Roparz Hemon

Roparz Hemon

Roparz Hemon, à l'état-civil Louis Paul Némo, né le 18 novembre 1900 à Brest et mort le 29 juin 1978, était un linguiste, romancier, journaliste et poète breton de langue bretonne, militant nationaliste, impliqué dans la collaboration, et de citoyenneté irlandaise sur la fin de sa vie[réf. nécessaire].

Sommaire

Jeunesse

Il est né à Brest, deuxième des six enfants d’une famille de fonctionnaires : son père est ingénieur mécanicien de la Marine nationale et sa mère, Julie Foricher, était institutrice. Il est en contact avec la langue bretonne populaire grâce à sa grand-mère maternelle et aux employées de maison.

Après le baccalauréat, il part en classe scientifique au lycée Saint-Louis de Paris, mais finit par opter pour l’étude de l’anglais, tout en suivant les cours de langue celtique (de breton, essentiellement) de la Sorbonne. Il part à l’université de Leeds et obtient l’agrégation d’anglais avant d'être nommé enseignant à Brest.

Combat bretonnant

Agrégé d'anglais, il se consacre à partir de 1923 et jusqu'à sa mort à la défense de la langue bretonne et au combat pour lui donner une littérature qu'il rêvait à l'égal des autres littératures internationales. Possédant une culture certaine, Roparz Hemon s'intéressa très tôt aux problèmes des minorités nationales en Europe et dans le monde, subissant même l’influence de Tagore et de Gandhi[n 1] dès les années 1920 (voir aussi Subhash Chandra Bose).

Il le fait à la fois en linguiste (il écrivit nombre d’articles et d’études sur le breton), et en écrivain. À ses débuts il maîtrisait très mal la langue bretonne, calquant inconsciemment son expression sur le français ou l'anglais, mais il a entrainé dans son sillage de véritables écrivains bretonnants qui eux connaissaient la langue bretonne de naissance, essentiellement Jakez Riou, Yves Le Drézen (Youenn Drezen) et Jakez Kerrien.

Plus grammairien que linguiste, Hemon ne s'est mis à étudier la langue ancienne et la grammaire historique qu'après la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'il se met à travailler à son Dictionnaire historique et à sa Grammaire historique.

La revue Gwalarn

Il crée la revue Gwalarn en 1925, en collaboration avec Olivier Mordrel. Ce n’est d'abord que le supplément littéraire de Breiz Atao, journal qui compte alors moins de 200 abonnés. Rapidement, la revue devient indépendante[n 2]. La revue mère, Breiz Atao, bénéficie au cours des années 1920 et 1930, de financement des services secrets allemands (d’abord, sous la République de Weimar, grâce à des fonctionnaires appartenant à des associations nationales-socialistes, puis par l’Allemagne nazie)[1].

Dans Gwalarn, Roparz Hemon refuse les influences du breton populaire, voulant créer une nouvelle langue bretonne avec de nouveaux mots pour les concepts modernes, et une grammaire standardisée.

D’après Ronan Calvez, dès cette époque, les écrits de Roparz Hemon propageraient une idéologie totalitaire, exaltant la pureté de la race, la conscience d’appartenir à une avant-garde, et la volonté de créer un homme nouveau.

Néanmoins, parmi les donateurs de Gwalarn, l'un des plus réguliers et des plus importants est Leo Perutz, écrivain juif autrichien (puis israélien), interdit en Allemagne[n 3].

Dans ses études ou comptes-rendus des langues de moindre diffusion ou minorisées, il donne comme exemple à suivre le combat mené par les Danois et les Tchèques pour contrer la germanisation de ces pays[2].

Le linguiste

Roparz Hemon a constaté que les Bretons passaient au français pour trois raisons :

  1. c'était le seul vecteur de promotion sociale (toute autre langue que le français étant écartée par le système centralisateur de l'administration),
  2. c'était le moyen de communiquer avec les Français,
  3. le français était imposé par l’école, le service militaire, et l’administration, où toute utilisation de la langue bretonne était bannie.

