Robert IV de Sable

Robert IV de Sable

Robert IV de Sablé

Blason de Robert IV de Sablé

Robert IV de Sablé, seigneur de Sablé est le onzième maître de l'ordre du Temple. C'est un noble dont on connait assez mal les origines. Il semble avoir été marié deux fois et avoir eu trois enfants (deux filles et un garçon) avant d'entrer dans l'ordre du Temple.

Sommaire

Biographie

Origine

Les généalogistes ont jeté quelque obscurité sur l'origine du dernier représentant de la famille de Sablé, en affirmant qu'il est issu d'une dame de Chources, sans apporter d'ailleurs aucun texte pour confirmer cette hypothèse. Il se peut qu'ils aient suivi du Paz, de Sainte-Marthe et de Quatrebarbes.

On pourrait tout au plus admettre un premier mariage de Robert III de Sablé, dont il ne resterait plus de preuves, puisque Hersende, sa femme, est nommée depuis le début de son veuvage en 1152 jusqu'à 1190, et qu'elle est dite expressément mère de Robert IV (?). Il existe bien une charte d'Evron, où la mère de Robert IV est nommée Emma [1], ce qu'on peut expliquer par un double nom que cette dame eût porté, Hersende et Emma, ou par une mauvaise lecture.

Cour d'Angleterre

La fondation de Robert pour son frère Geoffroi date approximativement de 1170 ; il fit admettre un clerc à l'abbaye de Saint-Aubin, gratifié généreusement par lui, la même année. Les dix-neuf ans pendant lesquels on n'en entend plus parler, il les passa sans doute à la cour d'Henri II d'Angleterre et de Richard Cœur-de-Lion. Quand il se décida à suivre Richard à la troisième croisade, il s'y disposa par de pieuses fondations. Celle du Perray, en Ecouflant, sous le vocable de Notre-Dame pour les Bénédictins, datée à faux de l'an 1120, est par les titres de seigneur de Briollay que prend le fondateur, et par toutes les circonstances du texte, de l'année 1189. Le fondateur et patron lui attribue des terres et des privilèges dans les paroisses d'Ecouflant, de Briolay et de Saint-Silvain [2]. La seconde fondation, celle du Bois-Renou, dite plus tard du Perray-Neuf, fut faite aussi en 1189, par Robert IV, en présence de sa mère et sa femme, avec le concours pour un tiers de Pierre de Brion. Il en sera question de nouveau, quand Guillaume des Roches et Marguerite, sa femme, la transféreront à Précigné.

Croisade

Robert étant sur le point de partir pour la croisade, l'abbé d'Évron Geoffroi vint lui demander la reconnaissance de deux deniers de rente et d'une procuration sur la terre de Cadoin. Le noble chevalier le fit recevoir honorablement par son fils, se trouvant empêché de le faire lui-même à cause des préparatifs de son voyage. C'était le 6 juin. Puis, il le conduisit dans son donjon et lui montra de là la terre chargée de la redevance ; enfin à genoux et sans consentir à se relever, il lui servit le vin de l'hospitalité. Il eut l'assurance de la fraternité des religieux en présence d'Emma, sa mère, et de Geoffroi, son fils, qu'il pria de ne jamais manquer à ses devoirs envers les moines. Il partit alors.

Richard le nomma, avec Gérard, archevêque d'Auch, Bernard, évêque de Bayonne, Richard de Chamvil, Guillaume d'Oléron, membre de son conseil pour le gouvernement de la flotte Anglaise, Normande, Bretonne et d'Aquitaine et l'exercice de la justice. Le seigneur de Sablé eut spécialement la charge de la flotte, assista au cours du voyage à la constitution du douaire de la reine Bérangère de Navarre [3].

Ordre du Temple

Arrivé en Palestine, il fut reçu de l’ordre du Temple et promu tout de suite à la dignité de grand-maître. On le voit en fonction jusqu'en 1193, date probable de sa mort. Robert de Craon, avait eu cette dignité dès 1138.

Après la mort de Gérard de Ridefort, les Templiers laissent vacant le poste de maître plusieurs mois et en profitent pour réformer certains points de la Règle qui concernent en particulier les mesures disciplinaires à prendre en cas de manquement à ses responsabilités du dirigeant suprème de l'Ordre. Ce n'est donc probablement qu'en octobre 1191[4] que Robert de Sablé — un homme neuf — est élu quelque mois après son admission en juin 1189.

Ami du souverain d'Angleterre, Richard Cœur de Lion, il participe à la prise de Saint-Jean-d'Acre le 13 juillet 1191 puis à la bataille d'ArsoufSaladin subit une large défaite. Robert de Sablé est de tous les combats contre Saladin et meurt en octobre 1193 au moment où est signée la trêve de trois ans entre Richard et le sultan d'Égypte qui autorise l'entrée des pélerins à Jérusalem.

Famille

Robert IV était le fils de Robert III de Sablé et de Emma ou Hersende.

Robert IV de Sablé épousa Clémence de Mayenne, fille de Geoffroy II de Mayenne. Juhel II de Mayenne, son frère, lui donna pour dot la seigneurie d'Angon dans le Cotentin, près de Coutances. Elle paraît plusieurs fois dans les actes de son mari, mais n'est pas connue plus tard que 1189, et ne vivait plus en 1190, quand il partit pour la croisade, puisqu'elle ne figure pas à coté de sa belle-mère Emma ou Hersende dans sa dernière charte.

