Saint-Point-Lac

Saint-Point-Lac

46° 48′ 51″ N 6° 18′ 11″ E / 46.8141666667, 6.30305555556

Saint-Point-Lac
Image illustrative de l'article Saint-Point-Lac
Administration
Pays France
Région Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Pontarlier
Canton Pontarlier
Code commune 25525
Code postal 25160
Maire
Mandat en cours
Jean-Pierre Lanquetin
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Mont d'Or et des deux Lacs
Démographie
Population 251 hab. (2006)
Densité 56 hab./km²
Gentilé Saint-Pointu(e)s
Géographie
Coordonnées 46° 48′ 51″ Nord
       6° 18′ 11″ Est
/ 46.8141666667, 6.30305555556
Altitudes mini. 847 m m — maxi. 981 m m
Superficie 4,52 km2

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Voir la carte administrative

Saint-Point-Lac est une commune française, située dans le département du Doubs et la région Franche-Comté.

Vue du village depuis la rive droite du Lac de Saint-Point en été et en hiver.

Sommaire

Géographie

Au bord du lac de Saint-Point.

Histoire

En 1841 des médailles romaines sont découvertes à l'extrémité nord du lac au lieu-dit "Belle-Rive"" non loin de Port-Titi, l'une d'elles porte d'un côté l'effigie de Claude et de l'autre une figure d'une divinité avec la lettre S ; dans le même lieu seront trouvés du mobilier, des ustensiles, de l'outillage et des morceaux de plomb laissant croire qu'il y avait à l'époque de la Gaule romaine une habitation[1].

La Chaux d'Arlier

Au commencement du XIIe siècle une colonie de moines venant du monastère de Condat, situé à Saint-Claude, rejoignent ceux de l'abbatiale de Romainmôtier envoyés par Narduin et investissent le pays de la Chaux-d'Arlier (vallée comprise entre Frasne et Chaffois) pour y fonder tout d'abord l'abbaye de Mont-Sainte-Marie puis les prieurés de Vaux, près de Vaux-et-Chantegrue, et de Damvautier. Ils profitaient du don de Béatrice Ire de Bourgogne qui avait fait construire quelques hameaux dans cette région désolée et cherchait à les confier à des colons à charge pour eux de défricher les terres alentour[2]. Comme premier territoire le prieuré se voit remettre le lac et toutes les terres voisines de la part d'Ebal, seigneur de La Sarraz dans les limites des "grands monts" "comme les eaux pendent et coulent vers ledit lac", ils y font des "essarts" et des "cernois", c'est-à-dire des défrichements et des enclos, cette donation est confirmée en 1140 par Guy de Maligny, évêque de Lausanne et Innocent II. En 1220 les quelques religieux qui habitent le couvent partent pour l'abbaye de Saint-Claude et sont remplacés par un prieuré rural de l'Ordre de Saint-Benoît[3].

Nommé anciennement Damvautier "locus Domni Pontii heremitae" ce nom sera changé au XVIe siècle pour prendre celui de Saint-Point-Lac[4]. Ce choix de Ponce (Domus Pontius) serait en hommage à Ponce de Faucigny, ( 1100 - 1178 ), frère d'Arcadius (ou Ardutius) de Faucigny évêque de Genève, entré comme moine à l'age de 20 ans en l'Abbaye d'Abondance[3]. La légende raconte qu'un hiver les habitants d'une ville appelée Damvautier étaient resté sourds aux appels à l'aide d'une femme courant de maison en maison en portant son enfant qui se mourait de froid ; seul un vieil ermite nommé Ponce lui aurait accordé l'asile et sauvé l'enfant. Dans la nuit le vieillard décédait et l'enfant recouvrait la vie, dans le même temps la ville disparaissait sous les eaux d'un lac[3]. Une autre légende raconte qu'un ermite nommé Pontius avait bâti une cellule et un oratoire en bordure du lac de Damvautier au VIe siècle[3].

