Roger Paul Roux

Pôl-Roux

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Roger Paul Roux, surnommé Pôl-Roux est un peintre français né le 15 novembre 1926 à Mourepiane près de Marseille. L'expression picturale de Pôl-Roux est à l'image de sa vie, une sorte de parcours initiatique qui l'amène à une conception de l'art originale.

Biographie

CONNAÎTRE PÔL-ROUX par Alain Soriano

Une enfance provençale Roger Paul Roux dit Pôl-Roux est né le 15 novembre 1926 à Mourepiane, village au bord de la mer près de Saint-André, aujourd’hui banlieue de Marseille, dans une famille où tradition maritime, musique, jardinage, font bon ménage. Aîné de deux garçons, élevé par sa grand-mère et sa tante, il court souvent la garrigue où se développe son goût de l’indépendance et de l’aventure.

Une éducation chrétienne (10 à 17 ans)L’essentiel de l’éducation lui est donné par les Frères des écoles chrétiennes. Avec son frère, il sera pensionnaire à l’école Jean-Baptiste de la Salle, de la sixième à la terminale. Roger Paul Roux, esprit libre, ne s’accommode pas toujours de la discipline stricte de l’époque et trouve refuge dans le dessin qui devient pour lui une raison d’être. Survient alors la deuxième guerre mondiale. À peine âgé de 17 ans, il entre dans la Résistance avec des camarades de son âge et rejoint le maquis de la Margeride, où il échappe de peu à la mort.

Le besoin d’indépendance (18 à 20 ans) Après la guerre, Roger Paul Roux voyage puis rejoint un oncle, chef de district des Eaux et Forêts dans les Alpes. Il devient bûcheron et ne rechigne pas aux durs travaux en dépit d’un petit gabarit de 1m60 pour 55 kg. Il apprécie la montagne, une vie proche de la nature qui lui permet de s’ouvrir sur lui-même. Il n’en néglige pas pour autant le dessin lorsque ses loisirs le lui permettent.

L’expérience mystique (20 à 22 ans) Attiré par la méditation, il devient novice à la chartreuse de Montrieux dans le Var près de Saint-Maximin. Il y reste trois ans, fait sa théologie pendant un an jusqu’au moment où l’autorité militaire vient le débusquer car son sursis vient d’expirer. Il n’y retournera pas.

Les désagréments de la vie militaire (23 et 24 ans) Roger Paul Roux n’est pas fait pour la vie militaire, d’autant plus qu’il est appelé dans le 4ème tirailleur tunisien stationné à Carthage puis à Kairouan. Il refuse d’obéir aux ordres, aussi les trois mois de classes ne sont pour lui qu’une suite de punitions, de corvées de tous ordres. Mais le commandant a remarqué les qualités de dessinateur de Roger Paul Roux. Il lui fait faire son portrait, celui de sa famille et, à la fin de la période de classes, l’envoie travailler sur le chantier des fouilles romaines de El Djem. Roger Paul Roux est sauvé.

Une existence mouvementée (25 à 48 ans) À son retour en France, Roger Paul Roux reprend une activité de bûcheron puis de berger avec son frère Gilbert dans les Alpes. Un peu plus tard, il fait la connaissance de Lola qu’il épouse. Ils auront une fille Nicole en 1953. Pour faire vivre sa famille, Roger Paul Roux se fait instituteur pendant quatre ans. Parallèlement, il fréquente l’école des Beaux-Arts de Marseille qui lui décerne plusieurs prix de dessin. Il devient également élève de l’école nationale d’Art Moderne à Aix-en-Provence avec André Bourdil. Mais ses méthodes libérales (méthode Freinet) ne plaisent pas beaucoup à l’administration en dépit des bons résultats obtenus. Il doit quitter l’enseignement. Il fera alors la connaissance à Marseille d’un groupe d’Arméniens avec qui il sympathisera et qui lui serviront de mécènes. En remerciement, il offre à chacun des dix amis une œuvre originale. En 1968, il se sépare de Lola puis monte à Paris au moment où éclate la Révolution de mai à laquelle il participe. Lors de son séjour parisien, il expose un bestiaire dans un café théâtre sur le boulevard Saint-Michel. À cette occasion, il rencontre Théodore Monod qui apprécie beaucoup son œuvre. Puis il voyage deux ou trois mois en Angleterre avant de rentrer à Marseille où il fait en 1970 la connaissance de Thuy, étudiante à la faculté des lettres d’Aix-en-Provence. Pour vivre, ils travaillent tous deux dans une exploitation agricole, puis se marient. Jérôme naît en 1971 dans une grange. La famille part en 1972 habiter une chartreuse inoccupée mise à leur disposition par les moines. C’est l’époque d’une vie pastorale loin du monde, dans des paysages sublimes. Un deuxième garçon, Samuel, vient agrandir la famille en 1974. Roger Paul Roux continue à peindre et à dessiner. Ses amis chartreux le recommandent au célèbre galeriste Marc Pessin de Saint-Laurent-du-Pont dans l’Isère. Après quelques réticences, Roger Paul Roux accepte d’exposer. C’est un succès. Toutes les œuvres sont vendues, des dessins, un livre d’artiste, l’Ecclésiaste. Roger Paul Roux a gagné 70 000 francs, somme avec laquelle il décide d’acheter une ferme dans un département où les prix ne sont pas exorbitants.

