Rue Ramponeau

Rue Ramponeau
20e arrt
Rue Ramponeau
Position sur la carte
Carte de Paris
Arrondissements 20e
Quartiers Belleville
Début 108, boulevard de Belleville
Fin 85, rue Julien-Lacroix
Longueur 310 m
Largeur entre 9 m et 9,50 m
Dénomination Arr. du 26 février 1867 et Arr. du 30 août 1884.
Anciens noms Partiellement: rue de l'Orillon, impasse de Tourtille
Géocodification Ville de Paris : 8034
DGI : 8020
Nomenclature officielle
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Rue Ramponeau Paris 12-02-2000.JPG

La rue Ramponeau, orthographiée parfois improprement "rue Ramponneau" avec deux n, est une voie du 20e arrondissement de Paris située dans le quartier de Belleville. Elle s'étend selon un axe SO-NE entre le boulevard de Belleville et la rue Julien-Lacroix. Elle est prolongée par un court tronçon de la rue Jouye-Rouve qui donne accès à une entrée secondaire du Parc de Belleville. Elle présente un faible dénivelé dans sa partie ouest, la pente s'accentuant nettement à l'approche du parc. Son tracé est légèrement brisé à l'intersection de la rue de Tourtille. La rue est intégralement pavée. L'histoire de la rue Ramponeau, particulièrement riche sur le plan social et de l'urbanisme, s'inscrit dans celle plus large du quartier de Belleville où les ruelles, les ateliers, les cités-jardins conservent la mémoire d'un double passé, rural et ouvrier et le souvenir des migrants qui en ont fait une terre d'asile.

Sommaire

Historique

Un village se forme au Moyen Âge sur les coteaux viticoles des grandes abbayes, à l'est, hors des murs de Paris. À cette époque et jusqu'au XVIIIe siècle la future rue Ramponeau n'est au mieux qu'une sente qui dessert des parcelles.

Ce village de l'est parisien prend le nom de Belleville. Le tracé de la rue Ramponeau figure, sans être nommé, sur le plan de Roussel (1730)[1]. Sans doute simple chemin, cette voie monte rectiligne depuis la rue du St-Denis (actuelle rue Saint-Maur) jusqu'aux premières pentes de Belleville. Elle est représentée au cœur de la Courtille, jardins champêtres et vergers entourés de haies. Ce quartier de Belleville se développe alors à l'orée de l’enceinte fiscale de Paris et bénéficie ainsi de l’absence de taxes qui favorise l’ouverture de guinguettes et de cabarets où s'écoule le vin produit sur ses pentes. Le cabaret Ramponeau et la taverne Desnoyez, les plus connus, comptent rapidement parmi les lieux de divertissement les plus prisés de l’est parisien. « Ramponeau, cabaretier de la Courtille, vendait, en 1760, de très mauvais vin à très bon marché. La canaille y courait en foule; cette affluence extraordinaire excita la curiosité des oisifs de la bonne compagnie. Ramponeau devint célèbre » rapporte Voltaire dans Plaidoyer de Ramponeau prononcé par lui-même[2]. Le cabaret, situé du 1 au 5 rue de l’Orillon à l’angle de la rue St Maur, fut baptisé Tambour Royal en 1758.

À la fin du XVIIIe siècle, la construction du Mur des Fermiers généraux le long des actuels boulevards de Belleville et de la Villette, pour faire respecter l'octroi, entraîna la migration des cabarets et guinguettes plus haut dans Belleville[3]. Le plan de Verniquet (1791) mentionne une ébauche de l'actuelle rue Ramponeau sous le nom de rue de Riom. Sur ce même plan, la barrière d'octroi adjacente est également baptisée Riom. Elle portera d'autres noms (de l'Orillon, Ramponeau, des Moulins) au gré des appellations de la rue qu'elle prolonge du côté parisien du boulevard de Belleville. Durant la première moitié du XIXe siècle, Belleville se transforme peu à peu sous l’effet de l’industrialisation naissante. De nombreuses industries, jugées insalubres et interdites à Paris viennent s’y installer. La rue s'urbanise rapidement, accueillant dans des maisons de rapport de mauvaise qualité les ouvriers venant de province ou chassés après 1852 par les grands travaux haussmanniens et la hausse des loyers. L’urbanisation est l’œuvre d'investisseurs privés. Dès 1839, sur le plan d'Ambroise Tardieu, le tracé de la rue Ramponeau apparaît clairement face à la barrière Ramponeau avec celle de la rue Dénoyez et la rue de Tourtille (mais aucune ne sont nommées et la rue Julien Lacroix n'y figure pas). Vers 1850 la partie inférieure de la rue (à l'ouest de la rue de Tourtille) est entièrement construite alors que ne figuraient sur un plan de parcelles de 1812 que quelques façades[4].