Roparz Hemon était un homme de l’écrit. Strict, il n’acceptait pas de dérive par rapport à l’orthographe instituée par « l'Entente des Écrivains » de 1908 (et qui se retrouvait dans les travaux de François Vallée), et il renâcla[réf. nécessaire] à adopter l'orthographe unifiée du breton de 1941 (ce n’est qu’après guerre qu'il se résolut à l’adopter[réf. nécessaire]). Pourtant, Gwalarn éditait des livres en graphie vannetaise, comme Prinsezig en Deur à l’usage des enfants, en 1928.

Son projet est dirigé vers l’élite de la population : Roparz Hemon n’a étudié que la langue écrite. Cependant, conscient des faiblesses de cette attitude, il a compilé un recueil d’expressions populaires (réédité par Hor Yezh).

Il s'agissait alors d'une véritable révolution car jusqu'ici le breton n'était guère utilisé que pour l'impression d'ouvrages religieux (Buez ar Zent, etc.).

Par ailleurs, il compose de nombreux ouvrages en brezhoneg eeun (breton simplifié, dont le vocabulaire est réduit à des mots parmi les plus courants) pour faciliter l'accès à la langue écrite. Tout le long de sa vie[3], Roparz Hemon a été un fervent partisan de l’espéranto, seul moyen selon lui de se passer des « langues impériales » ; et l’espéranto ayant toujours été, selon lui, combattu par les régimes totalitaires[4]. Dès 1928, il édite une revue en espéranto, Nord-Okcidento, et réalise une petite grammaire de l’espéranto en 1928, et un petit dictionnaire espéranto-breton en 1930.

Hemon et le peuple breton

Roparz Hemon n’était pas indifférent aux gens qui parlaient le breton populaire, bien au contraire. C’est auprès des employées de maison de ses parents qu’il reçut les rudiments du breton. Peu après la création de Gwalarn, il crée Kannadig Gwalarn, pour tout public, au breton plus simple et « comme on le parle à la campagne ».

Mais ce qui l’intéresse au premier chef, c’est l’éducation du peuple par sa propre langue, comme l’avait fait N.F.S. Grundtvig au Danemark avec ses « académies populaires », avec « des œuvres de qualité ». Toucher le peuple, et spécialement les enfants, est également le but de sa fondation/collection Brezoneg ar vugale, qui distribue des livres en breton aux enfants.

Dans cet esprit, le brezhoneg eeun est un outil puissant d'apprentissage de la langue. C'est également lui qui s’intéresse en premier à l’étude de la prononciation du breton.

Seconde Guerre mondiale

Combat dans l'armée française

Mobilisé, il est affecté au centre des interprètes de l'armée à Auxi-le-Château (Somme). Il est blessé par un lance-flamme près de Crécy-en-Ponthieu le 23 mai 1940. Il est fait prisonnier le 24 mai 1940 et conduit à l'hôpital de Saint-Ricquier (Pas-de-Calais) puis à celui de Berck-Plage. Il est ensuite interné dans le camp de prisonniers de guerre d'Alexisdorf puis dans un camp près de Berlin, dans un secteur où les Allemands rassemblent certains prisonniers bretons, ayant alors pour projet de favoriser les minorités afin de saper l'État français, projet abandonné après l’entrevue de Montoire.

Collaboration culturelle et politique

Il est libéré dans le cadre de ce projet fin août 1940 et rentre à Brest. Il reprend alors la publication de la revue Gwalarn. Dès novembre, il proclame la collaboration « occasion unique de se libérer du joug français[réf. nécessaire] » et s’engage dans la collaboration avec l'occupant.

Le lundi de Pâques 1941, son appartement (12, place de la Tour d'Auvergne) est détruit par un bombardement aérien. Hemon part alors s’installer à Guingamp (7, rue des Salles). Le 1er juillet 1941, il s’installe à Rennes où il est speaker sur Radio Rennes Bretagne, dont il devient plus tard directeur des programmes. Il y travaille sous l’autorité et le contrôle idéologique des Allemands et anime les premières émissions en breton à la radio, ce qui n'avait pas été possible précédemment du fait de la politique linguistique française.

