Royans

Royans
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Le Royans est une petite région naturelle située entre le pied du massif du Vercors et la rive gauche de l'Isère. Il se partage entre les territoires du département de la Drôme et de celui de l'Isère. On parle de Royans-Drôme et Royans-Isère.

Géographiquement, ce pays constitue un cirque protégé des vents par les Monts du Matin à l'ouest et la crète de Saint-André au nord et il développe à l'est de profondes "combes" remarquables à l'intérieur du flanc nord-ouest du Vercors : gorges de la Bourne, goulets de la Vernaison, Combe Laval (la combe la plus vaste d'Europe, dit-on), Val Sainte-Marie, etc. C'est une région agricole faite de bas plateaux entre 200 et 300 mètres d'altitude que dominent des crêtes rocheuses de 800 à 1100 mètres. Elle est partagée d'ouest en est par la Bourne qui, après avoir creusé des gorges profondes dans le Vercors, traverse le Royans dans son milieu pour rejoindre l'Isère. Plusieurs de ses affluents drainent aussi le pays, notamment la Vernaison et la Lyonne (rive gauche), le Rognon et le Tarze (rive droite). La force hydraulique de ces rivières torrentueuses a permis très tôt un développement industriel.

"Royans" viendrait du dieu gaulois Rudianus, "le Rougeaud", du gaulois rudio (rouge). On en a trouvé plusieurs mentions dans la région.

Historiquement, le Royans fût pris en domination par un des Seigneurs assemblés dans la campagne de reconquête au Xe siècle du territoire occupé par les Sarrazins et appelé "de Peyrins" et "de Royans", mais fut très vite divisé par héritage. La partie nord échut aux Bérenger puis aux Sassenage, reconnus vassaux du Dauphin de Viennois Humbert II juste avant le transfert du 'Dauphiné' au fils du roi de France. Elle regroupait le canton actuel de Pont-en-Royans mais aussi les territoires de Saint-Laurent-en-Royans et Saint-Eulalie-en-Royans. Vers 1680, cette seigneurie régie par les barons de Sassenage devint un marquisat de la province du Dauphiné. La partie sud échut à la famille des Poitiers du Valentinois. Elle fut rattachée brièvement au nord vers 1750 par héritage contesté du Duc de Tallard dans le fonds des Sassenage. Au XVIIIe, Saint-Jean-en-Royans gagna de l'importance par un développement industriel et supplanta les deux bourgs de Pont-en-Royans et Saint-Nazaire-en-Royans.

La ville principale est aujourd'hui Saint-Jean-en-Royans (Drôme) avec 3000 habitants. Jadis, Saint-Nazaire-en-Royans (Drôme) et Pont-en-Royans (Isère) étaient les deux "portes du Vercors", l'une sur la route romaine menant de Lyon à Die par Léoncel et la vallée de la Gervanne, l'autre sur le sentier du Pas de l'Allier, menant à Die par le plateau du Vercors (St Martin, Chapelle et Vassieux). Outre l'agriculture et l'industrie textile (laine, soie), le Royans a développé aux XIXe et XXe une industrie de la tournerie du bois produisant des 'articles de Saint-Claude' (articles de ménage en bois tourné) renommés.

Aujourd'hui, le Royans est partagé entre les départements de l'Isère, au nord de la Bourne, et de la Drôme au sud. Divers projets régionaux tentent de surmonter la division administrative, fluctuante au fil des époques, et ne répondant pas à la réalité humaine et économique. Le Royans fait partie du Parc Régional naturel du Vercors.

Le Royans attire les touristes depuis la fin du XVIIIe (Stendhal, etc.) par ses gorges , ses combes, ses routes prestigieuses à travers les gorges de la Bourne et les petits et les grands goulets de la Vernaison (célébrées depuis le XIXe par le Touring-club de France et toujours par le Guide Michelin), ses truites. Aujourd'hui de surcroît, le Musée de l'eau de Pont-en- Royans, les grottes de Choranche, l'aqueduc de Saint-Nazaire-en-Royans, la grotte de Thais et le bateau à aubes sur l'Isère et, plus récemment, le Couvent des Carmes de Beauvoir-en-Royans, constituent des attractions fréquentées.

La spécialité gastronomique est la "raviole du Royans".

Source

Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Royans » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878  (Wikisource)

Voir aussi


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Pays de la Drôme
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