    • La dernière barricade de la Commune

La commune de Belleville est rattachée à Paris en 1860. En 1867 la partie supérieure de la rue de l'Orillon (extérieure aux boulevards) - voie de l'ancienne commune de Belleville - est baptisée rue Ramponeau du nom du cabaretier, tout comme la porte ménagée dans le mur de la ville[5]. Paradoxalement le célèbre cabaret était installé dans la partie inférieure de la rue de l'Orillon (cette dernière conservant son nom). Pour ouvrir la rue Ramponeau sur la rue Julien Lacroix ce premier tronçon sera complété en 1884 de l'impasse de Tourtille et de la partie de la rue Jouye-Rouve qui finissait en impasse en deçà de la rue Julien-Lacroix. C'est à cette date qu'elle a adopté le tracé actuel. Entre-temps la rue Ramponeau connaît la Commune de Paris. Le 28 mai 1871 s'y tient l'une des dernières barricades de la Semaine sanglante. Certains comme Les amis de la Commune[6] affirment qu'il s'agit de la dernière, dans le sillage de l'historien contemporain et acteur des événements Prosper-Olivier Lissagaray, qui affirme : « La dernière barricade des journées de Mai est rue Ramponneau. Pendant un quart d'heure, un seul Fédéré la défend. Trois fois, il casse la hampe du drapeau versaillais arboré sur la barricade de la rue de Paris. Pour prix de son courage, le dernier soldat de la Commune réussit à s'échapper. »[7] Au contraire le texte ci-dessous de Louise Michel - tendrait à situer la dernière barricade rue de la Fontaine-au-Roi. « La barricade de la rue Saint-Maur vient de mourir, celle de la rue Fontaine-au-Roi s’entête, crachant la mitraille à la face sanglante de Versailles. On sent la bande furieuse des loups qui s’approchent, il n’y a plus à la Commune qu’une parcelle de Paris, de la rue du faubourg du Temple au boulevard de Belleville. Rue Ramponeau, un seul combattant à une barricade arrêta un instant Versailles. Les seuls encore debout, en ce moment où se tait le canon du Père-Lachaise, sont ceux de la rue Fontaine-au-Roi. Ils n’ont plus pour longtemps de mitraille, celle de Versailles tonne sur eux. »[8] L'emplacement de la dernière barricade Ramponeau a été situé à l'angle de la rue de Tourtille par une carte postale de l'illustrateur Albert Robida[9].

