République arabe sahraouie démocratique

République arabe sahraouie démocratique
(ar) الجمهورية العربية الصحراوية الديمقراطية
République arabe sahraouie démocratique (fr)
Drapeau de la République arabe sahraouie démocratique Armoiries de la République arabe sahraouie démocratique
(Drapeau de la République arabe sahraouie démocratique) (Armoiries de la République arabe sahraouie démocratique)
Devise nationale : Liberté, Démocratie, Unité
حرية ديمقراطية وحدة
Libertad, Democracia, Unidad
Le territoire du Sahara occidental est revendiqué par la RASD, qui en contrôle 20% (en jaune sur la carte), le reste est sous le contrôle du Maroc.
Le territoire du Sahara occidental est revendiqué par la RASD, qui en contrôle 20% (en jaune sur la carte), le reste est sous le contrôle du Maroc.
Langues officielles Arabe[1]
(Espagnol langue usuelle)
Capitale Laâyoune (proclamée, sous contrôle marocain)
Bir Lehlou (capitale temporaire)
Camps de Tindouf (siège des institutions)
Plus grande ville Laâyoune
Forme de l’État République
 - Président
 - Premier ministre
Mohamed Abdelaziz
Abdelkader Taleb Oumar
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 77e
266 000 [2] km2
Population
 - Totale (2006)
 - Densité
Classé 172e
173 008[3] hab.
1 hab./km2
Gentilé Sahraoui, Sahraouie
Monnaie Peseta sahraouie(voir infra) (EHP)
Fuseau horaire UTC +0
Hymne national Yā Banīy As-Saharā
Code ISO 3166-1 ESH, EH
Domaine internet .eh (réservé mais non attribué)
Indicatif
téléphonique
+


La République arabe sahraouie démocratique, abrégée en RASD, en arabe Al-Jumhūrīyya al-`Arabīyya aṣ-Ṣaḥrāwīyya ad-Dīmuqrāṭīyya, الجمهورية العربية الصحراوية الديمقراطية, en espagnol República Árabe Saharaui Democrática, est un État proclamé le 27 février 1976 par le Front Polisario, qui revendique la souveraineté sur le territoire du Sahara occidental. Ce territoire est cependant également revendiqué par le Maroc, qui en contrôle 80%[4].

Pour l'ONU, le Sahara occidental est un territoire non autonome, dont la décolonisation n'est pas terminée. L'ONU ne reconnaît ni la RASD ni la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

Sommaire

Histoire

Le 14 novembre 1975, suite à la marche verte l'Espagne, puissance coloniale tutélaire, signe les accords de Madrid avec le Maroc et la Mauritanie, qui prévoient la partition du Sahara occidental entre ces deux pays, sur la base de leurs liens historiques respectifs avec ce territoire. Cet accord va à l'encontre d'un avis consultatif de la Cour internationale de justice sur l'autodétermination du Sahara occidental, qui conclut que « les éléments et renseignements portés à sa connaissance n'établissent l'existence d'aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental d'une part, le Royaume du Maroc ou l'ensemble mauritanien d'autre part »[5] et est dénoncé par l'Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre, dans la résolution 3458[6].

Après le départ des troupes espagnoles, les troupes marocaines et mauritaniennes se trouvent rapidement confrontées à un mouvement autochtone en faveur de l'indépendance du territoire, le Front Polisario, soutenu par l'Algérie et la Libye.

Ce mouvement proclame la République arabe sahraouie démocratique le 27 février 1976 à Bir Lehlou, au lendemain de l'abandon officiel du mandat espagnol sur le territoire. Selon lui, il s'agit de combler le vide institutionnel laissé par le départ des Espagnols.

Le 5 août 1979, un accord de paix est signé entre la Mauritanie et le Front Polisario à Alger : la Mauritanie y déclare renoncer à toutes ses revendications territoriales sur le Sahara occidental mettant ainsi un terme à la guerre qui l'oppose au Front Polisario.

