Relations entre la Turquie et l'Arménie

Relations entre la Turquie et l'Arménie

Relations entre la Turquie et l'Union européenne

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Turquie - Union européenne

Dès 1959 la Turquie, pays à cheval entre l'Asie Mineure et l'Europe, a souhaité adhérer à la Communauté européenne, maintenant l'Union européenne. La Turquie a été officiellement reconnue candidate pour l’adhésion le 10 décembre 1999 au sommet européen d’Helsinki, étant un pays associé depuis 1963.

Sommaire

Géographie

Dans la vision géographique classique, basée sur la forme des terres émergées, l'Europe est usuellement séparée de l'Asie à l'est par le massif de l'Oural et le fleuve Oural. Au sud-est, la mer Caspienne, le massif du Caucase, le détroit du Bosphore la séparent du Proche-Orient (Voir cette définition dans l'article Europe). Les limites géographiques de l'Europe n'incluent donc pas l'intégralité du territoire de la Turquie, que l'on situe en grande partie en Asie Mineure. La carte ci-après montre la position respective de l'Europe et de la Turquie ("Asiae Pars") telle qu'elle était vue du temps de la Thrace antique.

Carte de la Thrace antique, indiquant la province d’Europe.

Relations économiques

L’effondrement de l’Union soviétique a rendu à ce pays sa place centrale dans cette région du monde : aux limites du Proche et du Moyen-Orient, de l’Asie centrale, du Caucase et de l’Europe balkanique.

Relations commerciales

Depuis 1980, la Turquie a fortement accru ses exportations et ses importations. Ainsi, la part des exportations dans le PIB turc est passée de 7 % en 1980 à 21 % en 1987. Le montant de ces exportations a augmenté de 12,9 milliards de $ en 1990 à 46,8 milliards en 2003, cependant que les importations sont passées de 22,3 à 68,7 milliards[1].

En 2002, des clients et fournisseurs de la Turquie appartiennent à l'Union européenne (l'Allemagne, l'Italie, la France, la Grande-Bretagne, l'Union économique belgo-luxembourgeoise, les Pays-Bas et l'Espagne). Ils absorbent à eux seuls 45,4 % des exportations turques, contre 14 % pour les pays de l'Organisation de la conférence islamique, 9,2 % pour les États-Unis et 1,8 % pour les républiques d'Asie centrale[2].

Les échanges commerciaux avec la Grèce sont en forte hausse depuis la fin des années 1990, suite à l'amélioration des relations politiques et à la crise économique russe de 1998. De 1999 à 2003, les exportations turques vers la République hellénique ont presque triplé, et les importations ont crû d'un tiers. En octobre 2000, la chambre des métiers de Thessalonique et l'Union des chambres d'artisans et de commerçants d'Istanbul ont signé un protocole. En 2001, le gouvernement grec décidait d'attribuer des aides à l'exportation vers la Turquie, afin d'accroître le volume des échanges[3].

Les droits de douane avec la CEE/UE ont été abaissés par l'accord d'Ankara (1963), le protocole additionnel de 1970, le traité de 1992, puis supprimés par l'accord d'union douanière, signé en 1995 et effectif depuis le 1er janvier 1996.

Les industriels turcs du coton appartiennent au Comité des industries du coton et fibres connexes de l'Union européenne (Eurocoton). Le 6 avril 2004, Eurocoton s'est réuni à Istanbul.

Énergie

Depuis la découverte des richesses énergétiques de la mer Caspienne, la question de leur transport vers les consommateurs finaux, les Occidentaux, a acquis une importance géostratégique.

Le transport pourrait s’effectuer suivant l’une de ces trois routes ;

La solution du Caucase permet d’éviter l’utilisation d’infrastructures des zones déjà fortement productrices. Des entreprises pétrolières de l’occident et les États-Unis ont déjà indiqué leur préférence pour la construction d’un pipeline Bakou-Tbilissi-Ceyhan. Ceyhan est d’ores et déjà l’arrivée d’un oléoduc en provenance de Kirkouk, dans le nord de l’Irak.

Le nouveau pipe-line est entré en service en 2005. Il ne passe que par l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie. Il évite donc les ports de la mer Noire et le passage des pétroliers par Istanbul et les détroits. Il s’agit d’un pôle stratégique essentiel.

Eau

Le potentiel hydrologique de la Turquie est important, en comparaison des pays du Proche-Orient. L’un des rares moyens d’Israël pour faire face à sa pénurie d’eau est l’importation par tankers. En août 2002, Israël et la Turquie ont signé un accord portant sur 50 millions de mètres cubes d’eau douce par an pendant vingt ans, pour une valeur d’environ un milliard d’euros.

Voir l’article relations entre Israël et la Turquie.

Historique de la candidature

En 2004, dans son rapport de progrès annuel, la Commission Européenne reconnaissait que la Turquie "satisfaisait suffisamment aux critères politiques de Copenhague", ce qui permit au Conseil européen de Décembre de décider l'ouverture des négociations d'adhésion. Celles-ci commencèrent effectivement le 3 octobre 2005, en même temps que la Croatie. La conclusion des négociations devrait prendre au moins une décennie. Cette période incompressible de dix ans a été qualifiée de « cliquet » dans le journal Le Monde.

Dans l’opinion publique européenne, l’éventualité de son adhésion, théoriquement possible dès 2014, cristallise les interrogations sur le futur de l’élargissement de l'Union européenne et se manifeste par un refus quasi-general[réf. nécessaire].

La possibilité pour la Turquie d’adhérer à l’Union est signée en 1963, mais a été rendue solennelle par le Conseil européen d’Helsinki en décembre 1999. Cette candidature a été évoquée lors par les chefs d’État et de gouvernement au cours de quelque unes de leurs réunions mais tous ne sont pas du meme avis.

Un objectif d’adhésion ancien

La Turquie, pays partagé entre europe et Asie Mineure, participe très tôt à la construction européenne. Elle est membre fondateur de l'Organisation européenne de coopération économique (1948) et adhère dès 1949 au Conseil de l'Europe. Déjà, en 1930, le mémorandum présenté par Alexis Léger sur l'unification européenne fut critiqué par certains Européens parce qu'il ne mentionnait pas la Turquie[4].

Le 11 novembre 1957, le Premier ministre turc présente son programme. Il annonce que la Turquie entend participer aux initiatives telles que la Communauté économique européenne, appelée Marché commun à cette époque, et qu'elle souhaite que ces initiatives conduisent à une Union politique européenne[5].

Le 31 juillet 1959, dix-huit mois seulement après l'entrée en vigueur des traités de Rome, la Turquie a présenté sa demande d’association à la CEE. En 1961, lorsqu'une nouvelle Constitution turque est adoptée, un alinéa est rajouté à l'article 65, concernant la ratification des traités internationaux, afin de faciliter l'adhésion turque à la CEE[6].

La Grèce avait présenté sa demande le 8 juin 1959 pour un accord d’association avec la Communauté économique européenne entrant en vigueur le 1er novembre 1962. Celui avec la Turquie entra en vigueur le 1er décembre 1964.

Le 27 juin 1967 le président de la République de Turquie est reçu à l’Élysée par Charles de Gaulle. Ce dernier déclara : « En Europe, […] l'intérêt de nos deux Républiques n'est-il pas de conjuguer leurs efforts pour qu'au lieu de l'opposition stérile de deux camps s'établissent la détente, l'entente et la coopération entre tous les peuples de notre continent »[7].

