Salins-les-Bains

Salins-les-Bains
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46° 56′ 23″ N 5° 52′ 33″ E / 46.939685, 5.875801

Salins-les-Bains
Hôtel de ville
Hôtel de ville
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Franche-Comté
Département Jura
Arrondissement Lons-le-Saunier
Canton Salins-les-Bains
Code commune 39500
Code postal 39110
Maire
Mandat en cours
Claude Jourdant
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du pays de Salins-les-Bains
Site web http://www.mairie-salinslesbains.fr/
Démographie
Population 3 247 hab. (2008)
Densité 132 hab./km²
Gentilé Salinois
Géographie
Coordonnées 46° 56′ 23″ Nord
       5° 52′ 33″ Est
/ 46.939685, 5.875801
Altitudes mini. 284 m — maxi. 737 m
Superficie 24,68 km2

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Voir la carte administrative

Salins-les-Bains est une commune française du département du Jura et de la région Franche-Comté.

Les salines de la ville, première destination touristique payante du Jura, sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis le 27 juin 2009.

Sommaire

Géographie

Salins-les-Bains

Localisation

Salins-les-Bains est une ville située au cœur de la vallée de la rivière Furieuse (affluent de la Loue). Il s'agit de la seule vallée ouverte de Franche-Comté. Celle-ci est dominée par deux ensembles fortifiés, le fort Saint-André et le fort Belin, ainsi que par le mont Poupet qui culmine à 851 m d'altitude. Associée à Arbois et Poligny, elles forment le « pays du Revermont ».

Communes limitrophes

Cette commune au pourtour très découpé n'a pas moins de 17 communes voisines dont une quasi enclave, Saizenay, à l'est.

Topographie et hydrologie

Géologie

Salins-les-Bains est située sur un affleurement de marnes à sel gemme du Keuper inférieur et moyen, creusé par la Furieuse. Les hauteurs de Salins-les-Bains sont composées de marnes et de calcaires du Keuper supérieur, du Lias et du Bajocien. Les marnes à sel forment le soubassement de la vallée sur plus de 100 m de profondeur. Si le sel des couches supérieures est épuisé, la réserve paraît cependant « inépuisable ». En surface, ce sel est dissout par les eaux d'infiltration. La ville se situe à l'entrée d'une reculée qui ne correspond pas exactement aux critères de la reculée. En effet, elle ne coupe pas toujours les terrains horizontaux et ses pentes sont rarement abruptes[1].

Histoire

Aujourd'hui ville d'eau, l'économie de Salins a été basée pendant plusieurs siècles sur l'exploitation du sel. Les premières traces d'extraction sont ainsi datées du Ve siècle. La cité a également été un grand centre de production viticole avant la crise du phylloxéra.

Salins a une grande importance dès l'Antiquité. Elle est site princier et un des plus grands centres religieux de Gaule sous les Celtes, puis oppidum sous les Romains. Selon Pierre Jeandot c'est en ces lieux que se serait tenue la bataille d'Alésia qui mit fin à la guerre des Gaules[2]. Cette hypothèse n'est pas validée par les recherches récentes, les historiens et les archéologues s'accordent sur le site d'Alise-Sainte-Reine[3], en Bourgogne.

Au Moyen Âge, le sel contribue à faire de la ville la deuxième cité de Franche-Comté avec plus de 8 000 habitants. Elle comprend alors 17 chapitres religieux, plus de 25 tours d'enceinte et fait figure de grand centre culturel, notamment du livre. Deux salines existent en 1115 : la petite saline, avec le « puits à Muire », et la grande saline, dite « grande saunerie », avec le « puits d'Amont ».

Le sel des Romains

L'origine de l'exploitation du sel n'est pas connue mais déjà Strabon (58 av. J.-C.25 apr. J.-C.), vante, dans ses écrits, les salaisons de porc de la contrée de Salins et dit qu'elles sont les meilleures que l'on connaisse à Rome : « Ex Sequanis optima suilla salmenta Romam perfectur [4]».

« Mais il y a encore une autre rivière, le Sequanas, qui prend sa source dans les Alpes et va se jeter dans l'océan, après avoir coulé parallèlement au Rhin et avoir traversé tout le territoire d'un peuple de même nom compris entre le Rhin à l'est et l'Arar à l'ouest : c'est de chez ce peuple que provient le meilleur porc salé qu'on expédie à Rome. Entre le Doubs et l'Arar ce sont les Aeduens qui habitent : la ville de Cabyllinum, sur l'Arar, et la place forte de Bibracte leur appartiennent. »

— Géographie [détail des éditions] [lire en ligne].

En 370, Ammien Marcellin évoque à son tour les salines qui sont l'objet de contestations entre les Bourguignons et les Alamans : « salinarum finiumque causa soepé jurgabant »[pas clair]. Ces accrochages entre les deux peuples ont duré longtemps, comme le souligne l'auteur de la vie de saint Eugend, abbé du monastère de Condat au Ve siècle : ce religieux fait des provisions de sel provenant de la contrée des Hériens, où « cette denrée était préparé par le feu » et où les convois étaient souvent surpris et massacrés par les Alamans. « Quâdam namque vice, dùm diros metuunt ac vicinos Allemanorum incursus, qui inopinatis viantibus, non congrssiones in cominus, sed ritu, superventuque solerent irruere bestiali ; ad mortem aut suspicionem mortis penisus evitandam, quae crebro timoris jaculo toties interimit, quoties timetur, è limite tyrrheni maris, potius quàm de vicinis Heriensium locis coctile, decernunt petere sal ; sed hoc totum ut sieret et consilium, et ordinatio beati viri persuaserat »[pas clair]. Le pays des Hériens, ou Val-d'Héry, dont il est question dans ce texte possède un château nommé Héria, aujourd'hui Pont-d'Héry nommé auparavant Mont-d'Héry. Il est transformé plus tard en monastère et occupé par des religieux qui s'appelent « Heriensis »[4].

