Rush (groupe)

Rush (groupe)
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Rush
Rush en concert
Rush en concert à Milan (Italie), le 21 septembre 2004

Pays d’origine Drapeau du Canada Canada - Toronto
Genre musical Blues rock, Rock progressif, Metal progressif, Hard rock, Néo-prog, New wave, Blues
Années d'activité Depuis 1968
Labels Moon, Mercury, Anthem, Atlantic
Site officiel www.rush.com

Membres Geddy Lee (voix, synthétiseur, basse)
Alex Lifeson (guitare, synthétiseur )
Neil Peart (Batterie, Batterie Electronique et Percussions)
Anciens membres John Rutsey
Jeff Jones

Rush est un groupe de rock canadien, formé en août 1968 dans les alentours de Toronto, en Ontario. Les membres actuels sont le bassiste, claviériste et chanteur Geddy Lee, le guitariste Alex Lifeson, et le batteur et parolier Neil Peart. La composition du groupe a subi diverses modifications entre 1968 et 1974, puis est restée stable depuis l'arrivée de Neil Peart, remplaçant le batteur originel John Rutsey en juillet 1974, deux semaines avant la première tournée du groupe aux États-Unis.

Depuis la sortie de leur premier album sans titre Rush en mars 1974, Rush a été connu pour la qualité d'exécution instrumentale de ses membres, pour ses compositions complexes, ainsi que pour des paroles aux thèmes divers, tels que la science-fiction, la fantasy, la libre pensée, ou encore des thèmes humanitaires, sociaux ou environnementaux.

Musicalement, le style du groupe a évolué au cours du temps. Au départ, il s'agissait de hard rock dans la veine de Led Zeppelin, et donc teinté de blues, mais bien vite des éléments progressifs se sont multipliés, ainsi qu'un usage important des synthétiseurs. Ils ont influencé divers autres artistes, surtout dans le domaine du Metal, notamment Metallica[1],[2], The Smashing Pumpkins[3], Dream Theater[1], Primus[3] et Symphony X[4].

Rush a remporté plusieurs Prix Juno, et a accédé au Panthéon de la musique canadienne en 1994. Au cours de leur carrière, les trois membres de Rush ont été reconnus pour leur compétence dans leurs instruments respectifs, chacun ayant remporté divers sondages organisés par des magazines. En tant que groupe, Rush a été certifié disque d'or 24 fois et disque de platine 14 fois aux États-Unis[5]. De plus, d'après le RIAA, Rush se classe quatrième groupe de rock pour le nombre de disques d'or ou de platine consécutifs, après les Beatles, les Rolling Stones et Aerosmith. Il est également 79e dans le classement américain des ventes d'albums avec 25 millions d'unités[6]. Les ventes au niveau mondial sont quant à elles estimées à 40 millions d'unités en 2004, bien qu'aucune étude précise n'ait été réalisée. La tournée la plus récente, liée à l'album Snakes & Arrows, s'est achevée le 24 juillet 2008 à Noblesville (Indiana)[7]. Une nouvelle tournée, appelée Time machine tour, a été amorcée le 29 juin 2010 à Albuquerque au Nouveau-Mexique et s'est terminée le 10 octobre 2010 à Rio de Janeiro au Brésil.

Sommaire

Histoire du groupe

Période Hard Rock (1968-1976)

Le groupe a été créé en 1968, dans le quartier Willowdale de Toronto, en Ontario, par le guitariste Alex Lifeson, le batteur John Rutsey et le bassiste/chanteur Jeff Jones. Après quelques semaines, et avant leur deuxième apparition, Jeff Jones a été remplacé par Geddy Lee. Malgré quelques réarrangements, c'est ce même trio qui est officiellement devenu Rush en mai 1971. Le groupe a alors été géré par Ray Danniels, qui avait assisté à plusieurs des premiers concerts du groupe[8],[9].