Il dirige l'hebdomadaire Arvor, qui paraît à partir de 1941. Dans ce journal, il est l'auteur de plusieurs déclarations antisémites[5].

En octobre 1941, il est associé avec d'autres intellectuels par le celtisant allemand Leo Weisgerber à la création à Rennes de l'Institut celtique de Bretagne. Hemon en devient le directeur. Cet Institut semble être inspiré par le Deutsche Forschungsgemeinschaft (pendant allemand du CNRS français[6]).

Il collabore aussi politiquement avec l’occupant, participant à la constitution du dossier contre le préfet Ripert[7].

Selon Olier Mordrel et Yann Fouéré, il aurait également été membre du « Kuzul Meur », comité secret qui regroupait divers partis ou associations nationalistes, dont le Parti national breton. Lors de la débâcle des troupes allemandes, il fuit dans un de leurs camions, ainsi que d'autres nationalistes, en août 1944[8]. Kristian Hamon cite le témoignage inédit de l'épouse d'un membre du Bezen Perrot présente dans le convoi avec Roparz Hemon lors de sa fuite en Allemagne et le rôle moins passif qu'on ne le pensait de cet intellectuel aux côtés de nazis[9]. En janvier 1945, il fait encore l’objet d’un rapport élogieux du professeur Weisgerber, qui souligne son engagement germanophile, en vue de lui décerner le Prix Ossian.

Libération

À la Libération, on lui reproche des écrits antifrançais et antisémites, publiés pendant la guerre[10],[11],[12],[13],[14], et ses prises de position nationalistes, parfois anti-françaises, d'avant-guerre[réf. nécessaire][n 4]. Il avait cependant dès 1931 pris ses distances avec quelques-uns de ses écrits publiés entre 1923 et 1929[15].

Arrêté, il est poursuivi pour « atteinte à la sûreté extérieure de l'État ». Le réquisitoire définitif précise que Roparz Hemon a déclaré : « Je me déclare, me tenant sur le terrain strictement culturel qui est le nôtre, partisan d'une collaboration loyale avec les peuples qui façonnent sous mes yeux l'Europe Nouvelle » lors d'une réunion publique de l'Institut celtique au théâtre municipal de Rennes[16],[17].

Après un an de détention préventive, son procès s'ouvre le 15 mars 1946 à Rennes. Ayant axé sa défense sur l'idée qu'il était un savant qui n'avait eu aucune activité politique sérieuse, donc de réelle influence, sous l'occupation[18] et bénéficié de la mobilisation de « milliers de Celtes d'outre-Manche » en sa faveur[19],[n 5], il obtient la relaxe pour l'un des chefs d'accusation, celui de trahison, mais est condamné le 31 mai 1946 à une peine d'indignité nationale de dix ans[20],[21]. Le crime d'indignité nationale consiste à avoir « postérieurement au 16 juin 1940, soit sciemment apporté en France ou à l'étranger une aide directe ou indirecte à l'Allemagne ou à ses alliés, soit porté atteinte à l'unité de la nation ou à la liberté des Français, ou à l'égalité entre ceux-ci » (ordonnance du 26 décembre 1944)[22].

Le 3 juin 1946 le commissaire du gouvernement près la Cour de Justice rapporte au procureur général près la cour d'appel de Rennes[23] :

« Accusé d'atteinte à la sûreté extérieure de l'État, il a été acquitté de ce chef et seulement déclaré en état d'indignité nationale pour une durée de 10 ans.
Cette décision me semble justifiée, les débats n'ayant pas révélé que l'activité de Louis Némo, qui me paraissait cependant devoir être évoquée en une audience publique, s'était exercée dans un sens anti-français. »

Il perd, par voie de conséquence, son statut d’enseignant de la fonction publique.

L'Irlande

Après avoir vivoté à Paris quelque temps, il part pour l'Irlande en juillet 1947. Il s'installe à Dublin où il enseigne le breton à l’Institute for Advanced Studies (équivalent de l'École pratique des hautes études pour le Celtique). Il continue d'écrire dans tous les genres (poésie, théâtre, romans, grammaire, dictionnaires, essais, livres pour la jeunesse, etc). Il rédige depuis l'exil la revue Ar Bed keltiek et collabore à la revue littéraire Al Liamm (dirigée par Ronan Huon) qui a pris le relais de Gwalarn. Il publie aux éditions Al Liamm un grand nombre de livres touchant tous les domaines.