Le Maroc annexe alors la partie du territoire jusqu'alors concédée à la Mauritanie. Il construit une barrière de défense, le mur marocain, dans les années 1980, afin de déjouer les raids du Polisario. Après un enlisement progressif du conflit, le Maroc et le Polisario acceptent un cessez-le-feu en 1991. Depuis le cessez-le-feu de , environ 230 militaires de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) surveillent les forces en présence ainsi que la préparation du référendum sur le statut final. Celui-ci a été repoussé à plusieurs reprises à cause du désaccord des deux parties sur le recensement des votants. Aujourd'hui le Maroc propose la solution de l'autonomie. Cette proposition est rejetée par le Polisario qui réclame l'autodétermination.

Territoire

La RASD revendique la totalité du Sahara occidental. Depuis le cessez-le-feu de 1991, elle contrôle le territoire à l'est du mur marocain, qui représente environ 20 % du Sahara occidental. La population de ce territoire est estimée à 30 000 personnes, essentiellement nomades[7].

Bir Lehlou se trouve dans la partie du territoire du Sahara occidental sous contrôle du Front Polisario, et est la capitale temporaire de la RASD. La capitale proclamée, Laâyoune ou El-Ayoun, est sous contrôle marocain. L'activité au quotidien de la RASD se tient dans les camps de réfugiés de la région de Tindouf, en Algérie, qui abritent la majorité de la communauté sahraouie en exil, dont le président de la RASD Mohamed Abdelaziz.

Institutions

La constitution actuelle de la RASD a été adoptée en 1999[8].

Le gouvernement de la RASD se compose :

Le CNS comporte 101 membres, tous membres du Front Polisario. Depuis les années 1980, il a fait d'importants efforts pour désenchevêtrer les institutions de la RASD de celles du Front Polisario. Bien que constitutionnellement faible, il est parvenu à renverser le gouvernement en 1999 suite à une motion de censure.

Dirigeants

Président[9]
Nom Dates Notes
El-Ouali Moustapha Sayed 29 février 1976 - 9 juin 1976 Président du Conseil révolutionnaire
Mahfoud Ali Beiba 10 juin 1976 - 30 août 1976 Président par intérim du Conseil révolutionnaire
Mohamed Abdelaziz 30 août 1976 - 16 octobre 1982 Président du Conseil de commandement révolutionnaire
Mohamed Abdelaziz 16 octobre 1982 - Président de la RASD

Mohamed Abdelaziz est également secrétaire général du Front Polisario depuis août 1976[10].

Premier ministre[9]
Nom Dates Notes
Mohamed Lamine Ould Ahmed 5 mars 1976 - 4 novembre 1982
Mahfoud Ali Beiba 4 novembre 1982 - 18 décembre 1985
Mohamed Lamine Ould Ahmed 18 décembre 1985 - 16 août 1988
Mahfoud Ali Beiba 16 août 1988 - 18 septembre 1993
Bouchraya Hammoudi Beyoun 19 septembre 1993 - 8 septembre 1995
Mahfoud Ali Beiba 8 septembre 1995 - 10 février 1999
Bouchraya Hammoudi Beyoun 10 février 1999 - 29 octobre 2003
Abdelkader Taleb Oumar 29 octobre 2003 -

Mahfoud Ali Beiba est le président du CNS.

Reconnaissance internationale

Article détaillé : Statut du Sahara occidental.

La RASD est membre de l'Union africaine (alors OUA) depuis 1982, ce qui a provoqué le départ du Maroc de cette organisation. La RASD fournit depuis 2009 des troupes pour la force africaine d'alerte de l'UA[11].

Le principe de l'autodétermination du peuple sahraoui est appuyé par le mouvement des non-alignés[12]. La RASD n'est reconnue ni par l'Organisation des Nations unies (ONU), ni par la Ligue arabe, ni par l'Union du Maghreb arabe, ni par l'Organisation de la conférence islamique ni par aucun pays européen ou pays membre permanent dans le Conseil de sécurité des Nations unies.