Après avoir gagné cette stabilité et avoir fait leurs preuves au niveau local, le groupe sortit son premier single « Not Fade Away », une reprise d'une chanson de Buddy Holly, en 1973. La face B contenait une composition originale de Lee et Rutsey, intitulée « You Can't Fight It ». Ce single n'eut guère de succès et, devant l'indifférence de leur éditeur, le groupe créa son propre label indépendant, Moon Records. Avec l'aide de Danniels et l'ingénieur Terry Brown qu'ils avaient engagé, Rush a pu sortir son premier album, sans titre, en 1974. Le style est ouvertement calqué sur Led Zeppelin. Le disque n'eut qu'un impact local jusqu'à ce que la radio WMMS, de Cleveland (Ohio), repère la chanson « Working Man », qui séduit les amateurs de hard rock, et permit enfin au groupe d'être engagé par le label Mercury Records, qui réédita l'album[10],[11].

C'est alors que John Rutsey quitta le groupe en juillet 1974, à cause de son diabète et d'un faible goût pour les tournées de concerts. Rush auditionna des batteurs et sélectionna Neil Peart, qui rejoint officiellement le groupe le 29 juillet 1974, deux semaines avant la première tournée du groupe aux États-Unis. Ils jouèrent ainsi pour la première fois ensemble au Civic Arena de Pittsburgh (Pennsylvanie), le 14 août. Neil Peart devint bientôt également le parolier du groupe, reprenant ce rôle à Geddy Lee[12]. Ainsi, Lee et Lifeson purent se consacrer entièrement à l'écriture musicale des chansons du groupe. Le deuxième album, Fly by Night, sortit en 1975. Il contient notamment la première petite suite du groupe, « By-Tor and the Snow Dog », riche d'arrangements complexes et se composant de plusieurs sections. Les thèmes abordés dans les paroles subirent des changements drastiques après l'arrivée de Peart, à cause de son goût pour la littérature fantasy et de science-fiction[13]. Malgré ces différences, la musique reste du hard rock teinté de blues comme dans le premier album[13],[14].

Très peu après, toujours en 1975, vint le troisième album Caress of Steel, composé de cinq plages dont deux longues suites : « The Necromancer » et « The fountain of Lamneth ». Bien que toujours fondamentalement du hard rock, ce disque montre une volonté d'expérimentation, au risque de manquer de finition. Ainsi, les critiques ont souvent stigmatisé le manque de précision et un collage trop évident des parties dans les longues chansons. L'album repose également beaucoup plus que les précédents sur le récit et la recherche d'ambiance[15]. La volonté du groupe était de faire une véritable percée avec Caress of Steel. Malheureusement, les ventes furent médiocres et la tournée associée à l'album, ne comprenant que de petites salles, fut ironiquement surnommée le Down the tubes tour (la tournée perdue). La maison de disques de Rush insista alors naturellement pour que le groupe rende sa musique plus accessible et commerciale. Malgré cela, ils ignorèrent ce genre de requêtes et publièrent dans la même veine 2112. Les bons résultats de ce disque, qui fut leur premier à atteindre le statut de disque de platine au Canada[16] justifièrent leur souci d'indépendance. La tournée 2112 culmina lors d'une série de trois soirées au Massey Hall de Toronto, où le groupe enregistra d'ailleurs son premier album live intitulé All the World's a Stage. Le critique Greg Prato de Allmusic Guide a rappelé à quel point l'album marque la transition entre les premières réalisations du groupe et l'ère progressive de leur œuvre[17],[18].

Période progressive (1977-1981)

Après 2112, Rush enregistra ses deux albums suivants, A Farewell to Kings (1977) et Hemispheres (1978), aux studios Rockfield, au Pays de Galles. Ces disques s'inscrivent dans la veine progressive avec plusieurs chansons longues et conceptuelles, des structures rythmiques et une orchestration dynamiques, confirmant la tendance déjà sensible dans les deux albums précédents. On notera en particulier la proximité de certaines plages, comme « Xanadu », avec la musique de Yes. Pour ce qui est des instruments, Alex Lifeson commença à utiliser des guitares acoustiques à 6 et 12 cordes, alors que Geddy Lee se perfectionnait avec les instruments électroniques, notamment le Minimoog, ainsi que des systèmes à pédales. De son côté, Neil Peart diversifia sa panoplie, ajoutant notamment le triangle, le glockenspiel, les wood-blocks, les cencerros, les timbales Page d'aide sur l'homonymie, le gong et les cloches tubulaires. Pour ce qui est des paroles, ces albums continuent dans la veine fantasy et science-fiction, qui sont au demeurant des thèmes usuels en rock progressif, bien que le titre même « A farewell to Kings » marque l'éloignement progressif au côté fantasy/historique. Notons que les paroles écrites par Neil Peart sont hautement influencées par la poésie classique, ainsi que les œuvres de la romancière Ayn Rand, les exemples les plus explicites ayant été 2112 et « Anthem » dans Fly by Night[19].