L’aventure tarnaise (49 ans…) Il arrive avec sa famille à Jouanny près de Penne et achète une propriété de 30 hectares, et s’adonne à l’élevage. À la suite de problèmes de voisinage, il se voit contraint de partir et s’installe donc, le 8 septembre 1978, aux Vialards à Itzac, sa demeure actuelle. Il mène l’existence laborieuse d’un paysan, vivant pratiquement en autarcie. Mais Thuy meurt brutalement le 21 mars 1983 et laisse un grand vide. Plus tard, il fait la connaissance de Barbara, mère d’un enfant de 2ans, Jonathan. Il l’épouse, elle lui donne deux enfants : Kétura née en 1984 et Yéhoram en 1987. Mais un nouveau drame survient le 17 mai 1994. Un incendie ravage et détruit la ferme, l’œuvre de Roger Paul Roux part en fumée. Grâce à la solidarité d’artistes peintres qui organisent une vente aux enchères de leurs œuvres, Roger Paul Roux peut reconstruire sa maison et continuer à peindre. En 1997, Roger Paul Roux et Barbara se séparent. L’artiste vit seul à présent aux Vialards. Ses enfants, ses amis, lui rendent souvent visite.

Bibliographie

• "Rétrospective Pôl-Roux", Editions Grand Sud Albi, Textes Paul Vires, Alain Soriano, Bertrand de Viviès, Brigitte Benneteu - Photo Philippe Poux - Conception et coordination Alain Soriano

• Article "Un art visionnaire"

Voir aussi

EXPOSITIONS POL-ROUX 2008

CHATEAU MUSEE DU CAYLA, MAISON D'ECRIVAINS (Maurice et Eugénie de Guérin) A ANDILLAC (81) jusqu'au 16 juin 2008 : "Outre la réalisation de grands panneaux sur papier inspirés de textes sacrés, Pôl-Roux s’est intéressé tout au long de sa vie au livre d’artiste dont il a exploré les possibilités" Brigitte Benneteu, Conservateur.

MUSEE DES BEAUX ARTS A GAILLAC (81) jusqu'au 16 juin 2008 : "L'univers de Pôl-Roux tremble et gronde des fracas de grands mythes universels qu'il traite sur de grands formats avec vigueur et conviction, donnant au geste du peintre une belle justesse et une grande vigueur expressionniste" Bertrand de Viviès, Conservateur.

MEDIATHEQUE INTERCOMMUNALE TARN ET DADOU A GAILLAC (81) jusqu'au 7 juin 2008 : "Rhinocéros, crapauds, dromadaires, guépards, chèvres, crocodiles, loups… sont accrochés aux cimaises. Ils sont chez eux au milieu des livres et des animaux du musée Philadelphe Thomas, ils semblent vivants et vous observent dans un dialogue permanent. Il s’établit aussitôt une complicité entre l’observateur et l’animal. Ce ne sont plus de simples représentations sur des supports de contreplaqué, ce sont des êtres de chair et de sang, loin des idées conventionnelles qui les enferment dans des préjugés" Alain Soriano, écrivain.

CATHEDRALE D'ALBI (81) juillet-août : Exposition dans le Jubé de l'étude des fresques pour l'église de Vaour (81)

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