Saint-Georges-en-Auge

Saint-Georges-en-Auge

48° 59′ 29″ N 0° 03′ 40″ E / 48.991389, 0.061111

Saint-Georges-en-Auge
Vue générale du bourg
Vue générale du bourg
Administration
Pays France
Région Basse-Normandie
Département Calvados
Arrondissement Lisieux
Canton Saint-Pierre-sur-Dives
Code commune 14580
Code postal 14140
Maire
Mandat en cours
Martine Fournier
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes des Trois Rivières
Démographie
Population 95 hab. (2008[1])
Densité 18 hab./km²
Gentilé Saint-Jorais, Saint-Joraises
Géographie
Coordonnées 48° 59′ 29″ Nord
       0° 03′ 40″ Est
/ 48.991389, 0.061111
Altitudes mini. 98 m — maxi. 197 m
Superficie 5,16 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Saint-Georges-en-Auge [sɛ̃ʒɔrʒɑ̃'noːʒ] ou simplement [sɛ̃'ʒɔrʒ] est une commune française, située dans le département du Calvados et la région Basse-Normandie.

Sommaire

Toponymie

Attestations anciennes

  • ecclesiam Sancti Georgii 1121/ 1128[2].
  • decimam de nundinis Sancti Georgii 1121/ 1128[3].
  • de sede et compositione nondinarum sancti Georgii 1191[4] ; voir plus bas l'illustration correspondante.
  • de Sancto Georgio 1247[5].
  • parrochi[a] Sancti Georgii de Algia 1247[6].
  • in parrochia sancti Georgii in algia 1293[7].
  • ecclesia S. Georgii in Algia ~1350[8]
  • Saint Joere, Saint Joere d’Auge 1366[9].
  • Saint George en Auge 1416[9].
  • Saint Glore 1430 [lire Saint Geore] [10].
  • Saint Jort 1449[9].
  • Saint Geore 1463[9].
  • ecclesia S. Georgii in Algia XVIe siècle[11].
  • St Georges 1615[12].
  • St Jors 1630[13].
  • St. Jore 1612/ 1636[14].
  • Saint Jores 1638[9].
  • Saint Jouin [sic ; lire sans doute Saint Jores] 1640[15].
  • St Jore 1677[16].
  • Saint Georges, Saint Georges en Auge 1678[13].
  • St Iore [lire St Jore] 1694[17].
  • St Jorres-en-Auge 1699[18].
  • S Iore [lire S Jore] ~1700[19].
  • St Jore 1713[20].
  • S. George en auge 1720[21].
  • S. George en Auge 1723[22].
  • St Jore 1761[23].
  • Saint Georges 1750/ 1780[24].
  • St. Georges 1753/ 1785[25].
  • Saint Georges en Auge 1793[26].
  • S.-George en Auge 1800[27].
  • Saint-Georges-en-Auge 1801[28].
  • St. Georges en Auge 1828[29].
  • St.-Georges-en-Auge 1830[30].
  • St Georges Le Tilleul, St Georges du Tilleul, St Georges en Auge 1833[31].
  • Saint-Georges-en-Auge 1834[32], 1844[33].
  • St Georges en Auge 1854[34].
  • St Georges-en Auge 1825/ 1866[35].
  • Saint-Georges-en-Auge 1883[36].
  • Saint-Georges-en-Auge 1903[37], 1946[38].
  • St-Georges-en-Auge 1977, 1979[39].

Remarque

Marie Fauroux a proposé d’identifier à Saint-Georges-en-Auge la forme Sancto Georgio mentionnée en 1051/ 1066 dans la charte de donation de Robert Bertram en faveur de Saint-Ouen de Rouen[40]. Comme le pensait déjà Auguste Le Prévost[41], ce nom doit se rapporter à Pennedepie (Calvados), dont la paroisse est sous l’invocation de saint Georges, et qui apparaît dans un contexte révélateur : illud quod possidet in Sancto Georgio et ecclesiam Sancti Stephani de Hunefloth, c'est-à-dire « ce qu’il possède à Saint-Georges [= Pennedepie ?] et l’église Saint-Étienne de Honfleur ».

