Roger de Saint-Lary de Bellegarde

Roger de Saint-Lary de Bellegarde
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Roger Ier de Saint-Lary, seigneur de Bellegarde[1] fut un des favoris du roi Henri III à son avènement en 1574. Il est né vers 1525 et mort à Saluces, le 20 décembre 1579.

Il est l'oncle de Roger II de Saint-Lary de Bellegarde qui fut également favori des rois Henri III et Henri IV.

Sommaire

Biographie

Il était le fils de Perroton (ou Pierre) de Saint-Lary, baron de Bellegarde en Languedoc et de Marguerite d'Orbessan qu'il avait épousée en 1522. Marguerite d'Orbessan était la fille de Pierre d'Orbessan et de Jeanne de Termes. Elle était la nièce de Paul de La Barthe de Thermes, maréchal de Thermes (ou Termes).

Ascension

Il a d'abord été destiné à la carrière ecclésiastique et reçut la tonsure avant de devenir prévôt d'Oulx. Faisant ses études à Avignon, il dut quitter la ville à la suite d'un duel. Cela va l'amener à abandonner l'état ecclésiastique pour entrer dans la carrière des armes en 1553, sous les ordres de son grand-oncle, Paul de La Barthe, en Corse. En 1556, il est guidon de sa compagnie d'hommes d'armes. 1557 le voit en Piémont où il combat sous les ordres du maréchal de Brissac et participe aux sièges de Valfenera, Cherasco et de Fossano. Il se lia avec Albert de Gondi, ce que lui reprocha le maréchal de Termes. Revenu en France, il participe à la bataille de Gravelines et au siège de Calais en 1557-1558. Il est alors promu lieutenant de la compagnie de son grand-oncle. Après la mort du maréchal de Thermes en 1562, il obtiendra d'Albert de Gondi de conserver la lieutenance de sa compagnie et a participé au siège de Rouen. Albert de Gondi l'amena à la Cour et lui fit obtenir la commanderie que l'ordre de Calatrava possédait en France.

Entré dans les bonnes grâces de la Reine-mère, Catherine de Médicis, il accompagne la cour en Provence pendant le grand tour qui commence en mars 1564 où il doit assurer la protection du chancelier Michel de L'Hospital. Il se rend à Malte en 1565 qui est assiégée par les Turcs. Il est en Italie à partir de 1567.

Colonel sous Charles IX, puis est nommé maréchal de camp en février 1569. Il sert en Piémont jusqu'à la paix de Saint-Germain en 1570.

Son mariage

Roger de Saint Lary fut nommé héritier de son grand-oncle qu'il avait accompagné dans ses campagnes depuis son gouvernement du Piémont. Le 20 août 1565, il épouse par dispense (grâce à son protecteur le duc de Savoie) sa tante, Marguerite de Saluces Cardé (héritière du marquisat de Saluces), veuve du maréchal de Thermes et en aura une fille (mariée dans la maison de Las) et un fils (tué à l’âge de 25 ans à la bataille de Coutras en 1587). Brantôme suggère que Marguerite de Saluces, qui s'était remariée dès 1562 à Bellegarde était déjà enceinte de son fils, César de Saint-Lary. La dispense de mariage n’arrivera que trois ans plus tard.

Curieusement, Roger de Saint Lary avait aimé la femme de son grand-oncle du vivant de celui-ci, mais dès qu’il l’eut épousé la traita fort mal, ce qui faisait les délices de la cour. De Thou relate dans ses mémoires : « la passion que sa nouvelle épouse avait allumé dans son cœur s’éteignit, dès qu’il s’en vit en possession ; il la méprisa aussitôt qu’elle fut devenue sa femme, et s’engagea dans un nouveau commerce qui ne lui fit pas plus d’honneur… » Brantome relate lui aussi les mauvais traitements de Bellegarde à son épouse : «  il ne traitait pas trop bien sa femme, pour pratiquer le proverbe, amour et mariages qui se font par amourettes, finissent par noisettes ».

La faveur d'Henri III

Devenu l'ami du duc d'Anjou, il l'accompagne au siège de La Rochelle de 1573. Il se distingue et y est blessé. Il accompagne en Pologne, Henri, alors duc d'Anjou quand il est élu roi de Pologne(1573). À la mort de Charles IX, il est envoyé auprès du duc de Savoie Emmanuel-Philibert avec lequel il a de bonnes relations pour préparer son retour par l'Italie et le Piémont, et il revient avec lui en 1574.