Vers la fin de sa vie, pour de nombreux militants culturels bretons, Roparz Hemon apparaît comme le chef de file incontesté, considéré comme le véritable pape de la langue bretonne, tant le respect, l'admiration à son égard reste grande[réf. nécessaire]. Olier Mordrel, dans son manifeste Pour une nouvelle politique linguistique (La Bretagne réelle) dépeint Hemon comme ayant « des avis sous forme d'ukases dont le simple examen était considéré par des dévôts adeptes comme frisant le sacrilège ».

En 1950, il écrit : « (…) il se produisit un miracle : pendant quatre ans, de 1940 à 1944, un vent de liberté passa sur la Bretagne ; chaque vrai Breton put travailler presque sans tracas, et la vie de l'esprit fleurit. Pendant ces quatre années-là les Bretons conscients apprirent qu'ils étaient capables de s’occuper de leur pays seuls, une leçon qu'ils ne sont pas prêts d'oublier. »[24].

Roparz Hemon meurt à Dublin le 29 juin 1978. Son corps est rapatrié à Brest où il est enterré le 10 juillet 1978.

Son influence demeure grande sur nombre d'écrivains, qui comme Per-Jakez Helias, conservent une admiration certaine pour le bilan intellectuel de Gwalarn.

Hommages récents et controverses sur son attitude pendant la guerre

Les institutions culturelles bretonnantes lui ont rendu plusieurs hommages, reconnaissant son énorme travail en faveur de la langue bretonne. Le journal Bretagne des livres, organe de l'Institut culturel de Bretagne, a publié plusieurs articles laudateurs à son sujet.

Son attitude pendant la guerre a longtemps été minimisée, voire oubliée, comme cela a été le cas pour beaucoup de collaborationnistes français (là encore jusqu'à une époque relativement récente, où l'exigence de mémoire a entrainé bon nombre d'actions contre des collaborateurs français hauts placés : anciens préfets, etc.).

Ceci jusqu'aux révélations du Canard enchaîné entre autres :

  • En 1998, la section du MRAP d'Ille-et-Vilaine, sollicitée par Françoise Morvan, a protesté contre l'hommage rendu à Hemon par l'Institut culturel de Bretagne, rappelant ses activités sous l'Occupation.
  • Le premier collège Diwan, créé en 1988 au Relecq-Kerhuon, avait reçu son nom. Il fut débaptisé douze ans après, à la suite d'une campagne de protestations émanant de certains milieux de gauche.
  • Le premier Dictionnaire breton de An Here, subventionné par l’Institut culturel de Bretagne, lui était dédié.
  • En 2005, l’enseigne « Roparz Hemon » avec sa photographie, qui était fixée sur la façade du Centre culturel breton, place de Verdun à Guingamp dans les Côtes d'Armor, était enlevée.