Belleville a une ancienne et forte tradition de terre d'asile. Le quartier après avoir accueilli au XIXe siècle les Auvergnats, Alsaciens et Bourguignons exilés du centre de Paris ou de province a vu affluer plusieurs vagues de main-d'œuvre étrangère à la France. Les juifs ashkénazes arrivent dès la fin du XIXe siècle. Après la Grande Guerre, les Arméniens et les Grecs posent leurs valises à Belleville suivis vers la fin des années 1930 par les juifs d'Allemagne, les Espagnols et les Algériens. La communauté juive ashkénaze de Belleville va payer un lourd tribut à la Seconde Guerre mondiale. Le « Mémorial des enfants juifs déportés de France » de Serge Klarsfeld recense 28 enfants habitant la seule rue Ramponeau[10]. Après la Seconde Guerre mondiale une communauté juive d'Afrique du Nord (principalement de Tunisie) s’y installe rejoint par des musulmans du Maghreb. Tandis que les anciens déménagent progressivement pour les nouveaux HLM de banlieue, les immigrés d'Afrique du nord s'installent dans les vieux immeubles. Dans les années 1970 une vague importante d'immigration chinoise prend pied à son tour à Belleville et investit le commerce. Yougoslaves, Turcs (principalement Kurdes) et Africains de l'Ouest font partie des derniers arrivants. Ces migrations façonnent durablement la rue Ramponeau. Le film "Les Garçons Ramponeau"[11] témoigne, à travers le destin croisé de trois amis d'enfance depuis les années 1920, d'un Belleville ouvrier et immigré traversé par la Grève générale et les manifestations de 1936, la Guerre et l'engagement dans la Résistance puis dans les combats sociaux d’après-guerre. Dans l'immeuble de style Art déco, construit en 1929 aux 27-29, vécurent les grands parents Fryszman du cinéaste diariste Joseph Morder, auquel il consacra un film tourné dans leur appartement et dans le quartier, "Avrum et Cypojra". Après leur décès, Joseph Morder y habita jusqu'en 2000. Autre célébrité bellevilloise, Lassana Diarra, footballeur français, fils d'un manutentionnaire et d'une femme de ménage d'origine malienne, a grandi rue Ramponeau[12].

    • Le temps de la réhabilitation

Cet asile a un prix. Celui de l'insalubrité. L'habitat, souvent de piètre qualité, est également très dégradé. Le quartier est inscrit dans la liste des îlots insalubres dès 1918. À partir des années 1960, la rénovation du quartier se traduit dans des tours et barres caractéristiques des cités radieuses de Le Corbusier dont témoigne le quartier voisin du Nouveau-Belleville. Le côté impair de la rue Ramponeau échappe de justesse au même sort grâce à l'action de ses habitants réunis dans l'association La Bellevilleuse fondée en 1989, lorsque la Ville de Paris lance un projet de rénovation du Bas-Belleville. « Ce projet consiste à quasiment raser au moins 4 îlots sur le secteur Ramponeau-Belleville pour y construire un quartier neuf, en ignorant purement et simplement, non seulement les immeubles existants mais également la population y résidant »[13]. En 1996 le projet de ZAC est annulé devant un tribunal administratif. Un nouveau projet, faisant une grande part à la réhabilitation et au maintien des habitants est finalisé (plan d'aménagement et de mise en valeur dit Plan de référence[14]). Les constructions neuves (uniquement des logements sociaux) sont en harmonie avec les bâtiments anciens, les immeubles vétustes sont réhabilités soit par l'OPAC (logement sociaux) ou, pour les copropriétés ou monopropriétés privées, subventionnés dans le cadre de l'OPAH. Début 2007, les travaux ont déjà largement façonné la rue Ramponeau. À cette date il ne reste que deux grands chantiers à réaliser : la construction de l'immeuble précédant la Forge et la restauration du relais des Postes à l'angle du boulevard de Belleville. Côté numéros pairs, la partie aval de la rue Ramponeau a fait l'objet d'une reconstruction quasi intégrale avec des programmes novateurs sur le plan architectural qui se sont achevés au début des années 1990. La rénovation du secteur Ramponeau-Bisson-Tourtille a fait appel à des architectes de renom : Borel, Montès, Delorme, Ripault et Sarfati.

    • Une gentrification contrariée

À partir des années 1980, s'installent à Belleville deux nouvelles populations : des classes moyennes françaises à qui l'on a attribué un logement social sans qu'elles aient choisi Belleville et qui souhaitent une banalisation du quartier et des commerces, et des jeunes artistes et cadres moyens qui s'y installent justement pour la diversité culturelle et l'aspect ancien du bâti. Rue Ramponeau, contrairement à d'autres quartiers de Paris, cette gentrification est contrariée par la très faible part de logements privés dans le foncier par rapport au logement social (probablement moins de 10 %, voir l'inventaire des bâtiments). De plus, des faits graves encore récents (règlements de compte dans la rue, trafic de drogue, incendie de voiture, etc.) maintiennent la mauvaise réputation que les Parisiens ont de la rue Ramponeau.

