République de Tadjikistan

République de Tadjikistan

Tadjikistan

Ҷумҳурии Тоҷикистон (tg)
Jumhurii Tojikiston (tg)
Tadjikistan (fr)
Drapeau du Tadjikistan Armoiries du Tadjikistan
(Détails) (Détails)
Devise nationale : aucune
carte
Langue officielle Tadjik, Russe (langue de communication interethnique)
Capitale Douchanbé
38°33′N, 68°48′E
Plus grande ville Douchanbé
Forme de l’État
 - Président
 - Premier ministre
République
Emomalii Rahmon
Oqil Oqilov
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 92e
143 100 km²
0,3 %
Population
 - Totale (2008)
 - Densité
Classé 94e
7 211 884 hab.
50 hab./km²
Indépendance
 - Fin de l'URSS
 
9 septembre 1991


Gentilé Tadjik


IDH (2006) Diminution 0,684 (moyen) ( 124e)
Monnaie Somoni (TJS)
Fuseau horaire UTC +5
Hymne national Surudi milli
Domaine internet .tj
Indicatif
téléphonique
+992


Le Tadjikistan (en tadjik Тоҷикистон, Tojikiston), officiellement République du Tadjikistan (en tadjik Ҷумҳурии Тоҷикистон, Jumhurii Tojikiston) est un pays montagneux d'Asie centrale, sans accès à la mer. Il est limitrophe de l'Afghanistan au sud, de la Chine à l'est, du Kirghizstan au nord et de l'Ouzbékistan à l'ouest. C'est le seul État issu de l'ancienne Asie centrale soviétique où la langue dominante n'est pas une langue turque mais iranienne, le tadjik. Les Tadjiks, qui forment le groupe ethnique majoritaire (72% de la population), appartiennent à la famille des peuples iraniens.

Les frontières actuelles du Tadjikistan remontent à la création de la République socialiste soviétique du Tadjikistan en 1924 au sein de l'Union soviétique. L'effondrement de l'URSS en 1991 entraîna la naissance de l'État tadjik indépendant. La guerre civile qui s'ensuivit dura jusqu'en 1997. Aujourd'hui encore, les conséquences en sont sensibles, et le Tadjikistan reste l'État le plus pauvre de l'ex-URSS, malgré une croissance soutenue.

Sommaire

Histoire

Article détaillé : Histoire du Tadjikistan.

Antiquité

Dans l'Antiquité, le territoire de l'actuel Tadjikistan appartint aux principaux empires qui se succédèrent entre le Moyen-Orient, l'Asie centrale et l'Inde, tels la Perse Achéménides, l'Empire d'Alexandre le Grand, ses successeurs séleucides, puis le royaume gréco-bactrien. Comme dans toute l'Asie centrale, les influences culturelles et religieuses furent multiples, entre le zoroastrisme persan, les cultes hellénistiques, ou le bouddhisme venu d'Inde ou de Chine. Au premier siècle de notre ère, il fut absorbé dans l'Empire kouchan, au Ve siècle, il était sous la domination des Hephtalites, ou Shvetahûna. Ces nomades furent eux-mêmes remplacés par des groupes turcs, avant que les invasions arabes, au VIIIe siècle, n'entraînent la conversion de la majeure partie de la population à l'Islam.

Les Samanides

Monument à Ismoïl Samani, à Douchanbé

L'Empire des Samanides fut le premier État persan indépendant à se reformer après la conquête de la région par les Arabes. Fondé par Ismoïl Samani, d'où son nom, il avait pour capitale la ville de Boukhara, dans l'actuel Ouzbékistan, et s'étendait du Khorasan, en Iran, aux limites orientales du Tadjikistan et de l'Afghanistan. Les Tadjiks considèrent cet empire comme leur première structure étatique, d'où ils tirent le nom de leur monnaie, le somoni. La culture tadjike, ou persane d'Asie centrale, se développa dans les florissantes cités de Boukhara et Samarcande : en témoignent les poètes Rudaki et Ferdowsî ou le philosophe et savant Avicenne.

