Rond-point des Champs-Élysées

Rond-point des Champs-Élysées

Rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault

VIIIe arrt.
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Rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault
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Arrondissement(s) 8e
Quartier(s) Champs-Élysées
Ancien(s) nom(s) Rond-point des Champs-Élysées
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Le rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault est une place parisienne qui relie deux segments de l’avenue des Champs-Élysées et l’avenue Montaigne (au sud), l’avenue Matignon (au nord) et l’avenue Franklin-D.-Roosevelt (de part et d'autre), en bordure des jardins des Champs-Élysées, non loin de Petit Palais et du Grand Palais.

Sommaire

Histoire

D'un diamètre de 164 mètres, le rond-point des Champs-Élysées a été originellement tracé par André Le Nôtre en 1670 comme terminus de la grande allée du Roule.

En 1771, un luxueux parc de loisirs, le Colisée, est inauguré au niveau du rond-point des Champs-Élysées, entre l'avenue Matignon et la rue Jean-Mermoz, mais il ne tarde pas à péricliter car le public hésite à se rendre le soir dans ce quartier mal famé, et la compagnie qui exploite l'établissement fait faillite dès 1780. Les constructions sont démolies à l'exception d'un pavillon donnant sur le rond-point qui devient une sorte de guinguette sous le nom de Salon de Flore. Elle est vendue à son tour en 1823. Le terrain est loti et l'actuelle rue Jean-Mermoz est percée à l'emplacement de la naumachie.

Sous la Révolution française, la Convention nationale ordonne d'y édifier une statue de Jean-Jacques Rousseau mais ce projet n'est pas mis à exécution ; en revanche, un tertre de gazon y rappelle pendant quelques mois l'assassinat de Marat.

En 1817, un immense jet d'eau, baptisé « la gerbe » est créé au centre du rond-point[1]. En 1828, une ordonnance royale prescrit d'y élever une statue de Louis XV mais la révolution de 1830 met un terme à ce projet. En 1831, on édifie au centre de la place un grand bassin, beaucoup moins politique, qui reste en place jusqu'en 1854[2] et est enlevé comme gênant la circulation. Les six petits bassins qui l'entourent, avec leurs fontaines et jets d'eau réalisés par René Lalique, subsistent jusqu'au milieu du XXe siècle.

La place est devenue officiellement le rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault en 1991, en l’honneur de Marcel Dassault, constructeur d’avions, homme politique et homme de presse, qui était propriétaire de l'Hôtel Le Hon qui borde la place.