Origine du nom

Voisinage d'une guinguette tenue par Jean Ramponneau, célèbre cabaretier du XVIIIe siècle, pour lequel Louis-Sébastien Mercier, dans ses Tableaux de Paris, raconte : « Tel est le fameux nom de Ramponeau, plus connu mille fois de la multitude que celui de Voltaire et de Buffon. Il a mérité de devenir célèbre aux yeux du peuple, et le peuple n'est jamais ingrat. Il abreuvait la populace altérée de tous les faubourgs, à trois sous et demi la pinte : modération étonnante dans un cabaretier, et qu'on n'avait point encore vue jusqu'alors ! »[15]. Le nom de la rue s'orthographie Ramponeau et non Ramponneau ou Ramponneaux.
À Paris il est courant d'attribuer aux voies le nom d'habitants ou de propriétaires ayant loti ou construit leurs terrains. L'historien Alfred Fierro en recense 74 exemples dans le 20e arrondissement (St-Fargeau, Tourtille, Dénoyez...)[16]. Il est intéressant de signaler que dans ce cas contrairement à la plupart des rues portant le nom d'artiste ou d'homme politique seul le patronyme est utilisé.
Avant que la rue ne soit baptisée en 1867, Ramponeau a d'abord désigné au début du XIXe siècle la barrière du mur des Fermiers généraux située à l'extrémité de la rue de l'Orillon et le chemin de ronde de cette même barrière Ramponeau jusqu'à la barrière de Belleville. On peut raisonnablement penser que le nom de la rue lui fut attribué dans cette continuité, alors même que la taverne Ramponeau se situait rue de l'Orillon, à l'ouest de la barrière[17].

Activités

De nos jours, la rue Ramponeau est principalement consacrée au logement social. Elle comprend également une forte densité d'ateliers d'artistes.

Bâtiments remarquables

Plan détaillé sur le site de la Paris à la carte de la Mairie de Paris.