Étymologie

Médaillon représentant saint Georges terrassant le dragon sur le maître-autel de l'église de Saint-Georges-en-Auge.

Nom de paroisse sous l’invocation de saint Georges de Cappadoce (IIIe ‑ IVe siècles), mythique pourfendeur du dragon. Il s’agit en fait d’un martyr de Diospolis (appellation romano-byzantine de Lydda, en Palestine, aujourd'hui Lod en Israël), transformé dans la Légende Dorée en chevalier de Cappadoce. Il commence à être mentionné au VIe siècle (époque où ses reliques supposées atteignent l’Italie, puis la Gaule), mais son culte ne devient vraiment populaire en France et en Angleterre qu’à partir du XIe siècle[42]. La paroisse de Saint-Georges-en-Auge a dû être créée à cette époque, ou au tout début du XIIe siècle. On remarquera parmi les attestations anciennes les formes Joere, Jort, Geore, Jors, Jore, Jores, Jorres, employées du XIVe au XVIIIe siècle. Elles représentent le traitement populaire régulier de ce nom, issu de Georius, seule forme vivante de l'anthroponyme en latin vulgaire. La variante savante Georges, refaite sur le latin Georgius, fait son apparition au XVe siècle pour ce qui est de Saint-Georges-en-Auge, et s’est finalement imposée à la fin du XVIIIe siècle.

Le déterminant -en-Auge est attesté dès le XIIIe siècle sous la forme latinisée de Algia, ce qui est relativement précoce. Il fait bien sûr allusion au pays d'Auge, dont l’extension ancienne n’était d'ailleurs pas identique à celle d’aujourd’hui.

☞ Il est à noter qu'aujourd'hui, l'église de Saint-Georges-en-Auge est placée sous l'invocation de saint Firmin.

Géographie

Localisation

Saint-Georges-en-Auge est une commune du sud-pays d'Auge, qui s'étend lui-même à l'est du Calvados et se prolonge au nord-est de l'Orne. Elle est située à 21 kilomètres[43] au sud-sud-ouest de Lisieux, capitale du pays d'Auge, et à 37,4 kilomètres au sud-est de Caen[44], chef-lieu du Calvados.

Communes limitrophes

Saint-Georges-en-Auge est entourée par quatre communes, Mittois au nord-ouest, Sainte-Marguerite-de-Viette au nord, Montviette au nord-est et à l'est et L'Oudon (regroupement de communes comprenant entre autres Montpinçon, Saint-Martin-de-Fresnay et Écots) du sud-est à l'ouest.

Communes limitrophes de Saint-Georges-en-Auge[45]
Mittois Sainte-Marguerite-de-Viette Montviette
L'Oudon (Écots) Saint-Georges-en-Auge[45] Montviette
L'Oudon (Saint-Martin-de-Fresnay) L'Oudon (Montpinçon) L'Oudon (Montpinçon)

Topographie

Le territoire de la commune, assez vallonné, s'étend sur 5,16 km2. Son altitude varie de 98 m (à la sortie du Douet de Saint-Georges, au nord de la commune) à 197 m (au sud, dans le Bois du Tilleul, partie de la Forêt de Montpinçon). Il constitue en fait un portion des hauteurs partiellement boisées qui dominent la rive droite de l'Oudon.

Le sous-sol est principalement composé d'argile à silex, l'une des caractéristiques lithologiques de l'interfluve situé entre la Dives et la Vie, avec la marne, l'argile et quelques affleurements calcaires[46].

Hydrographie

Le territoire de Saint-Georges s'est développé autour des vallées du Douet ou Ruisseau de Saint-Georges et de son affluent le Douet ou Ruisseau du Tilleul. Trois autres petits cours d'eau arrosent la commune : le Pissot, issu de la source homonyme, et affluent rive droite du Douet du Tilleul ; le Ruisseau du Fort-Manel, qui sépare Saint-Georges-en-Auge et de Sainte-Marguerite-de-Viette avant de se jeter dans le Douet de Saint-Georges à cet endroit ; et le Douet Pilon, qui forme partiellement la limite de Saint-Georges et de Montviette et grossit le Douet de Saint-Georges en aval de la ferme de la Fichetière à Sainte-Marguerite-de-Viette. Le Douet de Saint-Georges est lui-même un affluent rive gauche de la Viette à Blanvatel (alias la Forge de Viette), hameau de Sainte-Marguerite-de-Viette.