Accord d’association

Accord d’Ankara

En 1963, le 12 septembre, l’accord d’association entre la Turquie et la Communauté économique européenne, surnommé accord d’Ankara, est signé. Comme pour la Grèce, et contrairement au Maroc et à la Tunisie en 1969. Le préambule de l’accord d’association « reconnaît que l’appui apporté par la CEE aux efforts du peuple turc pour améliorer son niveau de vie facilitera ultérieurement l’adhésion de la Turquie à la Communauté ». Dans le texte de l’accord, l’article 28 précise : « Lorsque le fonctionnement de l’accord aura permis d’envisager l’acceptation intégrale de la part de la Turquie des obligations découlant du traité instituant la Communauté, les parties contractantes examineront l'éventuelle possibilité d’une adhésion de la Turquie à la Communauté[8]. »


Nouvelle candidature

En 1987, le 14 avril, après que la Communauté économique européenne s’est élargie à six nouveaux membres, la Turquie a fait un dépôt formel de candidature.
Le 18 juin de la même année, le Parlement européen publie la "résolution sur une solution politique de la question arménienne (18 juin 1987)"[9] dans laquelle il conditionne l’intégration de la Turquie à la CEE à la reconnaissance du génocide arménien et au respect des minorités qui ne rentrent pas en compte dans les priorités turques, outre mesures- notamment arméniennes - du pays. Cependant cette résolution n'est qu'une prise de position formelle, l'avis du parlement européen n'est pas formellement requis pour une adhésion.

Le 18 décembre 1989, la Commission européenne rend un avis négatif sur l’ouverture des négociations d’adhésion avec ce pays, en raison « du contexte économique et politique de la Turquie ». L’avis note également que « la situation des droits de l’homme et le respect de l’identité des minorités, quoique ayant fait l’objet d’une évolution au cours des dernières années, n’ont pas encore atteint le niveau nécessaire pour une démocratie ». Cependant, cet avis est rendu au moment de la chute du rideau de fer ; la Commission précise donc dans son avis : « Toute position de la Communauté relative à un nouvel élargissement […] aura une portée dépassant les positions prises lors de précédentes adhésions, en raison à la fois des nouvelles ambitions de l’intégration européenne qu’impose l’Acte unique et de l’accroissement des droits et obligations qui s’attachent désormais à la qualité d’État membre ».

En 1990, le 5 février, le Conseil des ministres européens adopte les grandes lignes de l’avis de la Commission.

En 1992, la Turquie devient, aux côtés de l'Islande et de la Norvège, membre associé de l'Union de l'Europe occidentale[10], laquelle est progressivement intégrée au « deuxième pilier » de l'Union européenne. Toujours en 1992, un nouvel accord est signé : il rétablit l'aide financière interrompue après le coup d'État militaire de 1980, renforce l'association avec l'UE et annonce la création d'une union douanière[11].

Union douanière

Le 6 mars 1995, la Turquie signe avec l'UE un accord d'union douanière, poursuivant le processus d’intégration économique prévu par l’accord d’Ankara. L'accord est accueilli très favorablement en Turquie, sauf par les islamistes (qui se gardent cependant de remettre en cause l'accord pendant leur bref passage au pouvoir) et certains nationalistes. Le quotidien Hürriyet titre : « Un rêve centenaire » et le Premier ministre Tansu Ciller déclare : « Pour la Turquie, la vraie bataille pour l'Europe commence »[12]. L'accord prend effet le 1er janvier 1996.

En préambule l’accord d’union douanière indique que « les objectifs fixés par l’accord d’association, et notamment par son article 28 [possibilité d'une adhésion], restent d'actualité au moment où des changements politiques et économiques importants se produisent sur la scène européenne ». La Turquie est depuis lors le seul pays ayant réalisé une union douanière avec l'Union européenne.

Suite à l'adhésion de dix nouveaux membres de l'UE, la Turquie a été invitée à signer l'actualisation de cette Union douanière. En 2005, la Turquie a signé cet accord, mais le lendemain, son ministre des affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel la Turquie annonçait qu'elle refusait de l'appliquer à la République de Chypre.

Vers les négociations

Élargissement de l’UE

En décembre 1997, le Conseil Européen de Luxembourg décide de « lancer un processus d’adhésion englobant les dix États candidats d’Europe centrale et orientale et Chypre », Malte ayant à cette époque retiré sa demande de candidature. Le Conseil européen « décide de convoquer au printemps 1998 des conférences intergouvernementales bilatérales pour commencer les négociations avec Chypre, la Hongrie, la Pologne, l’Estonie, la République tchèque et la Slovénie […]. Parallèlement, la préparation des négociations avec la Roumanie, la Slovaquie, la Lettonie, la Lituanie et la Bulgarie sera accélérée ».
« Le Conseil européen confirme l’éligibilité de la Turquie à l’Union européenne » mais ajoute que « les conditions politiques et économiques permettant d’envisager des négociations d’adhésion ne sont pas réunies ».

Suite à ces déclarations, la Turquie considère qu’elle a fait l’objet d’un traitement discriminatoire par rapport aux autres pays candidats.

En novembre 1998, la Commission commence à publier pour chaque pays candidat à l’adhésion, dont la Turquie, un « rapport régulier sur les progrès accomplis sur la voie de l’adhésion ».

La Turquie reconnue comme candidate

En décembre 1999, le Conseil européen d’Helsinki, s’approche d’une reconnaissance du statut de candidat à la Turquie, puisque « le Conseil européen réaffirme le caractère inclusif du processus d’adhésion, qui regroupe maintenant treize pays candidats dans un cadre unique ». La Turquie est donc, à partir de ce moment-là, partie intégrante du processus. Le Conseil européen précise : « Le Conseil européen se réjouit des éléments positifs qui ont récemment marqué l’évolution de la situation en Turquie, et que relève d’ailleurs la Commission dans son rapport sur les progrès réalisés par les pays candidats, ainsi que de l’intention de la Turquie de poursuivre ses réformes en vue de satisfaire aux critères de Copenhague. La Turquie est un pays candidat, qui a vocation à rejoindre l’Union sur la base des mêmes critères que ceux qui s’appliquent aux autres pays candidats. Dans le cadre de la stratégie européenne actuelle, la Turquie, comme les autres pays candidats, bénéficiera d’une stratégie de pré-adhésion visant à encourager et à appuyer ses réformes ».

En décembre 2000, sous présidence française, un partenariat pour l’adhésion a été conclu avec pour objectif d’offrir un programme politique et économique de préparation de la Turquie à l’adhésion.

Des Conseils européens ultérieurs ont permis aux Chefs d’État et de gouvernement de noter les « efforts consentis » ou les « mesures importantes prises » par la Turquie.

En 2001, la peine de mort est supprimée, sauf cas de « guerre, menace de guerre imminente ou actes terroristes »[13]. En 2002, elle est abolie pour tous les crimes en temps de paix[14]. Aucune exécution n'avait eu lieu depuis 1984, année où un moratoire avait été adopté par le Parlement.

En décembre 2002, lors du Conseil européen de Copenhague, les États membres prennent acte de la conclusion des négociations d’adhésion avec dix États membres et prévoient leur adhésion effective au 1er mai 2004. Parallèlement, « l’Union encourage la Turquie à poursuivre énergiquement son processus de réforme » et lui donne un « rendez-vous » : « Si, en décembre 2004, le Conseil européen décide, sur la base d’un rapport et d’une recommandation de la Commission, que la Turquie satisfait aux critères politiques de Copenhague, l’Union européenne ouvrira sans délai des négociations d’adhésion avec ce pays ».

