Quai de la Fosse

Quai de la Fosse
Quai de la Fosse. Au premier plan, Navibus Le Chantenay au ponton de la Gare Maritime (quai Ernest Renaud) et derrière lui, le Maillé-Brézé
Situation
Coordonnées	47° 12′ 35″ N 1° 33′ 55″ W / 47.2096611, -1.565222247° 12′ 35″ Nord        1° 33′ 55″ Ouest / 47.2096611, -1.5652222
Pays	France
Région	Pays de la Loire
Ville	Nantes
Tenant	Place de Jacksonville
Aboutissant	Allée de la Bourse
Morphologie
Type	Quai
Histoire
Création	Milieu du XVIIIe siècle
Monuments	Trois maisons inscrites ou classées MH Ancien pont transbordeur de Nantes (détruit en 1958)
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : Nantes
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Le quai de la Fosse est un célèbre quai des bords de Loire à Nantes, dans le département français de la Loire-Atlantique. Grâce à son prolongement par les quais Ernest Renaud et d'Aiguillon, il relie la place du Commerce à la Butte Saint-Anne, dans le quartier de Chantenay.

Présentation

De même que sur l'île Feydeau, le quai a gardé du XVIII^e siècle de nombreux hôtels particuliers d'armateurs en tuffeau, dont certains penchent sensiblement en raison des terrains marécageux sur lesquels ils ont été construits. Les mascarons affichent des thèmes tantôt marins, tantôt bachiques.

C'est à cette adresse qu'est signé, selon la tradition populaire, l'Édit de Nantes en 1598, dans la Maison des Tourelles, qui était située au n°5 quai de la Fosse. Cette maison est détruite le 23 septembre 1943, lors des bombardements de la ville durant la Seconde Guerre mondiale.

Mais le quai de la Fosse doit surtout sa réputation aux nombreux bars à marins et maisons closes qu'il concentrait. S'il garde sa réputation de « quartier chaud », sa rénovation récente tend à le rendre plus respectable.

Son nom

Le quai de la Fosse tient son nom d'une ancienne fosse présente sur le site. Mais sa réputation le fait souvent appeler ironiquement « quai de la fesse » par les nantais, en raison du nombre important de prostituées qui y travaillaient, à l'époque où le port était actif dans ce secteur^[1].

Historique

Représentation du quai de la Fosse, tel qu'il devait être en 1785.

Vue aérienne du quai de la Fosse avant 1958. On voit l'ancien pont transbordeur de Nantes et l'église Notre-Dame de Bon Port

De nos jours, immeubles du quai de la Fosse déformés par les mouvements de terrain, pont Anne-de-Bretagne

En 1442 le duc Jean V de Bretagne accorde une exemption d'impôt à Pierre de Cornilz, qui possède un logement à Couëron et un autre à « la Fosse de Nantes ». Ce document attestant l'ancienneté de la dénomination du quai renseigne également sur sa dépendance juridique et fiscale : il est du ressort de l'évêque de Nantes. Ces prérogatives sont en vigueur jusqu'en 1789^{[B 1]}.

Aux XVII^e et XVIII^e siècles, le développement du commerce transatlantique, alimenté en particulier par la traite négrière, accroît considérablement le trafic portuaire^[2]. Le quai est aménagé au milieu du XVIII^e siècle par les armateurs, désireux de trouver un vaste emplacement répondant à l'accroisement de leurs besoins, alors que l'ancien « port au Vin » (actuelle Place du Commerce) arrive à saturation^[3]. Lorsqu'en 1724 le maire Gérard Mellier fait procéder à l'alignement des façade du quai, le quartier abrite un quart de la population nantaise^{[B 2]}.

En 1785, Nantes arme 200 navires et devient le plus grand port d'Europe^[3]. La majeure partie du trafic maritime se concentre au quai de la Fosse, recevant les marchandises venues des Antilles et des Amériques, comme les épices, le sucre, le café, le coton, les bois exotiques, le tabac et le cacao^[2].

L'ancienne capitainerie, aujourd'hui dénommée Maison de la Mer, ainsi que les quelques vestiges des anciennes salorges (magasins à sel) situées à son extrémité ouest sont des témoignages de ce passé.