Histoire

Première mention de la foire de Saint-Georges-en-Auge,
nondinarum Sancti Georgii (1191),
Archives départementales du Calvados, cote H 7077.

Période médiévale

On ne dispose pas d'informations sur l'histoire de Saint-Georges-en-Auge avant la création du duché de Normandie (911). Au XIIe siècle, une partie de cette paroisse était un fief de la baronnie d'Écots relevant du comté de Montgommery ; l'autre partie appartenait à l'abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives.

À partir de 1191, et jusqu'au XVe siècle, on possède la trace d'une foire seigneuriale à Saint-Georges-en-Auge. Elle se tenait le Vendredi saint, sur une pièce de terre dénommée les Halles jusqu'au XIXe siècle, et aujourd'hui la Cour Rivière. Cette foire disposait d'installations permanentes en bois, comprenant des maisons, des entrepôts et des loges[47].

Sous l'Ancien Régime

Plusieurs fiefs sont attestés à Saint-Georges-en-Auge au XVIIe siècle : en 1630 est mentionnée la baronnie d’Escot et Saint-Jors [= Saint-Georges], relevant du comté d’Alençon ; en 1640, le fief, terre et comté de Montgommery, possédé par le seigneur comte dud[it] lieu ; la vavassorie du Mont Jouas, détenue à cette même date par Philippe Voesne, escuyer, également appelée l’aisnesse du Mont Joie en 1678.

Jusqu'au début du XIXe siècle, Saint-Georges-en-Auge et Le Tilleul sont deux paroisses séparées. Le premier seigneur connu de cette dernière est Onfroy du Tilleul, compagnon d'armes de Guillaume le Conquérant. En 1640, on relève la trace au Tilleul d'un fief de la Motte, possédé par Thomas de Méré, escuyer, ainsi que du Tilleul-en-Auge, quart de fief mouvant de la vicomté de Falaise, et dépendant de la sergenterie des Bruns.

Au milieu du XVIIe siècle siècle, Thomas de Morel était le seigneur et patron du Tilleul (il en nommait le curé) ; des traces de cette famille subsistent jusqu'en 1850. Au XVIIIe siècle, Le Tilleul ne compte plus que treize ou quatorze habitations isolées.

Après la Révolution

Peu à peu germe l'idée d'une réunion des deux paroisses, malgré l'opposition du conseil du Tilleul. Par décret impérial du 30 septembre 1807, la paroisse du Tilleul est supprimée, et rattachée à Saint-Georges. Mais ce n'est qu'en 1831, avec le soutien de l'évêque de Lisieux, que l'unification communale a enfin lieu. Le chef-lieu de la nouvelle entité communale est fixé à Saint-Georges-en-Auge.

Période contemporaine

Un morceau d'avion canadien a été trouvé lors de la réfection d'une route (cour Bordeaux). Il a été déposé au cimetière. L'avion aurait été abattu en 1944. Le pilote aurait sauté et survécu.