Curiosité Propriétaire Année de construction
1-1bis-3 Relais des Poste (angle du 110, boulevard de Belleville), ancien poste frontière de Paris juste au-delà de l'enceinte des Fermiers Généraux. Maison basse d'un étage sur rez-de-chaussée rare témoignage du faubourg de Belleville précédant l'annexion et probablement de la fin du XVIIIe siècle. Conservation d'éléments de toiture : couverture de tuiles plates, anciennes lucarnes passantes et à ferme débordante. Sa fonction de ravitaillement des chevaux est attestée par une lucarne fénière donnant toujours sur la rue Ramponeau. Propriété de la ville de Paris, il est classé en 2006 au PLU sous Protection Ville de Paris et sert, en 2008, d'entrepôt pour les travaux du complexe sportif de la rue Dénoyez en attendant la définition d'un projet d'aménagement[18]. Protections patrimoniales – 20e arrondissement. Ville de Paris fin XVIIIe siècle
4 Restaurant casher Chez Bébert au rez-de-chaussée, face à la rue Dénoyez. ? vers 1990
5 Immeuble ancien de 4 étages, formant angle avec la rue Dénoyez. Balcon en fer au 1er étage. Ancien restaurant portant enseigne "Grillades, Couscous"). Agence de voyages "Sayada voyages". ? fin XIXe siècle ?
6-12 Immeuble de 24 logements sociaux. Architecte Jacques Ripault. 1988. Entrée au 23, rue Bisson. Au rez-de-chaussée Maison du Taleth et parking. RIVP 1988
7 Immeuble ancien. 3 étages plus mansardes. En 2010, une boutique ("Africana") occupe les locaux de la boucherie casher "Zlassi, la Rose de l'Ariana". À sa droite, un cybercafé ("Sadia & Alif"), toujours au rez-de-chaussée remplace le cybercafé "Cyber-tel.com". ? fin XIXe siècle ?
9 Immeuble ancien rénové. 3 étages plus mansardes. LOG - Union d'économie sociale fin XIXe siècle ?
11-13 Immeuble d'un étage. Située au rez-de-chaussée, la Boulangerie de Tunis a fermé définitivement en juillet 2008. ? courant XIXe siècle ?
15 Immeuble ancien en réhabilitation par la SIEMP. SIEMP fin XIXe siècle ?
14-16-18 Immeuble avec façade triptyque. Partie centrale en carreaux blancs. Institut Talmudique : Yechiva Maor Hatorah. ? vers 1990
17 Immeuble ancien d'un étage abritant le restaurant de spécialités espagnoles Chez Ramona. Studio de création graphique Nomoon [4]. Salon de coiffure sur rue "Black Pearl". ? fin XIXe siècle ?
19 L'immeuble d'origine - 3 étages sur rue - date du XIXe siècle. En 1893/1894, il est surélevé (selon permis de construire retrouvé aux archives de la ville de Paris, et la date d'un journal retrouvé sous un parquet) à 5 étages et un second bâtiment est construit sur la suite de la longue parcelle. En 1999, c'est un immeuble de rapport (loyers loi de 48) devenu taudis, racheté par un marchand de biens et revendu "à la découpe" à de jeunes membres de professions intellectuelles et artistiques, qui le rénovent. Exemple isolé de gentrification dans cette rue. En 2010, au rez-de-chaussée, atelier de couture africain. Copropriété privée fin XIXe siècle ?
20-24-28 Logements sociaux, architecte Fernando Montès, 1990, jardin de bambous par Alexandre Chemetoff. Entrée au 24. Façade enduit rose et pierre grise du Jura. L'objectif de l'architecte était de "créer la transition de l'espace public à l'espace privé" par une succession de parcours. Au rez-de-chaussée, établissement le Passage, Croix-Rouge française. ? 1990
21-23-25 Sur rue, construction prévue d'un immeuble de 20 logements sociaux par Ville de Paris et Région Ile de France (participation resp. 1 025 000 €, 145 076 €). En attendant, en 2009-2010, l'association le Jardin Ramponeau et La Kommune ont utilisé l'espace vacant depuis dix ans pour en faire un jardin partagé éphémère et un lieu de création.

Accès à la Forge de Belleville, rebaptisée La Kommune en 2009. Cette ancienne usine de clefs a été aménagée en ateliers d'artiste où travaillent une trentaine de peintres et de sculpteurs. Architecte : Philippe Prost.

OPAC 2011 ?
27-29 3 immeubles de rapport, construction 1929, façade revêtement brique et pierre, bow-windows encadrant la façade. Entrées par l'impasse latérale (dite 31 rue Ramponeau). Au rez-de-chaussée sur rue, ancien café chez Fabien et David ; à droite, ancienne boulangerie. Deux permis de construire[19] des 5 février 1930 et 6 décembre 1930 connus : propriétaire Ledur (ou Ledru), architecte Delormel, 5 rue Auguste-Comte, Habitation 7 étages. Protections patrimoniales – 20e arrondissement. copropriété privée 1929
30-32 Logements sociaux, architecte Frédéric Borel, 1989. Les deux corps de bâtiment en pierre sont « enchâssés dans un cadre en béton brut, comme dans un écrin », protégés par le toit-corniche. De part et d'autre de la cage d'escalier centrale en creux surmontée d'un « balcon-vigie », les « volumes dialoguent » : à droite les fenêtres sont verticales, tandis qu'à gauche, les ouvertures horizontales soulignent le tassement dû à la pente. Chaque appartement de 100 m² est conçu autour d'une grande pièce modulable par des panneaux coulissants. Au rez-de-chaussée, depuis 2005, éditions la Différence [5] dans les locaux d'un ancien bureau de Poste. ? 1989
31 À droite, longue impasse donnant accès au 31. Cité insalubre en fond de cours. En 2010, réhabilitation programmée par la SIEMP après préemption par la Ville de Paris. Présence attestée de migrants et de sans-papiers. Copropriété privée fin XIXe siècle ?
34-48-40 Immeuble de 1991 présentant une mixité verticale, situé à l'angle de la rue de Tourtille. Architecte Jacky Sarfati.

