Saint-Prex

Saint-Prex
Saint-Prex
Saint-Prex
Vue du château de Saint-Prex
Administration
Pays Suisse Armoiries de la commune.
Canton Vaud
District Morges
Langue Français
Syndic Daniel Mosini
N° OFS 5646
Code postal 1162
Site Web www.saint-prex.ch
Géographie
Superficie 5,52 km²[1]
Altitude 389
Coordonnées 46° 28′ 44″ N 6° 27′ 36″ E / 46.479, 6.46046° 28′ 44″ N 6° 27′ 36″ E / 46.479, 6.460 
Communes limitrophes
(voir carte)
Lussy-sur-Morges, Lully (VD), Tolochenaz, Buchillon, Étoy, Villars-sous-Yens
Démographie
Population 5 103 (31 décembre 2009)[2]
Densité 924,5 hab./km²
Gentilé Saint-Preyards
Localisation

Localisation de Saint-Prex en Suisse.

Saint-Prex, est une commune suisse du canton de Vaud, située dans le district de Morges.

Sommaire

Géographie

Saint-Prex, dont le petit bourg médiéval s'étale sur une presque-île du Léman, se situe à une altitude moyenne de 377 mètres, à 4,5 kilomètres au sud-ouest de Morges, chef-lieu du district éponyme.

La superficie de la commune d'environ 5,5 km2 (549 hectares) se situe sur une portion de la rive nord du lac, sur le plateau suisse. De là, le territoire communal s'étend en direction du Jura dans une plaine jouxtant le lac, jusqu'à une proéminence se situant quelque 50 mètres plus haut que la moyenne. La frontière nord est constituée par la vallée boisée du ruisseau Le Boiron. Vers le lieu-dit Bois-Billens, l'on atteint le point le plus élevé de la commune (455 mètres). À l'est, la frontière suit le cours du ruisseau des Chenaux et à l'ouest, c'est Le Boiron qui fait office de limite, et ce jusqu'à son embouchure dans le Léman. La rivière a formé à cet endroit une petite plage alluvionnaire qui est restée à l'état naturel. Au nord de la commune se trouve encore le ruisseau de Bézières.

En 1997, d'après les données statistiques, la zone constructible s'étant à 37 % du territoire communal. Les forêts ou espaces boisés en occupent 7 % et les terres agricoles 55 %. Un peu moins de 1 % du terrain est impropre à la culture.

La commune de Saint-Prex compte également les hameaux de Beaufort (410 m), non loin du point le plus élevé de la commune, et Les Iles (425 m) au sud du Boiron, de même que quelques fermes isolées. Les communes voisines de Saint-Prex sont Buchillon, Étoy, Villars-sous-Yens, Lussy-sur-Morges, Lully et Tolochenaz[3].

Population

Avec 5'342 habitants (31 décembre 2010) Saint-Prex se classe dans les communes de taille moyenne du canton de Vaud. 82,5 % des résidents parlent le français, 5 % l'allemand et 3,3 % l'italien (Statistiques 2000). La population de Saint-Prex s'élevait en 1753 à 316 habitants, 1850 à 528 habitants, 882 en 1900. Depuis 1900, elle a augmenté régulièrement, notamment depuis l'installation de la verrerie en 1911. En 1950 la population se monte à 1507, franchit les 3000 habitants en 1975, 4210 en l'an 2000 et plus de 5000 en 2009.

Taux d'imposition

Communal : 56%

Cantonal : 157,5%

Histoire

Le nom de la ville provient de la déformation populaire de Sanctus Prothasius[4], attesté depuis le XVIe siècle[5]. A partir du XVIIIe siècle, les érudits en ont fait la forme demi-savante Saint-Prothais. Ce saint tutélaire aurait été évêque de Lausanne au milieu du VIIe siècle, sous le règne du roi franc Clovis II. Son nom finit par remplacer l'ancien nom du village, Basuges (du latin ad basilicas), quand sa dépouille fut inhumée dans le chœur de l'église.

L'endroit fut occupé dès le Néolithique par deux villages lacustres au lieu-dit "en Fraid'Aigue", puis par les Helvètes et plus tard par les romains : le village se trouvait sur une voie stratégique d'importance, la via strata qui allait du col du Grand-Saint-Bernard jusqu'à Lyon. Elle mettait ainsi Rome en communication avec la vallée du Rhin et la vallée du Rhône. Enfin, vers le début du Ve siècle, s'établirent dans la région des tribus burgondes, comme l'atteste une série de tombes dont les plus anciens mausolées gallo-romains retrouvés sous l'église semblent avoir été le centre. Dès lors Saint-Prex fait partie du Royaume de Bourgogne jusqu'en 1032, puis est incorporé au Saint-Empire Romain Germanique.