Administration

Circonscriptions administratives avant la Révolution

Circonscriptions administratives depuis la Révolution

Maires

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1793 1800 Pierre Jean-Baptiste Le Roy - -
1800 (an IX) - Michel Hurel - -
  1813 Pierre Jean-Baptiste Le Roy - -
1813 1814 Philippe Thomas Isaac Le Roy - -
1814 1815 Pierre Jean-Baptiste Le Roy - -
1815 1815 Philippe Thomas Isaac Le Roy - -
1815 1834 Pierre Jean-Baptiste Le Roy - -
1834 183. Jacques François Sanson - -
183. 1840 Jean Frédéric Sanson - -
1840 1863 Jean Désiré Leroy - -
1863 1885 Ferdinand Leroy - -
1885 1888 Alphonse Lasne - -
1888 1892 Isidore Blaise - -
1892 1896 Alphonse Lasne - -
1896 1916 Isidore Blaise - -
1916 1919 Léon Lainé - -
1919 1938 Émile Leroy - -
1938 1959 Henry Leroy - -
1959 1971 Bernard Letellier - -
1971 1983 Émile Triger - Agriculteur
1983 mars 2008 Pierre Frémont SE Agriculteur
mars 2008 en cours Martine Fournier SE Femme au foyer
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Les maires du Tilleul, commune distincte jusqu'en 1831, ont été les suivants :

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1793 1807  ? - -
1807 1831 Julien Devoyne - -
Toutes les données ne sont pas encore connues.
Une de La Gazette de Saint-Georges
n° 15, été 2011.

Mairie

Le conseil municipal est actuellement (2011) composé de 9 membres dont le maire et une adjointe.

Publication municipale (trimestrielle) : La Gazette de Saint-Georges (depuis 2008).

Démographie

En 1836, cinq ans après la réunion des deux communes, Saint-Georges-en-Auge compte 338 habitants, dont de nombreux agriculteurs (production de cidre et d’eau-de-vie, élevage de bovins), et une trentaine de commerçants et artisans. Mais à partir de cette époque, une baisse constante de la population se manifeste : une ferme de taille moyenne ne pouvait plus nourrir plusieurs ménages.

Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, la production laitière augmente ; elle est généralement transformée en beurre et en fromage. Celle-ci devient l’activité principale des agriculteurs à partir des années 1920, supplémentée par l’élevage des cochons et de la volaille. En 1981, la population était tombée à 101 habitants, puis 79 (sans doubles comptes) en 1999. Ces derniers, dont 21 ont moins de 20 ans à cette date, se répartissent en 40 hommes et 39 femmes.

En août 2007, il ne restait plus que 5 familles d’agriculteurs en exercice, et un artisan du bâtiment installé dans la commune. La majorité de la population active de Saint-Georges-en-Auge travaille aujourd’hui hors de la commune. En outre, 18 foyers sur 56 sont constitués de retraités.

Avant le rattachement du Tilleul

Évolution démographique
(Source : EHESS[48] et INSEE[38])
1793 1800 1806 1821 1831
309 296 330 260 275

Après le rattachement du Tilleul

Évolution démographique
(Source : EHESS[48] et INSEE[38])
1836 1841 1846 1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
338 312 284 268 253 261 246 231 231 230 227 219 214


Évolution démographique
(Source : EHESS[48] et INSEE[38])
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
201 186 180 151 133 127 151 182 168 161 133 99 102 101 79 93
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Patronage

Circonscriptions ecclésiastiques modernes

  • Diocèse : Bayeux-Lisieux.
  • Paroisse : Saint-Wambert-des-Trois-Vallées.

Lieux et monuments

Architecture religieuse

Église de Saint-Georges-en-Auge
  • Église paroissiale de Saint-Georges-en-Auge. — Elle comporte quelques parties médiévales (XIIIe siècle), mais a été très remaniée au XVIIIe siècle. Le patron en est saint Firmin. À l’entrée de la nef se trouve l’ancien autel et les fonts baptismaux de l’ancienne église paroissiale du Tilleul. Des stalles ont été installées dans le chœur. On peut noter en outre une sacristie en colombages, deux statues polychromes du XVIIe siècle (saint Louis et saint Jacques) qui font partie depuis 2011 de l’inventaire des objets mobiliers du Calvados en tant que monuments historiques[49], ainsi qu’un retable du début du XIXe siècle. Sur le maître-autel se trouve un médaillon représentant saint Georges combattant le dragon (voir plus haut l'illustration correspondante).

