Raymond Octave Joseph Barre

Raymond Octave Joseph Barre

Raymond Barre

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Raymond Barre
7e Premier ministre français
Raymond Barre 1977.jpg
Raymond Barre, le 15 septembre 1977 à Washington.

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Mandat
25 août 1976 - 13 mai 1981
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Président(s) Valéry Giscard-d'Estaing
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VIe
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Prédécesseur Jacques Chirac
Successeur Pierre Mauroy

Autres fonctions
Maire de Lyon
Période
19 juin 1995 - 25 mars 2001
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Prédécesseur Michel Noir
Successeur Gérard Collomb

Ministre de l'Économie et des Finances
Période
29 août 1976 - 5 avril 1978
Président(s) Valéry Giscard-d'Estaing
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Gouvernement(s) Raymond Barre I, (2)
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Prédécesseur Jean-Pierre Fourcade
Successeur René Monory

Ministre du Commerce extérieur
Période
12 janvier - 25 août 1976
Président(s) Valéry Giscard-d'Estaing
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Gouvernement(s) Jacques Chirac I
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Prédécesseur Norbert Ségard
Successeur André Rossi

Vice-président de la Commission européenne chargé de l'Économie et des Finances
Période
7 juillet 1967 - 5 janvier 1973
Président(s) Jean Rey
Franco Maria Malfatti
Sicco Mansholt
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Gouvernement(s) Commissions Rey, Malfatti et Mansholt
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Prédécesseur Robert Marjolin
Successeur Wilhelm Haferkamp

Titulaire du fauteuil 1 de la Section V de l'Académie des sciences morales et politiques
Période
26 février 2001 - 25 août 2007
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Prédécesseur Alain Peyrefitte
Successeur Siège vacant

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Biographie
Nom de naissance Raymond Octave Joseph Barre
Naissance 12 avril 1924
Drapeau de la France Saint-Denis, Réunion
Décès 25 août 2007 (à 83 ans)
Drapeau de la France Paris
Nature du décès
Nationalité Française
Parti politique UDF
Conjoint Eva Hegedüs (ex Tutot)
Enfants {{{enfants}}}
Diplômé de Institut d'études politiques de Paris
Profession Économiste
Résidence
Signature

Premiers ministres français

Raymond Barre, né le 12 avril 1924 à Saint-Denis (La Réunion) et mort le 25 août 2007 à Paris (hôpital militaire du Val-de-Grâce), est un économiste et homme politique français. Il fut vice-président de la Commission européenne, Premier ministre de 1976 à 1981, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing et maire de Lyon de 1995 à 2001.

Sommaire

Biographie

Enfance et jeunesse

La villa Déramond-Barre, la maison natale de Raymond Barre à Saint-Denis de la Réunion.

La famille Barre est installée à Saint-Denis, à la Réunion, depuis 1843[1]. Raymond Barre est le fils de René Barre, négociant, et de Charlotte Déramond. Ses parents se séparent, et son père part, lorsque Raymond Barre a quatre ans, suite à une affaire frauduleuse dans laquelle son père a été impliqué puis acquitté lors du procès. Il ne reverra jamais son père, pourtant décédé le 18 mars 1975[1]. À l'exception de quelques mois à Paris en 1934, il passe son enfance sur son île natale de la Réunion dans une imposante case créole de Saint-Denis autrefois habitée par le poète Léon Dierx, une villa aujourd'hui appelée Déramond-Barre[2].

Là, il se retrouve d'abord dans la même école maternelle que Raymond Bourgine, l'école de l'Immaculée Conception, avant d'être scolarisé au lycée Leconte de Lisle aux côtés de Paul et Jacques Vergès[2]. Ce dernier lui dispute la place de premier, mais en vain, car Raymond est un brillant lycéen malgré l'absence de son père, homme d'affaires malheureux parti pour l'île Maurice[2]. Il entre d'ailleurs à la faculté de droit de la Réunion au sortir du lycée.

Mobilisé à l'âge de vingt ans, il doit mettre de côté son vœu d'étudier la médecine à Montpellier comme l'avait fait le reste de sa famille avant lui[2]. Il part en 1945 pour Madagascar rejoindre son régiment d'artillerie et débarque à Tamatave, d'où il doit s'embarquer pour l'Indochine. Mais Américains et Britanniques ne fournissent pas les navires de transport nécessaires avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Démobilisé, il prend le bateau pour Paris le 15 janvier 1946[2].

