. C’est là que le mot hattat qui signifie faute apparaît pour la première fois dans la Bible sous la forme d’une menace possible (la faute est tapie à ta porte) selon qu’il se fera ou non confiance ( tu relèveras ton visage). Le passage que nos bibles rendent par si tu agis bien n’est pas dans le texte. Au verset 8, Caïn tue Abel. On en conclut qu’au lieu de prendre en compte la question qui lui est posée, Caïn a préféré croire en son soupçon à deux versants :

  • que le dieu est arbitraire ;
  • que le sacrifice d’Abel est plus efficace.

Elle en conclut que le péché originel n’est pas dans ce que l’homme fait, non plus qu’intrinsèquement lié à sa nature mais dans ce qui le menace.

Lecture de René Girard

Pour Girard, le péché originel est une réalité actuelle, pas seulement "originelle".

D'après la théorie mimétique[biblio 16], le social est fondé au moment du meurtre d'une victime innocente par une foule en état de crise de violence. La violence collective retombe sur une victime, sinon innocente, du moins pas plus coupable que les autres. Le péché originel est cette responsabilisation de la victime et cette déresponsabilisation de soi ; la projection de la culpabilité de sa violence sur l'autre ; l’accusation ; la négation de la part des participants dans cette violence, imputée à tort à la victime. La victime passe aux yeux des persécuteurs pour être à l'origine de la crise de violence par une polarisation mimétique des mimétismes sur elle.

S’il faut réduire le péché originel à une seule notion simple[biblio 17], ce n’est ni la désobéissance à l’ordre divin, ni la volonté de puissance, ni le manque de volonté par rapport à la tentation, ni l’activité sexuelle, ni tout à fait la violence, ni tout à fait le désir : c’est l’accusation.

Lorsque Dieu, la conscience, demande à Adam ce qu'il a fait, ce dernier accuse Eve, qui accuse le serpent. Aujourd'hui, nous dirions que le serpent a bon dos[note 4]. Il est accusé d'une faute qu'il n'a pas commise. Le texte de la Genèse tombe partiellement dans le piège du péché originel qu'il dénonce et attribue au serpent une réelle activité diabolique. Ce n'est qu'avec Jésus que la révélation du péché originel et du meurtre fondateur[note 5] sera complète. La notion de péché originel ne doit donc pas être comprise uniquement à partir du texte encore mythologique de la Genèse.

Le péché est bien "originel" : il fonde la civilisation et toute civilisation est un effort pour expulser de la conscience son meurtre fondateur. Il est transmis par mimétisme d'une génération à l'autre (c'est un invariant de la socialisation). Dans le monde moderne, où les mécanismes émissaires fonctionnent de plus en plus mal, le péché originel est souvent détecté comme tel, mais par les autres, non pas soi. Nous sommes tous des spécialistes du repérage des lynchages collectifs mais nous ne connaissons pas nos propres boucs émissaires. Si nous les connaissions, nous les perdrions. Le péché dit originel est donc aussi actuel et se reproduit (au sens sociologique du terme) à chaque fois que nous reportons hors de nous-mêmes (autrui, nature, chimères), la responsabilité de nos fautes ou des résultats négatifs sur le monde de nos propres comportements.

Qu'il soit actuel permet de le poser comme un problème soluble et non pas une fatalité. Pour échapper au péché originel, il faut et il suffit de renoncer à accuser les autres. Le Satan des évangiles n'est pas incarné à la manière des dieux grecs : il est l’accusateur qui agit à l'intérieur de nous, et pas de l'extérieur. Si nous pensons que le mal est à l'extérieur de nous, nous sommes soumis à la logique diabolique, qui est la logique commune. Si nous prenons conscience de nos fautes, violences, péchés, nous y échappons.

La critique athée de la théorie du péché originel tombe dans le piège qu'elle croit dénoncer. Elle lui reproche d'accuser les croyants pour les manipuler et les obliger à se racheter et à se soumettre à des dogmes contraignants et névrogènes. L'athéisme (militant) refait au christianisme le procès du serpent dont le christinisme enseignait qu'il fallait résister à la tentation de le faire. Il se contente d'accuser la culture judéo-chrétienne d'être à l'origine de dysfonctionnements psychiques et sociétaux, alors que les coupables réels sont les hommes et leur méconnaissance de leurs péchés/projections.

La théorie psychanalyste de la projection semble singer celle du péché originel dans la mesure où elle la reproduit tout en tombant dans le panneau en systématisant la dénonciation de la projection chez l'autre et non en soi. selon Girard[4], Cette erreur suffit à expliquer pourquoi, au-delà de l'intelligence, l'honnêteté et la clairvoyance que l'on peut reconnaître à Freud et certains de ses disciples, la psychanalyse ne résiste pas à l'épreuve du christianisme et de la théorie mimétique.

Apparition dans la littérature, le cinéma, les arts

Le péché originel apparaît dans de nombreuses représentations artistiques. À l'époque contemporaine, il est aussi devenu un topos littéraire et cinématographique.