Architecture civile

La majorité des habitations de Saint-Georges-en-Auge est composée de maisons à pans de bois avec solin en silex ou en plaquettes calcaires, et toitures en tuiles. La plupart de ces maisons datent du XVIIIe siècle. Parmi les nombreux exemples de cette architecture traditionnelle, on peut citer :

La Malherberie

La Malherberie est constituée d’une belle maison de la fin du XVIIe siècle, et d’un ensemble de bâtiments disposés en carré, formant une cour fermée. Son nom représente un dérivé toponymique de l'anthroponyme DE MALHERBE, soit « le domaine rural de (la famille) de Malherbe ». Cette noble famille est attestée au Tilleul aux XVIIe et XVIIIe siècles, et encore à La Gravelle (ancienne paroisse aujourd’hui rattachée à Montviette, commune contiguë) au XIXe siècle. Ainsi, le minutier du tabellionnage de Montpinçon note l’existence au Tilleul en 1675 de Charles de Malherbe, escuyer, sieur d’Arsonval, également propriétaire à Vieux-Pont ; à la même époque (1670), le registre paroissial de Saint-Martin-de-Fresnay mentionne un Nicolas de Malherbe, escuier, sieur de Beauval. La famille était apparentée à celle du poète caennais François de Malherbe (1555-1628), à l’origine du goût classique.

Les Buttes

La ferme-manoir des Buttes date du XVIIIe siècle. Probablement construite par la famille Le Roy, toujours présente à Saint-Georges, elle est constituée de divers bâtiments à pans de bois, dont une maison manable typique (solin en silex ou plaquettes calcaires ; toiture à quatre pans percée de lucarnes ; escalier monumental desservant l’étage et le grenier ; entre-colombage en tuileaux, unique dans la commune) et un élégant colombier carré. Le nom des Buttes, attesté en 1835 dans le cadastre Napoléon, fait vraisemblablement référence à des élévations de terrain : le domaine est en effet situé sur une pente assez prononcée. Notons cependant qu’une butte a aussi désigné en moyen français un tertre artificiel portant une cible pour le tir à l’arc, ainsi que la cible elle-même. Mais on ne possède aucun renseignement de cette nature concernant ce lieu.

Le Presbytère

Le presbytère de Saint-Georges fut construit en 1775, et présente de nombreuses analogies de structure avec le manoir des Buttes, de telle sorte que l’on peut penser que ces deux bâtiments sont l’œuvre du même charpentier. La propriété est attestée sous la forme de La cour du presbytère en 1835[50].

La ferme des Boves

La ferme des Boves est une vaste demeure dont certains éléments pourraient dater de la fin du XVIe siècle. Elle est constituée de panneaux réguliers séparés par des potelets soutenus par une écharpe en diagonale, et coiffée d’une toiture à quatre pans. Son pignon nord est en pierre, matériau sans doute extrait des boves elles-mêmes. Ce lieu est attesté en 1835 dans le cadastre Napoléon sous la forme la cour des boves. Il est issu de l’ancien français bove « grotte, caverne ; cave » [du latin vulgaire °bova, d’origine obscure], resté localement en usage. En tant que toponyme, le mot désigne parfois une grotte naturelle, plus fréquemment une excavation artificielle, voire une ancienne carrière aménagée en habitation ou en remise, comme c’est le cas ici. L’une de ces boves, creusée dans le calcaire, a été close (au XVIIIe siècle ?) grâce à une paroi en colombage munie d’une porte, et encastrée dans l’ouverture.

La ferme des Jardins

On y note la présence d’une très belle grange en colombages. Ce lieu est attestée en 1835 sous la forme la cour des jardins dans le cadastre napoléonien. Ce toponyme de sens évident fait initialement référence à des jardins potagers, et non d’agrément.