Études

Logé à la Cité internationale universitaire jusqu'en 1950[2], il décroche plusieurs diplômes de l'enseignement supérieur : agrégation de droit et de sciences économiques en 1950 dont il finit deuxième[1] et le diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris.

En 1953, il traduit l'ouvrage du libéral Friedrich Hayek paru l'année précédente : Scientisme et sciences sociales, Essai sur le mauvais usage de la raison.

Il est nommé professeur à la Faculté de droit et de sciences économiques de Caen, mais ne rejoint pas son poste immédiatement et, pendant quatre années, effectue des missions à l'Institut des hautes études de Tunis. Il publie en 1959 un manuel d'économie qui restera longtemps utilisé par les étudiants et qui est appelé familièrement Le Barre[1]. Il devient ensuite professeur d'économie à l'Institut d'études politiques de Paris, à la faculté de droit et de sciences économiques de Paris, ainsi qu'à l'École centrale Paris.

Le 19 novembre 1954, il se marie avec Eva Hegedüs, d'origine hongroise (d'abord mariée le 8 octobre 1943 à Michel Tutot, avec qui elle arrive en France en 1945, et dont elle divorce le 26 octobre 1953[3]). Ils ont deux fils.

Raymond Barre aux côtés de Michel Camdessus au Forum économique mondial de Davos.

De 1959 à 1962, Raymond Barre est directeur de cabinet de Jean-Marcel Jeanneney, ministre de l'industrie.

Carrière européenne

En 1967, il est nommé vice-président de la Commission européenne, responsable des Affaires économiques et financières, poste qu'il occupera jusqu'en 1973[1].

Son mandat a été marqué par son action en faveur de l'union économique et monétaire entre les six États membres de la Communauté économique européenne. C'est à son initiative qu'a été élaboré un mémorandum en février 1968 sur la politique monétaire de la Communauté économique européenne, préconisant un dispositif d'assistance réciproque entre les États membres, et la définition d'une unité de compte européenne. Le 12 février 1969, un document connu sous le nom de « premier plan Barre », propose ensuite au nom de la Commission européenne une « convergence des orientations nationales » ainsi qu'une « concertation des politiques économiques ». Au Sommet de La Haye, les gouvernements des six États membres de la CEE se donnent pour objectif l'Union économique et monétaire : le plan Barre sert alors de travail préparatoire. Puis, le 4 mars 1970, la Commission européenne présente au Conseil de l'Union européenne une communication appelée « deuxième plan Barre » proposant trois étapes devant aboutir en 1978 à une Union économique et monétaire. Ce document servira de base à la constitution du groupe présidé par Pierre Werner, qui va élaborer le document connu sous le nom de « Plan Werner », étape suivante dans l'histoire de l'Union économique et monétaire européenne ayant mené à l'euro.

Carrière ministérielle

En janvier 1976, il est nommé ministre du Commerce extérieur, puis devient le 25 août 1976 Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing, après la démission du gouvernement de Jacques Chirac, Giscard le qualifie alors de « meilleur économiste de France ». Ce à quoi Barre réplique le 27 août 1976 : « le meilleur économiste français ? En tout cas un des tout premiers[1] ».

Confronté aux hausses du chômage et de l'inflation liées à la crise économique mondiale des chocs pétroliers, il mène une politique d'austérité économique, plus couramment nommée par les économistes comme celle de « la rigueur ». Il ne parvient cependant à juguler ni le premier, ni la seconde à l'instar de ce qui se passera dans tous les pays européens à l'exception de la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher.

Son plan de restructuration de la sidérurgie en 1979, consistant à quasi-nationaliser les usines concernées, sauvegarde une industrie sidérurgique en France qui donnera plus tard naissance au groupe Arcelor. Ce plan implique la suppression de plusieurs dizaines de milliers d'emplois, et de violents mouvements de protestations en découlent. Il permet néanmoins de reconstruire un groupe plus moderne et créateur d'emplois. Son gouvernement engagera de plus le plan nucléaire. Cependant sa politique est contestée par la gauche, mais aussi le parti gaulliste[4], l'obligeant durant ses fonctions à engager dix fois la responsabilité de son gouvernement devant l'Assemblée nationale[1]. Il en gardera toujours une rancœur contre le RPR[4].