La majorité des États reconnaissant la RASD sont africains. Plus de 80 pays ont reconnu la RASD le long de l'histoire. Plus de 30 pays sont revenus sur leur reconnaissance passée de la RASD, car ils considèrent que la reconnaissance de la RASD s'oppose avec le principe d'un référendum d'autodétermination sur le Sahara occidental.

Un rapport remis au Parlement européen en 2002 indique la RASD était reconnue par 54 États à travers le monde[13], et 72 l'ont reconnue à un moment ou à un autre.

Selon une déclaration du Brahim Ghali, ambassadeur sahraoui à Alger, 85 États reconnaissent officiellement la RASD en août 2008[14].

D'après le « portail du Sahara marocain », 32 pays reconnaissent la RASD en 2008[15].


États reconnaissant ou ayant reconnu la RASD

États reconnaissant la RASD actuellement
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État Date de la reconnaissance Date de retrait de la reconnaissance
Madagascar 28 février 1976 7 avril 2005[16],[17]
Burundi 1er mars 1976 25 octobre 2010[18]
Algérie 6 mars 1976
Bénin 11 mars 1976 21 mars 1997[19]
Angola 11 mars 1976
Mozambique 13 mars 1976
Guinée-Bissau 15 mars 1976 30 mars 2010[20]
Corée du Nord 16 mars 1976
Togo 17 mars 1976 juin 1997[21]
Rwanda 1er avril 1976
Yémen du Sud 2 février 1976 22 mai 1990
Seychelles 25 octobre 1977 17 mars 2008
République du Congo 3 juin 1978 13 septembre 1996
Sao Tomé-et-Principe 22 juin 1978 23 octobre 1996
Panama 23 juin 1978
Guinée équatoriale 3 novembre 1978 mai 1980
Tanzanie 9 novembre 1978
Éthiopie 24 février 1979
Cambodge 10 avril 1979
Laos 9 mai 1979
Vietnam 2 mars 1979
Afghanistan 23 mai 1979 12 juin 2002
Cap-Vert 4 juin 1979 28 juillet 2007
Grenade 20 août 1979 16 août 2010
Ghana 24 août 1979
Guyana 1er septembre 1979
Dominique 1er septembre 1979 16 août 2010
Sainte-Lucie 1er septembre 1979 16 aout 2010
Jamaïque 4 septembre 1979
Ouganda 6 septembre 1979
Nicaragua 6 septembre 1979
Mexique 8 septembre 1979
Lesotho 9 octobre 1979
Zambie 12 octobre 1979 2 avril 2011[22]
Cuba 20 janvier 1980
Iran 27 février 1980
Sierra Leone 27 mars 1980 16 juillet 2003
Syrie 15 avril 1980
Libye 15 avril 1980
Swaziland 28 avril 1980 juin 1997
Botswana 14 mai 1980
Zimbabwe 3 juin 1980
Tchad 4 juin 1980
Mali 4 juin 1980
Costa Rica 30 octobre 1980 22 avril 2000
Vanuatu 27 novembre 1980
Papouasie-Nouvelle-Guinée 12 août 1981 2 avril 2011
Tuvalu 12 août 1981 15 septembre 2000
Kiribati 12 août 1981 15 septembre 2000
Nauru 12 août 1981 15 septembre 2000
Îles Salomon 12 août 1981 janvier 1989
Maurice 1er juillet 1982
Venezuela 3 août 1982
Suriname 11 août 1982
Bolivie 14 décembre 1982
Équateur 14 novembre 1983
Mauritanie 27 février 1984
Burkina Faso 4 mars 1984 5 juin 1996
Pérou 16 août 1984 octobre 1996
Nigeria 12 novembre 1984
Serbie 28 novembre 1984 28 octobre 2004
Colombie 27 février 1985 décembre 2000
Liberia 31 juin 1985 septembre 1997
Inde 1er octobre 1985 26 juin 2000[23]
Guatemala 10 avril 1986
République dominicaine 24 juin 1986 23 mai 2002
Trinité-et-Tobago 1er novembre 1986
Belize 18 novemdre 1986
Saint-Christophe-et-Niévès 25 février 1987 16 aout 2010
Antigua et Barbuda 27 février 1987 16 aout 2010
Albanie 29 décembre 1987 11 novembre 2004
Barbades 27 février 1988
Salvador 31 juin 1989
Honduras 8 novembre 1989
Namibie 2 juin 1990
Malawi 16 novembre 1994 16 septembre 2008
Paraguay 9 février 2000
Saint-Vincent-et-les Grenadines 14 février 2002
Timor Oriental 20 mai 2002
Afrique du Sud 15 septembre 2004
Kenya 25 juin 2005 22 octobre 2006
Uruguay 26 décembre 2005
Haïti 22 novembre 2006
Soudan du Sud 9 juillet 2011