Œuvres de Roparz Hemon

Publications scientifiques

  • Précis de Grammaire bretonne, Brest, Moulerez Stread ar C'hastell, 1928.
  • L'Orthographe bretonne, Brest, Moulerez Stread ar C'hastell, 1929.
  • Cours élémentaire de breton, Rennes, 1932 (ISBN B0000DV9R9).
  • Geriadurig gallek-brezhonek an troioù-lavar poblel (dictionnaire des expressions du parler populaire) (1935, 1962, 1990, Hor Yezh).
  • Grammaire bretonne, suivie de La Prononciation bretonne (réédition corrigée & augmentée du Précis de grammaire bretonne de 1928), Brest, Gwalarn, 1940.
  • Les Mots du breton usuel classés d'après le sens ; Brest, éd. de Bretagne, 1942, (ISBN B0000DPLFZ).
  • Méthode rapide de breton, 1942 (ISBN B0000DUM0V).
  • La langue bretonne et ses combats, La Baule, éd. de Bretagne, 1947 (la bibliographie en annexe -1001 titres- demeure indispensable).
  • Christmas Hymns in the Vannes dialect of breton, Dublin, Institute for advanced studies, 1956, LXXII+118 p.
  • Geriadur istorel ar brezhoneg (dictionnaire historique du Breton) - 31 fascicules, n° 1 à n° 31, 1959 à 1978.
  • Trois poèmes en moyen-breton, traduits et annotés par R. Hémon (Tremenuan an ytron Maria - Pemzec leuenez Maris - Buhez mab den), Dublin, Institute for Advanced Studies, School of Celtic Studies, 1962, XXIV+172 p (ISBN 1-85500-063-6).
  • Les fragments de la Destruction de Jérusalem et des Amours du Vieillard (textes en moyen-breton), traduits et annotés - supplément avec la collaboration de Gwennole Le Menn), Dublin, Dublin Institute for Advanced Studies, 1969, XXXII+448 p.
  • Cours élémentaire de breton, 1975, (ISBN B0000DRE3H).
  • A historical morphology and syntax of breton, Dublin, Dublin Institute for Advanced Studies, 1975, XVI+328pp.
  • Doctrin an Christenien (texte de 1622 en moyen-breton accompagné de la version française et du texte en breton moderne de 1677, avec préface et notes), Dublin, Dublin Institute for Advanced Studies, School of Celtic Studies, 1977, XII+84 p.
  • Geriadurig gallek-brezhonek an troioù-lavar poblel, Hor Yezh, 1990.
  • Testennoù evit ar studi (An Mirouer a confession (1621), An Dialog etre Arzur Roe d'an Bretounet ha Guynglaff, La Resurection de Jesus Christ en forme de tragedy en air bretton, La Création), Hor Yezh, n° 200, 1994.
  • Ar Varn diwezhañ (pezh-c'hoari eus an XVIIIvet kantved), Saint-Brieuc, Skol, 1998.
  • Yezhadur istorel ar brezhoneg, Hor Yezh, (ISBN 2-910699-36-6).
  • Geriadur istorel (Dictionnaire historique), Preder, (ISBN 2-901383-01-7).