À la Réunion, où il conserve des contacts sincères avec quelques élus comme Pierre Lagourgue et Marcel Cerneau, il décide de la construction du second bassin du Port de la Pointe des Galets[2]. Son mandat qui s'achève en 1981 est par ailleurs marqué par la mort de Robert Boulin, alors ministre du Travail en 1979 dans des circonstances qui provoquent une affaire. La côte de popularité de Barre au début 1981 est alors au plus bas, au point que Giscard d'Estaing le maintient délibérément à l'écart de sa campagne présidentielle de 1981[1].

Après Matignon

Raymond Barre aux côtés de Michel Camdessus, d'Helmut Haussmann et de Carlos Andrés Pérez en 1989.

Barre se replie alors sur une circonscription électorale de Lyon où il se fait élire à l'Assemblée nationale lors des législatives de juin 1981.[1] Député du Rhône, il sera dès lors volontairement « apparenté » au groupe centriste et sera toujours réélu jusqu'en 2002. Raymond Barre reprend également à cette époque ses cours à Sciences-Po.

En 1988, très en vue dans les sondages pré-électoraux, il est candidat à l'élection présidentielle et obtient 16,54 % des voix au premier tour[4]. Au lendemain du premier tour, il dénonce « les tentations du racisme et de la xénophobie[5] » et soutient du bout des lèvres Jacques Chirac face à François Mitterrand[4]. Donné favori par beaucoup de sondages quelques mois avant l'élection, y compris devant Francois Mitterrand, il aurait été victime d'une véritable entreprise de démolition[non neutre] de la part du camp de Jacques Chirac, en particulier Charles Pasqua[réf. nécessaire]. Beaucoup plus tard, François Mitterrand rendra hommage à Raymond Barre en le qualifiant de « véritable homme d'État ». Il se définira comme « un homme carré dans un corps rond[4] ».

Déjà député du Rhône, il brigue en 1995 le poste de maire de Lyon. Il annonce dès le début de son mandat qu'il ne représentera pas aux élections municipales de 2001.

Politiquement classé au centre droit et proche de l'UDF, Raymond Barre est un des rares hommes politiques français contemporains à avoir occupé d'aussi hautes fonctions sans jamais avoir été membre d'un parti politique, ce à quoi il s'est toujours refusé voulant rester comme un « homme au-dessus des partis », disant de lui « je ne suis nulle part. Je suis inclassable[1] ».

Il se retire de la vie politique en juin 2002, ne se représentant pas aux élections législatives cette année-là.

Problèmes médicaux et décès

Aux problèmes rénaux, dont Raymond Barre souffrait depuis des années et qui l’obligeaient à de régulières dialyses, s'ajoutaient des problèmes cardiaques. Le 11 avril 2007, il est hospitalisé en urgence au Centre cardio-thoracique de Monaco à la suite d'un malaise cardiaque survenu dans sa maison de Saint-Jean-Cap-Ferrat, puis transféré par hélicoptère à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris, au sein du service de cardiologie. Il décède le 25 août 2007, à l'âge de 83 ans, à l'hôpital du Val-de-Grâce[6].

Ses obsèques sont célébrées par l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, le 29 août 2007 dans la chapelle du Val-de-Grâce, en présence de nombreuses personnalités[7] dont le président de la République Nicolas Sarkozy. Il est ensuite inhumé à Paris, au cimetière du Montparnasse (18e division).

Fonctions politiques

Décorations

d´Ottawa (Canada)
Barcelone (Espagne)
Mayence (Allemagne)
Budapest (Hongrie)
Mons-Hainaut (Belgique)
Keiō à Tokyo (Japon)
Sciences Po
Lodz (Pologne)
  • Prix Europe 1979

Controverses

Accusations d'antisémitisme

Raymond Barre aux côtés de la mère Tessa Bielecki et du grand rabbin Immanuel Jakobovits.

Le 3 octobre 1980, suite à l'attentat de la rue Copernic, Raymond Barre, alors Premier Ministre, choque l'opinion en déclarant maladroitement sur TF1 : « Cet attentat odieux qui voulait frapper les Juifs se trouvant dans cette synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic[8] » Ses propos du 8 octobre 1980 à l'Assemblée nationale, assurant ses « compatriotes juifs » de la « sympathie de l'ensemble de la nation », n'effaceront pas le malaise laissé par sa précédente phrase.