Cette mixité est représentée par une école maternelle et primaire privée Éducation Juive en Rdc et 1er (bail emphytéotique), par des logements sociaux gérés par CIL Habitat (bail emphytéotique) et par une copropriété privée aux derniers étages. Bien que possédant un état de division en volumes, l'absence d'ASL créé un problème de gestion.

Ville de Paris - copropriété privée 1991
33 Logements sociaux. Au rez-de-chaussée, bar Chez Ahmed. SIEMP fin XIXe siècle ?
35-37 Immeuble neuf. Artame Gallery [6] au rez-de-chaussée. Groupe d'entraide mutuelle pour briser la solitude d'artistes plasticiens fragilisés par un trouble psychique. OPAC vers 2005
39 Immeuble ancien. Au rez-de-chaussée la fraternité les Sœurs de Nazareth a servi des repas aux plus démunis jusqu'en 2005. Copropriété privée fin XIXe siècle ?
41 Immeuble d'angle du 29 rue de Tourtille. Ancienne boucherie À la bonne merguez. Librairie le Genre Urbain jusqu'en 2006. ? fin XIXe siècle ?
42 Angle du 22 rue de Tourtille : emplacement traditionnel de l'une des dernières barricades de la Commune de Paris (1871). Permis de construire[19] du 9 mai 1902, propriétaires : Védrine et Regnery, architecte : Emmel, 22 boulevard des Filles-du-Calvaire, Construction 5 étages. Copropriété privée. 1902
43 Au rez-de-chaussée, bureaux de la Bellevilleuse [7], association de quartier créée en 1989 pour s'opposer aux projets de rénovation du Bas-Belleville présentés par la mairie de Paris. Architecte : H. Soucher. 1906. Entreprise de maçonnerie : F. Courty. ? 1906
44 Immeuble ancien de 4 étages sur rez-de-chaussée. ? fin XIXe siècle ?
45 Logement social. HLM. Au rez-de-chaussée, cabinet d'assurances ATD. OPAC fin XIXe siècle ?
46 Immeuble ancien d'un étage sur rez-de-chaussée. Enseigne : « Commissariat du Quartier de Belleville. Unité de police de quartier Belleville ». Plaque commémorative : « A notre collègue André Perrin, mort pour la France et la libération de Paris le 19 août 1944 ». Permis de construire[19] du 3 août 1903, propriétaires Mlle Vedrine, 108 bis rue de Rennes et général Regnery (à La Rochelle), architecte L'homme, 8 rue Fromentin, construction 1 étage. ? 1903
45bis-47 Immeuble neuf, achevé en 2005. Style ancien. 13 logements neufs agrémentés d’un escalier réalisé par les compagnons du Devoir. Architecte : Olivier Pannier. Association Mémoire de l'Avenir[8] dotée d'un espace d'exposition. Galerie d'art Balice Hertling[9]. OPAC 2005
48-50 Deux immeuble anciens sur une belle cour dallée commune. HLM. Plusieurs ateliers d'artistes en rez-de-chaussée sur cour. Au 50, façade sur rue en brique. Plaque à la mémoire d'Albert Chebluns (au 48). Mention : "Ici demeurait Albert Chebluns, membre de la L.I.C.A, maquisard mort pour la France. 14/1/1945 à l'âge de 20 ans. Pax, Progrès, Pallas début XXe siècle ?
49 Immeuble réhabilité en 2005. 3 logements neufs et 10 logements réhabilités. Architectes : Marc Salomon et Jean Voisin. Le rez-de-chaussée a hébergé le local de l'OPAH de Paris - Bas Belleville. Au rez-de-chaussée, Association 3CA - médiation et production artistiques [10]. OPAC fin XIXe siècle ?
51-53 École élémentaire Ramponeau. Au fronton, "Ecole primaire de garçons". À l'angle de la rue Julien Lacroix, blason sculpté de la Ville de Paris. Grâce à la mise en sécurité du bâtiment, à la réhabilitation de l’ensemble de l’établissement, à l’extension de la cour et à la rénovation des logements de fonction, cette école, fermée durant l’année scolaire 2004/2005, permet d’accueillir 2 CP (15 et 25 élèves) ; 1 CE1 ; 1 CE2 (25 élèves chacun). Conjointement, une redéfinition du périmètre des écoles du quartier a été entreprise pour rétablir une mixité sociale à l’école Ramponeau. En façade, plaque commémorative posée par le Comité “Ecole de la rue Tlemcen” : « A la mémoire des élèves de cette école, déportés de 1942 à 1944 parce qu’ils étaient nés juifs, victimes innocentes de la barbarie nazie avec la complicité active du gouvernement de Vichy. Ils furent exterminés dans les camps de la mort. Le 13 mai 2000 » Mairie de Paris début XXe siècle ?
52-52bis Logements et parking. Façade et accès secondaires d'un immeuble de 1995 situé 79-83 rue Julien Lacroix. Architecte Jean-François Schmit. L'immeuble d'angle qui abrite le café le Petit Navire et dont l'entrée est au 85 rue Julien Lacroix a été conservé et réhabilité. RIVP 1995