Vers l'an 523, Sigismond, roi des Burgondes, se livre à de larges donations — dont Salins et le château de Bracon — à l'abbaye d'Agaune, située dans le canton du Valais en Suisse : in pago Bisuntinensi Salinum[pas clair] (Salins-les-Bains), cum castro de Bracon (château de Bracon), Miegens (val de Mièges), preuve que ces deux cités sont déjà d'importance. La charte de donation stipule que l'abbaye est obligée de former neuf chœurs chargés d'exécuter la « psalmodie perpétuelle » en remerciement de ce don. Ces donations sont confirmées en 773 par une bulle du pape Adrien Ier[4].

Le « Bourg du Sire » et le « Bourg du Comte »

Salins existe depuis l'antiquité romaine, des médailles d'or et de bronze, des tombeaux et des instruments de sacrifices ont été trouvés sur ce lieu comme le décrit Bullet dans ses Mémoires sur la langue celtique, édition Daclin page 183 (books.google.fr). En 665 le diocèse de Besançon est partagé en cinq archidiaconés sur le modèle de division de la province en cinq pagi, Salins est désigné pour être le chef-lieu de l'archidiaconé qui englobe le comté de Scoding et le titulaire de cette dignité prend le titre d'archidiacre de Salins. Dés le IXe siècle il est prouvé l'importance de Salins qui était qualifiée de vicus publicus (ville libre), et ne dépendait que du domaine du souverain de Bourgogne. Ceci découlait du fait de la donation absolue et sans réserve par Saint Sigismond à l'abbaye d'Agaune, si bien que ces religieux en jouissaient en pleine franchise et en disposaient en propriétaire. Cette donation est citée dans les chartes, datée de 854 pour la première, de Lothaire Ier et de Louis II, tous deux en qualité de rois d'Italie : confirmanus monasterio sancti Eugendi Salinas et villas quoe sunt circà, et ad portam deserviunt Salinas[4].

Au cours des siècles les possessions territoriales del'abbaye augmentaient et s'étendaient dans le comté de Warasch si bien qu'elle pouvait se permettre, en 942, d'inféoder à Albéric de Narbonne l'église de Dompierre avec ses dépendances dans la Chaux-d'Arlier (qui s'étend du Val du Sauget jusqu'à celui de Mièges), Frasne, Froscingo (ou Frestingio), Aresches et son église et Usie se gardant ses terres du Val de Vennes. L'inféodation de Salins-les-Bains et des alentours à Albéric s'était elle faite sous la contrainte des armes ou pour que l'abbaye se soulage de la lourde gestion de terres lointaines ? Albéric était originaire de Narbonne, préférant voyager plutôt que gérer ses terres, il épousait la fille du vicomte de Mâcon et s'intitulait comte de Mâcon en 932. Dix ans plus tard, sur le point d'entrer dans le Warasch, il demandait à l'abbaye la gestion de ce qu'elle y possédait contre le paiement d'un cens annuel de faible valeur, cette donation, approuvée par Conrad III roi de Bourgogne, était faite à la condition de les rendre après la mort d'Albéric et de ses fils si l'abbaye les demandait[5].

Albéric de Narbonne, devenu comte de Mâcon par son mariage, décide de s'approprier Salins. Peu d'écrits relatent les Xe siècle et XIe siècle à Salins. À partir de cette époque on découvre une ville scindé en deux bourgs ayant chacune un seigneur, son puits à « muire » (eau salée), ses manufactures et ses magistrats. La partie haute, où se trouve la grande saline, est nommée le « Bourg du Sire » et la partie basse le « Bourg du Comte ». Ces deux villes sont reliées par des habitations formant le « Bourg Commun » ou « Entre deux Bourgs ». Pourquoi une telle séparation de la ville ? Il semble que dans son acte de donation Saint Sigismond se soit réservé « pour lui et ses successeurs la possession de la petite saline » comme l'écrit Guillaume le Breton, quand à Dunod il prétend que « les sources avaient été découvertes par différents particuliers qui s'étaient associés pour les mettre en valeur, et auxquels le prince fit une part qu'ils transmirent à leurs descendants », Gollut soutient de son côté que la petite saline était plus ancienne et que lors de la découverte de la seconde il fut construit une deuxième ville à ses côtés[4].