Bâtiments remarquables

  • no 1 : À l'emplacement de l'immeuble qui fait aujourd'hui l'angle avec l'avenue Franklin-D.-Roosevelt se trouvait la maison de Joseph Oller (1839-1922), entrepreneur de spectacles d'origine catalane, propriétaire du Bal Mabille, fondateur du Moulin Rouge, de l'hippodrome de Maisons-Laffitte, de l'Olympia, du Théâtre des Nouveautés et du parc d'attractions dénommé « Jardin de Paris », situé sur l'actuelle place du Canada. L'hôtel fut ensuite la propriété du baron Napoléon Gourgaud (1891-1944) et de la baronne, née Eva Gebhard (1876-1959), fille d'un riche banquier américain qu'il avait épousée en 1917. Ils y avaient accumulé une exceptionnelle collection de tableaux impressionnistes et modernes (dont une partie importante a été donnée par la baronne Gourgaud au musée national d'art moderne) ainsi que d'objets d'art. Le portrait de la baronne Gourgaud a été peint en 1923 par Marie Laurencin[3]. En 1925, le couturier Paul Poiret ouvrit à cette adresse une boutique-vitrine avec une entrée sur l'avenue Victor-Emmanuel-III (actuelle avenue Franklin-D.-Roosevelt). Lors de la création par le gouvernement du Front populaire du ministère de l'Économie nationale, ses services administratifs prirent à bail[4] cet immeuble, d’une superficie de 1 030 m2 et comportant trois étages, qui appartenait depuis 1931 à la Caisse des dépôts et consignations, pour y installer les services dont l’activité était orientée vers le contrôle et la réglementation des prix et des marchés[5]. Ces services restèrent dans cet immeuble malgré la suppression du ministère de l'Économie nationale dès 1937. Au cours de l’immédiat après-guerre, l’installation des personnels supervisant les prix fut en effet confirmée à cette adresse, à laquelle s'installèrent également les personnels du Comité national des prix créé à la fin de l’année 1947. Devenu direction générale deux ans plus tard, le service des Prix conserva encore quelques années son implantation sur le rond-point avant de rejoindre au début des années 1950 les nouveaux locaux du quai Branly[6]. L'immeuble abrite aujourd'hui la maison de couture Elie Saab.
  • no 2 : Emplacement de l'hôtel meublé où mourut en 1864 le compositeur Giacomo Meyerbeer. La légation d'Italie s'y installa en 1867.
  • no 3 : Hôtel d'Hautpoul : Construction de style homogène avec celle du no 1. Hôtel de M. Massion en 1910[7]
  • no 6 : Jules Siegfried (1837-1922) s'installa dans un grand appartement de cet immeuble lorsqu'il fut élu député de la Seine-Inférieure en 1885 et quitta alors Le Havre, dont il était maire, pour habiter Paris. Son fils, André Siegfried, y situe quelques-uns de ses Souvenirs de la IIIe République. Émile Bieckert y habitait en 1896.
  • no 7 : Hôtel d'Espeyran : Hôtel particulier construit en 1888 en style néo-Louis XV par l'architecte Henri Parent[8] pour Félicie Durand (1819-1899), veuve de Frédéric Sabatier d'Espeyran (1813-1864), d'une riche famille de négociants et propriétaires originaires de Montpellier, qui s'installe à Paris avec leur fils Guillaume (1850-1938) après le décès de son mari. Abrite aujourd'hui le siège de la maison de ventes aux enchères Artcurial.
  • no 9 : Hôtel du Rond-point : Hôtel particulier construit en 1874 dans le style néo-Louis XV pour Félicie Sabatier d'Espeyran par l'architecte Henri Parent[9]. Cette construction a fait disparaître – ou, du moins, rendu méconnaissable – le somptueux hôtel[10] que le duc de Morny avait fait construire dans les années 1840 dans le goût néo-Renaissance par les architectes Louis Moreau et Victor Lemaire pour sa maîtresse, la comtesse Le Hon (1808-1880). Il fut ensuite habité par la comédienne Sophie Croizette (1847-1901), avant qu'elle ne quitte le théâtre[11]. Lors de la nouvelle création du ministère de l'Économie nationale à la fin de 1944, une partie de ses services administratifs louèrent les hôtels des no 7 et 9[12], notamment une partie de la direction de la Coordination économique (no 9) et la direction de la Documentation et des Études économiques, devenue en avril 1946 direction du Plan et de la Documentation[13]. La construction actuelle a été doublée en longueur le long de l'avenue des Champs-Élysées, en 1962[14], pour l'industriel Marcel Dassault qui y avait installé les bureaux de son magazine Jours de France. Cet agrandissement a fait disparaître le petit hôtel que le duc de Morny avait fait construire pour lui-même (surnommé plaisamment à l'époque « la niche à Fidèle ») en 1844 et qui s'ouvrait sur les Champs-Élysées (V. no 23 avenue des Champs-Élysées). L'immeuble abrite toujours le siège du groupe Dassault. Le rez-de-chaussée est essentiellement constitué de salons de réception dont le premier est très directement inspiré du salon de la Princesse de l'hôtel de Soubise, rue des Francs-Bourgeois. Le grand escalier est décoré de panneaux de scènes de chasse peintes par Alfred de Dreux[15].
  • no 12-14 : Hôtel Bamberger : À l'origine, l'hôtel particulier situé à cette adresse fut édifié pour le financier belge Henri Bamberger (1826-1910), directeur de la Banque de crédit et de dépôts des Pays-Bas et l'un des fondateurs de la Banque de Paris et des Pays-Bas, qui « avait installé dans ce palais tous les signes de sa fortune et l'infortune de sa singulière laideur [...] Entre autres disgrâces, une difformité, qui l'avait fixé pour toujours dans l'attitude du chasseur prêt à tirer, lui avait fait donner, dans la société où il avait tenu à s'imposer, le sobriquet de Couche-en-joue. [...] Il paraît qu'il avait jeté son dévolu sur une demoiselle Minnie David. Mais celle-ci préféra devenir Mme Paul Bourget. [...] Finalement, Couche-en-joue fut agréé par Mlle de Moracin, fille du baron de Moracin, et cette alliance avec une catholique n'alla pas sans soulever maints commentaires [...] »[16] M. Bamberger voulut faire don de son hôtel au Jockey Club lorsque celui-ci chercha un nouveau siège en posant pour seule condition d'y être admis, mais le cercle déclina hautement la proposition et s'installa rue Scribe. L'hôtel abrita ensuite le quotidien Le Figaro. Siège de la maison de couture Jean Dessès après 1958.
  • Théâtre du Rond-Point : Son adresse exacte est 2bis avenue Franklin-D.-Roosevelt.

Notes et références

  1. Andrée Jacob et Jean-Marc Léri, Vie et histoire du VIIIe arrondissement, Paris, Éditions Hervas, 1991, p. 28.
  2. ou 1863 selon Andrée Jacob et Jean-Marc Léri, Op. cit., p. 28.
  3. Paris, collection du Centre Georges Pompidou.
  4. contrat de location daté du 9 octobre 1936.
  5. décret du 30 octobre 1936, arrêté du 21 juillet 1937.
  6. Source : Un ministère dans la ville sur le site www.minefe.gouv.fr (consulté le 28 février 2009).
  7. Rochegude, Op. cit., p. 81.
  8. Source : Alexandre Gady, Les Hôtels particuliers parisiens, Paris, Éditions Parigramme, 2008, p. 284.
  9. Source : Alexandre Gady, Op. cit., p. 312.
  10. publié dans la Revue de l'architecture.
  11. Selon le marquis de Rochegude (Op. cit., p. 81), Sophie Croizette est morte au no 7 et c'est le no 9 qui a été habité par les d'Espeyran.
  12. Avant guerre, l’immeuble du no 7 avait déjà fait l’objet d’une demande de renseignements de la part du ministre de l'Économie nationale, selon une correspondance de la direction des Domaines du 31 janvier 1937. A la fin de la guerre, le ministère conclut avec succès cette investigation.
  13. Source : Un ministère dans la ville sur le site www.minefe.gouv.fr (consulté le 28 février 2009).
  14. selon d'autres sources, en 1970.
  15. Source : Alexandre Gady, Op. cit., p. 147.
  16. André Becq de Fouquières, Mon Paris et ses Parisiens, Paris, Pierre Horay, 1953, p. 15-16.

Sources

  • Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, 1994
  • Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910

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