Quatre etres nobles

Quatre etres nobles

Quatre êtres nobles

Les quatre êtres nobles (sanskrit : āryapudgala) sont des pratiquants ayant tous atteint un point élevé dans la pratique du bouddhisme. Cette distinction, qui est propre au bouddhisme originel et au theravada, pose deux questions : d'une part elle s'oppose à la vision subitiste présente dans d'autres traditions (comme le Zen), d'autre part elle présente une voie différente de celle du bodhisattva.

Sommaire

Les quatre êtres nobles

On parle d'êtres nobles (ārya-pudgala) par opposition aux "êtres ordinaires" (sanskrit: pṛthagjana, pali : puthujjana) qui sont pris dans le samsara parce qu'ils ne connaissent pas les trois caractéristiques de l'existence (impersonnalité, impermanence, insatisfaction).

Les êtres nobles sont assurés d'atteindre l'Eveil final, à plus ou moins brève échéance, selon leur degré d'avancement.

Sotapanna

Le sotapanna (pali) est le pratiquant, auditeur du bouddha, premier des êtres nobles. Il ne connaîtra que sept vies au plus (en comptant la vie actuelle) et ne renaîtra pas dans l'un des enfers.

Il est considéré comme ayant réalisé les quatre nobles vérités. Il a éliminé la croyance au moi, le doute ainsi que l'attachement aux rituels et croyances - soit les trois premiers des dix liens.

Selon le Visuddhimagga, il existe un statut moins avancé de "cula sotapanna" (sotapanna junior), qui correspond aux méditants vipassana qui ont obtenu les deux connaissances suivantes :

  • nâma-rûpa pariccheda ñâna : la séparation entre les choses matérielles et la conscience qu'on en a (c'est-à-dire entre nâma, l'esprit, et rûpa, la matière) ; par la pureté de sa vue (ditthi visuddhi), le méditant voit qu'il existe seulement des phénomènes physiques et des phénomènes mentaux, ceci excluant tout "soi" ;
  • paccaya pariggaha ñâna : la connaissance percevant le processus de cause et effet entre les états mentaux et les états physiques (qui se conditionnent entre eux).

Ces "sotapanna juniors" sont assurés de ne pas renaître dans les royaumes inférieurs, mais ils n'ont pas encore franchi le premier stade d'Eveil.

Sakadagamin

Sakadagamin (pali) se dit d'une noble personne qui ne renaîtra qu'au plus une fois (dans le monde humain). Il a éliminé les trois premiers des dix liens et considérablement affaibli les deux suivants.

Anāgāmi

Article principal : Anāgāmi.

L' Anāgāmi (pâli) est celui qui ne revient pas dans le monde humain. Il a complètement éliminé les cinq premiers des dix liens. Cependant, il ne peut être considéré comme un arhat car il souffre encore de l'ignorance. Il atteindra l'éveil dans le Rūpaloka.

Arhat

Dans le bouddhisme theravâda, arhat (terme sanskrit ; en pâli: arahant, arhant, chinois: lo-han 羅漢, japonais rakan) désigne le dernier échelon de la sagesse. Celui qui y est parvenu est un arhat. En sanskrit, le terme est le participe présent du verbe arh-, «  mériter  ». C'est donc proprement un «  méritant  ». Une étymologie populaire veut en faire un mot composé de ari-, «  ennemi  » et de la racine han-, «  tuer  ». Ce serait alors « (celui qui a) vaincu l'ennemi », c'est-à-dire ici la cupidité, la colère et les illusions, l'ignorance. Cette étymologie a posteriori s'explique par une confusion possible avec un autre terme sanskrit, arihan-, qui est bien composé de ari- et han-.

Dans les anciens textes indiens et dans le bouddhisme theravâda, l'état d'arhant est le but final de la pratique bouddhique : l'atteinte du nirvāna, ce qui signifie l'élimination des afflictions, la fin des renaissances dans le monde de la souffrance saṃsāra et l'accession à l'état « où il ne reste rien à apprendre ».

C'est la quatrième et dernière étape du śrāvaka, le disciple du bouddhisme theravâda. Selon certaines interprétations, il existe une différence entre un arhat et un bouddha en ce que l'arhat a atteint l'Éveil suite à un enseignement, alors qu'un bouddha l'a atteint par lui-même.

Dans les textes du bouddhisme mahâyâna, l'idéal de l'arhat est délaissé au profit de celui de bodhisattva considéré comme plus altruïste et plus accessible aux laïcs. Il est en quelque sorte un état intermédiaire, étape sur la voie du parfait éveil. L'arhat hinayaniste trouve son équivalent au niveau avancement, réalisation dans la tradition Mahayaniste dans le Bodhisattva.

Le terme arhat est aussi une des dix épithètes du Bouddha et par conséquent dans certains textes, il sert à désigner Bouddha lui-même.

Articles connexes

Références

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