Le Fort Manel

Le nom de ce domaine, qui inclut également aujourd’hui l’ancienne ferme des Aulnés, est attesté successivement sous les formes Formanel 1693, 1730, cour de Formanel 1788, le Fort Manel, Formannel 1835, le Fort-Manel 1883, Fortmannel 1888, Fort Marcel [sic] 1946, le Fort Manel, fort mancel [sic] 1957, le Fort Manel 1977, 2006. Il désigne un domaine constitué d'un ensemble de bâtiments résidentiels et agricoles, principalement en colombages, dont la construction s'étend du XVIIe au XIXe siècles (ajouts tardifs en pierres et briques). Comme on peut le voir, l’orthographe Fort Manel est relativement récente, puisqu’elle apparaît dans le cadastre napoléonien. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, ce nom s’écrit régulièrement Formanel. Le toponyme est apparemment formé de l’ancien appellatif manel, diminutif de main « maison, résidence » (dérivé déverbal de maindre « rester, demeurer » < latin manēre), attesté seul par exemple dans le toponyme le Mannel à Mézidon (Calvados), aujourd’hui disparu. Le domaine du Fort Manel n’ayant absolument rien d’une ferme forte, le premier élément for- représente vraisemblablement l’ancien préfixe for- (du latin foris « dehors ») marquant entre autres l’éloignement, l’écart, etc. Ceci décrit parfaitement la situation du lieu, tellement à l’écart du bourg qu’il en est à cheval sur la limite de Saint-Georges et de Sainte-Marguerite-de-Viette.

La Cosmerie

Le nom de ce hameau (que l'on prononce [la ko:m'ʁi], la Cômerie), n'est connu qu'à partir du XVIIIe siècle (la Comerie 1753/ 1785 sur la carte de Cassini, puis la Cosmerie 1835, la Commerie, la Cosmerie 1883, la Cosmerie 1946, 2006), mais doit être plus ancien. En effet, ce toponyme repose sur le patronyme COSME, qui est celui de l’une des plus importantes familles de Saint-Georges et du Tilleul, attestée dès le XVIIe siècle dans les documents, mais sans doute elle aussi plus ancienne : François Cosme tient la moitié du Champ de la Vigne de la baronnie d’Écots et Saint-Georges en 1615 ; Pierre Cosme est prêtre et vicaire de Saint-Georges en 1761 ; deux Cosme signent les cahiers de doléances de Saint-Georges en 1789. Les familles de ce nom sont propriétaires de la ferme des Cosmes et de la Cosmerie en 1835. Ce patronyme est à l’origine l'ancien nom de baptême médiéval Cosme (aujourd’hui Côme), réemploi du nom de saint Cosmus ou Cosmas, martyrisé en Syrie au début du IVe siècle avec Damien, son compagnon d’infortune.

Le Château du Tilleul au début du XXe siècle.

La Cour Beauval

La ferme du château du Tilleul

Le château du Tilleul

L’appellation de « château » n’apparaît en fait que tardivement dans les documents, mais elle est ancienne dans l’usage oral. Elle désigne aujourd’hui une grande maison bourgeoise en briques de la fin du XIXe siècle, construite plus ou moins à l’emplacement de l’ancien château, siège du fief d’Onfroy du Tilleul au XIe siècle (sans doute y a-t-il existé plusieurs constructions intermédiaires). Elle est toujours entourée de douves. Ce domaine est simplement appelé la cour du Tilleul en 1835 dans le cadastre Napoléon.

L'habitat saint-jorais aujourd'hui

Aujourd’hui, le nombre de logements s’accroît lentement ; cet accroissement est compensé par la destruction d’un certain nombre de bâtiments plus ou moins anciens. Si certaines nouvelles constructions tentent de s’harmoniser avec le style architectural local, en revanche d’autres se construisent avec un respect moins strict de ce style ou de l’environnement.

Évolution de l'habitat à Saint-Georges-en-Auge depuis 1968
(Source : INSEE)[51]
1968 1975 1982 1990 1999 2006
Nombres de maisons 44 51 50 57 54 61

Personnalités liées à la commune

  • Onfroy du Tilleul (XIe siècle).
  • Thomas de Morel (XVIIe siècle).

Voir aussi

Liens externes

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Sources diverses

  • Altitudes, superficie : IGN[52].

