Robert Bellarmin

Robert Bellarmin
Robert Bellarmin
Image illustrative de l'article Robert Bellarmin
Biographie
Naissance 4 octobre 1542
à Montepulciano (Italie)
Ordination
sacerdotale
19 mars 1570
Décès 17 septembre 1621
à Rome
Évêque de l'Église catholique
Consécration
épiscopale
21 avril 1602 par le
pape Clément VIII
Fonctions épiscopales Archevêque de Capoue (Italie)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
3 mars 1599 par le
pape Clément VIII
Titre cardinalice cardinal-prêtre de S. Matteo in Via Merulana
Cardinal-prêtre
de S. Prassede
(en) Notice sur catholic-hierarchy.org

Roberto Francesco Romolo Bellarmino (francisé en Robert Bellarmin), né à Montepulciano en Toscane (Italie) le 4 octobre 1542 et décédé à Rome le 17 septembre 1621, était un prêtre jésuite italien, théologien, écrivain et apologiste de renom. Proche conseiller de Clément VIII il est fait cardinal et inquisiteur en 1599 et plus tard (1602) archevêque de Capoue.

Au XXe siècle, le pape Pie XI, qui lui voue une grande admiration, le béatifie en 1923, le canonise en 1930 et le déclare docteur de l'Eglise en 1931. Liturgiquement il est commémoré le 17 septembre.

Sommaire

Formation et enseignement à Louvain

Issu d'une riche et nombreuse famille toscane Robert est fils de Vincenzo Bellarmino. Sa mère Cinthia Cervini était la sœur du cardinal Marcello Cervini, futur pape Marcel II. Après avoir rejoint le tout nouveau collège ouvert par les jésuites à Montepulciano et s'être demandé s'il ne deviendrait pas médecin, Robert Bellarmin choisit d'entrer dans la Compagnie de Jésus le 20 septembre 1560.

Il étudia la philosophie au Collège Romain les trois années suivantes, puis les Humanités d'abord à Florence, puis à Mondovì. En 1567 il commença sa théologie à Padoue mais fut envoyé en 1569 à Louvain pour finir son cursus, ou il put se rendre familier avec le Protestantisme. Grand admirateur de Saint Thomas d'Aquin, il introduisit la théologie thomiste avec succès à la faculté de théologie de Louvain où il enseigna de 1570 à 1576. Ordonné prêtre, il y acquit rapidement une bonne réputation d'enseignant et de prêcheur.

Il insista plus tard pour que le thomisme soit à la base de la formation théologique des jeunes jésuites (Ratio Studiorum approuvé par la cinquième Congrégation Générale de 1593).

Rôle à Rome

L'art de la Controverse

Appelé à Rome (1576) pour y tenir la chaire de 'Controverses' au Collège Romain, il se distingua par sa compétence théologique mise au service de la défense de la foi catholique et plus encore par sa courtoisie vis-à-vis des protestants, à une époque où les 'débats' tournaient vite aux injures et attaques personnelles: réfutation des doctrines erronées, mais respect des personnes. Maitre dans l'art de la controverse (aujourd'hui: débat ) il laissa un célèbre corps de controverses (Disputationes de controversiis fidei, adversus hereticos. Débats sur les controverses de la foi chrétienne, contre les hérétiques) entre 1586 et 1593. Cet ouvrage eut un très grand succès et connut vingt éditions de son vivant. Théodore de Bèze, un des leaders protestants de l'époque, dira : "C'est le livre qui nous a perdu !"[réf. nécessaire]

Monument à Robert Bellarmin dans l'église du Gesù à Rome

A Rome, Robert Bellarmin fait la connaissance de saint Louis de Gonzague dont il deviendra le père spirituel.

Cardinal et théologien du pape

Il accompagna Henri Caietan, envoyé en France comme légat par Sixte-Quint. Il fut théologien du pape Clément VIII qui ordonna aux paroisses d'utiliser le catéchisme de Bellarmin Doctrina christiana breve (1597).

Le même Clément VIII le créa cardinal en 1599. Il deviendra cardinal-prêtre du titre cardinalice Sata Prassede en 1620.

Nommé archevêque de Capoue en 1601, le curialiste et grand théologien se sentit à l'aise dans le travail pastoral également: il organisa des synodes réguliers dans son diocèse et en visita systématiquement toutes les paroisses. Sans le véto de l'Espagne Bellarmin eût été élu pape au conclave de 1605.

Auprès du pape Paul V

Paul V, le nouveau pape, le rappela immédiatement à Rome où il fut influent en diverses Congrégation romaines (Index, Saint-Office, Propagation de la foi, etc). Il était fort engagé dans la défense des droits temporels de la papauté.