La Commission Européenne a recommandé que les négociations commencent en 2005, mais a également ajouté de nombreuses précautions. Les leaders de l'Union Européenne ont accepté le 16 décembre 2004 de démarrer les négociations avec la Turquie le 3 octobre 2005.[15] Malgré une proposition du Parti populaire autrichien et de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne d'instaurer un partenariat privilégié avec la Turquie au lieu d'une véritable intégration, les négociations d'adhésion ont tout de même été officiellement lancées.[16]

Depuis, les négociations ont été ralenties par un certain nombre de problèmes, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. L'Autriche et la France ont tous deux déclaré qu'ils tiendraient un référendum sur l'adhésion de la Turquie. En France, un changement à la Constitution a été nécessaire pour autoriser un tel référendum.[17] Le problème de Chypre reste un obstacle majeur à l'évolution des négociations.[18] Plusieurs officiels européens ont signalé un ralentissement dans les réformes en Turquie, et en y ajoutant le problème de Chypre, cela a conduit le commissaire européen à l'élargissement Olli Rehn à déclarer en mars 2007 qu'un arrêt des négociations était possible.[19] Du fait de ces retards, les négociations se sont à nouveau arrêtées en décembre 2006, et l'Union a gelé 8 des 35 dossiers en cours de négociation.[20]

La Turquie peut espérer, dans les prévisions les plus optimistes, rejoindre l'Union en 2013, la date à laquelle les prochaines perspectives financières de l'Union européenne seront établies (l'Union européenne à des perspectives budgétaires de six ans). Ankara espère être en règle avec les lois européennes à cette date.[21] Cependant, Bruxelles refuse de considérer cette date comme une date limite.[22] Certains pensent actuellement que le processus durera au moins jusqu'en 2021.[23]

Accord signé le 3 octobre 2005 permettant l’ouverture des négociations

[réf. nécessaire]

Objectif des négociations

L'objectif commun des négociations est l'adhésion. Ces négociations sont un processus ouvert, dont le résultat ne peut être garanti à l'avance.
Prenant en compte tous les critères de Copenhague, si la Turquie n'est pas en mesure d'assumer toutes ses obligations pour devenir membre (…), on devra s'assurer que la Turquie sera pleinement ancrée dans les structures européennes à travers le lien le plus fort possible.
L'adhésion de la Turquie pouvant avoir des conséquences financières substantielles, les négociations ne pourront être conclues qu'après la mise en place des perspectives financières (budget communautaire) pour la période débutant en 2014.

Cas de suspension des négociations

En cas de violation sérieuse et persistante par la Turquie des principes de liberté, de démocratie, de respect des droits de l'homme, des libertés fondamentales et de l'État de droit sur lequel l'Union est fondée, la Commission européenne (…) recommandera la suspension des négociations d'adhésion.
Le Conseil décidera à la majorité qualifiée sur une telle recommandation.

Application du droit communautaire

L'adhésion implique l'acceptation des droits et des obligations attachés au système de l'Union et à son cadre institutionnel, appelé l'acquis de l'Union.
L'acquis comprend notamment le contenu, les principes et les objectifs politiques des traités, la législation et les décisions adoptées, la jurisprudence de la Cour européenne de justice, les accords internationaux.
L'UE pourra accepter des requêtes de la Turquie concernant des mesures transitoires à condition qu'elles soient limitées dans le temps et dans leur importance.

Capacité d’absorption

La capacité de l'Union à absorber la Turquie, en maintenant le rythme de l'intégration, est une considération importante dans l'intérêt général de l'Union et de la Turquie.

Chypre

L'UE demande des efforts continus de la Turquie pour parvenir à un règlement global de la question chypriote dans le cadre de l'ONU, et des progrès dans la normalisation des relations bilatérales entre la Turquie et tous les États membres de l'UE, y compris la République de Chypre.
L'UE demande que la Turquie remplisse ses obligations concernant l'accord d'union douanière et son extension aux dix nouveaux États membres (protocole d'Ankara).

Procédure

Les négociations auront lieu dans le cadre d'une conférence intergouvernementale.
Avant le début de ces pourparlers, la Commission entreprendra un processus d'examen de l'acquis, appelé screening, dans le but d'expliquer [l'acquis] aux autorités turques, d'évaluer l'état de préparation de la Turquie à l'ouverture des négociations dans chaque domaine spécifique, et d'obtenir des informations sur les problèmes qui pourraient survenir pendant les négociations.

Visas

« L’article 41, paragraphe 1, du protocole additionnel, signé le 23 novembre 1970 (…) s’oppose à l’introduction, à compter de l’entrée en vigueur de ce protocole, de l’exigence d’un visa pour permettre à des ressortissants turcs (…) d’entrer sur le territoire d’un État membre aux fins d’y effectuer des prestations de services pour le compte d’une entreprise établie en Turquie, dès lors que, à cette date, un tel visa n’était pas exigé. »

Le débat juridique porte donc sur la question de savoir qui peut être considéré comme se déplaçant « aux fins d’y effectuer des prestations de services » [24] (voir la question posée par le député européen Cem Özdemir (Verts/ALE) en avril 2009).

Critères d’adhésions

L’adhésion de la Turquie à l’Union européenne est soumise à des critères concernant des valeurs communes aux membres de l’Union, ces valeurs ont été définies par le Conseil européen et on s’y réfère généralement comme « critères de Copenhague ».

Les principaux freins relatifs à l’entrée de la Turquie dans l’UE ont officiellement été les droits de l'homme en Turquie, le refus de la normalisation des relations avec Chypre et l’implication de l’armée dans la politique turque.

Démocratie et droits de l’homme

Sont suivis de très près, tant par les médias que par les gouvernements européen les progrès et les intentions de l’État turc en matière de démocratie et de Droits de l'homme (cf. sur ces règles, la constitution de l’UE [2] et d'autres conventions [3]), sa capacité à rejoindre les standards européens sur ces sujets (en particulier l'égalité homme-femme, les droits des minorités — spécialement au sujet de la population Kurde — et la liberté d’expression 1).
1 À ce sujet voir Regular Report on Turkey’s progress towards accession, p. 36 et autres.

Dans son rapport du 11 janvier 2007 sur le rôle des femmes en Turquie dans la vie sociale, économique et politique, [4] le Parlement européen souligne diplomatiquement « le ralentissement du processus de réforme au cours de l'année dernière et la persistance des problèmes dans le domaine des droits de la femme ». Ce rapport condamne en particulier les violences commises envers les femmes, et notamment les crimes d'honneur, les violences domestiques, les mariages forcés et la polygamie. Le gouvernement turc est invité à « faire de la lutte contre les violences en général et contre les crimes d'honneur en particulier une priorité » et à créer des refuges spéciaux fortement sécurisés.

Question kurde

La langue kurde a récemment été reconnue par les autorités turques. Le gouvernement (parti AKP) a levé une petite part de l’interdiction à grande échelle de l’enseignement du kurde — il existe deux écoles privées enseignant le kurde actuellement – même s’il n’accepte pas encore l’utilisation du kurde dans l’éducation normale (comme requis par des conventions européennes pour ces zones historiques et actuellement peuplées de Kurdes).

Selon les règles de l’UE, la Turquie devrait permettre l’usage du kurde dans l’enseignement régulier, c’est-à-dire dans tout enseignement sous l’obligation scolaire dans les régions kurdes. En outre, l’État turc devrait, s’il veut se mettre en règle avec la législation de l’UE, financer ces écoles de la même façon que les écoles enseignant en turc. Enfin la télévision en kurde n’existe que quelques heures par semaine et dans une zone géographique limitée. Depuis le 1er janvier 2009 le premier ministre Tayip Erdogan a inauguré une nouvelle chaine publique TRT6 dédiée à la langue kurde dont les émissions, les films, les journaux, les séries seront programmés entièrement en kurde

Relations avec les pays voisins

La Turquie se voit reprocher un « comportement intimidant » (bullying behaviour) envers ses voisins.

Relations avec l’Arménie

Depuis 1994, la frontière arméno-turque est unilatéralement fermée par la Turquie qui explique son embargo en faisant référence au conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabagh. L’Azerbaïdjan est culturellement, linguistiquement et religieusement proche de la Turquie. Des rapports de l’UE[25] établissent que la Turquie devrait prendre des mesures actives pour résoudre cette situation avant son adhésion éventuelle.

Le 6 septembre 2008, le président de la république de Turquie Abdullah Gül accepte l'invitation de son homologue arménien Serge Sargsian de se rendre en Arménie à l'occasion du match de football Arménie-Turquie pour la qualification au mondial 2010. Au cours d'une conférence de presse, les deux présidents ont affirmé qu'il existait une volonté politique des deux pays pour résoudre leurs différends. Ils se sont également entretenus sur la façon de favoriser la stabilité et la coopération dans le Caucase. Suite a cette visite le président arménien a accepté l'invitation de son homologue pour venir en Turquie assister au match retour[26].