Bibliographie

  • Jack Maneuvrier, catalogue de l'exposition Saint-Georges-en-Auge, Deux mille ans d'histoire et de traditions populaires, Foyer rural du Billot, Le Billot-Montpinçon, 1984, 84 p.
  • Dominique Fournier, Étude microtoponymique de Saint-Georges-en-Auge, commune du pays d'Auge, mémoire de DEA, Université Paris XIII, Villetaneuse, 1986, 96 + V p.
  • Dominique Fournier, La variation microtoponymique en Normandie : étude microtoponymique de l'interfluve défini par les vallées de la Dives et de la Vie, thèse de doctorat en Sciences du Langage, Université Paris XIII (Paris-Nord), Villetaneuse, 1990, 697 p. + Corpus (env. 500 p.).
  • Dominique Fournier, « Anciens lieux-dits à Saint-Georges-en-Auge » I, in Histoire et Traditions Populaires no 37 (mars 1991), Foyer Rural du Billot-Montpinçon, Montpinçon, p. 63-69.
  • Dominique Fournier, « Anciens lieux-dits à Saint-Georges-en-Auge » II, in Histoire et Traditions Populaires no 39 (septembre 1992), Foyer Rural du Billot-Montpinçon, Montpinçon, p. 29-36.
  • Martine et Dominique Fournier, Saint-Georges-en-Auge, Éditions des Mortes-Terres, Saint-Georges-en-Auge, 2007, 32 p.