Dans Permanent Waves (1980), le groupe atteint un style beaucoup plus stable, à la fois progressif, hard rock, et influencé par la New wave ainsi que par les utilisations récentes de reggae en rock[20]. Bien que divers éléments, tels que l'utilisation plus ou moins importante de synthétiseurs, aient modifié par la suite l'effet sonore du groupe, tous les albums suivants partagent de nombreuses caractéristiques avec celui-ci, au niveau rythmique, mélodique, harmonique, dans la thématique des paroles ou encore la durée des chansons, qui ne dépassera plus que rarement les six minutes. Cette durée plus standardisée a permis au groupe, dès Permanent waves, de bénéficier de plus de diffusion radio. Ainsi, l'album devint le premier album de Rush à être classé dans le top 5 aux États-Unis, les chansons « The Spirit of Radio » et « Freewill » continuant d'être fréquemment diffusées sur les radios canadiennes et des États-Unis[21]. D'autre part, les paroles de Peart se concentrent de plus en plus sur des sujets intellectuels, explorant la société, l'humanisme, les émotions et de la métaphysique. On ressent notamment l'importance donnée par l'auteur à la libre pensée dans « Freewill », alors que « Natural science » montre une croyance en les vertus de la science et de l'honnêteté intellectuelle. Après cet album, Rush aida le groupe de Toronto Max Webster pour l'enregistrement de la chanson « Battlescar » de leur album de 1980 Universal Juveniles[22]. C'est alors que le parolier Pye Dubois de Max Webster offrit à Rush les paroles d'une chanson qui allait devenir « Tom Sawyer[22] ».

Le sommet de la popularité de Rush a été atteint en 1981 avec Moving Pictures. Ce disque poursuit la transition vers une musique d'accès plus direct. Alors que le thème très libertaire de Permanent waves était illustré par des passages instrumentaux très complexes et nerveux, le style se fait plus carré sur Moving Pictures, comme on peut le constater sur « Tom Sawyer », qui est du reste probablement le single le plus célèbre du groupe[23], ainsi que sur « Red Barchetta » et « Witch hunt ». La richesse rythmique n'est cependant pas absente, que ce soit dans le très populaire instrumental « YYZ » ou dans l'autre single à succès « Limelight ». Notons aussi la présence de la dernière chanson de plus de dix minutes écrite par le groupe : « The camera eye », fresque sur les villes qui annonce, par sa thématique et la domination du synthétiseur, l'album Signals. Pour ce qui est des classements, Moving Pictures a atteint la troisième place du Billboard 200 et a été certifié quadruple disque de platine aux États-Unis par la RIAA[24]. Après la fin de la tournée associée à Moving Pictures, Rush a publié son deuxième album live : Exit...Stage Left, qui recouvre toute la période progressive et montre donc le groupe à l'apogée de sa popularité et de ses performances.

Période électronique (1982-1988)

Les synthétiseurs ont été présents dans la musique de Rush quasiment depuis les débuts du groupe. Cependant, c'est à partir de Signals que ceux-ci vont-être utilisés pour des mélodies principales, et ce également dans les trois albums suivants[25],[26]. Ainsi, dans Signals, on est d'emblée plongé dans des nappes électroniques sur la chanson d'ouverture « Subdivisions ». De plus, « Losing it » est la seule chanson du groupe presque exclusivement électronique, on y entend notamment pour la première fois un violon électronique joué par un des collaborateurs du groupe, Ben Mink[27]. Les guitares sont toujours très présentes, mais plutôt pour appuyer les riffs et pour des solos de durée limitée. Notons également la présence sur cet album du single « New World Man », qui a atteint le top 40 pop aux États-Unis[28]. Les autres chansons du disque poussent encore un peu plus loin l'intégration d'éléments de genres musicaux extérieurs comme le reggae, le ska et le funk[29].