Travaux littéraires

  • Gwalarn, 1925-1944 (en assure la direction du premier au dernier numéro)
  • An Den a netra (Un homme de rien, pièce de théâtre), 1927.
  • Plac'hig vihan ar Mor (traduction d'Hans Christian Andersen), Brest, Kenta Mouladour Moulerez, 1928.
  • Ur Breizhad oc'h adkavout Breizh, 1931 (antérieurement paru par épisodes dans Gwalarn), réédition : Al Liamm, 1972.
    • traduction française : Un Breton redécouvrant la Bretagne, présenté et traduit par Michel Tréguer, Fouesnant, Yoran embanner, 2005.
  • Kleier Eured Brest, Gwalarn, 1934, recueil de nouvelles sur la vie des gens du peuple à Brest (ISBN 2-9511721-8-4).
  • Santez Dahud, 1935, réédition : Hor Yezh, 1998 (ISBN 2-910699-29-3).
  • An Aotrou Bimbochet e Breiz, Brest, Skridou Breizh, 1942.
    • An Aotrou Bimbochet e Breizh, réédition Hor Yezh, 1990.
  • Barzhonegoù (poèmes), Skridou Breizh, 1943.
  • Kleier Eured (nouvelles), Skridou Breizh, 1943.
  • Ar c'horf dindan dreid va zad-kozh, éd. Al Liamm, 1949.
  • Gaovan hag an den gwer (Gauvain et le Chevalier vert), Brest, Al Liamm, 1949, réédition : éd. An Here, 1988 (ISBN 2-86843-052-X).
  • Alanig an tri roue ; Brest, éd. Al Liamm, 1950 (couv. de X. de Langlais).
  • Ur prenestr a oa digor, éd. Skridou Nevez, 1952.
  • Meurlarjez, 1952.
  • An ti a drizek siminal, 1956.
  • An tri boulomig Kalon aour, Al Liamm, 1961.
  • Mari Vorgan, Al Liamm, 1962, réédition : Al Liamm, 1975.
    • traduit en français: La Marie-Morgane, Presses d'aujourd'hui, 1981.
    • traduit en gallois : Morforwyn, University of Wales, Aberystwyth, Centre for Educational Studies.
  • Ho kervel a rin en noz ha marvailhoù all (nouvelles), Brest, Al Liamm, 1970.
  • War ribl an hent (nouvelles), Al Liamm, 1970.
  • Tangi Kerviler, Al Liamm, 1971, 169 pp.
  • Nenn Jani, Al Liamm, 1974.
    • traduction française : Spezet, Coop Breizh, 1998 (ISBN 2-84346-037-9). Dans Nenn Jani, son dernier roman, publié quatre ans avant sa mort, Roparz Hemon semble avoir retrouvé, avec le Brest de son enfance, la paix intérieure. C'est un calme adieu au monde, dans l'amour d'une ville et du menu peuple qui furent sa jeunesse. Un menu peuple écrasé par les conditions de travail mais qui, à force de lutte contre la pauvreté et la misère, sait parfois se tailler sa petite part de bonheur. Fresque de la vie populaire à Brest avant 1914 ? Assurément. Mais avec Nenn Jani, qui ouvre sa porte au jeune ouvrier blessé, menacé par la charge des dragons, c'est le récit d'une victoire, celle du courage et de la bonté sur l'égoïsme et sur le destin.
  • Troioù-kaer ar baron pouf, An Here, 1986 (ISBN 2-86843-036-8).
  • C'hoariva troet, Hor Yezh, 1991, 204 p.
  • Danevelloù iwerzhonek, Hor Yezh, 1994, 110 p.
  • Danevelloù kozh danvez Breizh, Hor Yezh, 1992, 164 p.
  • Ar Bed dre ar brezhoneg, Hor Yezh, 1994, 200 p.
  • Barzhaz dianav ha barzhaz troet, Hor Yezh, 1997 (ISBN 2-910699-21-8).
  • Furnez ha faltazi, Hor Yezh, 1998 (ISBN 2-910699-26-9).
  • An ti a drizek siminal, Hor Yezh, 1998 (ISBN 2-910699-27-7).
  • Eñvorennoù, Al Liamm, 1998 (ISBN 2-7368-0053-2).
  • Alc'hwez ar brezhoneg eeun (ISBN 2-86863-126-6).

Traductions

Des œuvres de Roparz Hemon ont été traduites en anglais, cornique, esperanto, français, frison, gallois, irlandais et néerlandais.

Bibliographie

  • Al Liamm, n° 190, 1978. (Une bibliographie quasi exhaustive des travaux de R. Hemon a paru dans les n°s 192 (p. 34-47), 193 (p. 158-164) et 194 (p. 227-237) d'Al Liamm, 1979).
  • Tymen (Yves) dir., Roparz Hemon 1900-1978 ; Lorient, Dalc’homp Sonj, 1990, 187 p. (textes de Vefa de Bellaing, Yann Bouessel du Bourg, Herri Caouissin, Per Denez, Yann Gwegen, Alan Heusaff, Ronan Huon, Pierre Laurent, Ivona Martin, Aimée Nemo, Yves Tymen) (ISBN 2-905929-08-X).
  • Calvez (ronan), La Radio en Langue bretonne. Roparz Hemon et Pierre-Jakez Hélias : deux rêves de la Bretagne ; Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2000 (ISBN 2-86847-534-5), thèse soutenue en décembre 1999 à l'Université de Bretagne Occidentale à Brest.
  • Favereau (francis), Anthologie de la littérature bretonne au XXe siècle, tome 2 : Breiz Atao et les autres en littérature : 1919 - 1944.
  • Olier (youenn), Istor hol lennegezh. I : Skol Walarn ; Rennes, Imbourc'h, 1974, 192pp (longue analyse en français par F. Broudic in Langue et littérature bretonnes. Bibliographie 1973-1982, Brud Nevez, 1984, pp 70-71).
  • Treguer (michel), Aborigène Occidental, Mille et une nuits, 2004. Critique notamment les méthodologies de Ronan Calvez et Françoise Morvan, et œuvre pour réhabiliter Roparz Hemon.