L'État samanide succomba en 999 aux assauts des tribus turques d'Asie centrale, notamment les Qarakhanides. Les siècles suivants, la région subit les conquêtes de Gengis Khan et Tamerlan, puis se stabilisa sous la domination du Khanat de Boukhara, gouverné par des dynastie turco-ouzbèkes. Les montagnes tadjiks, notamment le Pamir, étaient fréquemment traversées par les caravanes de la Route de la Soie, dont l'expédition de Marco Polo. La langue et la culture persanes continuaient de dominer les cités d'Asie centrale malgré la domination politique turque, contribuant à préserver l'identité ethnique tadjike, comme on appelait désormais les Persans de cette région.

Colonisation russe

La deuxième moitié du XIXe siècle vit le Tadjikistan, avec le reste de l'Asie Centrale, entrer dans le cadre du Grand Jeu, la rivalité coloniale entre les Empires russes et britanniques. Dès 1868, les troupes russes occupaient Khodjent, la principale ville du nord, porte de la fertile vallée de Ferghana. La chute des khanats de Kokand et Boukhara entre 1873 et 1876 entraîna la colonisation d'un vaste territoire, placé sous protectorat. La conquête fut parachevée en 1895 par l'annexion des principautés du Pamir. La vallée du Pandj, à la limite du Tadjikistan et de l'Afghanistan, marqua dès lors la limite sud de l'influence russe.

Les Révolutions russes de 1917 entraînèrent en Asie centrale comme dans le reste de la Russie une féroce guerre civile. La résistance aux Bolcheviks fut surtout le fait des populations turcophones, derrière le dernier émir de Boukhara, libéré du protectorat tsariste, puis au sein de la révolte Basmatchi, qui persista tout au long des années 1920 malgré une violente répression soviétique.

Tadjikistan soviétique

La République du Tadjikistan fut créée en 1924 avec le statut de république socialiste soviétique autonome incluse dans l'Ouzbékistan, elle devient République socialiste soviétique à part entière en 1929. Sa création s'inscrivait dans le découpage de l'Asie centrale par Staline en républiques ethniques aux frontières tortueuses, alors même que les différentes nationalités, notamment Ouzbeks et Tadjiks, vivaient côte à côte depuis des siècles dans les villes ou la vallée de Ferghana. Les grandes villes de Samarkand et Boukhara, qui étaient peuplées majoritairement de Tadjiks, furent ainsi données à l'Ouzbékistan, et nombre de leurs habitants persanophones furent contraints de souscrire à leur nouvelle "identité" ouzbèke ou d'émigrer dans la nouvelle république tadjike.

Comme les autres républiques d'Asie centrale, le Tadjikistan soviétique fut gouverné par l'appareil local du Parti Communiste, à la tête duquel alternaient Tadjiks et Russes. L'immigration russe vers la République fut conséquente : entre 1926 et 1959, la proportion de Russes dans la population de la république passa de moins de 1% à 13%[1]. Le Tadjikistan demeura la république la plus pauvre de l'Union, celle où le taux d'épargne[2] et la proportion d'étudiants au sein d'une classe d'âge[3] étaient les plus faibles, témoignant d'un retard de développement pourtant nié par les autorités soviétiques.

Tadjikistan indépendant

La Perestroïka, engagée en URSS à partir de 1985, n'entraîna de bouleversements majeurs au Tadjikistan qu'à partir de 1990. Suite à des émeutes à Douchanbé, la république proclama sa souveraineté le 24 août 1990. Le 9 septembre 1991, le président du Parlement, Qadriddin Aslonov, qui avait interdit les activités du Parti communiste, fit proclamer l'indépendance, mais fut renversé dès le 23 septembre par le conservateur Rakhmon Nabiyev, ancien secrétaire général du Parti. Les troubles qui s'ensuivirent s'intensifièrent après l'élection de Nabiyev à la présidence le 24 novembre, jusqu'au développement d'une guerre civile généralisée entre partisans du gouvernement post-communiste, soutenus par Moscou, et une opposition variée, allant de démocrates libéraux à des groupes islamistes, en passant par une série de groupes ethniques et régionaux. Les troupes russes, notamment des gardes-frontières, restent présents et participent aux affrontements, tandis que les civils russes fuient en masse la guerre et la misère grandissante.

Article détaillé : Guerre civile du Tadjikistan.

Dès septembre 1992, Nabiyev, capturé par l'opposition, fut contraint de se retirer du jeu politique, et le Président du Parlement, Emomalii Rahmon, le remplaça à la tête du pays et de la faction gouvernementale. Rahmon lui apportait le soutien des milices de sa région natale de Kulob, dans le sud. La guerre se prolongea jusqu'en 1997, sans qu'aucun camp ne parvienne à l'emporter, et fit près de 50 000 morts. La paix finalement conclue sous l'égide des Nations Unies et de la Russie consacra le pouvoir de Rahmon, qui fut réélu président en 1999, puis en 2006, avec 99%, puis 79% des suffrages.