Ce partage résulterait peut-être de la descendance d'Albéric, en effet tandis que Gaucher II prenait le titre d'avoué de la ville de Salins vers le Xe siècle et donnait en fief des emplacements dans sa portion de saline à son prévôt et à ses officiers ; le comte de Bourgogne et de Mâcon Renaud III, héritier par le mariage d'Otte-Guillaume de Bourgogne de parts dans les salines, distinguait à la même époque le « Bourg du Comte » du « Bourg du seigneur Gaucher de Salins », ce serait donc pour des raisons d'ordre pratique que la distinction des deux parties de la ville était faite. Dans les années qui suivent il n'y eut pas de dons en « muire » ou en parts sur les manufactures aux monastères ou aux églises du fait des comtes de Bourgogne, mais il était déjà question de « meix » qui divisaient les manufactures. Ces « meix » correspondaient à une quantité d'eau salée que chaque propriétaire exploitait à son profit, soit en franchise soit en acquittant une redevance envers les représentants religieux. Parmi les « meix » cités au XIe siècle il y avait celui de « l'Angonne », de « Saint-Maurice » et de « Monseigneur Renaud de Salins », ces noms attestaient qu'ils étaient les anciens propriétaires des salines[4].

La part du comte de Bourgogne, qui lui était parvenue par le mariage de la veuve d'Aubry II de Mâcon, petit-fils d'Albéric, avec Otte Guillaume comte de Bourgogne, ne peut plus être suivi à partie de Renaud Ier. Aucunes dispositions n'a laissée de traces lors du règne de Guillaume le Grand, il est possible que ses fils Renaud II et Étienne Ier en partance pour la première croisade, vendent une partie de leur patrimoine pour financer leur voyage[4].

En résumé les salines exploitées par les romains deviennent la propriété de l'abbaye d'Agaune par le fait de Saint Sigismond, quelques siècles plus tard cette même abbaye la transmet à Albéric. Les descendants de celui-ci font un partage : la branche ainée, qui prend le titre de comte, aliène La petite saline ; la branche cadette obtient Bracon et le puits d'Amont de la grande saline. Le puits à Gré est, lui, exploité séparément au profit des deux parties. Ceci expliquerait le partage en deux bourgs de la ville et son extension connu sous le nom de « Bourg Commun »[4].

Les comtes de Bourgogne

Comme nous l'avons vu les comtes de Bourgogne ont très tôt accordé des concessions sur les salines. La plus ancienne donation est celle d'Otte-Guillaume qui au Xe siècle, peu de temps après la mort de son père, honorait les religieux de Sainte-Bénigne de Dijon, à l'époque sous l'autorité de l'abbé Guillaume de Volpiano, d'une place et d'une chaudière pour qu'ils y fabriquent le sel nécessaire à leur usage, ce don était suivi quelque temps plus tard d'une seconde concession dans la manufacture et de mille arpents de terres. Ces libéralités étaient soumises aux conditions de Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne, qui déclarait avoir sur les biens donnés le domaine souverain mais que le comte et son fils en étaient propriétaire en vertu d'acquisition (Sciant.... regali auctoritate firmari donationem duarum caldariarum in villa quoe Salinis dicitur sitarum , quas ex rébus beneficii nosiri acquisitas hactenùs (Otto comes et filius ejus Rainaldus) visisuerant possedisse. Recueil des hist. des Gaules et de la France, t. XI, p. 549). En 1020 Otte-Guillaume et Renaud Ier fondent le prieuré de Vaux et entre autres dons lui donnent « quatre chaudières de fer » avec leur emplacement près des puits. Les donations continuent avec Renaud Ier qui en gratifie d'une autre avant 1029 le chapitre de Saint-Anatoile puis en 1037 l'abbaye de Flavigny. Au fil du temps les comtes de Bourgogne cessent d'intervenir directement à Salins et nomment un vicomte pour les représenter[4].

L'intérieur de Saint-Anatoile au XIXe siècle

Humbert Ier, fils cadet d'Albéric, seigneur de Salins, est le premier d'une lignée qui devait entreprendre l'extension de la ville. Hugues Ier de Salins, archevêque de Besançon y créé une collégiale, utilisant pour cela une église fondée par ses ancêtres auprès d'une source et d'un antique tombeau, il y construit son édifice dédié à Saint-Anatoile, le pourvoit de titulaires et lui obtient la protection du roi de Bourgogne Rodolphe III en 1029[4]. Le 4 mai 1469 l'édifice est ravagé par le feu ainsi que tout un quartier d'habitations, pour financer les réparations, estimées à 3000 écus, les chanoines sillonnent le diocèse avec la châsse de Saint-Anatoile afin de récolter des dons[6]. Aux donation personnel qu'il avait fait Hugues Ier y ajoute le hameau d'Arloz (près d'Ivory) ainsi que la forêt qui l'environne. Quelque temps plus tard Hugues entreprend la construction du prieuré Saint-Michel (attesté dans les bulles des papes Calixte II et de Célestin III en 1124 et 1143). Gaucher II fonde, pour sa part, le prieuré de Saint-Nicolas vers 1090 qu'il céde à l'abbaye de Cluny. Gaucher IV donne à l'Abbaye Notre-Dame de Rosières un terrain à l'intérieur de la Saline pour y édifier une construction, ainsi l'abbaye pouvait étendre son emprise depuis la rivière la Furieuse jusqu'au Pont-Neuf qui deviendra le Pont Saint-Nicolas[4]. En 1087 et 1193 la rivière qui traverse la ville était nommée Furiosus torrens. Déjà dans la Vie de Saint Anatoile il était cité la Furieuse qui traversait la ville de Salins : Fluvius intersluit qui furiosus ex re vocabulum collegit[7].