La vaste basilique funéraire de Basuges (652), dédiée primitivement à la Sainte-Vierge Marie, et son domaine semblent avoir appartenu très tôt à l'église cathédrale Notre-Dame Marie de Lausanne (dès le VIe siècle)[6], puis furent un temps confisqués par quelque roi carolingien qui les remit à une lignée de seigneurs du lieu, en échange de leurs loyaux services. Le dernier d'entre eux, un certain Réginold, finit par les rendre à l'église cathédrale de Lausanne le 6 août 885 pour s'assurer de son repos éternel et des prières du clergé lausannois. En 968, le domaine s'agrandit du domaine de Marcy, légué par le diacre Amico, et en 972, d'un moulin et d'une vigne entre les rivières Aubonne et Venoge[7].

Eglise Saint-Prothais (culte réformé).

Au début du XIe siècle, le domaine de Saint-Prex, parmi d'autres propriétés, échoit au chapitre de Lausanne : un groupe de trente chanoines exerce désormais ses droits seigneuriaux sur la région. Il remet ainsi à quatre "colons" des terrains ("colonges") qui doivent être mis en valeur et cultivés. Vers 1200, nous apprend le Cartulaire de Lausanne rédigé par Conon d'Estavayer (XIIIe siècle), le domaine comporte également deux "lunages", soit deux terres de dimensions telles qu'il faut un mois lunaire pour les labourer et vingt-quatre "cheseaux", c'est-à-dire vingt-quatre parcelles contenant une maison (casa) et un jardin ou une place, donc en tout cas, vingt-quatre familles[8]. Ces habitations, dont on n'a pas retrouvé la trace du fait qu'elles n'étaient pas construites en dur, devaient être regroupées en agglomération, avec une sorte de barricade autour, organisée à partir d'un des grands domaines romains (villa) de Dracy ou de Marcy. L'ordre et la protection de ces sujets sont assurés par des chevaliers que le Chapitre nomme et maintient en place en les mettant au bénéfice d'un fief, d'une terre, d'une maison, avec quelques revenus en échange de leurs services militaires. Pour les affaires temporelles, plus particulièrement la justice et la police, le Chapitre possède à Saint-Prex un représentant permanent appelé Villicus, ou plus tard Maior, qui appartient à la classe militaire. En 1224, le Chapitre nomme enfin un chapelain à Saint-Prex, qui devait accomplir tous les actes religieux de la paroisse et seconder le curé en place dans son ministère.

En 1234, le Chapitre de Lausanne décide du transfert des trois hameaux (proches de la gare actuelle) en un seul village au bord du lac sur la presqu'île, puis de le fortifier à l'aide "de pieux côté lac (chafaz), amenés du Jorat et de Vernand, et d'un fossé côté terre. On prévoit en outre, selon Béatrice Dufour, un espace au bord du lac pour y construire une tour, une chapelle, un corps de bâtiment, une cour, une écurie et un four pour le Chapitre. Ce sera le château de Saint-Prex"[9] dont la construction sera assurée par l'architecte Jean Cottereel, futur châtelain, aidé de deux chanoines. Ce transfert et la construction d'un château étaient prévus depuis quelque temps. En effet, la pression croissante, tant politique que militaire, de la Maison de Savoie, qui faisait régner l'insécurité dans les campagnes dépendant de l'Église de Lausanne, obligea le Chapitre à revoir son système de défense. À son arrivée à Saint-Prex, l'évêque Boniface prononça l'interdit et la privation de la sépulture ecclésiastique contre quiconque "par audace téméraire et suggestion diabolique, oserait encore molester le bourg de Saint-Prex."[10] L'interdit s'étendant aux descendants de l'agresseur jusqu'à la quatrième génération, l'on peut mesurer de l'importance que le clergé attachait à l'œuvre nouvelle. Dès la fin du XIIIe siècle, au moment où apparaissent les armes à feu, les remparts de bois furent remplacés par des murs de pierre avec crénaux. Othon Ier de Grandson (1240), le héros des croisades inhumé à la cathédrale Notre-Dame de Lausanne, Guillaume de La Sarraz (1267), Othon de Champvent (1282), Hugues de Champvent (1318) furent les seigneurs successifs du bourg. Cependant, craignant d'être peu à peu dépossédé de St-Prex, le Chapitre le reprit sous son administration à la mort de Hugues de Champvent, en 1340.