La persistance de la guerre en Afghanistan pèse sur l'histoire récente du Tadjikistan. Ahmed Chah Massoud, l'un des chefs de la lutte contre les talibans, assassiné en 2001, appartenait à l'ethnie tadjike, qui constitue plus de 30% de la population afghane. Lors de la Guerre d'Afghanistan de 2001, le gouvernement tadjike autorisa l'emploi de bases aériennes sur son sol aux forces de l'OTAN. Le pays reste d'autre part exposé à la violence de groupes islamistes et au trafic de drogue depuis l'Afghanistan : sa pauvreté l'oblige dans ces domaines à collaborer avec la communauté internationale, l'assistance russe ne suffisant désormais plus.

Politique

Le Président tadjik, Emomalii Rahmon
Article détaillé : Politique du Tadjikistan.

Institutions

Le cadre constitutionnel est celui d'une république présidentielle. Le Président est élu au suffrage universel pour un mandat de sept ans, renouvelable une fois seulement. Le Premier Ministre est nommé par le Président. Le conseil des ministres est nommé par le Président, approuvé par le Parlement[4].

Président Emomalii Rahmon HDKT 6 novembre 1994
Premier ministre Oqil Oqilov HDKT 20 janvier 1999

Le Parlement, ou Assemblée Suprême, est constitué de deux chambres :

  • la chambre basse, appelée Majilisi Namoyandagon, Assemblée des représentants, constitué de 63 membres élus pour cinq ans.
  • la chambre haute, appelée Majlisi Oli, Assemblée nationale, constituée de 33 membres élus pour cinq ans.

Vie politique

La vie politique du Tadjikistan reste marquée par le souvenir de la guerre civile qui opposa factions politiques et régionales entre 1992 et 1997. Certains observateurs expliquent par ce traumatisme la relative passivité politique de la population, qui préfère la stabilité actuelle à des promesses de changement toujours risquées[5].

Le parti du pouvoir, le Parti démocratique populaire du Tadjikistan (HDKT) détient une large majorité dans les deux chambres. Cependant, de manière exceptionnelle en Asie centrale, l'opposition a une présence au Parlement (quatre députés du Parti Communiste, deux députés du Parti de la Renaissance Islamique), ce qui conduit parfois à des débats agités entre factions. Les observateurs internationaux ont néanmoins jugés que les dernières élections législatives, en 2005, ont été marquées par la corruption et la manipulation des résultats. Les principaux partis d'opposition ont en revanche boycotté les dernières élections présidentielles, en 2006, accusant le pouvoir de préparer des falsifications massives. Emomalii Rahmon fut réélu avec 79,3% des suffrages.

Droits de l'homme

Le respect des droits de l'homme par le pouvoir reste sujet à caution. La liberté de la presse et le droit à un procès équitable sont mal assurés. La violence des forces de sécurité est difficilement contrôlable, et des cas de torture ont été dénoncés. L'état des prisons semble déplorable. Enfin, les droits sociaux et économiques des Tadjiks ont été encore réduits par la paupérisation de la société depuis l'indépendance : travail des enfants, travail forcé, discriminations et violences envers les femmes sont monnaie courante. Enfin, les minorités religieuses (juifs, protestants), semblent avoir été victimes de mesures discriminatoire et de destruction de leurs lieux de culte[6].

Politique étrangère

La politique étrangère du Tadjikistan est dominée par les problèmes de l'Afghanistan voisin, les risques de contagion qu'ils impliquent, du trafic de drogue à l'islamisme armé, et la nécessité conséquente de coopération internationale. Le Tadjikistan participe à de nombreuses organisations internationales, et reçoit un volume important d'aide. Il est resté proche de la Russie au sein de la CEI, mais développe les relations avec d'autres puissances régionales, telles la Chine, avec qui un conflit de délimitation des frontières fut résolu par un accord en 2002, et l'Iran, dont le Tadjikistan soutient la candidature à l'Organisation de coopération de Shanghai. Le Tadjikistan est aussi membre de l'OSCE, qui soutient divers programmes humanitaires et de réformes démocratiques dans le pays.