L'album suivant, Grace Under Pressure, continue dans la même veine sonore. Notons que le groupe a rompu avec son producteur de longue date Terry Brown, et voulut recruter Steve Lillywhite, qui avait travaillé avec U2 et les Simple Minds, malheureusement, celui-ci s'est désisté au dernier moment, au grand désarroi du groupe. Le titre de l'album vient ainsi peut-être de cette position très inconfortable dans laquelle Rush s'est retrouvé. Le groupe finit par coproduire le disque avec Peter Henderson[30]. Le titre est d'autre part très adapté aux thèmes alarmistes, notamment liés à la guerre froide, qui sont développés dans l'album. Du côté de ses instruments, Neil Peart a adopté pour ce disque une batterie électronique Simmons, ceci très en accord avec l'orientation électronique du groupe. Cependant, Grace under pressure est en fait moins électronique et plus rock que Signals, essentiellement à cause d'un regain d'activité d'Alex Lifeson[31]. Par exemple, la chanson d'ouverture, « Distant Early Warning », est un classique du groupe, intégrant avec succès les instruments électroniques, une guitare très active, ainsi que des éléments reggae. Elle a été jouée dans la plupart des concerts du groupe depuis lors. Le reste de l'album est plus intimiste, et a souvent été sous-estimé par la critique, malgré sa grande cohérence.

L'album suivant marque cette fois une réaction par rapport à l'intimisme de Grace Under Pressure. Power Windows est probablement l'album de Rush présentant la plus grande tendance commerciale, présentant des arrangements très séduisants bien que peu risqués et certains artifices harmoniques. Ainsi, sur « Marathon » et « Territories », on peut entendre les seuls changements de ton finaux de l'œuvre de Rush. Le succès de l'album fut néanmoins modéré, notamment à cause de l'absence de single évident, les chansons étant plutôt d'une qualité très régulière. Notons que ce style léché est en accord avec le thème de l'album, qui traite essentiellement de la société capitaliste.

Le dernier album de la période électronique est Hold Your Fire. Il est en quelque sorte un compromis entre les deux albums précédents, ce qui est logique vu que l'album traite de la recherche de l'équilibre, notamment au travers de métaphores basées sur les quatre éléments. Ce son plus neutre, la présence de chansons très frappantes comme les deux premières : « Force ten » et « Time stand still », ont permis à ce disque de recevoir un meilleur accueil critique et d'être considéré par certains comme le point culminant de cette période électronique[32]. Peu d'évolutions dans le style instrumental peuvent être constatées sur ces trois derniers albums, on notera cependant qu'Alex Lifeson a commencé à utiliser des processeurs, ce qui a rendu plus propre le son de ses guitares.

Enfin, un troisième album live, A Show Of Hands, est sorti en 1988. Il contient des interprétations des chansons de la période électronique enregistrées lors des tournées de Power Windows et Hold Your Fire. A l'instar des albums studio, ce disque atteint le statut de disque d'or et atteint la 21e place du Billboard 200[33]. Ce disque est également un exemple de la polémique qui existe à propos du groupe. D'une part, Rush bénéficie du soutien inconditionnel d'un vaste parterre de fans, alors que la critique est souvent mitigée, notamment à cause du caractère anticonformiste du groupe. Ainsi, le critique Michael Azerrad de Rolling Stone considère ce disque comme une simple démonstration de force sans profondeur et pense que les fans considère le groupe comme la sainte Trinité[34]. Ce disque marque également la fin de la collaboration entre Rush et le label Mercury Records, qui publia en 1990 la compilation Chronicles, dont une version vidéo existe également[35].