En 1358 néanmoins Saint-Prex passa sous l'autorité du duc de Savoie. Les chanoines de Lausanne, excommuniés de 1384 à 1387, trouvèrent refuge au château. Au siècle suivant, Amédée VIII de Savoie, le futur Pape Félix V, l'habita avec sa cour pendant quatre mois (1427). Ensuite, les Pettigny en furent longtemps propriétaires; un membre de cette famille fut condamné à mort, puis gracié, pour avoir, de connivence avec sa mère et son frère, assassiné le notaire Pilantin de Saint-Prex en 1406[11]. En 1506, le bourg et le château furent pris passagèrement par le comte de Gruyère, vassal de la maison de Savoie.

Avec la prise du pays de Vaud par les Bernois en 1536, Saint-Prex dépendit de l'administration du bailliage de Morges et perdit ainsi de son importance sous cette dépendance politique et économique. Le château fut transformé en dépôt de sel et de nombreuses pierres des remparts furent réutilisées au 17e siècle lors de la construction du port fortifié de Morges. À la chute de l'Ancien Régime, Saint-Prex fit partie du canton du Léman de 1798 à 1803 lors de la République helvétique : le château devient en 1803 propriété du canton de Vaud nouvellement constitué, qui finit en 1833 par le vendre à la famille Dapple.

L'Acte de médiation rattache définitivement la commune de Saint-Prex au district de Morges.

Monuments

Porte de Saint-Prex ou Tour de l'horloge
  • Cité médiévale : château médiéval et restes des remparts. Ces derniers étaient encore intacts en 1737, car un procès verbal du 22 septembre 1727 signale que plusieurs personnes furent frappées d'amendes pour y avoir percé des fenêtres et qu'il leur était accordé jusqu'à la Saint-Martin pour "barrauder ces trous". Le 2 mai 1777 néanmoins, le Conseil décida de vendre l'emplacement des fossés aux propriétaires bordiers pour les transformer en jardins, à condition de tenir bien propre la rue Couvaloup (Cum Vallum = auprès du rempart).
  • La porte à machicoulis de l'horloge : la tour de l'horloge fut construite à partir de 1726 sur la porte médiévale de l'enceinte fortifiée qui avait subsité. M. de Beausobre, qui venait d'acheter la bourgeoisie de Saint-Prex, offrit de la payer. Les frais s'élevèrent en 1727 à 660 florins[12].
  • L'église romane : construite sur un mausolée gallo-romain appartenant à une vaste villa, l'église, qui daterait de 652, se situe sur une éminence en dehors du bourg historique. Elle fut dédiée à la Sainte-Vierge, puis à Saint-Prothais. Elle fut transformée en temple protestant à la Réforme.
  • Manoir de la Pointe : ce château, sauf la tour médiévale (XIIIe siècle), fut remanié au XVIIIe siècle. La célèbre famille Forel y a résidé pendant de nombreuses années.

Distinctions

Personnalités

Industries

  • Verrerie (1911) et Musée du verrier : La verrerie de St-Prex, fondée en 1911, avait pour but initial de fabriquer des bouteilles. Elle a ensuite élargi sa production en fabriquant des articles de table et toute une gamme d'objets artistiques et de décoration. Le Musée, qui se trouve sur le site même de l'usine actuelle, expose un grand choix de ces créations.
Ferring Pharmaceuticals, siège principal à St-Prex

Notes et références

  1. Statistique de la superficie 2004/09 : Données communales sur Office fédéral de la Statistique. Consulté le 23 septembre 2010
  2. Bilan de la population résidante permanente (total) selon les districts et les communes, en 2009 sur Office fédéral de la Statistique. Consulté le 1er septembre 2010
  3. http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/de/index/themen/01/02/blank/dos/result.html
  4. Prodais > Proais > Proès > Près
  5. Béatrice Dufour, op.cit., p.27.
  6. Béatrice Dufour, op.cit., p.28.
  7. Béatrice Dufour, op.cit., p.32.
  8. béatrice Dufour, op.cit.,p.33.
  9. Béatrice Dufour, op.cit., p.43.
  10. Maxime Reymond, Bulletin du 7e centenaire, Imprimerie du jura, Aubonne, 1934, p.14.
  11. Maxime Reymond, Bulletin du 7e centenaire, Imprimerie du jura, Aubonne, 1934, p.11.
  12. Maxime Reymond, Bulletin du 7e centenaire, Imprimerie du jura, Aubonne, 1934, p.10.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Béatrice Dufour (et coll.), Saint-Prex : 1234-1984, Imprimerie du jura S.et P. Bornand, Aubonne, 1984.
  • Maxime Reymond, Bulletin du 7e centenaire, Imprimerie du Jura, Aubonne, 1934.

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Saint-Prex de Wikipédia en français (auteurs)

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