Suite à cette première rencontre et à l'initiative de la Turquie, une réunion trilatérale entre la Turquie, l'Azerbaïdjan et l'Arménie s'est tenue a New York en septembre 2008. Lors de cette rencontre les ministres des affaires étrangères Ali Babacan, Édouard Nalbandian et Elmar Mamedyarov ont évoqué l'importance des négociations au sujet du Haut-Karabagh.

Par ailleurs, le refus par la Turquie de reconnaître le génocide de 1915-1916 empêche toujours le rétablissement de relations diplomatiques normales.

Revendications territoriales sur Chypre

Chypre est divisée depuis l'invasion et l'occupation de sa partie nord par l'armée turque en 1974. Partisane de la séparation de l'île depuis 1963[27], la Turquie profite d'un coup d'État de Chypriotes grecs soutenus par Athènes, voulant rattacher Chypre à la Grèce, pour occuper et soutenir la république autoproclamée turque de Chypre du Nord, non reconnue internationalement. La communauté internationale considère cette occupation militaire comme un acte illégal. La Turquie continue de reconnaître officiellement la RTCN mais pas la République de Chypre, pays membre de l’UE, qui du fait de l'occupation turque n’exerce en pratique sa souveraineté que dans la partie sud de l’île.

On peut remarquer que s'il était entré en vigueur, le projet de constitution européenne, qui prévoyait (art. I-41-7°) un soutien mutuel en cas d'invasion, aurait juridiquement conduit les États de l'Union européenne à soutenir Chypre en entrant en conflit avec la Turquie.

Les Chypriotes turcs avaient voté en faveur du plan de réunification proposé par l'Organisation des Nations unies en 2004 alors que les Chypriotes grecs avaient dit « non », ce qui avait conduit à une entrée de Chypre divisée dans l'Union Européenne.

En octobre 2006, Angela Merkel, chancelière de l'Allemagne, lors de sa première visite officielle en Turquie a déclaré que la reconnaissance de Chypre était un préalable à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Elle demande aussi l’application du protocole d'Ankara de juillet 2005 permettant l'accès des ports et aéroports turcs aux navires et avions chypriotes.

Depuis le 3 septembre 2008, une série de réunions a lieu entre le dirigeant chypriote turc Mehmet Ali Talat et le président de la République de Chypre Dimitris Christofias en vue de réunifier l'île divisée[28].

Mer Égée

Une série de problèmes géostratégiques dans la mer Égée entre la Grèce, membre de l’UE, et la Turquie a été la source de tensions militaires entre les deux pays, aujourd'hui résolues pour l'essentiel, avec l'accord de Madrid (1997), le rapprochement gréco-turc de 1999-2000 et les rencontres du printemps 2007 entre les principaux dirigeants turcs et grecs[29].

L’économie turque

Les trois décennies d’hyperinflation ont longtemps constitué un frein majeur à la candidature de la Turquie à l’UE. Aujourd’hui, d’une part l’économie turque connaît une forte croissance et d’autre part la plupart des problèmes d’inflation se résolvent. L’inflation annuelle de 75 % dans le milieu des années 1990 a été réduite à 6 % ces dernières années.

Perspectives

La Turquie s’est investie sur ces sujets dans les années 1990 et 2000, avec un programme de réformes important sous le parti Adalet ve Kalkınma Partisi (AKP ou Parti de la Justice et du Développement), un parti populaire pro-européen ayant ses racines dans l’islam. La Turquie est également sortie du dernier plan de l'ONU de réunification de Chypre[évasif], soutenu par l’UE, en 2004, bien que son occupation militaire du nord de Chypre continue. La Turquie s’est engagée à reconnaître juridiquement la République de Chypre. Elle devrait donc signer le protocole additionnel à l’accord d’Ankara de 1963.

Les développements à l’intérieur de la Turquie peuvent également geler les négociations d’adhésion telle que l’interférence des militaires sceptiques dans les affaires civiles ou la montée en puissance d’une ligne dure islamique ou d’un gouvernement nationaliste.

Débat intra-européen

Au-delà des critères définis officiellement par l’Union pour l’adhésion de nouveaux membres (ces critères ne s’appliquant pas uniquement à la Turquie), divers éléments pèsent dans l’opinion des élus et des citoyens européens quant à l’adhésion ou au rejet de la Turquie.

Opinion publique européenne

Initialement hésitante, l'opinion européenne s'oriente vers un rejet de cette candidature. Dans un sondage publié en 2004[30], l'idée d'une adhésion de la Turquie était rejetée par 68% des Français et 63% des Allemands, mais 78% des Espagnols et 67% des Italiens y étaient favorables. Mais, c'est en Autriche où l'opposition est la plus importante avec 81 % en 2007[31].

Dans le baromètre d'opinion européenne de 2006[32] 61% des sondés européens considèrent que « les différences culturelles entre Turquie et UE sont trop importantes pour permettre une adhésion. » Cette opinion est majoritaire dans tous les pays, à l'exception du Portugal (49%) et du Royaume-Uni (47%). C'est également l'opinion majoritaire en Turquie (avec 55% d'approbation).

En 2008, une nette majorité d'Européens (67%) s'oppose à une éventuelle entrée de la Turquie dans l'Union européenne[33], et le rejet de l'adhésion est majoritaire dans tous les pays sondés. Même en Espagne, où le « oui » atteignait 78% en 2004, le « non » devient majoritaire (51%) en 2008.

Un sondage réalisé en France par le Figaro en mars 2009 donne même un taux d'opposition supérieur à 80%.[réf. nécessaire]

Selon un sondage réalisé en avril 2009 en France par CSA/le Parisien/Aujourd'hui, 50% des Français se déclarent opposés à l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne alors que 35% y sont favorables. [34]

Situation géographique et historique

Selon des personnalités politiques françaises telles que François Bayrou ou Philippe de Villiers, « la Turquie n’est pas européenne, ni par la géographie, ni par l’histoire ».

Des géographes (Pascal Clerc, maître de conférences à l'IUFM d'Aix-Marseille[35] ; Michel Grésillon, professeur à l'université du Maine[36] ; Éric Glon, professeur l'université de Lille-I, et Patrick Picouet, maître de conférences à l'université de Lille[37]) et politistes (Jean-François Bayart, directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique, ancien directeur du Centre d'études et de recherches internationales[38]) ont fait remarquer que la pertinence scientifique des Détroits, comme frontière continentale, est nulle, et que la géographie seule, même physique, ne saurait établir de frontières immuables à l'Europe. Selon la convention cartographique héritée de Tatichtchev, le géographe officiel du tsar Pierre le Grand, 3 % seulement du territoire turc se trouve géographiquement en Europe, mais, dans ce cas, le territoire chypriote serait intégralement hors de l'Europe.

De son côté, la Turquie souligne son implication dans l’Histoire de l'Europe depuis 400 ans, essentiellement à travers l’Empire ottoman.

La Turquie insiste également sur le fait que la plupart de ses sultans sont d'origine européenne et que, jusqu'en 1922, les sultans s'intitulaient officiellement empereur des Romains en référence à leur prédécesseur Basileus. Le droit romain que lui lègue Byzance inspire dès le XIVe siècle la politique de l'État[39]. Les sultans ottomans préféraient se marier avec des esclaves d'origine européenne [40], et en particulier avec des Albanaises, des Italiennes, des Arméniennes ou encore des Serbes. Des officiers de l'armée ottomane furent envoyés en formation en France chez Louis XVI puis en Allemagne, où ils reçurent une formation militaire et politique de type européen.