Période hybride (1989-1992)

Le style de Rush a commencé à s'éloigner du style électronique des années 1980 à partir de Presto. Ce disque, ainsi que le suivant, Roll the Bones, montre un style hybride, mettant plus en valeur non seulement la guitare électrique, mais surtout la basse et la percussion, bien que les sons électroniques soient encore très utilisés. L'ensemble donne une impression nettement plus flamboyante que, par exemple, sur Hold your fire. Presto traite de divers thèmes socio-culturels, en particulier de divers artifices, le titre de l'album étant lié à la prestidigitation. La musique est assez impressionnante, un peu tape-à-l'œil, vraisemblablement volontairement, en rapport avec les thèmes abordés. Roll the bones montre un son comparable mais adopte un style plus direct. L'ouverture de l'album, « Dreamline », qui est également son principal single, est une chanson très dynamique qui est vite devenue un standard des concerts du groupe. Cet album parle essentiellement du jeu, ce qui permet d'aborder divers thèmes annexes, toujours très sociaux, au travers de l'histoire d'un personnage-type à Las Vegas. Notons la chanson « Heresy », où on s'éloigne quelques minutes du thème pour parler de la chute du communisme, la musique n'étant pas sans rappeler Grace under Pressure dont cette chanson peut être vue comme un épilogue. Musicalement, Roll the bones présente quelques petites expériences : un passage rap dans la chanson titre ainsi que quelques éléments jazz dans « Where's my Thing[36]? ».

Période moderne (1993-2010)

Comme beaucoup de groupes à la même époque, notamment à cause du succès du rock indépendant, Rush est revenu en 1993 à un son radicalement plus rock, voire métal, avec l'album Counterparts[37]. Ce disque parle essentiellement des relations entre hommes et femmes, qui sont lesdites contreparties. Notons la pochette un peu osée présentant un écrou et un boulon se complétant. Aucune vulgarité n'est présente, le groupe aborde des sujets sexuels en mesurant ses mots. La musique est donc un rock beaucoup plus solide et moins éclectique que dans les albums précédents, la perte de diversité étant compensée par l'impression d'un travail très unitaire. L'album suivant, Test For Echo[38], en 1996, continue dans la même veine sonore, avec toutefois quelques passages plus électroniques afin de rencontrer le thème du disque, qui traite de l'importance croissante de l'informatique et d'autres nouvelles technologies à cette époque. En particulier, la chanson « Virtuality » prophétise l'essor de l'internet et l'activité sociale foisonnante qui s'y est développée. Notons dans Test For Echo une évolution de la technique de Neil Peart, qui a intégré des éléments jazz et swing, ayant fait un stage auprès de Freddie Gruber entre les deux albums[39]. Fin 1996, le groupe s'est produit en Amérique du Nord lors du « Test For Echo Tour », leur première tournée sans un autre groupe en première partie.

Le groupe a ensuite connu une pause de cinq ans. En effet, Neil Peart vécut deux tragédies, sa fille Selena étant décédée dans un accident de voiture en août 1997, et ensuite son épouse Jaqueline d'un cancer en juin 1998. Dans le livre qu'il a écrit depuis lors, Peart raconte qu'il a dit aux autres membres du groupe de le considérer comme étant à la retraite, lors des funérailles de sa fille[40]. Après ces drames, Peart partit dans un très long voyage en motocyclette, parcourant l'Amérique du Nord en long et en large, totalisant environ 88 000 km. Entretemps, en novembre 1998, un triple album live intitulé Different Stages sortit, dédicacé à la mémoire de Selena et Jacqueline. Ce quatrième album live reprend des enregistrements des tournées de Counterparts et Test For Echo, ainsi que du plus ancien A Farewell to Kings.