Avec le mariage de Maurette de Salins, fille de Gaucher III, et dernière représentante de cette lignée, la seigneurie revenait en totalité dans l'apanage des comtes de Bourgogne, en effet Maurette épouse Géraud Ier de Mâcon, fils du comte Guillaume III de Mâcon également appelé Guillaume IV de Bourgogne. L'acquisition des comtes de Bourgogne ne concerne pas seulement la seigneurie de Salins, représenté par le « Bourg du Sire » avec la grande saline, mais aussi les châteaux des alentours et leurs dépendances, ainsi que les terres d'Ornans et de Vuillafans[4].

D'aussi loin que l'on se souviennent les habitants de « Bourg le Sire », de « Chatel-Belin » (aujourd'hui Fort Belin) et de Bracon avaient le droit de prendre du bois dans la Forêt de la Joux, nommée aussi Forêt de la Joux de Salins, pour « maisonner, édifier, pour leur usage et chauffage ; et même de les vendre à la saline, ou de les exploiter à leur profit ». En 1411 le duc de Bourgogne avait mis par écrit ses droits contester par les sires de Salins. L'affaire devait être traité par le parlement de Dole qui stipulait : « La Cour maintient et garde les habitants du bourg de Salins, des châtellenies de Bracon et de Châtel-Belin, ensemble ceux des villes de Clucy et de l'Àbergement, en possession et saisine du droit de l'usage de prendre et amener, toutes fois qu'il leur plaira, dudit bois de la Joux de Salins, tant qu'il se peut étendre, selon les limites ci-dessus déclarées, en quelle qualité ou quantité que bon leur semblera, pour maisonner, édifier et pour leur chauffage ou usage, pour le vendre et exploiter à leur profit et utilité en notre saunerie, et pour en faire leurs autres nécessités et des autres droits dessus à plein déclarés. Et défend audit opposant et à ses gens, forestiers et officiers, que dorénavant ils ne troublent et empèchent lesd. habitants en leurs dites possessions et saisines ». Ces mêmes droits seront établis pour les forêt de Moidon (aujourd'hui Forêt domaniale des Moidons) et du Franois[6].

Jean Ier de Chalon, comte de Bourgogne, avait la propriété dans la contrée des terres d'Arbois, de Lons-le-Saunier et d'Orgelet et voulait en augmenter l'importance. Déjà propriétaire du « Bourg du Comte » par son père Étienne II d'Auxonne, neveu de Maurette de Salins, il va le transmettre à son fils Hugues en y joignant la partie du « Bourg du Sire » qu'il tient. Il lui fallait la part du duc de Bourgogne, c'était pourquoi il échangeait le 5 juin 1237 les comtés de Chalon et d'Auxonne contre plusieurs seigneurie dont Salins appartenant au duc Hugues IV de Bourgogne qui l'avait acheté en 1259 Henry II Gros de Brancion. Ainsi fait Jean Ier de Chalon peut adjoindre le titre de sire de Salins à celui de comte de Bourgogne[4].

Développement de la ville

Vue de Salins-les-Bains depuis Bracon au XIXe siècle

La première mesure de Jean Ier, en mars 1241, était de réunir tous les propriétaires, concessionnaires, créanciers et habitants des salines afin que tous exposent clairement leurs possessions et leurs origines sous la foi du serment. Cela fait le comte déterminait pour chacun sa part sans contestation possible et en fixait la mesure au « seau », ainsi il devenait seul propriétaire de toutes les salines n'en accordant que la concession[4].

La ville s'étoffe doucement, en plus des premiers bâtiments religieux existant avant le Xe siècle et qui étaient l'église Saint-Jean-Baptiste et les chapelles Sainte-Agate et Saint-Symphorien, de nouveaux sont construits, il s'agit des collégiales Saint-Anatoile et Saint-Michel, de l'église de Saint-Maurice, des prieurés de Sainte-Madeleine, de Saint-Nicolas et de Saint-Pierre et d'un couvent de frères-mineurs[4]. En 1582 la ville accueille des religieux de l'ordre des Capucins qui s'installent à la Granges-Salgret autrefois nommé la Montagne-Jurée (peut-être Granges Sauvaget). Il y eut encore d'autres congrégations qui s'installèrent à Salins : les Visitandines, les Clarisses, les Carmélites, les Jésuites et les Tiercelines[6].

La ville reste toujours divisée en trois bourgs ayant chacun un prévôt sous l'autorité du vicomte, les autorités religieuses y ont leur tribunal qui s'étend sur tout le territoire de l'archidiaconé dont Salins est le chef-lieu. À partir du XIIIe siècle le comte décide d'élever son bourg en commune et de lui donner ses lettres de franchises afin « d'honorer son gouvernement et de faire prospérer de plus en plus ses sujets » ainsi le « Bourg Dessus » nommé aussi « Bourg du Sire » prenait le nom de « Bourg Libre »[4].