Le 20 février 2007, lors d'une interview sur France Culture diffusée le 1er mars 2007, il revient sur cette affaire : « C’était des Français qui circulaient dans la rue et qui se trouvent fauchés parce qu’on veut faire sauter une synagogue. Alors, ceux qui voulaient s’en prendre aux Juifs, ils auraient pu faire sauter la synagogue et les Juifs. Mais pas du tout, ils font un attentat aveugle et y a trois Français, non juifs, c’est une réalité, non juifs. Et cela ne veut pas dire que les Juifs, eux ne sont pas Français ». Il estime que cette affaire fut « une campagne […] faite par le lobby juif le plus lié à la gauche », affirmant considérer « que le lobby juif — pas seulement en ce qui me concerne — est capable de monter des opérations qui sont indignes et je tiens à le dire publiquement ».

Dans la même interview, Raymond Barre défend son ancien ministre Maurice Papon, décédé trois jours avant, « un bouc émissaire » selon lui. Il déclare que « Papon était un grand commis de l'État [...] qui a surtout payé pour Charonne. Le reste est un alibi. » Selon Raymond Barre, pour les fonctionnaires français, il fallait avant tout « faire fonctionner la France », la collaboration d'État sous Vichy n'était pas une raison suffisante de démissionner : « On démissionne lorsqu'il s'agit vraiment d'un intérêt national majeur » ; « ils ont essayé tant bien que mal de limiter ce drame qu'a été la persécution des Juifs ». Il estime en outre que Bruno Gollnisch, député européen FN, dont il blâme les propos (le frontiste venait d'être condamné pour négationnisme), est par ailleurs « un bon conseiller municipal [lyonnais], un homme bien[8] ». Il ajoute : « Je vous ai parlé très franchement. Que vous me fassiez passer pour un antisémite, pour quelqu'un qui ne reconnaît pas la Shoah, j'ai entendu cela cent fois et cela m'est totalement égal[9]. »

Cette interview a été vivement critiquée par le Crif, qui s'est déclaré « scandalisé[10] » et par Claude Lanzmann, qui accuse Raymond Barre d'antisémitisme[11]. Ce dernier répond à ces critiques le même jour, sur RTL, dans l'émission Les Grosses Têtes : « Il y a une clique qui depuis 1979 me poursuit pour me faire apparaître antisémite[12],[13],[14]. »

Ces déclarations sont condamnées dans la presse, par plusieurs intellectuels et associations, ainsi que la majorité des partis politiques. Le 11 mars 2007, dans un entretien au quotidien Le Parisien, Raymond Barre se déclare « indigné et attristé » par les accusations d'antisémitisme dont il est l'objet. Déclarant que « l'antisémitisme et le racisme sont contraires à [s]es convictions personnelles », il dénonce un « lobby juif de gauche » qui s'acharnerait contre lui « depuis plus de trente ans[15] ».

Autres

En 1988, il succède à Edgar Faure à la présidence de l'Institut d'étude des relations internationales de Paris.

En 1996, alors que le gouvernement d'Alain Juppé discute avec les nationalistes corses, il déclare "Si les Corses veulent leur indépendance, qu'ils la prennent. Mais sans subventions!"

En 2001, il est élu à l’Académie des sciences morales et politiques au fauteuil d'Alain Peyrefitte (1925-1999). En 2003, il est délégué à la Séance publique annuelle des cinq académies.

Il fut président de l'Institut Aspen France de 1994 à 2004 et en a été le président d'honneur jusqu'à sa mort.

Il a aussi été membre honoraire du Club de Rome[16].

Raymond Barre a également été membre du comité international de parrainage de la revue Politique américaine.

Le président de l'université de La Réunion, Serge Svizzero, lui a proposé de changer le nom de l'université en son honneur. L'intéressé aurait déclaré qu'il n'y est pas « opposé sur le principe » vu ses origines et attachements à La Réunion[réf. nécessaire]. Certains ont été surpris par cette décision car en 1979, alors Premier ministre, il avait refusé que le centre universitaire de La Réunion, rattaché à l'université d'Aix-Marseille, devienne une véritable université [réf. nécessaire]. Aussi peut-on s'étonner de la cohérence de changer le nom de cette université en Université « Raymond Barre » (l'université de la Réunion est devenue université en 1982).

Il a été parrain de l'EICD 3A à Lyon en 1997.