Pendant son voyage, Peart décida de réintégrer le groupe. Ainsi, au début de 2001, après s'être remarié, il a annoncé aux autres membres qu'il était prêt à retourner en studio. L'album Vapor Trails prit quelque quatorze mois pour être conçu, simplement parce que les membres avaient décidé de prendre leur temps[41] et sortit en mai 2002. Ce disque est le plus dur jamais réalisé par le groupe, et le premier depuis très longtemps où les instruments électroniques sont, soit absents, soit très discrets. Le ton rageur de la musique, guère éloignée du métal, est à relier avec la durée de la pause forcée ainsi qu'avec une volonté, notamment de la part de Peart, de se réaffirmer. Ainsi, le premier single, qui est aussi le début de l'album, s'intitule « One Little Victory » (littéralement « une petite victoire ») et a été conçu pour attirer l'attention des auditeurs par l'intensité et la rapidité de la guitare et de la percussion[41]. L'album a été, comme toujours, accompagné d'une tournée du même nom, dont le concert au stade de Maracana à Rio de Janeiro a été édité sous le nom Rush in Rio en octobre 2003. Ensuite, pour fêter les trente ans de leur première publication, Rush sortit en juin 2004 un album de reprises dénommé Feedback, comprenant notamment des titres des groupes Cream, The Who ou The Yardbirds, qui ont inspiré Rush[42]. Toujours en rapport avec cette anniversaire, le groupe se produit en Amérique et en Europe en été 2004, tournée se dénommant « R30: 30th Anniversary Tour », et dont le concert de Francfort a été publié en CD et en DVD sous ce même nom. Notons que cet album live est également sorti en version Blu-ray en décembre 2009[43].

Après la tournée R30, le groupe annonça qu'ils allaient travailler à un nouvel album en 2006. Enregistré en novembre de cette année, Snakes & Arrows sortit finalement le 1er mai 2007, peu après la sortie du premier single « Far Cry[44] ». L'album débuta à la 3e place du Billboard 200 avec 93 000 exemplaires vendus la première semaine[45], pour un total mondial d'environ 611 000 exemplaires[46]. Ce disque est un peu moins violent que Vapor Trails et renoue avec une ambiance un peu plus progressive. On note par exemple la présence de trois plages instrumentales, dont le relativement long « The Main Monkey Business » ainsi que le solo de guitare d'Alex Lifeson « Hope ». Les thèmes abordés dénotent un certain pessimisme face à la situation actuelle dans le Monde, par exemple dans « Far Cry », « Good News First » ou « Faithless ».

La première tournée associée à l'album s'est déroulée entre le 13 juin et le 29 octobre 2007[47]. Une deuxième session de concerts se déroula entre le 11 avril et le 24 juillet 2008, où leur dernier concert en date eut lieu à Noblesville[44]. En parallèle, un nouvel album live sortit le 14 avril 2008, basé sur la première tournée et dénommé simplement Snakes & Arrows Live[48]. Une version vidéo, en DVD et en Blu-ray, sortit le 24 novembre[49],[50],[51]. Enfin, Rush fit sa première apparition télévisée en trente ans d'existence le 16 juillet 2008, où ils interprétèrent « Tom Sawyer » lors de l'émission The Colbert Report[52].

Alex Lifeson a déclaré en février 2009 que le groupe travaillerait probablement à un nouvel album à l'automne, avec le même producteur que pour Snakes & Arrows, Nick Raskulinecz[53]. Depuis lors, d'autres annonces confirmant la réunion du groupe en studio ont été faites, mais Neil Peart a déclaré qu'un album complet ne serait peut-être pas enregistré en une fois, plutôt quelques chansons qu'ils utiliseraient lors de la tournée qui doit avoir lieu en 2010[54].