Salins reste une ville prospère et jalouse de son monopole aussi en 1369 les sires de Salins proposent à la comtesse, qui l'accepte, de raser la saline de Grozon toute proche qui lui appartient en propre, en échange de fournir à la province une quantité de sel équivalente à celle que produisait Grozon et qu'en dédommagement elle et ses successeurs auraient une rente de 600 livres sur le produit des salines. Quelque temps plus tard le nouveau duc Jean Ier de Bourgogne, dit Jean sans peur, fils de Philippe II, épouse Marguerite de Bavière et se décide à rénover le mur d'enceinte du « Bourg le Comte ». Pour ce faire il désigne Girard Dufour, baillis d'Amont, afin de diriger les travaux. Dans un premier temps tous les édifices adossés à ce mur furent détruit et parallèlement débutait la rénovation des fortifications de l'autre bourg en autorisant les habitants à se servir en bois nécessaire dans la forêt de Moidon. Philippe III de Bourgogne, héritant de Salins, continue les travaux en faisant prendre dans la forêt de Mouchard, en 1420, le bois destiné à la l'édification des tours et des portes ; dans le même temps il autorise le « Bourg du Sire » à frapper pour 4500 marcs de monnaie « de bon aloi » afin de financer l'entreprise. Le « Bourg-Communal », du côté de Belin, s'étendait de Fort-Guyon jusqu'à l'église Saint-Michel et jusqu'à la porte Saint-Nicolas englobant l'abbaye de la Charité. Des portes permettaient d'entrer dans la ville. Le mur de ce bourg n'était pas encore élevé en 1436, tout juste était-il délimité aussi il était décidé de le construire contre toute attente et d'y pratiquer une poterne dont la clé était détenue par le capitaine et les échevins du bourg. Aux entrées la ville y plaçait des sentinelles et des portiers chargés de conduire au magistrat toute personnes qui venait de « lieux suspects ». Les trois bourgs étant maintenant fortifié l'entretien en incombait aux habitants[6].

Le « Bourg-Dessus » comprenait les tours de « Flore », de « Reculot », du « Perroquet » et de « l'Arsenal » du côté de la porte Saint-Nicolas en remontant le long de la rivière et les tours « du Bourreau », de « la Tour Rouge » et « du Prévôt » près de la porte « Oudin », une dernière dressée près de l'ermitage Saint-Anatoile se nommait « Tour-Bénite ». Le rempart se continuait avec les tours « Saint-Anatoile » et celle de la porte « Bâtarde » avant de rejoindre le Fort-Guyon où débutait le « Bourg-Commun ». Entre ce fort et la tour « Terrestre » avait été édifié en 1531 « douze loges à gyps pour y placer des pestiférés ». Le collège était entouré de « la Tour » et de « la Porte-Dorée ». En continuant se dressait le demi-bastion de « Saint-Michel » qui séparait le « Bourg-Commun » du « Bourg-le-Comte ». Les fortifications se prolongeaient par la tour « Saint-Georges » formant un angle avec le rempart descendant à « la Tour » et à la porte dite « du Champ-Bonoz » autrefois nommée porte « Palouset » du nom d'une ancienne famille de « Bourg-le-Comte ». Du côté nord il y avait les tours « d'Aiglepierre », de « Bernard », de « Galzot », de « Jacques » et la tour de l'angle dite « d'Andelot ». A l'angle nord-ouest était la tour « de Cicon » après celle de « la Porte-Basse », puis en remontant la rivière se trouvait l'« Angonne », la tour « Barangier » et la « porte Saint-Nicolas ». Les enceintes épaisses de un mètre à un mètre cinquante s'élevaient à deux mètres trente et jusqu'à treize mètres pour les tours. Celles-ci étaient armée de canons en 1538[6].

De son côté l'agriculture prospère tant que les coteaux de la ville, sur le mont Poupet, prenaient le nom de « Monts-d'Or ». La ville elle-même se modernise en se dotant de trois grandes rues, les deux premières courant de la « porte Oudin » à celle de « Malpertuis » et la nouvelle prenant le nom de « rue d'Orgemont »; d'autres plus petites sont tracées, c'était les rues « Corneux » et « Malbourgeois », celle « des Vallons », de la porte de « Balerne », la rue et la fontaine de « Sursaut », celle du « Biez », des « Hoteaux » et de « Surin ». Le comte se fait aussi construire une maison avec un verger auprès de la rivière en face du moulin et du four de « la Saule »[4]. Depuis 1455 le « Bourg-du-Sire » avait son hôpital fondé par Jean de Montaigu, cet édifice se nommait Saint-Sépulcre et se trouvait dans une maison située dans la « Grande Rue »[6].

La commune de Salins

À partir de 1259 Hugues de Chalon prend la succession à la tête de la baronnie de Salins et le titre de comte de Bourgogne sous le nom d'Hugues III de Bourgogne, plus tard Salins sera partagée en quatre parts, l'une nommée « Partage de Bourgogne » sera transmise à Othon IV, fils d'Hugues avec Mahaut de Bourgogne, les deux suivantes reviennent à Jean Ier de Chalon-Auxerre pour « Sixte d'Auxerre » et à Etienne de Bourgogne pour « Sixte de Vignori », tous deux issus du mariage de Jean Ier de Chalon avec Isabelle de Courtenay-Champigneulles, la dernière part nommée « Partage de Châlon » revient à Jean Ier de Chalon-Arlay[4].

Othon IV, comte de Bourgogne, s'intéresse particulièrement à une portion de la ville nommée « Bourg le Comte », plus ancienne que le « Bourg du Sire » elle est séparée de la ville et est administrée par un vicomte. Au fil du temps les vicomtes, qui régentaient différentes portions de la Haute-Bourgogne, rendirent leur charge héréditaire et ce fut le cas pour Salins, Dole, Gray, Vesoul et Baume-les-Dames. Le plus ancien connu sur Salins était Roger Monnet qui vivait au XIe siècle et qui transmettait sa charge à sa descendance , ceux-ci continueront à porter ce titre mais changeront de nom pour prendre celui de Montsaugeon[4].