Références

  1. Lionel Boissou, « L'Allemagne et le nationalisme breton (1939-1945) », in Bretagne et identités régionales durant la Seconde Guerre mondiale, sous la direction de Christian Bougeard, Brest, Centre de recherches bretonnes et celtiques, 2002.
  2. Gwalarn n° 14 p. 30-62, et Gwalarn n° 16, p. 93-94
  3. Voir la bibliographie de Roparz Hemon donnée dans Al Liamm no 192 à 194 (1979), et no 252 à 256 (1989).
  4. Ar Bed Keltiek, septembre 1966.
  5. Voir « Roparz Hémon, Arvor, l'antisémitisme et le PNB, en janvier 1944 » sur le site de la Libre pensée. Sous le pseudonyme de Pendaran (comme l'indique Georges Cadiou dans L'hermine et la croix gammée : le mouvement breton et la collaboration, Mango, 2001, 262 pages, p. 139. De même, en 1990, la revue Dalc'homp Sonj fait paraître un livre commémorant Roparz Hemon, formellement identifié page 47, par l'ancien du PNB Yann Bouëssel du Bourg : « Sa contribution personnelle est considérable, soit sous son pseudonyme habituel (Roparz Hemon) soit sous celui de Pendaran. » Anna Debauvais confirme : « il signe Pendaran » (Fransez Debauvais, tome 3, p 197)), il écrit :
    • « Dans le même article de Loeiz Herrieu, (...) nous trouvons un exemple de ces revendications (...) que toute la Bretagne, à part la poignée d'enjuivés qui croient si naïvement pouvoir encore nous gouverner (...) », dans le no 16 du 20 avril 1941 ;
    • « La Troisième République française a répandu dans le peuple une culture basée sur la mystique de la Révolution de 1789, revue et corrigée par le parti radical, avec, cela va sans dire, la collaboration des Juifs et des Loges ; culture où la morale, surtout négative, veut échapper aux dogmes religieux, où les sciences dites exactes prennent le pas sur les sciences d'observation, où l'histoire obéit aux concepts jacobins, où la littérature se réclame du monde gréco-latin » dans le n°22 du 1er juin 1941 ;
    • « L'histoire de Bretagne, croyons-nous, est au programme des écoles, et obligatoirement les petits Bretons doivent apprendre que les celtes ont subi plusieurs siècles de honte et d'esclavage, depuis le temps où les légions romaines débarquaient dans l'île de Bretagne jusqu'au temps où feu Marianne livrait notre pays à ses juifs », dans le no 81 du 26 juillet 1942.
  6. Lionel Boissou, « L'Allemagne et le nationalisme breton (1939-1945) », in Bretagne et identités régionales durant la Seconde Guerre mondiale, sous la direction de Christian Bougeard, Brest, Centre de recherches bretonnes et celtiques, 2002, p 332. Cet organisme existe toujours.
  7. Henri Fréville, Archives secrètes de la Bretagne. Ouest-France Éditions, 2005 (réédition, édition originale 198), p. 178.
  8. « Dans les tout premiers jours d'août » 1944, « lorsque les forces allemandes évacuèrent Rennes, elles emmenèrent dans leur retraite C. Lainé, Marcel Guieysse, sa femme et sa fille, son adjoint Ange Péresse avec sa famille, Roparz Hémon et des activistes du séparatisme breton, en même temps que les soldats de la Formation Perrot, revêtus de leur tenue militaire allemande. » Yann Fouéré, La Patrie interdite, Histoire d'un Breton, France Empire, 1987, p. 323.
  9. Kristian Hamon, « Le Monde en Guerre », 'www.39-45.org, mai 2008.
  10. « La Troisième République française a répandu dans le peuple une culture axée sur la mystique de la Révolution de 1789, revue et corrigée par le parti radical, avec, cela va sans dire, la collaboration des Juifs et des Loges ; culture où la morale, surtout négative, veut échapper aux dogmes religieux, où les sciences dites exactes prennent le pas sur les sciences d'observation, où l'histoire obéit aux concepts jacobins, où la littérature se réclame du monde gréco-latin », in Pendaran « Culte et culture », dans Arvor n° 22, 1er juin 1941