Quelques remarques et anecdotes

  • La composition de Rush est étonnamment stable, ce qui se retrouve dans quelques grands groupes de la tendance rock progressif comme par exemple Pink Floyd, Supertramp, Genesis ou Saga (autre groupe canadien). Depuis le départ de John Rutsey, et l'arrivée de Neil Peart (été 1974), Rush est depuis resté : Lee/Lifeson/Peart. Cette constance se retrouve même dans la conception graphique de leurs albums, invariablement due à Hugh Syme.
  • La pochette du vinyl de l'album Rush (1974) porte au dos la mention : "For best results, play at maximum volume".
  • En 1981, le groupe a été invité par la NASA à assister au lancement de Columbia, la première navette spatiale. Rush a composé une chanson intitulée Countdown (compte à rebours) décrivant de manière poétique ce moment privilégié, et remercie la NASA pour cette attention sur la pochette de l'album Signals sur lequel on retrouve la chanson.
  • L'album Presto (1989) a été produit par Rupert Hine qui avait déjà été deux fois producteur de Saga, un autre groupe canadien (albums Worlds Apart en 1981 et Heads or Tales en 1983).
  • Hormis la Grande-Bretagne, Rush s'est peu produit en Europe. Lors de la tournée R30, le groupe a joué quelques concerts en Allemagne (dont à Francfort, enregistré pour le DVD R30). En France, le seul concert du trio a eu lieu le 1er mai 1992 à Paris (au Zénith) lors de la tournée qui a suivi la sortie de Roll the Bones. Le groupe s'est également produit en Italie lors de la tournée 30e anniversaire.
  • Le motif rythmique du début de la chanson YYZ correspond au rythme obtenu quand on joue YYZ en morse ( -.-- -.-- --..). De fait, YYZ est le code aéronautique (OACI) de l'aéroport de Toronto, la ville natale du groupe, et il s'agit donc du patron de signal émis par la balise de l'aéroport.
  • On retrouve également ce titre de l'album Moving Pictures dans la playlist de Guitar Hero 2.
  • Le texte de la chanson Red Sector A est inspiré par l'expérience vécue par les parents de Geddy Lee au sein de camps de concentrations lors de la seconde guerre mondiale.
  • La chanson Manhattan Project parle du projet du même nom, à savoir la bombe nucléaire.
  • L'album Moving Pictures est disponible en téléchargement pour Rock band 1 et 2.
  • La chanson Tom Sawyer est jouable dans rock Band 1, The Trees est aussi disponible dans rock Band 2, Rock Band Unplugged et Guitar Hero On tour, ainsi que "YYZ" dans guitar hero 2.
  • Le groupe apparait dans le film I Love You, Man de John Hamburg (2009)
  • La chanson The Spirit of Radio est jouable dans Guitar Hero 5
  • La pièce 2112 est jouable dans Guitar Hero 6 (Warriors Of Rock).
  • Dans un épisode de la série de science-fiction Chuck, le personnage éponyme parvient à récupérer un code (et à sauver le monde) en terminant un jeu extrêmement difficile en écoutant un album de Rush : les combinaisons du jeu sont calquées sur la musique du groupe.
  • Dans le film Rock Academy pour enseigner le rock à ses élèves, le professeur (Jack Black) donne des CD a ses éléves. Il donne ainsi un album de Rush dans la liste des CD.
  • Dans le film Fanboys, l'un des héros (Hutch) est un fan absolu du groupe et interdit d'écouter autre chose que du Rush à quiconque monte dans son van tuné aux couleurs de l'alliance rebelle de Star Wars. A la fin du film, un autre héros du film (Eric) publie un comic-book intitulé "Rush".

Discographie

Vidéos

  • Exit...Stage Left (VHS, Laserdisc, DVD dans le coffret Replay) (1981 PolyGram)
  • Through the Camera Eye (VHS, Laserdisc) (1985 PolyGram)
  • Grace Under Pressure Tour (VHS, Laserdisc, DVD dans le coffret Replay) (1985/1986 PolyGram)
  • A Show of Hands (VHS, Laserdisc, DVD dans le coffret Replay) (1989 PolyGram)
  • Chronicles (VHS, Laserdisc, DVD) (1990 PolyGram)
  • Rush in Rio (DVD) (octobre 2003)
  • R30: 30th Anniversary World Tour (DVD) (novembre 2005)
  • Rush Replay X 3 (coffret 3 DVD : Exit stage left, Grace under pressure tour et A show of hands) (juin 2006)
  • Snakes & Arrows - Live (DVD et blu-ray) (octobre 2008)
  • Beyond the lighted stage (DVD et blu-ray - documentaire sur l'histoire du groupe des débuts à Snake & Arrows, avec de nombreuses interviews, photos et images d'archives inédites) (septembre 2010)

Albums solo

Références

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