Après le décès d'Othon IV la part nommée « Partage de Bourgogne » de la seigneurie de Salins revenait à sa seconde épouse la comtesse Mahaut d'Artois qui à son tour la transmettait à leur fille Jeanne II de Bourgogne qui épousait Philippe le Long. Ces deux souverains donneront les lettres de franchises au « Bourg-le-Comte », comme cela avait été fait soixante dix ans plus tôt au « Bourg du Sire » par Jean Ier de Chalon[4].

Jeanne II de Bourgogne devait s'occuper avec bienveillance de Salins, elle fait bâtir à Paris un établissement connu sous le nom de "Collège de Bourgogne" destiné à recevoir vingt boursiers "capables de philosophie" natifs du comté, en 1763 cet établissement sera uni au collège Louis-le-Grand ; elle rend aussi hommage en 1327, avec sa mère Mahaut d'Artois, à l'abbé d'Agaune de ses possessions du château de Bracon et de ses dépendances. La Comtesse Mahaut de son côté fait terminer la construction d'un hospice à Bracon, créée une fondation pour que soit distribué annuellement "150 aunes de draps aux indigents de la ville" (cette fondation devait durer 300 ans) et choisit comme résidence le château de ce lieu. A la mort de Jeanne II de Bourgogne c'est sa fille Jeanne III de Bourgogne qui hérite du "Partage de Bourgogne"[4]. Philippe III de Bourgogne renouvelle les franchises du "Bourg-le-Comte" lors de sa visite à salins le 23 mars 1422, les habitants avaient dressé un autel sur lequel ils avaient placé une bible devant laquelle le duc prononcait le serment "'ès mains d'honorable et sage messire Etienne de Chenecey, licencié ès lois et habitant du même bourg"[6].

En 1497 les habitants des deux bourgs demandent leur réunion en une seule commune à Philippe VI de Bourgogne qui l'acceptait et en donnait l'acte suivant[6] :

La création de la commune de Salins apportait des avantages à cette localité. Les habitants obtenait de l'archiduc le 6 août 1502, le droit de constituer des greniers publics où les boulangers devaient prendre la farine.

La guerre de barons comtois

Jeanne III, fille de France et comtesse de Bourgogne, par son mariage avec Eudes IV, duc de Bourgogne, rassemble le comté et le duché de Bourgogne séparé depuis le partage des petits fils de Charlemagne. Cette union des deux régions n'était pas vue favorablement par tous et un parti contre le duc se formait avec à sa tête Jean II de Chalon-Arlay. ce dernier reprochait à Eudes IV d'avoir établi un bailli réputé inflexible et ferme, Guy de Villefrancon, qui empiétait sur ses privilèges et ses droits de justice dans le comté et en particulier de la jouissance de sa part des salines[4].

En 1336 la ligue des barons se souleve et prend les armes contre le duc. salins devait être la première ville à tomber sous les coups, fort peu fortifiée et son centre encombré par les fabriques construite pour la plupart en bois elle ne peut pas résister longtemps et s'embrase facilement jetant hors de la ville plus de 900 familles. En une journée Salins mais aussi ses faubourgs et Bracon seront détruit par le feu[4].

Fort de cette première victoire les troupes de Jean II sévissent également sur Pontarlier, sur le château d'Arguel, le monastère de Vaux-sur-Poligny, Montmirey, Pointre, Velesmes, Pompierre... En représailles Eudes IV lève des hommes et se présente devant Chaussin qui appartient à la maison de Chalon-Arlay et à celle de Montfaucon où il organise le siège. Après cinq semaines la ville tombe, l'armée du duc se tourne alors vers Salins où elle rase ce que les flammes avaient laissé de Château-Guyon, domaine du baron d'Arlay, puis se dirige vers Besançon dont la même famille tient le titre de vicomte ; là, entre Avanne et Saint-Ferjeux, devait se dérouler la bataille finale entre les deux camps. Devant la suprématie en hommes et en armes du duc, le risque de ravage qui planait sur Besançon et la crainte du sire de Salins de voir se retourner les barons comtois dans cette affaire, Hugues VI de Vienne, alors archevêque de Besançon, s'offrait pour être le médiateur entre les deux parties qui aboutissent à un traité de paix proposé par le roi Philippe VI de France et signé en juin 1337[6].

Salins pendant une cinquantaine d'année gardait les traces de sa ruine, en 1390 le livres des anciennes fondations faites au profit du chapitre de Saint-Anatoile faisait la remarque que beaucoup de maisons étaient encore en ruine, malgré tout les fabriques sont reconstruite à leurs emplacements et Jean II de Chalon-Arlay fait relever la forteresse de Chateau-Guyon[6].