Subdivisions

Provinces du Tadjikistan
Article détaillé : Subdivisions du Tadjikistan.

Le Tadjikistan est divisé en deux provinces (viloyat, pluriel viloyatho), une province autonome (viloyati mukhtor), et une Région de subordination républicaine, province administrée par le pouvoir central.

Chaque province est divisée en districts, eux-mêmes subdivisés en jamoats, puis en villages.

En outre, la capitale Douchanbé, quoiqu'environnée de partout par la Région de subordination républicaine, constitue une unité administrative ad hoc ne relevant d'aucune province.

Numéro Province ISO 3166-2 Chef-lieu Superficie
(km²)
Pop. (2008)
1 Sughd TJ-SU Khodjent 25 400 2 132 100
2 Région de subordination républicaine TJ-RR Vahdat 28 600 1 606 900
Douchanbé (ville indépendante) TJ-RR Douchanbé 100 679 400
3 Khatlon TJ-KT Qurghonteppa 24 800 2 579 300
4 Haut-Badakhchan (province autonome) TJ-BG Khorugh 64 200 218 000

Géographie

Carte du Tadjikistan
Vue satellite du Tadjikistan
Article détaillé : Géographie du Tadjikistan.

Le Tadjikistan est un pays enclavé, sans accès à la mer, et le plus petit pays de l’Asie centrale par sa superficie. 93 % du territoire tadjik est constitué de montagnes, et plus de la moitié du territoire a une altitude supérieure à 3000m. Son point culminant est le Pic Ismail Samani, ancien Pic Staline, puis Pic du Communisme, à 7495m.

Le climat du Tadjikistan est continental, les températures connaissent d'importantes fluctuations saisonnières. En janvier, la température varie en moyenne de +2°C à -2 °C dans les vallées du sud-ouest et du nord et descend jusqu'à -20°C sur les hauts plateaux du Pamir. Les maximales de juillet oscillent de 10°C à 15°C dans le Pamir, 25°C à 30°C dans les vallées. Le minimum absolu relevé est de -63°C dans le Pamir (Boulounkoul) et le maximum de 48°C à Pyandj-Bas.

Le Pic Ismail Samani, point culminant du Tadjikistan

Les uniques zones non montagneuses du territoire tadjike se situent à l'extrémité nord du pays, qui se rattache à l'important bassin de Fergana, et au sud-ouest, dans le bassin de l'Amou-Daria. Le centre du pays est dominé par de grandes chaînes de montagnes d'orientation est-ouest, notamment les Monts Alaï, qui empêchent en hiver les communications terrestres entre la capitale, Douchanbé, et le nord. À l'est du pays, la région du Haut-Badakhchan est constituée de hauts plateaux de type tibétain, le Pamir, à la lisière nord duquel s'élèvent les plus hauts pics. Les glaciers du Pamir sont la principale source d'eau de l'Asie centrale, et alimentaient largement la mer d'Aral, par les deux fleuves du Syr-Daria et de l'Amou-Daria, avant le développement outré de la culture intensive du coton dans leur bassin à l'époque soviétique.

La culture du coton, très présente au Tadjikistan, est à la source de la plupart des problèmes écologiques actuels du pays. Outre la désertification induite par le gaspillage massif de l'eau dans cette culture, l'emploi de pesticides tels le DDT et d'engrais chimiques a exposé la population agricole à de fortes toxicités, dont les conséquences sanitaires sont toujours présentes.

Économie

Article détaillé : Économie du Tadjikistan.

Vue d'ensemble

Un jeune homme vendant des fruits secs dans un marché tadjik

Lors de l'indépendance, le Tadjikistan était déjà le pays le plus pauvre de l'ancienne Union soviétique (URSS), et suite à la guerre civile de 1992-1997, il était même l'un des pays les plus pauvres au monde. Les sources de revenu, liées à l'exportation du coton et de l'aluminium, sont précaires et rendent l'économie vulnérable aux cours du marché. En 2000 encore, l'aide internationale restait essentielle, notamment pour soutenir les programmes de « réhabilitation », dont le but est de réintégrer d'anciens combattants de la guerre civile dans la société. L'aide internationale a également été nécessaire pour limiter la chute de la production de nourriture, conséquence d'une seconde année de sécheresse. En août 2001, la Croix rouge a annoncé le début d'une famine au Tadjikistan, et appelé à une aide internationale, risque à nouveau évoqué au printemps 2008.