Robert eut de ce mariage :

  1. Geoffroi, dit de Cornillé, du nom d'une seigneurie angevine, en la Boissière-Saint-Florent, dont Robert le Bourguignon avait donné le domaine au Ronceray, et que Geoffroi, dernier du nom, attribua pour la part qui lui restait à l'abbaye du Perray-Neuf en 1190. Il fit encore un don à l'abbaye du Perray, en Écouflant, au mois d'août 1200 ;
  2. Marguerite, femme de Guillaume des Roches ;
  3. Philippe, femme de Geoffroi Marteau. « Messire Robert de Sablueuil eut deux filles, lit-on dans une enquête du XIVe siècle sur l'usage des comtés d'Anjou, de Touraine et du Maine ; desquelles messire Guillaume des Roches ot l'ainznée, et par ce ot ledit Guillaume toutes les baronnies qui appartenoient audit Guillaume et toutes les autres seigneuries li remestrent ensement les baronnies quittes et délivrées à tenir et à expleiter, par raison d'ainznesse, sans que messire Jeuffroi Marciau qui ot l'autre à femme en eust ne tenist riens outre LX livres de rente, que li diz Robert li avoit donné en mariage. » Malgré le dernier membre de phrase qui semblerait indiquer que Philippe avait été mariée du vivant de son père, ce qui fixerait le mariage de Marguerite, sa sœur, à une époque antérieure, l'abbé Angot affirme qu'il n'en est rien.

Il ajoute que quoi qu'en dise Bertrand de Broussillon, Gilles Ménage [5] avait fini par identifier exactement Geoffroi Marteau dans ses dernières Additions, devinant dans « Jeuffroi Marciau, » le nom Geoffroi Martel ou Marteau qui lui est donné expressément dans les chartes de l'hôtel-Dieu d'Angers. Le 8 janvier 1195, en effet, Geoffroi Marteau, sur le conseil de Philippe (de Sablé), sa femme, concède à l'aumônerie tout ce que lui avait donné Foulque de Mastac, son père, sur Femart et le Piré. Il fut père :

    1. de Guillaume Marteau, seigneur d'Arvert et chevalier, mort avant le 7 juin 1225 ;
    2. de Foulque de Mastas, qui à son tour confirma ses donations ;
    3. de Robert de Sablé, seigneur de Mastas et Mornac en Saintonge, qui portait un écu à la bande losangée, qui est de Mastas, et au revers un contrescel, avec l'aigle de Sablé et le mot SECRETUM en exergue. Ce dernier était père de Foulque de Mastas qui devait 200 livres en 1252 pour la rançon de son père et devait hommage à Henri III d'Angleterre, roi d'Angleterre, pour une terre de l'île d'Oléron assignée à son frère Geoffroi.

Robert IV avait vers 1170 un sceau armorié sans doute de l'écu chargé d'un aigle qu'on voit encore sur la statue tombale de son père [6]. La dalle funéraire de Robert de Sablé est visible dans l'église abbatiale de l'Abbaye de Solesme située près de la ville de Sablé dans le sud de la Sarthe (72) Source Cercle Historique ROBERT DE SABLE


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Gérard de Ridefort
Armoiries Robert de Sablé.svg
Maître de l'Ordre du Temple
1191-1193
Gilbert Hérail
Robert III de Sablé
Seigneur de Sablé
Guillaume des Roches

Notes et références

  1. François-Augustin Gérault, Notice sur Evron , Bibliothèque nationale, d'après dom Piolin
  2. Marguerite, sa fille, par un acte de 1200 (Dom Housseau, no 7943, t. XII), lui donna des terres, des jardins, des cens sur les fours banaux, les bois, les prairies d’Ecouflant ; et Geoffroi, frère de Marguerite, y ajouta des rentes en blé sur Vauchrétien. Mais l'abbaye, avec son revenu de 5.000 livres, n'eut pas une longue prospérité, et nourrissait misérablement trois moines en 1228. La comtesse de la Flèche et la comtesse de Beaumont obtinrent d'Innocent III le remplacement des Bénédictins par des religieuses Cisterciennes en janvier 1247, sous le patronage de l'abbé du Loroux. L'abbaye prit dès lors le nom du Perray-aux-Nonnains. Ménage (p. 169) n'a connu que cette seconde maison et ignoré la première fondation (Voir G. Dubois, Recherches sur Guillaume des Roches, in Bibliothèque de l'École des chartes, t. XXXII, p. 101, 102 ; Célestin Port, Dictionnaire de Maine-et-Loire, t. III, p. 75, 76).
    • Brompton, Histoire d'Angleterre, p. 1175, sub anno 1189 ou 1190 ;
    • d'après Gilles Ménage, Histoire de Sablé, p. 175 : « Interim Richardus rex Gerardum archiepiscopum Auxiensem, Bernardum episcopum de Baiona, Robertum de Sablol, Ricardum de Chamvil, et Willelmum de Oleron, de consilio suo electos super totum navigium suum, scilicet Angliæ, Normanniæ, Pictaviæ, Britanniæ et Aquitaniæ, quod in Terram sanctam iturus erat, justitiarios suos constituit. »
  3. Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Alain Demurger, 2005, Seuil, page 611
  4. Il cite dans les anciens rôles des Bans et arrière-bans de la Roque, un Geoffroi Marciaux, contemporain d'Amaury de Craon, gendre de Guillaume des Roches, et le prend justement pour l'époux de Philippe de Sablé (Histoire de Sablé, p. 357).
  5. Ménage n'avait connu que très imparfaitement cette généalogie des de Mastas qui, alliés à une des héritières de Sablé, en prirent le nom dans plusieurs de leurs branches et aussi les armes unies aux leurs

Sources

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