Représentations médiévales

Le thème du péché originel est très présent dans la statuaire médiévale[5].

Autres représentations artistiques

Citations

  • "Le péché originel peut aussi être considéré comme la conséquence d'un défaut de fabrication" (Jules Renard)

Notes

  1. L’interprétation donnée par Augustin de Rm 5/12 est liée à la version latine (dite "vieille latine") qu’il avait sous les yeux. Augustin comprend que ce qui est passé en tous du fait du péché d’Adam est non pas la mort, mais le péché. Or, le texte grec porte - au moins dans la plupart des manuscrits - le terme de mort, mais la vieille latine a suivi un manuscrit où ce mot manquait : c’est pourquoi Augustin comprend " péché", lecture qui exprimait l’idée de transmission. Quant à la fin du verset, le "eph’ô " est une expression idiotique grecque qui a un sens causal : "du fait que tous ont péché". Il s’agit ici des péchés personnels de chacun, à travers lesquels la puissance du péché atteint tous les hommes. Or, Augustin, et avant lui Ambroise, ont traduit la formule de manière littérale, par un relatif "in quo", "dans lequel", parce que le texte qu’ils lisaient ne comportait pas le mot "mort ". Augustin estime alors que l’antécédent de ce relatif est le terme de péché, qu’il lit immédiatement auparavant, ou Adam lui-même. Il comprend donc : "le péché d’Adam dans lequel tous ont péché". Or, le grec ne permet pas cette interprétation, parce que l’antécédent " hamartia/péché" est féminin, alors que "thanatos/mort" est masculin. Cette explication est fournie par GROSSI, V. et SESBOüE, Bernard, "Péché originel et péché des origines : de saint Augustin à la fin du Moyen-âge", dans "L’homme et son salut", Paris, Desclée, 1995, pp.168-169.
  2. qui vont être résumés dans cette section
  3. Cf. Hygiénisme pour les sources de ce passage
  4. Pomme : Genèse 2 à 4 ne comporte en aucun lieu la mention de la moindre pomme. On est donc fondé à penser que René Girard s’exprime selon la terminologie du sens commun.
  5. Meutre d'Abel par Caïn, en Genèse 4:8, c'est-à-dire après la sortie du Jardin d'Eden

références bibliques

  1. cf. Gn 1-3; la première évocation de péché se trouve dans un dialogue entre Dieu et Caïn en Gn 4. 7
  2. épître aux Romains, V 5, 12
  3. Rom 5. 12
  4. Paul de Tarse, lettre aux Corinthiens
  5. Ézechiel XVIII:2
  6. Deutéronome V:9
  7. Ézechiel XVIII:20
  8. Genèse III:19
  9. Genèse IV:1-7

références coraniques

Références

  1. Chronologie succincte
  2. René Girard, la Violence etle Sacré
  3. traduction Louis SEGOND, 1902
  4. La violence et le Sacré, op.cit
  5. Voir par exemple le site Architecture religieuse en Occident

références bibliographiques

  1. Encyclopædia Universalis, article Péché originel
  2. Jean-Michel Maldamé, Péché originel, péché d'Adam et péché du monde
  3. Voir Contre Pélage où l'on voit qu'Augustin ne cite pas l'Ancien Testament
  4. Ce passage sur Augustin d'Hippone doit beaucoup à la Vie d'Augustin, 1969, Folio. En ligne en anglais : Augustin of Hippo
  5. Odon Vallet, Petit Lexique des idées fausses sur les religions, Albin Michel, 2002 ; 2008, article Péché Originel
  6. On peut consulter en ligne les paragraphes concernés
  7. Voir l'analyse par Marcel Neusch du livre de Jean-Michel Maldamé, Le péché originel, dans La Croix
  8. Selon les termes du pape Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus proclamant ce dogme
  9. a et b (en) John Karmiris, A Synopsis of the Dogmatic Theology of the Orthodox Catholic Church, Scranton, Pa.: Christian Orthodox Edition, 1973, p. 35-36.
  10. Martin LUTHER, De servo arbitrio (Du serf arbitre), 1525 édités avec l'ouvrage d'Erasme en français sous le titre: Luther, Du serf arbitre, Gallimard (Folio Essais), 2001 ISBN 2-07-041469-8
  11. ÉRASME, (Desiderius Erasmus) Essai sur le libre arbitre, 1524
  12. Blaise Pascal, Les Provinciales, ou Lettres escrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis et aux RR. PP. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces Pères, de janvier 1656 à mai 1657
  13. René Girard, la violence et le Sacré
  14. Erich Fromm, « La désobéissance, problème psychologique et moral », dans De la désobéissance et autres essais, Paris, Robert Laffont, 1983, recension
  15. Marie Balmary , Abel ou la traversée de l'Eden, Grasset, 1999 recension détaillée
  16. René Girard, Mensonge romantique et vérité romanesque, Grasset, 1961
  17. René Girard, La Violence et le Sacré, Hachette Littérature, 1998

Bibliographie complémentaire


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