Roger Mortimer (1er comte de March)

Roger Mortimer (1er comte de March)
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Roger Mortimer et Isabelle de France (manuscrit du XIVe siècle).

Roger V Mortimer (avril ou mai 128729 novembre 1330), 3e baron Mortimer de Wigmore puis 1er comte de March, fut un important et puissant baron anglais du règne d'Édouard II d'Angleterre. Par sa relation adultérine avec Isabelle de France, épouse du roi Édouard II, il fut probablement responsable du meurtre de ce dernier, et devint régent du Royaume d'Angleterre pour Édouard III.

Sommaire

Biographie

Début de carrière

Blason familial.

Il est le fils et héritier d'Edmond (I) Mortimer († 1304), 2e baron Mortimer de Wigmore, et de Margaret de Fiennes († 1334) ; et le petit-fils de Roger Mortimer (1er baron Mortimer), 1er baron Mortimer de Wigmore[1].

À la mort de son père, étant mineur, il est placé sous la protection de Pierre Gaveston, le favori d'Édouard, prince de Galles par Édouard Ier[1]. Il entre en possession d'une partie de son héritage en avril 1306, et est adoubé par Édouard Ier le 22 mai 1306[1]. Sa mère, Margaret, a le contrôle d'au moins la moitié du patrimoine familial, et comme elle lui survivra, il n'aura jamais la complète jouissance des possessions de son père[1].

En 1301, Mortimer avait été fiancé à Jeanne, fille et héritière de Pierre de Joinville (ou Genneville)[1]. Cela lui permet d'entrer en possession de l'important patrimoine des Joinville, et ainsi de compenser l'absence d'une grande partie de son héritage. Le patrimoine des Joinville lui permet de renforcer sa puissance territoriale dans les marches du Pays de Galles et dans l'ouest de l'Angleterre[1]. Par sa femme, il entre en possession, en Angleterre, de la seigneurie d'Ewyas Lacy, de la moitié de Ludlow et de plusieurs seigneuries dans le Shropshire[1]. En Irlande, il entre en possession, en décembre 1307, du château de Trim et de l'importante seigneurie de Meath, que les Joinville ont acquis de la famille Lacy. Il devient ainsi l'un des principaux barons d'Irlande[1]. Ces terres irlandaises étaient jusque-là sous le contrôle de Geoffroy de Joinville, le grand-père de sa femme[1].

Campagnes en Irlande et au Pays de Galles

En 1308, il se rend en Irlande pour y gérer ses possessions. Le 25 mai 1315, Édouard Bruce, le frère du roi Robert Ier d'Écosse débarque à Larne[1]. Les forces de Mortimer sont défaites en décembre 1315, et il doit s'enfuir à Dublin[1].

Le 23 novembre 1316, le roi Édouard II le nomme justiciar d'Irlande avec la triple mission d'expulser Bruce d'Écosse ; d'écraser les rébellions irlandaises ; et de résoudre les querelles dans le baronnage anglais d'Irlande[1]. Il lui confie une grande armée avec laquelle il débarque en Irlande le 7 avril 1317[1]. Il passe une année complète à accomplir sa mission[1]. Il exile notamment la famille Lacy de Rathwire, qui est soupçonnée de collaboration avec Bruce pour récupérer l'héritage de la femme de Mortimer[1]. À son retour en Angleterre en mai 1318, Édouard Bruce est toujours retranché dans le Nord de l'île. Mais, par chance, Bruce est tué en octobre 1318, et ses troupes écrasées à la bataille de Faughart[1].

Il s'occupe ensuite, pendant quelques années, à régler les querelles entre barons sur la frontière du Pays de Galles.

En 1318, il s'associe au mouvement d'opposition grandissant contre le roi Édouard II et ses favoris, les le Despenser, et plus particulièrement Hugues ; il soutient Humphrey (VIII) de Bohun, 6e comte de Hereford, et refuse en 1321 d'obéir au roi qui le somme de venir comparaître devant lui.

Obligé de se rendre au roi à Shrewsbury en janvier 1322, Mortimer est emprisonné à la Tour de Londres ; mais il s'évade et, en août 1324, se réfugie en France auprès du roi Charles IV le Bel.

L'année suivante, Isabelle de France, épouse d'Édouard II, très désireuse de quitter son mari, se rend en France dans le but d'influencer son frère Charles IV et obtenir la paix. À la cour de France, Isabelle rencontre Roger Mortimer et devient rapidement sa maîtresse. Sur les conseils de son amant, elle refuse de retourner en Angleterre tant que les le Despenser seront les favoris du roi.

Le scandale des relations illégitimes d'Isabelle avec Roger oblige les deux amants à quitter la France et à se réfugier en Flandre, où ils obtiennent toute l'aide nécessaire dans le projet qu'ils ont d'envahir l'Angleterre. En septembre 1326, avec une armée de mercenaires, ils débarquent dans le Suffolk et sont rejoints par Henry de Lancastre, 3e comte de Leicester ; Londres se soulève alors en faveur de la reine. Les le Despenser sont pris et tués. Édouard II s'enfuit vers l'Ouest, Roger et Isabelle à sa poursuite.

Après avoir erré désespérément au Pays de Galles, le roi est fait prisonnier le 16 novembre et contraint d'abdiquer en faveur de son fils. Bien que ce dernier soit couronné en janvier 1327 sous le nom d'Édouard III d'Angleterre, le pays reste sous la régence de Roger et Isabelle. On considère que ces derniers arrangèrent le meurtre d'Édouard II au château de Berkeley, au mois de septembre suivant.

Les accords désastreux conclus en Guyenne et en Écosse, la morgue, l’ambition et la convoitise de Mortimer, qui accumule titres (en septembre 1328, il est élevé au titre de comte de March) et seigneuries, provoquent la jalousie et la colère de Lancastre, qui prévaut auprès du jeune roi désireux de son indépendance. Lors d'une session du parlement tenue à Nottingham en octobre 1330, un complot est mené à bien, et Roger arrêté dans le château. En dépit de la supplique d’Isabelle, il est conduit à la Tour. Accusé d’avoir assumé indûment le pouvoir royal ainsi que d’autres trahisons, il est condamné sans procès et pendu aux Commons Gallows de Londres, où étaient exécutés la plupart des condamnés de droit commun, au lieu appelé Tyburn, le 29 novembre 1330, ses vastes territoires confisqués par la Couronne.

Son épouse, Jeanne de Joinville, fille de Pierre de Joinville et de Jeanne de Lusignan, qui lui donna quatre fils et onze filles, lui survécut jusqu’en 1356. Ses filles entrèrent toutes dans des familles puissantes des marches du royaume. Son fils aîné, Edmond, fut le père d’un autre Roger Mortimer, 2e comte de March, qui obtint le titre de son grand-père. Un autre fils, Geoffroy de Mortemer, hérita des biens et terres de sa grand-mère, Jeanne de Lusignan, en Poitou, où il épousa en secondes noces Jeanne de Lezay-Lusignan (d'où postérité).[réf. nécessaire]

Voir aussi

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o et p R. R. Davies, « Mortimer, Roger (V), first earl of March (1287–1330) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, septembre 2004; édition en ligne, janvier 2008.

Sources

Précédé par Roger (V) Mortimer Suivi par
création
Comte de March
1328-1330
Roger (VI) Mortimer

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Roger Mortimer (1er comte de March) de Wikipédia en français (auteurs)

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