Le 9 janvier 1853 (c'est-à-dire peu avant la guerre de Crimée), le tsar Nicolas Ier déclare à l'ambassadeur britannique, Hamilton Seymour, à propos de l'empire ottoman : « Il faut nous entendre : tenez ! nous avons sur les bras un homme malade, gravement malade ; ce serait un grand malheur s'il devait nous échapper avant que les dispositions nécessaires fussent prises[41]. »

Pendant près de quatre siècles, l'Empire ottoman occupa l'Europe balkanique et une partie de l'Europe centrale, ce qui fait qu'aujourd'hui, plus de 40 % de la population turque a des origines ethniques européennes. La Turquie insiste également sur le fait que la majorité de sa population est de type gréco-anatolien.

Ses représentants actuels considèrent la Turquie comme un État européen. En effet, la culture et les valeurs de l'ouest du pays, qui est une parcelle territoriale européenne conquise après la chute de Constantinople, sont proches de celles de l'Europe occidentale. L'État turc s'est fortement inspiré de la France et de la Grande-Bretagne, depuis le XIXe siècle (premières réformes des années 1830, Tanzimat de 1839 et 1856, première Constitution du monde musulman en 1876[42]) mais plus particulièrement en 1908, qui vit la révolution Jeunes-Turcs, puis avec les réformes kémalistes[43].

Le professeur au Collège de France d'histoire turque et ottomane Gilles Veinstein a critiqué dans la revue L'Histoire les tenants d'une histoire européenne « une et indivisible » à laquelle la Turquie serait « radicalement étrangère », se fondant, notamment, sur l'histoire politique et culturelle de l'empire ottoman aux XVe et XVIe siècles, sur les Tanzimat et les réformes kémalistes[44]. Semih Vaner, directeur de recherches au CNRS[45], et Jean-Daniel Tordjman, président du Cercle des ambassadeur[46], ont développé des argumentations semblables.

Compatibilité culturelle

Plusieurs conservateurs, comme l'ancien président de la République française, Valéry Giscard d'Estaing et les socialistes belges Karel Van Miert et Willy Claes estiment que la Turquie ne connaît pas de démocratie laïque [réf. nécessaire] comme c'est la norme en Union européenne[réf. nécessaire]. Dès lors, ils estiment que la Turquie est culturellement incompatible avec l'UE.

Pour ceux qui regrettent que la christianisme n’ait pas été mentionnée dans le projet de Traité constitutionnel, l’arrivée d’un pays historiquement multiculturel, mais à présent musulman à 95 % constitue une menace, ou tout au moins un déséquilibre, dans une Europe traditionnellement chrétienne, quoique de plus en plus laïque[réf. nécessaire].

À l’opposé, pour les partisans de l’adhésion de la Turquie, l’intégration de la population musulmane de la Turquie est supposée améliorer les efforts européens de multiculturalisme. Cela pourrait contribuer à éviter un « clash potentiel de civilisations » entre européens chrétiens et musulmans, mais aussi avec les autres pays à majorité musulmane.[réf. nécessaire]

Les Turcs considèrent leur pays comme un État fortement séculier, de la même façon qu'une partie de l’UE se définit elle-même. Néanmoins, le renouveau religieux, dont témoignent le retour du voile et le vote islamo-conservateur (AKP), fait douter une partie des observateurs de la pérennité du « kémalisme » et des principes laïcs en Turquie[47].

Le problème posé par les droits des minorités religieuses et culturelles, restreints en 1983 par le régime militaire ont également été soulevés, mais ces droits, déjà restaurés partiellement dès 1991[48], ont été fortement étendus en 2001Erreur de citation : Balise <ref> incorrecte ; noms incorrects, par exemple trop nombreux. et 2004, afin de se conformer aux critères de l'Union européenne.

Le premier ministre turc Erdogan s’est fait l’écho d’un point de vue prévalent en Turquie, selon lequel l’UE serait un « club chrétien », dénué de fondement légitime. Il considère que c’est la raison principale du refus d’accepter l’adhésion d’un État musulman dans l’Union.

Aspects démographiques

Des analyses prévoient que la population de la Turquie pourrait atteindre 80 millions d’habitants d’ici 2014, sans immigration, et se rapprocherait ainsi de celle de l'Allemagne. La Turquie pourrait donc devenir l'une des premières nations de l’UE en population et donc en députés au Parlement européen. Le pouvoir politique de la Turquie au sein de l’Union pourrait être relativement important.

Avec une population comprise entre 70 et 80 millions d’habitants pour la Turquie, et de 450 + 70 à 80 pour l’Union européenne, le poids de la Turquie serait de 80/530, soit environ 15 %. Par ailleurs, la Turquie a une population jeune (24,4 % de la population à moins de 15 ans[49]), relativement bien formée et dynamique[réf. nécessaire], ce qui pourrait compenser le vieillissement de la population de l’UE à 27.

Alignement géostratégique

Pour les partisans de l’adhésion de la Turquie, la puissance militaire turque pourrait augmenter la puissance diplomatique de l’UE et sa capacité à intervenir dans des opérations internationales. Parallèlement, elle devrait renforcer l’alignement militaire sur les États-Unis, la Turquie étant un allié dans le cadre de l’OTAN. Pourtant, la Turquie s’est opposée à deux reprises à l’entrée des troupes états-uniennes en Irak, depuis le territoire turc, en 2003.

Pour les partisans de l’adhésion de la Turquie, tels que Jacques Chirac, les Verts ou certains membres du Parti socialiste, l’intégration de la Turquie apparaît être dans la continuité et dans la logique d’élargissement, qui a présidé récemment à l’intégration des pays de l’ancien bloc de l'Est. Ce calcul politique est lié à la volonté de stabiliser les flux migratoires, ouvrir de nouveaux marchés, et maintenir la Turquie hors de la mouvance islamiste.

Les mêmes estiment que l’adhésion de la Turquie cimenterait son alignement avec l’Ouest. La Turquie est un fort pouvoir militaire régional, qui serait potentiellement capable d’intervenir dans des points de conflits comme la Syrie, l’Irak ou l’Iran. Cet argument attise au contraire la crainte, chez certains européens, d’une expansion des conflits du Moyen-Orient à l’ensemble de l’Europe.

Grâce aux subventions européennes, l’entrée de la Turquie dans l’UE favoriserait une croissance économique plus stable, qui permettrait, à terme, la mise en place d’un gouvernement démocratique. En suivant la théorie des dominos, elle pourrait à ce titre fournir un modèle de démocratie séculière pour le reste du Proche-Orient, comparable au rôle joué par l’Europe de l'Ouest durant la guerre froide. Cependant, la religion majoritaire des pays voisins est différente de la religion turque, l’islam étant divisé en différents courants, il en est de même des ethnies.

Points de vue nationaux

En raison des histoires nationales différentes des pays membres, certains arguments ne sont valables qu’à l’intérieur de certaines frontières : la position face à l’adhésion de la Turquie à l’UE varie en 2004 d’un pays membres de l’UE à l’autre, de même que le support ou l’opposition aux négociations. Les chefs des États membres doivent s’accorder unanimement sur l’adhésion de la Turquie pour qu’elle puisse se réaliser.