Le parlement de Salins

Par succession l'héritage de Jeanne II de Bourgogne est transmis à Philippe Ier de Bourgogne dit Philippe de Rouvre, son petit-fils. A son décès en 1361 sans enfants c'est Marguerite Ire de Bourgogne, aïeule de l'épouse de Philippe, Marguerite III de Flandre, qui hérite de la seigneurie de Salins. A cette époque des compagnies sillonnent la contrée et Henri de Montbéliard, gouverneur du pays, voulait y mettre un terme. Il convoque la noblesse à Quingey et se prépare à marcher sur les pillards. Devant le péril les habitants du faubourg Saint-Pierre de Salins obtiennent la permission de se réfugier à l'église Saint-Michel après "avoir abattu leurs maisons" et ceux du "Bourg-Dessous" sont autorisé à se retrancher et à fortifier une colline proche. Malheureusement les troupes d'Henri devait capituler et les habitants furent taxés et le bétail confisqué[6].

A la mort de Louis II de Flandre dit Louis de Maele, fils de Marguerite Ire de Bourgogne et époux de Marguerite de Brabant les biens sont transmis à son unique fille Marguerite III de Flandre dite Marguerite de Maele, épouse de Philippe II de Bourgogne. De son côté Jean III de Chalon-Arlay regrettant de voir le gouvernement de la région être encore entre des mains qu'il considère étrangère refuse de prêter hommage au duc en prétextant tenir son fief "de dieu et de son épée", les différents devaient trouvé une issue avec l'affaire Faguier[6].

Au XVe siècle un changement profond intervient sur la région. Jusque là Salins, qui était originairement le chef-lieu du comté de Scoding, faisait partie intégrante de la Haute Bourgogne qui occupait le territoire actuel de la Franche-Comté ; mais à partir de 1422 la ville se retrouve dans la nouvelle division administrative qu'est le bailliage d'Aval ou bailliage de Salins. En 1480, après les guerres contre les occupants suisses, s'assemble à Salins les états du comté de Bourgogne convoqué par Louis XI, les membres soumirent au monarques diverses demandes, entre autres celles d'y établir un parlement et de conserver les franchises. Non seulement le roi acceptait ces doléances mais en plus il restituait au sire de Chalon-Arlay les domaines autrefois confisqués, la même démarche était faite par l'archiduc Philippe VI en 1506 auprès de Philibert de Chalon. Après la mort de son père, Charles VIII prendra sa succession, il confirme les états dans leurs privilèges et accorde aux villes de relever leurs murailles dans un acte enregistré au parlement de Salins en 1483, ce parlement sera définitivement transféré à Dole en 1494[6].

Maximilien Ier, avec l'aide de la noblesse franc-comtoise, voulait entreprendre de reconquérir la Franche-Comté après l'affront que lui avait fait Charles VIII en préférant épouser Anne de Bretagne à sa fille Marguerite d'Autriche. L'expédition se lance sur Faucogney et Vesoul puis entre à Besançon, salins devait tomber devant le seigneur d'Aresches, Philippe de Loette, avant que l'armée comtoise ne le rejoigne. Le 18 janvier 1493 ils prennent le fort de Bracon qu'occupait une partie des troupes françaises. Maximilien, rentré en possession de ses états bourguignons par le traité de Senlis, pouvait remettre le comté de Bourgogne entre les mains de son fils Philippe Ier de Castille en 1482, qui prendra le nom de Philippe VI de Bourgogne, puis de la sœur de ce dernier Marguerite d'Autriche[6]. En 1530 Marguerite décédait et transmettait le comté à son fils Charles Quint[6].

La guerre contre la France

En mars 1594 il était procédé au recensement de la population masculine âgée de 20 à 60 ans et à la composition des milices militaire, 440 hommes sont recrutés sans compter les sergents et les capitaines, vingt d'entre eux seront placé au portes. L'année suivante Henri IV déclare la guerre à l'Espagne et envahit la Franche-Comté, aussitôt le magistrat de Salins forme un conseil de guerre composé de 12 personnes qui s'assemblent chaque jour sous la présidence du sire de Vaux-de-Chasoy, maire de la ville à cette époque. Il est convenu de pourvoir en armes les compagnies de la ville mais les magasins ne contenant que 2700 livres de poudre il faut s'approvisionner à Strasbourg et acheter 200 piques pour équiper les huit compagnies de "gens à pied". Pendant que la milice s'exerce tous les jours, les fortifications sont réparées. Dans son avancée depuis la Lorraine les troupes françaises font tombés les villes de la province les unes après les autres. En février de cette année elles se tournent vers Salins faisant fuir devant elles les villageois qui partent se réfugier dans la ville, devant cet arrivée massive de civiles le maire et le conseil délibéraient le 3 mars au matin d'accepter les réfugiés, la milice est appelée sur les tours de "Cicon" et "d'Andelot", la porte de "Malpertuis" est fermée et comblée et la "garde bourgeoise" prend les armes. Dans la nuit du 3 au 4 mars un corps de gendarmerie français (le terme désigne une troupe d'élite de cavaliers fortement armés, de noble naissance, servant dans l'armée française) se présente près du couvent de Capucins et somme la ville de "se rendre au roi de Navarre et de France", en guise de réponse la "garde bourgeoise" fait feu sur l'ennemi et se lance dans un engagement. Le 4 au matin un échevin de la ville, le sieur Picoteau, est envoyé reconnaitre les corps des habitants tombé. Dans l'attente de la riposte des troupes françaises le conseil décide de faire démolir toutes les maisons du faubourg Saint-Pierre ainsi que celles situées près de la place "Malpertuis" afin de constituer des remparts supplémentaire et de placer 25 hommes en armes au château de Bracon, de plus un envoyé part demander au gouverneur de la province, Monsieur de Vergy, l'envoi de mille à mille deux cents hommes. Le 5 mars arrive à Salins le sieur de Cressia et des gentilhommes pour aider à sa défense complétés le 8 par des compagnies des sires de Belvoir et de Charmes totalisant 2000 hommes. La guerre s'éternisait lorsque l'Espagne se décide finalement d'intervenir pour aider la franche-Comté en envoyant 20 000 hommes sous la conduite de Ferdinand Velasco qui forcent les troupes royales à repasser la Saône[6].