La prolongation de la ligne de chemin de fer vers Saint-Nazaire depuis la Gare de Nantes en 1857 et qui venait du centre-ville, avant de poursuivre vers la gare de Chantenay, change la physionomie des lieux pendant presque un siècle. Deux gares sont construites aux deux extrémités du quai : la gare de la Bourse à l'est (située à l'emplacement de l'actuelle station de tramway Médiathèque) et la gare maritime à l'ouest, servant plus particulièrement à l'acheminement des marchandises et cargaisons du port (elle était située non loin de l'actuelle station de tramway homonyme).

Le comblement des bras de Loire pendant la période de l'entre deux-guerres, notamment le « Bras de la Bourse » et le « Bras de l'Hôpital », ampute la partie orientale du quai jusqu'au niveau de la capitainerie, donnant naissance à l'actuelle Place de la Petite-Hollande. Ces travaux permettent également la déviation de la ligne ferroviaire, qui dès lors, ne passe plus par le quai.

L'activité du quai perdure jusqu'au début du XX^e siècle^[2] mais décline peu à peu pour se déplacer vers l'aval, sur les terminaux nantais de Cheviré et de Roche-Maurice^[4]. Les derniers entrepôts sont démolis dans les années 1980 pour dégager la vue sur les hôtels particuliers du XVIII^e siècle.

Jules Verne

L'écrivain Jules Verne, né à Nantes en 1828, évoque ainsi en 1891 la Loire de son passé, dans son œuvre intitulée Souvenirs d'enfance :

« Je revois la Loire, dont une lieue de ponts relie les bras multiples, ses quais encombrés de cargaisons, sous l'ombrage des grands ormes, et que la double voie de chemin de fer, les lignes de tramway ne sillonnaient pas encore. Des navires sont à quai sur deux ou trois rangs, d'autres remontent ou descendent le fleuve. Pas de bateaux à vapeur à cette époque, ou très peu (...). En ce temps-là, nous n'avions que de lourds bâtiments à voile de la marine marchande. Mais que de souvenirs ils me rappellent »^[2].

Monuments historiques

Trois immeubles situés sur le quai de la Fosse sont classés ou inscrits aux monuments historiques

• 

  Maison au 86 quai de la Fosse : façade inscrite le 7 janvier 1926^[5]

• 

  Façade d'immeuble au 86 Quai de la Fosse

• 

  Maison au 70 quai de la Fosse, classée le 29 août 1938^[6]

• 

  Maison au 17 quai de la Fosse, façade et toiture inscrites le 7 janvier 1926^[7]

• 

  Façade d'immeuble de 1742 au 17 Quai de la Fosse

Vue panoramique

Nantes : vue panoramique du quai d'Aiguillon, du quai Ernest Renaud et du quai de la Fosse

De gauche à droite sur la photo (d'aval en amont de la Loire) : le Belem, le Marité et le Maillé-Brézé à quai, et le centre des Salorges, le dôme de Notre Dame de Bon Port, les façades du quai de la Fosse et la Tour Bretagne à terre.

Voir aussi

Bibliographie

• Jean-Louis Bodinier, Jean Breteau et Nicolas de La Casinière, Le Quai de la Fosse, Rennes, Éditions Apogée, 1997, 92 p. (ISBN 2-909275-99-X)  
• Catherine Decours, Le port de Nantes a 3000 ans, éditions Giotto, septembre 2006, 114 p. (ISBN 2-910561-24-0)  

Articles connexes

• Liste des voies de Nantes
• Histoire de Nantes
• Urbanisme à Nantes

Liens externes

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• « Quai de la Fosse », sur Wikisource (bibliothèque universelle)

• Site personnel présentant le quai de la Fosse

Notes et références

Bodinier, Breteau et de La Casinière, Le Quai de la Fosse, 1997  (Voir en bibliographie).

1. ↑ p. 7
2. ↑ p. 8

Autres références.

1. ↑ Bruno Abescat, « Nantes - La ville, l'Eglise... et les nantais », dans L'Express, 16 novembre 2000 
2. ↑ ^{a, b, c et d} Panneau touristique urbain de présentation du site
3. ↑ ^{a et b} Decours 2006, p. 55 op. cit.
4. ↑ Voir le Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire
5. ↑ 86 quai de la Fosse, sur la base Mérimée, ministère de la Culture. Consulté le 4 juillet 2010
6. ↑ 70 quai de la Fosse, sur la base Mérimée, ministère de la Culture. Consulté le 4 juillet 2010
7. ↑ 17 quai de la Fosse, sur la base Mérimée, ministère de la Culture. Consulté le 4 juillet 2010