  • Le gouvernement de l’Autriche, alors dirigé par le parti populaire avec l'appui de l'extrême droite, a manifesté des réticences, en 2005, lorsqu'il fut décidé d'ouvrir les négociations[50] ;
  • La France étant le pays d’Europe comptant le plus de musulmans, des citoyens craignent qu'une vague supplémentaire d’immigrants majoritairement musulmans n’arrive, alors que certains d’entre eux refusent de s'intégrer dans le pays[51]. L'ancien président Jacques Chirac a indiqué que l’adhésion de la Turquie était « son vœu le plus cher », allant ainsi à l’encontre de la majorité des français, d’après des sondages, contre son propre parti, et le président de celui-ci, Nicolas Sarkozy[52]. Cependant, M. Chirac a fait adopter une réforme constitutionnelle, visant à soumettre à référendum les futures adhésions, avant que le 21 juillet 2008, son successeur Nicolas Sarkozy fasse réviser cet article 88-5 permettant au Parlement d'adopter une motion permettant d'éviter ce recours au référendum. En outre, sur dix chapitres ouverts depuis 2005, huit l'ont été postérieurement à l'élection de Nicolas Sarkozy, dont deux directement sous sa présidence de l'Union européenne.
  • L’Allemagne a une longue histoire de relations diplomatiques avec la Turquie. Une partie de la population émigrée d’origine turque est favorable à l’adhésion de la Turquie. Le parti social-démocrate d'Allemagne est favorable à l'adhésion. La CDU était opposée[53], mais a dû concéder, dans l'accord de grande coalition, l'acceptation des négociations avec la Turquie[54]. Plusieurs élus de la CDU (Friebert Flüger, président du groupe CDU-CSU au Bundestag, Harry Peter Karstensen, ministre-président du Schleswig-Hollstein) avaient de toute façon fait connaître leur refus d'une opposition de principe à l'adhésion turque[55] ;
  • Au Danemark, les principaux partis de gauche et de droite ont connu la même évolution : d'abord un certain scepticisme, puis un soutien à l'ouverture des négociations, après qu'une clause de garantie démocratique fut introduite[56] ;
  • Aux Pays-Bas, la gauche (Parti travailliste et Parti socialiste), les libéraux (VVD, Democraten 66) et une partie des démocrates-chrétiens sont favorables à l'adhésion. Une partie des démocrates-chrétiens et l'extrême droite la critiquent, mais pour des raisons différentes : les premiers critiquent moins le principe que le degré de démocratisation de la Turquie, les seconds mettent en avant la majorité musulmane de la Turquie[57].
  • Le gouvernement portugais (socialiste) est résolument favorable à l'adhésion turque. Le secrétaire d'État portugais aux Affaires européennes, Manuel Lobo Antunes, a rejeté l'idée formulée par Nicolas Sarkozy d'un débat sur les frontières de l'Europe en décembre 2007, et ajouté : « Toutes les négociations d'adhésion ont un but : l'adhésion, une fois que les critères sont remplis. Les accords souscrits par les Etats membres doivent être respectés. Nous pensons qu'il est important, fondamental que la Turquie rejoigne l'Union européenne une fois qu'elle aura rempli tous les critères[58]. » M. Lobo Antunes a confirmé par la suite que son pays était opposé à toute rupture de la « dynamique d'adhésion » et que « les engagements doivent être honorés »[59]. Le Portugal prend la présidence tournante de l'UE le 1er juillet 2007. — De son côté, le Parti social-démocrate (opposition de droite modérée) est également favorable à l'adhésion[60].
  • En Suède, en Finlande et en Italie, il n'existe pas d'hostilité notable à la candidature turque[53]. Le gouvernement social-démocrate de Göran Persson était l'un des plus fervents soutiens de son adhésion. Massimo D'Alema, actuel ministre italien des Affaires étrangères, a réaffirmé, le 14 juin 2007 que son pays soutient l'adhésion turque[61]. En Espagne, prévaut également un consensus entre le Parti socialiste et le Parti populaire (droite) en faveur de l'adhésion, et le roi Juan Carlos s'est signalé par ses prises de positions en ce sens ;
  • Au Luxembourg, le Premier ministre Jean-Claude Juncker s'est dit favorable sur le principe de l'adhésion[62].
  • La Grèce est divisée sur le sujet. Georges Papandréou, président du Parti socialiste, ancien ministre des Affaires étrangères, s'est prononcé en faveur de l'adhésion[63]. Le premier ministre grec Kóstas Karamanlís (qui a été invité par le premier ministre Erdogan pour les noces de sa fille) en est l'un des plus fervent supporter[64]. À Chypre, une position similaire prévaut[65] ;
  • Les dirigeants actuels des pays de l'Europe de l'Est sont pour l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne :
    • « La Pologne soutient l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne » a déclaré le 18 novembre 2008 le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski[66].
    • La Bulgarie soutient la candidature turque à l'Union Européenne[67]. En mars 2008, le Premier ministre bulgare Sergueï Stanichev à déclaré que l'Union Européenne devait intégrer l'ensemble des pays des Balkans y compris la Turquie[68]. Le président de la Bulgarie Gueorgui Parvanov a affirmé son soutien à la Turquie lors d'une rencontre avec le Premier ministre turque Recep Tayyip Erdogan.
    • La Slovénie appuie les négociations pour l'adhésion de la Turquie lors de sa présidence de l'Union Européenne au dernier semestre 2007[69]. Le Premier ministre Janez Jansa, en visite à Ankara en novembre 2007 a dit que son pays continuerait à soutenir la candidature de la Turquie[70].
    • Concernant la République tchèque, en 2007 le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek avait exprimé à Prague le soutien de son pays à l’intégration de la Turquie à l’UE[71]. Le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg a indiqué en novembre 2008 que son pays soutenait l’objectif de la Turquie d’adhérer rapidement à l’Union Européenne[72].
    • Le président de la Slovaquie Ivan Gašparovič et le président grec Károlos Papoúlias ont réaffirmé leur soutien à la Turquie dans ses efforts d’adhésion à l’Union européenne lors d'une rencontre le 20 novembre 2008 en Grèce[73].
    • La Roumanie a défendu en mai 2008, par le biais de son Premier ministre Călin Popescu-Tăriceanu, la vocation européenne de la Turquie et a proposé son aide pour le processus de négociation[74].
    • La Hongrie a exprimé à plusieurs reprises son soutien à l'adhésion turque. En novembre 2008, lors d'une visite à Ankara, les responsables du comité des affaires européennes du parlement hongrois ont soutenu la Turquie pour son intégration à l'Union Européenne[75]. En 2005, lors d'une visite du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en Hongrie, le Premier ministre Hongrois Ferenc Gyurcsany a assuré le soutien de la Hongrie à la Turquie pour son intégration à l'Union Européenne[76].
    • Lors d'une conférence de presse conjointe en 2005, les Premiers ministres des pays baltes et de la Suède ont exprimé leur soutien à l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. Selon eux, l'élargissement de l'Union Européenne permettra de promouvoir la paix et la stabilité dans la région[77].
    • En Estonie, lors d'une réunion le 13 juin 2008 avec le ministre des affaires étrangères de la Turquie Ali Babacan, le Premier ministre estonien Andrus Ansip a confirmé que son pays soutient l'élargissement de l'Union Européenne et donc l'adhésion de la Turquie à la Communauté Européenne[78].
    • La Lettonie soutient la Turquie dans ses efforts visant à intégrer l'Union Européenne. La Lettonie a réaffirmé son soutien à la Turquie lors d'une rencontre en mars 2007 à Genève entre le ministre des affaires étrangères letton Artis Pabriks et le ministre d'état turc Mehmet Aydin[79].
    • La Lituanie, dans une note adressée par le président lituanien Valdas Adamkus au président de la république de Turquie Abdullah Gül, appuie la Turquie sur sa perspective d'adhésion, ce qui rendrait l'Union Européenne plus forte et permettra le bien-être et la sécurité dans la région[80].
  • La Grande-Bretagne et l'Irlande sont parmi des plus fervents soutiens de l'adhésion de la Turquie[53], les Britanniques seraient pour l'adhésion de ce pays dans l'UE.