Notes et références

  1. Populations légales 2008 de la commune : Saint-Georges-en-Auge sur le site de l'Insee
  2. R. N. Sauvage, Les Diplômes de Henri Ier, roi d’Angleterre et duc de Normandie, pour l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives (1108, 1121/ 28), Rouen, 1933, p. 25.
  3. Ibid., p. 26.
  4. Accord entre Henri de Nonant et l'abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives, Archives Départementales du Calvados, cote H7077.
  5. Léopold Delisle, Rerum gallicarum et franciscarum scriptores, Querimonia Normannorum, anno 1247 (enquêtes sur l’administration de Saint Louis), in Recueil des Historiens de la France t. XXIV (1re partie), Paris, 1904, p. 48, § 361.
  6. Ibid., p. 70, § 530.
  7. Charte d'Odon de Saint-Georges, Archives Départementales du Calvados, cote H7077.
  8. Pouillé du Diocèse de Lisieux,~1350, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 257B.
  9. a, b, c, d et e Fieffes de l'abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives, Archives Départementales du Calvados, cote H7393.
  10. Répartition d’un dixième de l’impôt voté par les états de Normandie pour l’achat de la pucelle et la continuation de la guerre, 1430, in Jules Quicherat, Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d’Arc dite la Pucelle, Jules Renouard, Paris, t. V, 1849, p. 183,
  11. Auguste Le Prévost, Pouillés du diocèse de Lisieux, in Henri de Formeville, Histoire de l’ancien évêché-comté de Lisieux, Lisieux, 1873 (réimpression Le Portulan, Luneray, 1971), t. I, p. liv.
  12. Fieffes du comte de Montgomery, Archives Départementales de l'Orne, cote AXXXIV/15.
  13. a et b Pleds et gages-pleiges au comte de Montgomery, Archives Départementales de l'Orne, cote AXLVII/1.
  14. Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/ 1636, Bibliothèque Nationale, ms. fr. 4620.
  15. Rôle des fiefs du grand bailliage de Caen (vicomtés de Caen, Bayeux, Falaise et Vire) et de leur possesseurs dressé en 1640, Bulletin Héraldique de France, 1890-1892, p. 41a.
  16. Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677, Bibliothèque nationale, cinq cents Colbert, ms. 261 fos 229 à 275.
  17. Jean-Baptiste Nolin, Le duche et gouvernement de Normandie Divisé en Haute et Basse Normandie, en Divers Pays, et par Evechez, Paris, 1694 [BN, IFN-7710251].
  18. Abbé Piel, Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiatiques de l’ancien diocèse de Lisieux : 1692-1790, Lisieux, 1891, t. I, p. 381, § 227.
  19. Gerard Valk, Normannia Ducatus, tum Superior ad Ortum, tum Inferior ad Occasum, Praefectura Generalis […] Anglici Caesarea sive Jarsey…, Amsterdam, ~1700.
  20. Dénombrement des généralités de 1713, Bibliothèque nationale, ms. fr. 11385, fos 1 à 132.
  21. G. Mariette de la Pagerie, Carte topographique de la Normandie ; feuille 2 : Falaise et Beuvron-en-Auge, 1720 [BNF, fonds Cartes et Plans, cote Ge DD 2987 (1009, II) B].
  22. Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville, géographe ordinaire du Roy, et Delahaye, graveur, Carte topographique du diocèse de Lisieux, dédiée à Mgr Henri-Ignace de Blancas, évêque et comte de Lisieux, Paris, 1723 [BNF, série NN, cote 342/ 1-4, 6, 7 ; collection d’Anville, cote 00256 B].
  23. Dénombrement pour le Vingtième de Saint-Georges-en-Auge, 1761, Archives Départementales du Calvados, C7159.
  24. Pièces du procès Jourdain, Archives Départementales du Calvados, cote H7420.
  25. Carte de Cassini, 1753/ 1785.
  26. Site Cassini.
  27. Arrêté du 30 messidor an VIII du Sous-préfet de Lisieux relatif à la transmission du courrier administratif ; cité in Histoire et traditions populaires no 26, juin 1989, p. 14-18.
  28. Bulletin des lois de la République française, Imprimerie nationale, Paris, 1801-1870.
  29. Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 462.
  30. J. G. Masselin, Dictionnaire universel de géographie physique, commerciale, historique et politique du Monde Ancien, du Moyen Age et des Temps Modernes comparées / Dictionnaire universel de géographie, t. I, Auguste Delalain, Paris, 1830, p. 540a.
  31. Registres d’état civil de Saint-Georges-en-Auge, XVIIIe ‑ XIXe siècles .
  32. Cadastre Napoléon.
  33. Auguste Le Prévost, Pouillés du diocèse de Lisieux, in Henri de Formeville, Histoire de l’ancien évêché-comté de Lisieux, Lisieux, 1873 (réimpression Le Portulan, Luneray, 1971), t.  I, p. lv.
  34. V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
  35. Cartes d’état-major (relevés de 1825 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889).
  36. Célestin Hippeau, Dictionnaire topographique du département du Calvados, Paris, 1883.
  37. Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
  38. a, b, c et d Nomenclature des hameaux, écarts et lieux-dits de la Manche, INSEE, 1954.
  39. Cartes de l’Institut géographique national (1/25 000, 1/100 000).
  40. Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 393, § 205.
  41. Auguste Le Prévost, Pouillés du diocèse de Lisieux, in Henri de Formeville, Histoire de l’ancien évêché-comté de Lisieux, Lisieux, 1873, réimpression Le Portulan, Luneray, 1971, t. I, p. xxiij-cx, Lisieux, 1873, p. lv n. 2
  42. (en)Donald Attwater, The Penguin Dictionary of saints, Penguin Books Ltd, Harmondsworth, 1965, repr. 1981, p. 148.
  43. Site calculant l'orthodromie d'après les longitudes et latitudes des communes sélectionnées sur www.lion1906.com. Consulté le mardi 12 avril 2011.
  44. Site calculant l'orthodromie d'après les longitudes et latitudes des communes sélectionnées sur www.lion1906.com. Consulté le mardi 12 avril 2011.
  45. Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée.
  46. Atlas de Normandie, Caen, 1962, feuille B3 (Lithologie).
  47. (fr)Lucien Musset, Foires et marchés en Normandie à l'époque ducale, in Annales de Normandie, mars 1976, p. 3-23.
  48. a, b et c Source : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale - Saint-Georges-en-Auge », École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Consulté le 6 avril 2011 .
  49. La Gazette de Saint-Georges, no 14, mars 2011, p. 2.
  50. Cadastre napoléonien.
  51. Résultats du recensement de la population - 2006 - Saint-Georges-en-Auge. Consulté le 16 novembre 2009
  52. Répertoire géographique des communes.

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