Puissance militaire

L'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) est le nom officiel qui a été donné à l'armée de la République arabe sahraouie démocratique, sa création remonte au 10 mai 1973 à l'occasion du congrès fondateur du Front Polisario, son objectif assigné est de "libérer le territoire du Sahara occidental de l'emprise étrangère", pour ce faire l'armée sahraouie dispose d'un arsenal qui est constitué de chars de combat T-62, T-55 et T-50, de systèmes de défense antiaérienne comme le SA-6 gainful et SA-9 Gaskin, d'une artillerie lourde composée principalement de AML-60/90, BMP-1, EE-9, Panhard, Strela-2M 100.

Début 2009, elle doit fournir une compagnie renforcée de type mixte (génie et reconnaissance) à une force multinationale de l'Union africaine.

Monnaie

Article détaillé : Peseta sahraouie.

La devise de la RASD est la peseta sahraouie, dont le cours officiel est de 166,386 pour un euro, c'est-à-dire le cours de l'ancienne peseta espagnole. Le dirham marocain est la monnaie dominante au Sahara occidental, où l'on trouve également le dinar algérien et l'ouguiya mauritanien[Où ?].

Notes et références

  1. Voir article 3 de la constitution de la RASD
  2. Superficie revendiquée.
  3. Estimation juillet 2006 (source : CIA worlfactbook)
  4. 35 ans après l'annexion par le Maroc : les Saharaouis rêvent-ils toujours d'indépendance ?
  5. Communiqué de presse de la CIJ
  6. La résolution 3458 approuve le rapport de la mission de visite et les conclusions de la Cour internationale de justice, notamment la mise en place d'un référendum sur l'autodétermination, et prie toutes les parties concernées « de mettre fin à toute action unilatérale ou autre qui outrepasserait les décisions de l'Assemblée générale relatives au territoire »(Texte de la résolution 3458 (XXX) (ONU)].
  7. http://www.nrc.no/arch/_img/9258989.pdf
  8. Texte disponible sur : http://www.arso.org/03-const.htm
  9. a et b Western Sahara (Saharawi Arab Democratic Republic)
  10. wsahara.net et http://people.africadatabase.org/en/person/1998.html
  11. (fr) La RASD dans la Force africaine d'alerte, TTU, 15 janvier 2009
  12. http://www.spsrasd.info/fr/detail.php?id=2233
  13. Rapport de la Présidente de la délégation ad hoc Sahara occidental, Mme Catherine Lalumière, vice-présidente du Parlement européen, 2002, lire en ligne
  14. Voir http://www.spsrasd.info/fr/detail.php?id=2315
  15. Voir http://www.saharamarocain.net/modules/smartsection/item.php?itemid=62
  16. http://www.sobika.com/fich_news/v2/news_585.htm
  17. http://www.arso.org/01-f05-1314.htm
  18. « Sahara: le Burundi retire sa reconnaissance à la RASD », dans AFP, 26 octobre 2010 [texte intégral] 
  19. http://www.continentalnews.fr/actualite/editorial,145/garde-rapprochee-marocaine-pour-boni-yayi,9805.html
  20. La Guinée-Bissau met un terme à sa reconnaissance de la fantomatique RASD et soutient l'autonomie
  21. http://www.icilome.com/nouvelles/news.asp?id=45&idnews=7089
  22. La Zambie retire sa reconnaissance à la "Rasd"
  23. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées iv.

Annexes

Article connexe

Lien externe


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