Points de vue en France

Points de vue des partis

Lors des élections européennes de 2004 et de la campagne présidentielle de 2007, certains partis ont fait valoir leurs points de vue, en France. Globalement, le clivage droite gauche correspond respectivement au clivage contre pour l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. On trouve cependant des exceptions, aussi bien à droite (Jacques Chirac), qu'à gauche (Laurent Fabius).
Principaux partis :

  • UMP : contre l’entrée de la Turquie dans l’Europe, à l'exception notable de Jacques Chirac
  • Parti socialiste : favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Europe, à l'exception de Laurent Fabius
  • UDF : contre l'entrée de la Turquie dans l'Europe, mais François Bayrou préconise le respect des engagements de la France ;

Autres partis :

  • MPF : contre l’entrée de la Turquie dans l’Europe ;
  • FN : contre l’entrée de la Turquie dans l’Europe ;
  • Verts : accepter l’entrée de la Turquie, pour soutenir la démocratie.
  • LCR : favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Europe ;
  • PC : favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Europe ;
  • MRC : favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Europe ;
  • CPNT : contre l’entrée de la Turquie dans l’Europe ;
  • la France en tête : pour un référendum ;

De manière générale, les enquêtes réalisées à plusieurs reprises ces dernières années montrent une forte réticence des Français à l'égard de l'adhésion de la Turquie. En 2002, un sondage montrait que seuls 35 % des Français y étaient favorables contre 65 % plutôt contre ou totalement contre (Voir l'émission "Ripostes" sur "France 5").

Jean-Pierre Raffarin

L'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin a déclaré : « Rien ne condamne la Turquie à l’exclusion éternelle de l’Europe. […] Aujourd'hui, nous voulons résolument qu'elle (La Turquie) penche du côté européen. […] L'entrée dans l'Union permet de fixer les populations parce que c'est un choix d'identité, de prospérité et de liberté. Le développement est toujours plus humain à la maison. »[81]

Rapport d'information du Sénat français d'avril 2004

Les sénateur français se sont exprimés, suite au rapport d'avril 2004, disponible en lien externe.

  • Xavier de Villepin : « la Turquie se grandirait à regarder son passé de manière moins brutale et moins négative. En particulier sur le génocide arménien, on peut regretter que la Turquie refuse une vision pluraliste et objective de son histoire. […] il serait bon que la Turquie prenne conscience de la nécessité de se rendre plus populaire auprès de nos populations. »
  • Hubert Durand-Chastel : « L’Europe s’est tellement avancée depuis 1963 qu’il est difficile de ne pas aller de l’avant, alors qu’il est clair que la capitale de la Turquie n’est pas en Europe, mais en Anatolie. [le] rapport [du sénat] souligne bien que les intérêts économiques sont considérables et qu'on ne peut les négliger. Nous savons que la Turquie est un pays musulman laïc, mais on peut se demander si les exigences de l'Union européenne pour réduire le rôle de l'armée, protectrice de la laïcité, ne vont pas favoriser un renouveau musulman. Il y a là un risque pour l'avenir. Cela étant, il est indéniable que le volontarisme européen des Turcs est extraordinaire et qu'ils sont persuadés de rentrer dans l'Union à terme. Il y aurait donc des conséquences très négatives à les rejeter sans leur proposer une autre formule viable d'association. Proposer un partenariat privilégié serait indispensable en cas de refus de l'adhésion pour atténuer les effets d'une telle décision. »
  • Robert del Picchia : « Il est vrai que les Turcs ont des difficultés à regarder leur passé, mais les négociations d’adhésion peuvent les y aider. Pour ce qui est de Chypre par exemple, ils ont montré de grandes capacités d’évolution ; ils pourront peut-être prendre conscience des enjeux du passé grâce aux négociations. Je crois vraiment que, si la Turquie respecte les critères politiques de Copenhague, il faut ouvrir les négociations. Cela ne préjuge évidemment pas de l’issue de ces négociations. Mais je ne pense pas qu’on puisse dire aujourd’hui de manière raisonnable que la Turquie ne peut pas adhérer à l’Union européenne : la réponse à cette question ne pourra être apportée qu’ultérieurement, en fonction des négociations. »
  • Maurice Blin : « La Turquie est un pays d’où ont émergé plusieurs empires. C’est aussi le seul pays musulman qui, sous l’égide d’Atatürk, a connu une mutation d’une telle ampleur, ce qui prouve ses capacités évidentes de transformation. […] Enfin, la Turquie est un pays de 70 millions d'habitants et la moitié de cette très importante population est authentiquement asiatique. Il est indéniable que, en raison des risques de déstabilisation, il serait grave de dire non absolument. Y a-t-il alors des formules plus nuancées qui permettraient d'ouvrir des négociations ? La longueur des négociations envisagées — on parle parfois de quinze ans — donnerait une marge d'appréciation de la validité de ces négociations. »
  • Jacques Chaumont : « Il est important de prendre en considération que la Turquie est le deuxième poste de coopération culturelle de la France. […] Nous avons la chance que, grâce à ces écoles, l'élite turque soit souvent francophone. »
  • Pierre Fauchon : « Le fait majeur est que la population turque est très importante et on ne peut prendre de décisions concernant un pays de 70 millions d’habitants comme on peut le faire pour des pays nettement plus petits. Ce sera dans quelques années le peuple le plus nombreux d’Europe. Il faut naturellement encourager les efforts de la Turquie pour remplir les critères de Copenhague ; si je suis tout de même assez réservé, c’est parce qu’il y a les textes et les mœurs. […] Il y a tout de même dans cette région plus de 10 millions de Kurdes, société de type tribal. Je doute d'ailleurs que le problème kurde soit stabilisé ; il continue d'y avoir des incidents. La population turque est en définitive très hétérogène par rapport aux populations européennes et elle n'a jamais été européenne. De la même manière que le catholicisme était extrêmement présent dans nos sociétés il y a quelques siècles, l'islam est une religion prégnante sur la société. Il faut évidemment aider la Turquie à consolider sa laïcité, mais il n'existe aucune certitude pour l'avenir. […] Il serait peut-être urgent de mettre sur pied un système d'association spécifique avec la Turquie, qui n'empêcherait pas d'aller au-delà ultérieurement. […] Je respecte totalement la civilisation turque, comme la civilisation indienne, mais ce n'est pas la civilisation européenne. »
  • Robert del Picchia : « En ce qui concerne la démographie, les dix pays qui vont adhérer le 1er mai représentent à peu près la population de la Turquie. De plus, la démographie turque a d’ores et déjà nettement diminué et elle se stabilise à un niveau légèrement supérieur au niveau français. In fine, on peut penser que cette population ne devrait guère dépasser celle de l’Allemagne, même en prenant en compte la probable baisse de la population allemande. »
  • Yann Gaillard : « Le problème du dossier de la candidature de la Turquie à l’Union européenne est que l’affaire est réglée… L’ouverture de négociations sur un terme très long est peut-être une solution de sagesse. Entre-temps, des pays comme la Bulgarie seront des États membres et il sera intéressant, compte tenu des liens historiques entre la Bulgarie et la Turquie, de connaître le sentiment de ce pays sur l’adhésion de la Turquie. En tout cas, il n’est certainement pas de notre intérêt de créer aujourd’hui un traumatisme en Turquie. Par ailleurs, il est vrai que l’on peut regretter que les Turcs restent aussi fermés sur la question du génocide arménien. »
  • Jacques Blanc : « Les engagements traditionnels de la France conduisent à ouvrir naturellement les négociations sans qu’il soit possible de dire aujourd’hui où celles-ci mèneront. Ouvrir de faux débats est à cet égard dramatique, car la Turquie a un poids démographique important et c’est un pays à la fois musulman et laïc, ce qui est rare. […] cette question doit également être regardée au regard du partenariat euroméditerranéen ; il y a un équilibre à trouver avec les autres pays partenaires qu’il ne faut pas placer dans une situation de frustration. »
  • Robert del Picchia : « Je rappelle d’ailleurs que le Général de Gaulle a mis fin en 1963 à la candidature britannique après seize mois de négociations, ce qui confirme que l’ouverture de négociations n’implique pas de décision automatique. »
Autres points de vue

Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne (1985/1995) a déclaré, dans Le Soir-Éco daté 28-29 décembre 2002 : « Aujourd'hui, après ce que nous avons promis, dire non à la Turquie serait contribuer à des rancœurs, des divisions, à des mouvements de masse qui mettent en danger la paix et la compréhension mutuelle entre les habitants de la planète. »