Le baroichage

Ce nom vient de "Parochia" ou "Barochia" qui désigne le district d'un juge ou d'une administration. Dix neuf villages composent le "baroichage" : Les Granges-Naboz, Les deux Malpas, La Planée, Touillon-et-Loutelet, Malbuisson, Montperreux, Les Grangettes, Les Etraches, Doubs, Arc-sous-Cicon, Athose, Nods, Aubonne, Saint-Gorgon, Septfontaines et Saint-Point ; bien que ce territoire soit très vaste il doit son existence aux liens qui se sont tissés entre ces villages au cours de la domination romaine sur la région. La communauté du "baroichage" s'est formée dans la même période que celle où les hommes libres ("ingenuii") furent autorisés à choisir pour suzerain un prince de l'empire de Charlemagne ou l'un de ses vassaux, c'est-à-dire au début du IXe siècle, et devait durer jusqu'au XVIIe siècle, cette particularité leur valait le droit de posséder des fiefs et les armoiries des terres que leurs ancêtres, s'ils étaient des Varasques, avaient tenu sous forme de "charge militaire" à l'époque de la Gaule romaine. À cette période les terres sont défrichées et mises en culture et au VIe siècle l'abbaye d'Agaune reçoit du roi burgonde Sigismond de vastes propriétés dans le comté de Warasch où elle implante des colons dans les localités de Pontarlier, Des Grangettes et de Doubs ; petit à petit ils vont occuper les territoires en direction du nord-ouest et du nord, s'écartant ainsi de la Chaux d'Arlier, et mettre à profit l'usage qui donne le droit de propriété au premier occupant[4].

Aucune charte n'officialise la "libre association" du "baroichage" car elle ne résulte pas d'une concession seigneuriale mais sa réalité est prouvée par les actes qui ont été rédigés tout au long de son existence ; ainsi il est établi qu'elle est gouvernée à la manière des "bourgs libres" avec des magistrats et des officiers élus parmi les bourgeois et toutes les localités nomment quatre jurés, parmi leurs habitants, qui prennent part à l'administration communale. Lorsque Frédéric Barberousse retire les seigneuries de Cicon, d'Usie et la gardienneté de Pontarlier aux sires de Salins pour les remettre aux sires de Joux ces derniers maintiennent aux "barons-bourgeois" leurs droits en reconnaissant qu'ils n'avaient pas été conquis mais leur appartenaient par leur "primo-souveraineté" sur ses terres. Cette concession apparait dans la charte de 1246 où ils sont nommés "barons bourgeois" ou "baron" s'ils sont descendants des bourguignons préposés à la garde des gorges du Jura ou "ingenui (gentilles)" ou "gentils-hommes" si leurs ancêtres sont venus s'établir dans le "baroichage" plus tard. Parmi les obligations fixées aux sires de Joux figure celle de se voir interdire la construction de forteresses dans la plaine allant de Malpas à Bulle[4] et d'avoir au "lait Damvautier" un autre prévôt que celui de Pontarlier[1].

Ainsi les habitants cultivent des terres franches et exemptes de droits féodaux. Sous les comtes de Bourgogne elle jouit du franc-alleu et les sires de Joux n'en sont que les protecteurs. D'ailleurs dans la charte de 1344, confirmée en 1430 par Guillaume de Vienne, qui fixe les droits et les devoirs des habitants ceux-ci sont qualifiés de "francs-sergents". Le territoire n'appartient pas à Hugues de Blonay, sire de Joux, ni la chasse, ni la pêche, ni les bois et les cours d'eau. Ils n'ont aucun droit de vente sur eux. La qualité de protecteur ne leur donne que leur voix dans la gestion de la "commune". Ce sont ces "hommes libres" que les religieux de l'abbatiale de Romainmôtier vont trouver en venant s'y établir et ils n'ont donc pas besoin d'y introduire des colons pour mettre en valeur les terres du lac[1].

Les "communiers" (habitants) de ces villages se nomment aussi "retrahants" car ils peuvent se retirer à Pontarlier en cas de guerre en échange de participer à l'entretien des fortifications de cette ville. Jusqu'en 1508 les villages des Grangettes, Malbuisson, Touillon, Chaudron et Montperreux restent rattachés au vicaria de Saint-Point avant de s'en séparer. Ces villages forment la communauté connue sous le nom de Lay Damvautier jusqu'au XIVe siècle et sont sous la prévôté de Saint-Point elle-même dépendante de la châtellenie de Pontarlier[3].

La communauté du "baroichage" ou "bouchéage" est dissoute en 1692 par un traité du roi de France qui aliène les justices et seigneuries de faible importance, c'est pourquoi la communauté du lac est démembrée de la châtellenie de Pontarlier. Les droits de justices et de prérogative du quartier du lac sont vendus par l'intendant de la province Mr de Bernage à Mr Dele-Alexandre Perrinot pour un quart et à Mr François Vannod pour le reste[1].