L'économie du Tadjikistan s'est pourtant considérablement redressée depuis la guerre civile. Selon la Banque mondiale, le PIB a augmenté en moyenne de 9,6 % par an entre 2000 et 2004, ce qui a permis au Tadjikistan d'améliorer sa position économique par rapport à d'autres pays d'Asie centrale comme le Turkménistan et l'Ouzbékistan, pays riches en hydrocarbures dont les économies connaissent une moindre croissance. Il reste pourtant un pays très pauvre. En 2008, suivant le FMI, la valeur du PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat serait d'environ 2 000 $[7], ce qui en fait le 145e État au monde suivant ce classement. 20 % de la population vivrait sous le seuil de pauvreté absolu d'1,25 $ par jour[8].

Situation énergétique

L'un des atouts économiques du Tadjikistan est son important potentiel hydroélectrique, qui découle du relief extrêmement montagneux du pays. Le barrage de Nourek, construit dans les années 1970, est le plus haut barrage électrique au monde. Le potentiel reste actuellement sous-exploité. Les principaux producteurs d'électricité de la région, du russe UES aux producteurs chinois ou iraniens, investissent lourdement dans de nouveaux projets de barrages géants, tel celui de Rogn, qui pourrait dépasser les 300m de hauteur.

Le réseau d'approvisionnement électrique est cependant vétuste, ce qui provoque régulièrement des pénuries d'électricité et de chauffage public jusque dans la capitale. La corruption est aussi en cause, une importante quantité d'électricité aurait ainsi été secrètement détournée vers l'Ouzbékistan voisin, affaire plus rentable que l'approvisionnement de la population à des prix règlementés[9].

Productions majeures

L'abondance d'énergie hydroélectrique a permis dès l'époque soviétique le développement d'une industrie de l'aluminium, très exigeante en électricité. Toutefois, la matière première, l'alumine, doit être importée, ce qui diminue la valeur ajoutée des exportations. Le producteur national, Talco, reste cependant un poids lourd du secteur au niveau mondial.

La production de coton est l'autre source de revenus majeure du Tadjikistan. Elle occupe encore plus du tiers des terres agricoles, la privatisation des fermes est extrêmement lente. Seuls 20% du coton produit est traité par l'industrie textile nationale, le reste est exporté brut. L'équilibre alimentaire n'est pas assuré par l'agriculture nationale, qui doit être complétée par des importations de céréales du Kazakhstan et d'Ouzbékistan.

L'industrie légère et les services constituent une part essentielle de la croissance de la décennie 2000 et représentent l'essentiel du jeune secteur privé de l'économie, avec le bâtiment. Le secteur bancaire reste sous-développé : seuls 10% du capital passerait par le système bancaire, auquel les PME n'ont presque jamais recours pour leur financement[10].

Une émigration économique massive

L'économie souterraine

Démographie

Évolution de la démographie entre 1992 et 2003 d'après la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Article détaillé : Démographie du Tadjikistan.

En janvier 2008, la population du Tadjikistan était estimée à 7 215 700 habitants.

Près d'un million de Tadjiks, surtout de jeunes hommes, travaillent à l'étranger en 2009, surtout en Russie, même si la crise économique a entraîné une importante vague de retour.

Les statistiques officielles comptaient en 2000 plus de 100 000 personnes handicapées. Ce chiffre élevé est notamment le fruit des années de guerre civile durant la décennie 1990. La Banque mondiale collabore avec le gouvernement tadjik pour la mise en place de programmes de soutien et de réinsertion visant cette catégorie de la population.

Transport

A bridge being built as part of the widening and improvement of the road between Dushanbe and Khujand in Tajikistan using Chinese labor and equipment.
Des travailleurs chinois construisent un pont sur la route Douchanbé-Khodjent

Le système de transport du Tadjikistan remonte essentiellement à l'époque soviétique. Il s'est largement détérioré à la suite de la guerre civile et de la détérioration de l'économie. Depuis 2005, une série de grands projets visent à développer une infrastructure convenable. La priorité est donnée aux liaisons entre Douchanbé et le nord, notoirement insuffisantes : un maillon important de cette route, le tunnel d'Anzob, fut inauguré dès juillet 2006.