Il devient le principal favori du roi et provoque le mécontentement des autres courtisans. À son avènement, il fut nommé par lui, maréchal de France (6 septembre 1574), à titre surnuméraire, ce qui stupéfia ses contemporains. Il fait partie du Conseil privé du roi. Il vend la terre de Gensac-Savez à Louis de Saint-Lary, seigneur de Frontignan. Par acte passé au château de Saint-Elix, il est nommé Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi.

Ayant gagné la confiance du duc de Savoie, il persuade le roi Henri III de restituer au duc les places fortes que la France possède encore en Piémont. Cette restitution s'oppose à la politique menée jusque-là par la reine mère.

Rejeté de tous les côtés, il perd la faveur du roi à la fin de l'année. Il est éloigné de la Cour et nommé en Dauphiné où il participe à la reprise de places, mais échoue devant Livron.

Eloignement et trahison

La reine mère qui se méfie de son influence sur le roi le fait nommer ambassadeur de France en Pologne en 1575. Mais il refuse de s'y rendre et se réfugie auprès du duc de Savoie dont il est "fort serviteur et grand amy" sous le prétexte de sa mauvaise santé.

Revenu en France, il obtient en 1577 le commandement de l'armée en Languedoc avec le maréchal de Damville pour lutter contre les protestants et qui assiège Nîmes. Les deux hommes vont rapidement s'opposer. Saint-Lary se rapproche alors de Lesdiguières et des protestants du Dauphiné.

En 1578 il est nommé Chevalier des Ordres du Roi.

Le roi lui avait promis le gouvernement de Saluces avant de rétracter en faveur de Charles de Birague, le cousin germain du chancelier. N'ayant pu obtenir le titre de maréchal de France après la mort de François de Montmorency accordé à Jacques II de Goyon de Matignon, il considère qu'il est mal récompensé de sa fidélité par le roi et décide alors de prendre la place de Saluces avec l'aide du duc de Savoie et de Lesdiguières. Il recrute une armée en Dauphiné et réussit l'opération en juin 1579. La reine mère se rend en Dauphiné pour obtenir de Bellegarde un retrait de Saluces en se servant de la médiation de Lesdiguières puis du duc de Savoie. Ils se rencontrent le 17 octobre à Montluel. Catherine de Médicis obtient une déclaration de fidélité au roi de Bellegarde contre le gouvernement de Saluces. Pour obtenir la pacification du Dauphiné, le roi a dû accepter.

Il meurt en décembre 1579, empoisonné, à ce qu'on crût par Catherine de Médicis. On dit que c'est lui qui aurait donné l'ordre de faire assassiner d'un coup de pistolet dans sa maison de Beaucaire le lundi 13 janvier 1578, Jean de Fons, garde des sceaux au Présidial de Nîmes, car il s'était fort épris de la très belle Louise Dandron, alias d'Andron, femme de Jean de Fons.

Famille

Peroton de Saint-Lary (Perroton ou Pierre) a eu trois enfants :

Armoiries

Figure Blasonnement
Blason Roger II de Saint-Lary (v 1562-1646).svg

Écartelé: au 1, d'azur, au lion d'or, couronné du même (Saint-Lary); au 2, d'or, à quatre pals de gueules (de la Barthe); au 3, de gueules, à un vase d'or (Orbessan); au 4, d'azur, à trois flammes d'argent, mouv. de la pointe (Termes). Sur le tout d'azur à une cloche d'argent, bataillée de sable (Algoursan).[2]

Notes et références

  1. Google Livres : M. Secousse, Mémoire historique et critique sur les principales circonstances de la vie de Roger de St. Lary de Bellegarde, Paris, 1764
  2. Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, 1861, 1171 p. [lire en ligne (page consultée le 16 nov. 2009)] , et ses Compléments sur www.euraldic.com

Sources

  • Isidore de Forton: Nouvelles recherches pour servir à l'Histoire de Beaucaire.
  • Président de THOU: Histoires.
  • Société des Amis de Saint Ange: Histoire des familles Beaucaire, le premier mariage de Guillaume de ROYS seigneur de Lédignan.
  • Vie des capitaines illustres de Brantome (Pierre de Bourdeille).
  • Sous la direction de Georges Courtès, Le Gers. Dictionnaire biographique de l'Antiquité à nos jours, Société Archéologique et Historique du Gers, Auch, 1999 (ISBN 2-9505900-1-2).
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