Il a déclaré, en 2000, avoir fumé de l'opium dans sa jeunesse sans y avoir pris beaucoup de plaisir[17].

Le 18 octobre 2008, une esplanade Raymond-Barre a été inaugurée à Lyon, dans le sixième arrondissement, ville dont il fut maire, pour lui rendre hommage.

Œuvres

  • La Période dans l'analyse économique - une approche à l'étude du temps, SEDEIS, 1950.
  • Traité d'Économie Politique, Thémis économie aux PUF, première édition en 1959, réédité 15 fois depuis, traductions en espagnol, portugais, russe et arabe.
  • Le Développement économique : Analyse et Politique, 1958.
  • L'homme est un animal économique, 1973.
  • Une politique pour l'avenir, 1981.
  • Que sais-je ? La désinflation, 1983.
  • Réflexions pour demain, 1984, Pluriel, (ISBN 2010102673)
  • Au tournant du siècle, 1988.
  • Questions de confiance, 1988, Flammarion.
  • Un goût de liberté, 2000
  • Entretiens, 2001
  • L'Expérience du pouvoir, conversations avec Jean Bothorel, 2007, Fayard, (ISBN 2213630313)

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri Amouroux, Monsieur Barre, 1986.
  • Damien Fière Pozzo di Borgo, Raymond Barre, un homme en politique, 2002.

Liens internes

Liens externes

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Notes et références

  1. a , b , c , d , e , f , g , h , i  et j « L'ancien premier ministre français Raymond Barre est mort » par Jean-Baptiste de Montvalon dans Le Monde du 25 août 2007.
  2. a , b , c , d , e , f  et g Albert Weber, L'émigration réunionnaise en France, L'Harmattan, 1994 (ISBN 2738422020)
  3. Données sur Raymond Barre dans le Quid
  4. a , b , c , d  et e « Raymond Barre, un "esprit carré dans un corps rond" », Le Figaro, 25 août 2007.
  5. « Barre en quenouille », Le Canard enchaîné, mercredi 7 mars 2007.
  6. Dépêche AFP du 25 août 2007
  7. Le président Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing et son épouse, les anciens premiers ministres Pierre Mauroy, Laurent Fabius, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, les ministres Michèle Alliot-Marie, Christine Lagarde, Michel Barnier, André Santini, Laurent Wauquiez, Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Darcos, le président du Sénat Christian Poncelet, celui de la Cour des Comptes Philippe Séguin, celui de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, le président du Mouvement démocrate François Bayrou, le maire de Paris Bertrand Delanoë et celui de Lyon, Gérard Collomb ainsi que le président de la région Île-de-France Jean-Paul Huchon, l'amiral Philippe de Gaulle et l'acteur Alain Delon.
  8. a  et b Cité dans « Barre en quenouille », Le Canard enchaîné, mercredi 7 mars 2007.
  9. « Barre: Papon, "un grand commis de l’Etat", Gollnisch, "un homme bien" », Libération, 6 mars 2007
  10. Retranscription de l'interview
  11. Claude Lanzmann, « J'accuse Raymond Barre d'être un antisémite », tribune publiée dans Libération, 6 mars 2007.
  12. « La polémique enfle autour des propos antisémites de Raymond Barre », Le Monde du 6 mars 2007
  13. « Raymond Barre évoque une "clique" qui veut le faire passer pour antisémite », Agence France Presse, 6 mars 2007
  14. Guillaume Perrault, « Accusé d'antisémitisme, Barre réplique sur RTL », Le Figaro, 7 mars 2007
  15. « L'invité de la semaine : Raymond Barre : "La France traverse une mauvaise passe, mais je ne crois pas à son déclin" », propos recueillis par Dominique de Montvalon, Le Parisien, rubrique politique, p. 4
  16. (en) Liste des membres honoraires du Club de Rome
  17. « Raymond Barre : "j'ai essayé l'opium" », dépêche AFP, 21 janvier 2000.

Chronologies

Précédé par Raymond Barre Suivi par
Jean-Pierre Fourcade
Ministre de l'Économie et des Finances
29 août 1976 - 5 avril 1978
René Monory
Jacques Chirac
Flag of France.svg
Premier ministre
27 août 1976 - 13 mai 1981
Pierre Mauroy
Michel Noir
Blason ville fr Lyon (Rhone).svg
Maire de Lyon
1995-2001
Gérard Collomb
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