Références

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  2. Jean-François Pérouse, op. cit., pp. 340/341
  3. Jean-François Pérouse, op. cit., pp. 344/345
  4. Pierre Gerbet, La Construction de l'Europe, Imprimerie nationale, 1994, p. 38
  5. Halük Kabaalioglu, « Avant propos » à Pierre Chabal et Arnaud de Raulin (dir.), Le Chemins de la Turquie vers l'Europe, Presses de l'université d'Artois, 2002, p. 14
  6. Ibid.
  7. http://www.senat.fr/rap/r03-279/r03-2790.html
  8. Texte de l'accord
  9. "Résolution sur une solution politique de la question arménienne (18 juin 1987)", dans Journal officiel des Communautés européennes (JOCE). 20.07.1987, n°C 190, p. 119-121.
  10. Marie-Thérèse Bitsch, Histoire de la construction européenne, éd. Complexe, 2001, p. 271
  11. Marie-Thérèse Bitsch, Histoire de la construction européenne, op. cit., pp. 277/278
  12. « Ankara se félicite de l'accord de Bruxelles », Le Monde, 8 mars 1995
  13. « Pour faciliter son intégration européenne, la Turquie amende sa Constitution », Le Monde, 2 octobre 2001
  14. « La Turquie abolit la peine de mort et autorise l'enseignement du kurde », Le Monde, 4 août 2002
  15. Independent Commission on Turkey
  16. Today's Zaman: Turkey Starts Full Membership Negotiations with EU
  17. Turkey, with eye on EU, says determined to reform, EUbusiness, 2009-03-15
  18. EUobserver: Cyprus threatens to block EU deal on Turkey talks
  19. The ins and outs: The EU's most effective foreign-policy instrument has been enlargement. But how far can it go?, The Economist (2007-03-17). Consulté le 2007-07-04.
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  22. Kubosova, Lucia : Brussels declines to endorse 2013 date for Turkey's EU entry, EUobserver (2007-04-17). Consulté le 2008-08-26.
  23. Erreur de paramétrage de {{Lien web}} : les paramètres url et titre sont obligatoires(url : http://ec.europa.eu/commission_barroso/president/pdf/interview_20061015_en.pdf).
  24. L’arrêt Soysal : un pas vers la libre circulation des ressortissants turcs dans l’Union Européenne ?, Observatoire de la vie politique turque, 21 avril 2009
  25. [pdf] 3, p.8
  26. http://tf1.lci.fr/infos/monde/moyen-orient/0,,4077376,00-le-president-armenien-invite-a-son-tour-en-turquie-.html
  27. Niels Kadritzke, « Occasion perdue pour les Chypriotes » dans Le Monde diplomatique, mai 2004 [lire en ligne (page consultée le 20 novembre 2008)].
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  32. [url=http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/eb/eb66/eb66_en.pdf EUROBAROMETER 66], Septembre 2007, p. 226
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  34. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/04/13/01011-20090413FILWWW00387-turquieue-50-des-francais-opposes.php
  35. « Turquie : la géographie prétexte », Le Monde du 19 novembre 2002
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  39. Alexandre Adler : Rendez vous avec l'Islam, p.167
  40. Alessandro STELLA, « Des esclaves pour la liberté sexuelle de leurs maîtres », Clio, numéro 5/1997, Guerres civiles
  41. Michel Mourre et alii, Dictionnaire encyclopédique d'histoire, éd. Bordas, 1996, tome 2, p. 2704, deuxième colonne
  42. Robert Mantran (dir.), Histoire de l'empire ottoman, éd. Fayard, 1989, pp. 452/455, et pp. 459/522
  43. Paul Dumont, Mustapha Kemal invente la Turquie moderne, éd. Complexe, 1983, rééd. 1997 et 2006, pp. 143/167
  44. « De Soliman à Atatürk. “Les Turcs regardent vers l’Europe” », L'Histoire, n° 273
  45. « La “question turque”, les contes et les vicomtes », Libération, 3 mai 2004
  46. « Un intercesseur entre l'islam et l'Occident », Le Figaro, 28 novembre 2002 et « Commençons au moins les négociations ! », Le Figaro, 6 octobre 2004
  47. [1]
  48. « Ankara libère la plupart des détenus et autorise l'usage en privé de la langue kurde », Le Monde
  49. (en) Démographie de la Turquie sur World Factbooks de la CIA. Consulté le 27 avril 2008.
  50. « “Au bord du précipice”, l'UE “tend la main” », Le Monde, 6 octobre 2005
  51. « Les peurs inavouées des électeurs de l'UMP », Le Monde, 4 mars 2005
  52. « Même seul, Chirac reste défenseur de l'adhésion », Libération, 30 septembre 2005
  53. a , b  et c « En Europe, plusieurs partis conservateurs se mobilisent contre l'adhésion de la Turquie », Le Monde, 14 octobre 2004
  54. « La question de la Turquie se posera vite », La Croix, 20 mai 2007
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  56. Deniz Akagül et Semih Vaner, op. cit., p. 79
  57. Deniz Akagül et Semih Vaner, op. cit., p. 77
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  59. « La présidence portugaise devra préciser le traité institutionnel », Le Monde, 1er juillet 2007
  60. Deniz Akagül et Semih Vaner, op. cit., p. 74
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  62. Deniz Akagül et Semih Vaner, op. cit., p. 78
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  64. « La diplomatie du baklava », L'Express, 16 août 2004
  65. Deniz Akagül et Semih Vaner, op. cit., pp. 76/77
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  68. http://www.eubusiness.com/news-eu/1206648232.14/
  69. http://www.eu2008.si/fr/News_and_Documents/Speeches_Interviews/January/0129MZZrupelAFET.html
  70. http://www.turkses.com/fr/index2.php?option=com_content&do_pdf=1&id=1390
  71. http://www.turquie-news.fr/spip.php?article2257
  72. http://english.peopledaily.com.cn/90001/90777/90853/6529394.html
  73. http://www.rozhlas.sk/inetportal/rsi/core.php?page=showSprava&id=11830&lang=4
  74. http://english.people.com.cn/90001/90777/90853/6420652_txt.html
  75. http://www.worldbulletin.net/news_detail.php?id=31710
  76. http://www.axisglobe.com/article.asp?article=83
  77. http://english.peopledaily.com.cn/200509/29/eng20050929_211612.html
  78. http://www.valitsus.ee/brf/index.php?id=293925
  79. http://www.mfa.gov.lv/en/news/press-releases/2007/march/14-1/
  80. http://www.president.lt/en/news.full/9775
  81. « La Turquie doit faire sa révolution européenne » dans Le Monde, 23 décembre 2004, verbatim.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

  • Le Monde
  • Olivier Abel (dir.), « La Turquie au seuil de l'Europe », Esprit, janvier 2001
  • Deniz Akagul et Semih Vaner, L'Europe avec ou sans la Turquie, éd. Eyrolles, 2005
  • Éric Biegala, Faut-il intégrer la Turquie ?, éd. de l'Aube, 2005
  • Jean-Paul Burdy, La Turquie est-elle européenne ?, éd. Turquoise, 2004
  • Pierre Chabal et Arnaud de Raulin (dir.), Les Chemins de la Turquie vers l'Europe, Presses de l'université d'Artois, 2002
  • Michel Drouet et Xavier Richet (dir.), Vers l'élargissement de l'Union européenne à l'Europe du Sud-Est, Presses universitaires de Rennes, 2007
  • Paul Dumont et François Georgeon (dir.), La Turquie au seuil de l'Europe, éd. de L'Harmattan, 1991
  • Ahmet Insel (dir.), La Turquie et l'Europe : une coopération tumultueuse, éd. de L'Harmattan, 2000
  • Pierre Le Mire (dir.), La Turquie, candidate à l'adhésion, éd. L'Harmattan, 2007
  • Semih Vanner (dir.), La Turquie, éd. Fayard, 2005
  • Portail de l’Union européenne Portail de l’Union européenne
  • Portail de la Turquie Portail de la Turquie

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