Note : En gras, numéro faisant l'objet d'une plaque sur rue. Seuls les immeubles ayant façade sur la rue Ramponeau sont cités. Les nombreuses constructions des cours intérieures ne sont pas mentionnées.

Voies rencontrées

Transports

La rue Ramponeau est desservie par les lignes (M) (2) (11) à la station Belleville et (M) (2) à la station Couronnes.
Les stations Velib' les plus proches : 44 et 116 boulevard de Belleville.
La nuit, ce sont les Noctiliens N12 et N23 qui deservent la rue grâce aux arrêts Couronnes et Belleville.

Galerie

Sources, références et notes

  1. Paris, ses fauxbourgs et ses environs où se trouve le détail des villages, châteaux, grands chemins pavez et autres, des hauteurs, bois, vignes, terres et prez, levez géométriquement / par le Sr Roussel, Feuille 6, Vincenne et Montreuil, consultable sur le site de la BNF.
  2. Voltaire, Mélanges ; avec préfaces, avertissements, notes, etc. par M. Beuchot, Paris : Werdet et Lequien fils : Firmin Didot frères, 1829-1834.
  3. Des années 1820 jusqu'aux lendemains de juin 1848, on y ramponnait toute la nuit du Mardi Gras, en attendant la descente de la Courtille, le Mercredi des Cendres, carnaval exubérant et bariolé, qui descendait la rue de Belleville et la rue du faubourg du Temple.
  4. La Bellevilleuse, Éléments pour une histoire du Bas-Belleville.
  5. Quartier de Belleville
  6. Les amis de la Commune.
  7. Prosper-Olivier Lissagaray, Histoire de la Commune de 1871, E. Dentu (Paris), 1896, p.382.[1]
  8. Louise Michel, La Commune (1898).
  9. Série de Cartes postales « documents historiques» (noir & blanc). 28 mai 1871, 2 heures, prise de la dernière barricade située à l'angle des rues Tourtille et Ramponneau malgré la défense désespérée des insurgés.
  10. Liste alphabétique des enfants déportés du XXe, Comité “Ecole de la rue Tlemcen”
  11. "Les Garçons Ramponeau", film produit par Canal Marches, réalisé par Patrice Spadoni. 2007.
  12. Lassana Diarra, de Belleville à Londres, Le Parisien, 25 avril 2007
  13. [2] Site de la Bellevilleuse.
  14. Marie de Paris, Aménager Paris : Bas-Belleville [3].
  15. Louis-Sébastien Mercier, Les tableaux de Paris, page 38, Pagnerre & Lecou éditeurs, Paris, 1853. Consultable sur books.google.com.
  16. Alfred Fierro, Histoire et mémoire du nom des rues de Paris, Parigramme, 430 p. Paris. 1999.
  17. Félix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Edition F. Lazare (Paris), 1844-1849, pp. 583-584. Exemplaire BNF.
  18. Journal du Conseil de Quartier Belleville, février 2008, p. 4.
  19. a, b et c Paris en construction

Liens internes

Liens externes


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