René Belin

René Belin
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René Belin, né le 14 avril 1898 à Bourg-en-Bresse (Ain) et mort 2 janvier 1977 à Lorrez-le-Bocage, fut un syndicaliste et une personnalité politique française.

Sommaire

Biographie

Après le décès de son père lorsqu'il avait 6 ans et alors que sa mère était abandonnée par sa famille directe, René Belin a été confronté à la misère très jeune. Il commence à travailler dès l'âge de 14 ans comme facteur télégraphiste aux PTT. Au sein de cette administration, par voie de concours, il progresse jusqu’à devenir « rédacteur », un emploi de cadre en direction. Parallèlement il s'engage dans le syndicalisme postier, militant au Syndicat national des agents des PTT, une des organisations composantes de la Fédération nationale des travailleurs des PTT. Celle-ci, lors de la scission syndicale de 1922, était majoritairement restée dans la CGT de Léon Jouhaux. L’activité syndicale de René Belin et sa participation à une grève, lui valent en mai 1930 d'être révoqué. Réintégré peu de temps après, alors qu'il venait de prendre des responsabilités nationales au Syndicat des agents, c'est dans le militantisme qu'il s'investit.

Remarqué par Léon Jouhaux, il est l'un des principaux responsables de la CGT avant la Seconde Guerre mondiale : élu en 1933 au Bureau confédéral, il devint, pour les observateurs, le « secrétaire général adjoint » de l'organisation. Il anime une tendance très anti-communiste autour de l'hebdomadaire Syndicats avec Georges Dumoulin (UD-Nord), André Delmas et Ludovic Zoretti (SNI), Marcel Roy (Métaux), M. Savoie (Alimentation), Pierre Vigne, Bard et Bertron (Mines), P. Milan et Bonnet (Habillement) et Raymond Froideval (Bâtiment).

Après la débâcle militaire de 1940, René Belin choisit la voie de la Révolution nationale et devient ministre du Travail de Pétain du 14 juillet 1940 au 18 avril 1942, poste qu'il cumule avec la charge de la production industrielle du 23 février 1941 au 18 juillet de la même année.

Il signe la loi du 3 octobre 1940 portant statut des juifs, (Journal Officiel du 18 octobre 1940), aux côtés de Philippe Pétain, Pierre Laval, Raphaël Alibert, Marcel Peyrouton, Charles Huntziger, Yves Bouthillier, Paul Baudouin et François Darlan.

Il est le principal rédacteur de la Charte du travail, un corporatisme à la française qui doit unir patrons et salariés (il en va de même à la campagne pour les propriétaires terriens et leurs fermiers). Sous son mandat furent dissoutes les confédérations syndicales et patronales (décret du 9 novembre 1940), et instituée la retraite par répartition[1].

C'est le 24 avril 1941, que le 1er mai est officiellement désigné comme la « Fête du Travail et de la Concorde sociale » et devient un jour chômé et payé[2]. On peut remarquer que la Saint-Philippe (Pétain) était fêtée le 1er mai, jour déplacé au 3 mai ensuite.

À la Libération, il se cache à Paris, puis en Suisse, mais il est traduit en justice et mis hors de cause le 29 janvier 1949 par un arrêt de Commission d'instruction de la Haute Cour sans avoir à comparaître, eu égard à « son attitude d'opposition aux demandes des Allemands et son souci d'assurer la défense des intérêts français. » Cela étant, il confia à l'écrivain Raymond Abellio avec lequel il séjournait en 1948 dans la même auberge suisse son étonnement à l'annonce qu'il allait être gracié.

Exclu des organisations auxquelles il appartenait avant guerre, il rejoint le Parti socialiste démocratique de Paul Faure et tente de relancer un syndicalisme indépendant et anticommuniste en aidant à la création de la Confédération générale des Syndicats indépendants. Il fonde secrètement "Front syndicaliste" puis "La Revue syndicaliste", proche de FO. Il sera maire d'une commune de Seine-et-Marne de 1958 à 1965[réf. nécessaire].

L'alternative

En réaction au choix de Belin et sa décision de dissoudre les syndicats, douze syndicalistes rendent public le 15 novembre 1940 le texte titré : Principes du syndicalisme français, connu sous le nom de Manifeste des Douze [3], acte public d'opposition à la politique du gouvernement de Vichy.

Publication

  • Du secrétariat de la C.G.T. au gouvernement de Vichy, mémoires 1933-1942, Editions de l'Albatros, Paris, 1978.

Bibliographie

  • Michel Dreyfus, Histoire de la CGT, Éditions Complexe, Paris, 1995
  • Jean-Pierre Le Crom, Syndicats nous voilà ! Vichy et le corporatisme, Éditions de l'Atelier, Paris, 1995
  • Georges Lefranc, Les expériences syndicales en France 1939-1950, Montaigne, Paris, 1950
  • « Syndicalismes sous Vichy », numéro spécial de la revue Le mouvement social, no 158, Jean-Louis Robert (dir.), janvier-mars 1992
  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, notice rédigée par Jean Maitron, Éditions de l'Atelier, 1997

Notes et références

  1. Philippe Simonnot, L'erreur économique, Comment économistes et politiques se trompent et nous trompent, rapporté par Herodote.net : [1]
  2. QUID 2002 et Loi du 12 avril 1941, modifiée par la loi du 26 avril 1941, instituant le 1er mai, jour férié, fête du travail et de la concorde sociale. Art. 1er : le 1er mai est jour férié Art. 2 : ce jour sera chômé comme fête du travail et de la concorde sociale sans qu’il en résulte une réduction du salaire des travailleurs. Dans les cas où, en raison de la nature du travail, celui-ci ne pourrait être interrompu, le travailleur bénéficiera d’une indemnité compensatoire à la charge de l’employeur.
  3. biosoc.univ-paris1.fr, Le manifeste des douze

Lien externe


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