Une juridiction des évêques de Lausanne

À une vingtaine de kilomètres se trouve le Lac de Joux dont les rives appartiennent à l'abbaye qui s'y dresse et qui donnera le nom de l'Abbaye au village. Ce monastère est de l'ordre des Prémontrés et a régulièrement donné un des siens comme abbé à l'abbaye de Mont-Sainte-Marie encore plus proche de celle de Saint-Point. Des contestations s'élèvent entre les religieux de l'abbaye du Lac de Joux et ceux de Damvautier appelés "lieu, frates qui in loco domni Pontii heremitae commorantur" aux sujets de la possession des terres autour du lac et du droit de pêche ; le litige est tranché par Pierre évêque de Tarentaise et Amédée évêque de Lausanne en 1155[3]. Il est décidé que les religieux du "lieu" ne pourraient être qu'au nombre de dix, qu'ils seraient soumis à l'évêque de Lausanne, qu'ils ne pourraient pas accueillir de moines, ni de chanoines, mais seulement "des hommes passant de la vie séculière à la vie religieuse (convers)" ; un troisième arbitre en la personne de l'archevêque de Vienne décide deux ans plus tard que l’ermitage de Pontius soit sous l'autorité de l'abbé du Lac-de-Joux, que les habitants du lieu peuvent seulement défricher sans rien construire sur les alentours aussi loin qu'ils le veulent sauf du côté de Mouthe où ils ne peuvent pas aller plus loin que la distance de "trois jets d'arbalète". C'est pourquoi les évêque de Lausanne eurent la juridiction des terres du lac de Damvautier[3].

Après l'adoption de la Réforme protestante à Romainmôtier le prieuré du lac devient indépendant. En 1508 Montperreux, Chaon et Chauderon bâtissent une chapelle sous l'invocation de sainte Madeleine. Malbuisson et Vesenay construisent une église en 1618 et Les Grangettes en 1636[1].

Liste des prieurs

Très peu sont connus[1] :

  • 1316 : Gilard de la Sarra.
  • 1326 : Dom Richard.
  • 1327 : Robert d'Arbois.
  • 1465 : Aymon Mayoris.
  • 1491 : Claude Michaud.
  • 1556 : Antoine de Bygnin.
  • 1585 : Claude Mouthet.
  • 1597 : François Perrier.
  • 1648 : Hugues Perrinot.
  • 1654 : Philibert Bressand.
  • 1681 : Pierre-Joseph Perrinot d'Ornans.
  • 1690 : Henri_Joseph Perrinot.
  • 1701 : Dele Alexandre Perrinot.
  • 1748 : Mr Marin.
  • 1780 : Mr Guillegaux.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 2008 Gérard Mondet    
mars 2008 2014 Jean-Pierre Lanquetin[5]    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
74 96 102 98 134 190 251
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

Personnalités liées à la commune

Images de la commune

Voir aussi

Communauté de communes du Mont d'Or et des deux Lacs

Sources

Bibliographie

  • Annuaire départemental du Doubs, A. Laurens, 1846, p. 182 à 187 books.google.fr
  • Esquisse des relations qui ont existé entre le comté de Bourgogne et l'Helvétie, dès le XIe au XVIIe siècle, Charles Duvernoy, 1841, p. 146 books.google.fr
  • Esquisse historique, légendaire et descriptive de la ville de Pontarlier, du fort de joux et de leurs environs, Édouard Girod, édition J.C. Thomas, 1857, p. 190 à 207 books.google.fr
  • Recherches historiques sur l'abbaye de Mont-Sainte-Marie et ses possessions, Alexandre Barthelet, 1858, p. 202 à 237 books.google.fr

Notes et références

  1. a, b, c, d, e et f Recherches historiques sur l'abbaye de Mont-Sainte-Marie
  2. Esquisse des relations qui ont existé entre le comté de Bourgogne et l'Helvétie
  3. a, b, c, d, e, f et g Annuaire départemental du Doubs
  4. a, b et c Esquisse historique, légendaire et descriptive de la ville de Pontarlier
  5. Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires (doc pdf)

Liens externes


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