Radhia Nasraoui

Radhia Nasraoui

Radhia Nasraoui (راضية النصراوي) est une avocate tunisienne qui milite dans le domaine des droits de l'homme depuis plus de trente ans en luttant particulièrement contre la torture.

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Dénonciations

Elle participe à la fondation de l'Association de lutte contre la torture en Tunisie qu'elle annonce le 26 juin 2003[1]. Désignée présidente, elle dénonce ce qu'elle considère comme la « torture systématique » pratiquée dans son pays depuis l'accession au pouvoir du président Zine el-Abidine Ben Ali en 1987[2].

En raison de son engagement pour les droits humains en Tunisie, Nasraoui fait l'objet de pressions incessantes des autorités tunisiennes. Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes de l'ONU rapporte ces éléments en juin 2002 :

« Le 12 février 1998, le bureau de Radhia Nasraoui a été mis à sac et la plupart de ses dossiers volés [...] Sa maison est sous surveillance constante, sa ligne téléphonique est régulièrement coupée ou mise sur écoute. De plus, ses filles endurent des intimidations constantes. Le 8 mai 2001, en revenant de Paris, elle a été interceptée à l'aéroport de Tunis et tous ses documents (parmi lesquels des articles sur la répression en Tunisie) lui ont été confisqués. En août, sa voiture a été saccagée. Le harcèlement envers elle et ses filles s'est accru depuis le début du mois de janvier 2002[3]. »

Grèves de la faim

Le 2 février 2002, le Tribunal de première instance de Tunis condamne le mari de Radhia Nasraoui, Hamma Hammami, ainsi qu'Abdeljabbar Madouri et Samir Taamallah — tous trois sortis le même jour de quatre ans de clandestinité — à plus de neuf ans de prison en raison de leur appartenance au Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), un parti non reconnu par les autorités tunisiennes[4]. Le 31 mars, Hammami est condamné à trois ans et deux mois de prison à l'issue du procès en appel ; Madouri et Taamallah se voient respectivement infliger des peines de trois ans et neuf mois et un an et neuf mois d'emprisonnement[4]. Le 26 juin, Radhia Nasraoui entame une grève de la faim à son domicile de Tunis pour protester contre l'emprisonnement de son mari :

« Par cette action, j'entends réclamer la libération immédiate et sans conditions de mon mari emprisonné pour ses opinions, et protester contre les mauvais traitements dont il est l'objet, ainsi que sa famille [...] Hamma n'a jamais pu voir sa famille dans des conditions humaines : deux grillages le séparent de ses visiteurs et la visite se déroule en présence de plusieurs gardiens. Il n'a toujours pas le droit de voir Sarra, née quand il vivait en clandestinité[4]. »

Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, déclare pour sa part qu'« il est scandaleux qu'une personne doive en arriver là pour que ses droits et ceux de sa famille soient respectés »[4].

Au second semestre 2003, elle entame une autre grève de la faim durant 57 jours « pour protester contre le harcèlement professionnel et familial dont elle est l'objet et pour réclamer que justice lui soit rendue après une agression physique subie en juillet »[5] ; elle y met fin le 10 décembre, jour de la commémoration du 55e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le 18 octobre 2005, elle est à nouveau aux côtés de son mari qui entame une grève de la faim avec sept personnalités de l'opposition tunisienne parmi lesquelles Ahmed Néjib Chebbi (secrétaire général du Parti démocrate progressiste), Abderraouf Ayadi (vice-président du Congrès pour la république), le juge Mokhtar Yahyaoui, Mohamed Nouri (président de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques) et Lotfi Hajji (président d'un syndicat de journalistes tunisiens)[6]. Ces derniers protestent durant 32 jours contre ce qu'ils considèrent comme la recrudescence des attaques contre la société civile tunisienne.

Autres activités

Elle est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009.

Distinction

Le 16 novembre 2005, l'Université libre de Bruxelles lui décerne le titre de docteur honoris causa[7].

Références

Lien externe


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Radhia Nasraoui de Wikipédia en français (auteurs)

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