  11. « L'histoire de Bretagne, croyons-nous, est au programme des écoles, et obligatoirement les petits Bretons doivent apprendre que les Celtes ont subi plusieurs siècles de honte et d'esclavage, depuis le temps où les légions romaines débarquaient dans l'île de Bretagne jusqu'au temps où feu Marianne livrait notre pays à ses juifs », in Pendaran, « Me a lenno dans les écoles », Arvor n° 81, 26 juillet 1942
  12. Dans le même article de Loeiz Herrieu, «(…) nous trouvons un exemple de ces revendications (…) que toute la Bretagne, à part la poignée d'enjuivés qui croient si naïvement pouvoir encore nous gouverner (…) nous construisons et nous agissons. Quelques-uns de nos ennemis s'en sont aperçus déjà à leurs dépens.» in Pendaran, « Les petits ruisseaux… », Arvor n° 16, 20 avril 1941
  13. Un jeu de mot sur Ponce-Pilate, le Maréchal Pétain et les Juifs dans Arvor, n° 155, p. 4, 9 janvier 1944
  14. «La Bretagne n'a qu'une langue : le breton. Le français n'est qu'une langue étrangère. Bien qu'il soit, et qu'il sera encore utilisé parmi nous, bannir le français est notre but. Tant qu'il restera un francisant dans notre pays, ce sera un de trop.» in Arvor, n° 74, 7 juin 1942
  15. Voir la première préface (1931) de Eur Breizhad oc'h adkavout Breizh, réserves confirmées et renforcées dans la seconde préface (1972) du même ouvrage.
  16. Ronan Calvez, La Radio en Langue bretonne. Roparz Hemon et Pierre-Jakez Hélias : deux rêves de la Bretagne, Presses Universitaires de Rennes, 2000, p. 68.
  17. Ronan Caerléon, Complots pour une République bretonne: les dossiers secrets de l'autonomisme breton, La Table ronde, 1967, 384 pages, p. 301.
  18. Georges Cadiou, op. cit., 2001, p. 139
  19. Geneviève Vermes, Vingt-cinq communautés linguistiques de la France: Langues régionales et langues non territorialisées, L'Harmattan, 1988, vol. 1, 422 pages, p. 120 (ISBN 2858029083).
  20. Michel Denis, Mouvement breton et fascisme. Signification de l'échec du second Emsav, actes du colloque Régions et régionalisme en France du XVIIIe siècle à nos jours, PUF, 1977, qui mentionne un article paru dans la revue Preder en 1961.
  21. Voir Pierrik Le Guennec (militant du Parti des travailleurs) « Diwan, une école qui vient de loin », sur le site de la Fédération nationale de la Libre Pensée ; la lettre ouverte de la Fédération nationale de la Libre Pensée au maire de Guingamp du 22 janvier 2000 ; « Nom propre . Muscadet sur heil », La Lettre à Lulu, n°32, mars 2001 ; le Bulletin d’information du groupe MRC. Conseil régional Île-de-France, n°2, août 2004
  22. L'année politique 1944-1945, Éditions Le Grand siècle, 1946, p. 104.
  23. Cité par Ronan Calvez, op. cit., p. 101.
  24. Al Liamm, n° 20, 1950, p. 31

Notes

  1. Eur breizhad oc'h adkavout Breizh, traduit en français.
  2. Dès juillet 1926 (numéro 7), mentionné en introduction du numéro 9 (printemps 1927, p. 3).
  3. À partir du n° 17 (printemps 1929).
  4. Notamment le roman An Aotrou Bimbochet e Breizh (Monsieur Bimbochet en Bretagne), publié en 1925 : au XXIIe siècle, dans une Bretagne indépendante, le professeur Bimbochet vient en Bretagne et découvre, ébahi, que la langue bretonne est toujours vivante malgré 500 ans de domination française.
  5. Il parvint environ trois mille dépositions en sa faveur, émanant des milieux culturels européens, des autres pays celtiques, aussi d'hommes politiques comme le ministre britannique Ernest Bevin.

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