La Route du Pamir, qui traverse les hauts-plateaux depuis Khorugh, sur la frontière afghane, jusqu'à la frontière kirghize, au nord du lac Kara-Kul, est à nouveau entretenue. Une liaison routière entre Murgab, au cœur du Pamir, et la Chine, fut inaugurée dès 2004[11].

Le réseau ferroviaire est peu développé mais intégré à l'ancien réseau soviétique. 480km de voies à large gauge relient les principaux centres de l'ouest du pays à l'Ouzbékistan voisin.

Le transport aérien reste peu développé. La compagnie nationale Tajik Air connaît désormais la concurrence de petites compagnies privées.

Religion

Environ 95% de la population est musulmane (90% de sunnites et 5% d'ismaéliens). Le reste est composé principalement des minorités bahaïes et chrétiennes.

Culture

Article détaillé : Culture du Tadjikistan.
Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
21 mars Solstice du printemps
Navrouz Initialement nouvel an zoroastrien

La langue officielle du Tadjikistan est le tadjik, de la famille des langues indo-européennes, du groupe des langues iraniennes ou persanes.

Données statistiques

Population : 7 320 815 habitants (estimations janvier 2006). 0-14 ans : 40,4% ; 15-64 ans : 54,9 % ; + 65 ans : 4,7 %
Superficie : 143 100 km²
Densité : 51 hab./km²
Frontières terrestres : 3 651 km (Afghanistan 1 206 km, Chine 414 km, Kirghizistan 870 km, Ouzbékistan 1 161 km)
Littoral : 0 km
Extrémités d'altitude : 300 m > 7 495 m
Espérance de vie : 64,94 ans (en 2006)
Espérance de vie des hommes : 61,24 ans (en 2002)
Espérance de vie des femmes : 67,46 ans (en 2002)
Taux de croissance de la pop. : 2,19 % (en 2006)
Taux de natalité : 32,65 ‰ (en 2006)
Taux de mortalité : 8,25 ‰ (en 2006)
Taux de mortalité infantile : 106,49 ‰ (en 2006)
Taux de fécondité : 4,00 enfants/femme (en 2006)
Taux de migration : -3,27 ‰ (en 2002)
Indépendance : 9 septembre 1991
Lignes de téléphone : 242,100 (en 2003)
Téléphones portables : 47,600 (en 2003)
Postes de radio : 1,291 million (en 1991)
Postes de télévision : 820 000 (en 1997)
Utilisateurs d'Internet : 5 000 (en 2002)
Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 4 (en 2002)
Routes : 29 900 km : 21 400 km pavées (y compris cailloux tassés) - 8 500 km terre (en 1990)
Voies ferrées : 482 km (2001)
Voies navigables : 0 km
Nombre d'aéroports : 2 (en 2001)

Codes

Le Tadjikistan a pour codes :

Tadjikistan,

Voir aussi

Références

  1. Tajikistan - Ethnic Groups, U.S. Library of Congress
  2. Boris Rumer, Soviet Central Asia: A Tragic Experiment, Unwin Hyman, London, 1989, p. 126.
  3. Statistical Yearbook of the USSR 1990, Goskomstat, Moscow, 1991, p. 210.
  4. E-Notes (CIA)
  5. Greenberg, Ilan, "Media Muzzled and Opponents Jailed, Tajikistan Readies for Vote," The New York Times, 4 novembre 2006
  6. Rapport 2008 d'Amnesty International
  7. http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2009/01/weodata/weorept.aspx?sy=2008&ey=2008&sort=country&ds=.&br=1&pr1.x=71&pr1.y=15&c=923&s=PPPPC&grp=0&a=
  8. UNDP: Human development indices - Table 3: Human and income poverty (Population living below national poverty line (2000-2007))
  9. http://www.atimes.com/atimes/Central_Asia/IJ03Ag01.html
  10. http://www.lfs-consulting.de/wp/wp13.pdf
  11. http://www.cacianalyst.org/?q=node/2157 Analyse par l'Institut Asie centrale-Caucase

Bibliographie

  • Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, Le guide de l'Asie centrale : Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Nouvelles Éd. de l'Université, Paris, 2001, 313 p.
  • Guillaume Henrard, Géopolitique du Tadjikistan : Le nouveau grand jeu en Asie Centrale, Ellipses, 2000, 122 p. (ISBN 2729800336)
  • Pavel Louknitski, Le Tadjikistan soviétique, Éd. en langues étrangères, Moscou, 1954, 246 p.

Liens externes

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