Les écrits des dernières années de Bellarmin sont plutôt de type ascétique et spirituel. Plusieurs fois il demanda au pape de pouvoir se retirer des affaires du Vatican. Ceci lui fut refusé car, disait Paul V: l'Église ne peut pas se passer de lui! Devenu complètement sourd il put finalement terminer les quelques mois qui lui restaient de sa vie au noviciat jésuite de St André du Quirinal (Rome) où il mourut le 17 septembre 1621.

On se souviendra de lui comme de quelqu'un qui, par amour de l'Église employa toute sa vie à défendre la doctrine catholique contre les hérétiques et écrivit avec force en faveur du pouvoir temporel des papes (De potestate summi Pontificis in rebus temporalisbus, 1610). Cependant il n'alla pas aussi loin que d'autres théologiens de son temps, de sorte qu'il fut considéré à la fois comme trop modéré (à Rome), et condamné comme ultramontain (1610) par le Parlement de France.

L'inquisiteur

Robert Bellarmin participa activement aux deux procès qui entachèrent le plus gravement la réputation de l'Église catholique romaine :

C'est à lui que Clément VII confia l'instruction du procès de Giordano Bruno, dont il obtint la condamnation comme hérétique. Au cours des sept années de ce procès qui devait aboutir à la mise à mort de l'accusé brûlé vif en 1600, le cardinal Robert Bellarmin procéda à une vingtaine d'interrogatoires.

En 1616, Bellarmin ordonna à Galilée de cesser d'enseigner comme vérité le système héliocentrique de Nicolas Copernic, qui devait rester, selon lui, une simple hypothèse mathématique et non une affirmation philosophique (ce qui était aussi la solution du théologien luthérien Andreas Osiander dans sa préface à Copernic). Cette interdiction de Bellarmin (décédé en 1621) fut rappelée lors du procès de Galilée en 1633, qui devait conduire à l'abjuration de ce dernier.

En 1992, lors de la conclusion des travaux de la commission d'étude de la controverse ptoléméo-copernicienne, le pape Jean-Paul II a clairement reconnu les erreurs de la plupart des théologiens, mais il n'a pas explicitement cité l'interdiction de 1616 ni le rôle de l'Inquisition (voir repentance de l'Église)[1].

Consécration posthume

Robert Bellarmin est béatifié en 1923, canonisé en 1930 au terme d'un long procès et finalement nommé docteur de l'Église en 1931 par le pape Pie XI. En 1933, l'église San Roberto Bellarmino à Rome prend son nom ainsi que le titre cardinalice San Roberto Bellarmino qu'elle héberge.

Ouvrages

  • Apologia Roberti S. R. E. Cardinalis Bellarmini, pro responsione sua ad librum Iacobi Magnae Britanniae Regis, cuius titulus est, Triplici nodo triplex cuneus; in qua apologia refellitur Praefatio Monitoria Regis eiusdem. Accessit eadem ipsa responsio, iam tertio recusa, quae sub nomine Matthaei Torti Anno superiore prodierat.Köln,Johann Kinckes 1610.
  • Apologie de l'illustrissime Robert Bellarmin,... pour la responce dudit sieur au livre du serenissime roy de la Grand'Bretaigne... avec la responce cy-devant publiée, sous le nom de Matthieu Torty. - Responce du cardinal Bellarmin au livre intitulé ″A triple coing, triple noeud″ ou autrement ″Apologie pour le serment de fidélité contre deux brefs du Pape Paul V et les dernières lettres du cardinal Bellarmin, escrites à Georges Blacwel, archiprêtre d'Angleterre.(S. l.,), 1610
  • De scriptoribus ecclesiasticis (allant jusqu'à 1612) ;
  • Disputationes de controversiis christianae fidei adversus hujus temporis haereticos
  • Catéchisme, très répandu ;
  • 3 volumes in-folio d' Œuvres diverses (Cologne, 1619).

Il a adressé l' Histoire de sa vie au jésuite Andreas Eudaemon-Joannes.

Ses Œuvres complètes ont paru à Naples en 1857-1860, en 7 volumes in-4.

Notes et références de l'article

  1. Galilée en procès, Galilée réhabilité ?, sous la direction de Francesco Beretta.

Voir aussi

Articles connexes

Liens et documents externes

Bibliographie

  • Bernier, Alfred: Un cardinal humaniste. Saint Robert Bellarmin de la C.d.J. et la Musique liturgique, Montréal-Paris, 1939.
  • Brodrick, James: Robert Bellarmin, l'humaniste et le Saint, Bruges, DDB, 1963.
  • Peter Godman, Histoire secrète de l'Inquisition. De Paul III à Jean-Paul II, Perrin, coll. « Tempus », 2009 



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