Dans l'attente d'une nouvelle riposte des français Salins renforce ses défense, sa garnison s'étoffe des compagnies du capitaine Cecile, de celle de Mr de Ronchault et de celle du capitaine de Byans en plus de 1200 suisses dont la moitié resteront à la disposition de la ville. Le marquis de Spinola commandera les troupes étrangères tandis que les "compagnies bourgeoises" resteront sous l'autorité du Magistrat de Salins. Il est interdit aux habitants de sortir de la ville sans autorisation sous peine de "bannissement perpétuel, d'expulsion de leurs femmes et de leurs enfants et de confiscation de leurs biens". Le 7 août, devant le retour des troupes françaises dans la contrée et leur ravage, le conseil municipal de Salins ordonne d'incendier les faubourgs depuis la porte "Oudin" jusqu'à leur extrémité. Pendant ces préparatifs fébrile le roi de France Henri IV proposait aux Suisses qu'ils se joignent à lui en échange de partager avec eux le comté de Bourgogne. ceux-ci refusent et recommandent au monarque d'épargner Salins, par chance pour elle le roi acceptait sous réserve que la ville lui verse rapidement 30 000 écus[6].

Les guerres s'éloignaient et épargnaient Salins qui devait connaitre un sort plus heureux que les autres villes de la province, le capitaine des troupes espagnoles venues secourir la ville attestait de la bravoure de la ville[6].

Une nouvelle ère s'ouvrait pour Salins sous les hospices de la comtesse Isabelle, petite fille de Charles Quint. En premier lieu le conseil demanda que les titres de mayeur et de capitaine de la ville soient réunis, le sieur d'Aiglepierre venant de mourir en 1607, cette proposition était acceptée et le 25 juin de la même année est nommé à ce poste Mr Philippe Marchand, écuyer, seigneur de la Chateleine. La comtesse Isabelle tenait la part nommé "partage de Bourgogne" qui constituait l'une des quatre parts de la ville de Salins lors du partage de 1259, le "sixte de Vignori" avait été acquit en 1570 par Philippe II d'Espagne quand au "sixte d'Auxerre" il avait été rendu à Philibert de Chalon. Lors de son mariage ces deux parts avaient été cédées à la comtesse qui y joignait le "partage de Châlon" que tenait jusqu'alors la maison de Chalon-Arlay. Après avoir conforté ses parts sur la ville Isabelle achetait toutes les "quartiers" (ou plutôt "parts") de "muire" disponible sur la "petite saline" qui étaient la propriété de particuliers. Le "Bourg-le-Comte" qui faisait deux foires annuelle avec l'affranchissement de tout droit se voyait accorder la possibilité d'en avoir quatre suivi chacun par trois jours de franchises[6].

Un siècle de fléaux

Les épidémies

Depuis les premiers fléaux de la peste en 1349 la ville semblait avoir été épargnée jusqu'en 1452 ou elle sévit sur la région. Elle devait revenir en 1507 ce qui obligeait le duc et le comte du comté "d'autoriser toutes les bonnes villes des états à rendre toutes ordonnances et édits nécessaires pour remédier aux pestes et autres maladies contagieuses, à punir par amendes et emprisonnement les désobéissans", cet édit incitait Salins à recruter un médecin de Milan pour s'occuper des pestiférés. En 1524 la maladie se répand sur la région ce qui oblige la commune à refuser d'ouvrir ses portes aux voyageurs et interdit à ses habitants de sortir de la ville et de ses faubourgs. Malgré cela en juillet 1525 la peste envahit le quartier le l'"Angonne", les malades qui étaient logé près des remparts, au pied de la montagne de Belin, sont déplacés à "l'hôpital derrière de Montaigu". En août la maladie s'étend, le chirurgien meure ainsi que son remplaçant, et la peste touche maintenant Bracon. Les écoles sont fermées, les animaux domestiques divaguant tués, ordre est donné de rentrer avant 9 heure du soir, d'interdire aux enfants de se rendre chez les voisins, aux "carabetiers" (bistrotiers) de recevoir des gens suspects et aux bouchers de tuer des moutons ou des brebis. Grâce à ces mesure l'hiver 1525 voit le mal reculer, l'archevêque de Besançon se retire à Salins dans la maison de Balerne près de la Barbarine pour fuir les rues pestiférées de sa ville. Dans les années suivantes la contagion qui régnait à Besançon et Gray revenait sur Salins obligeant cette fois le magistrat à "interdire aux habitants sequestrés de sortir de leurs maisons sous peine d'être bannis et en cas de récidive étranglés", les réunions sont de nouveau interdite de même que l'habitude d'aller "glaner" dans les champs et trois potences sont dressées, une au faubourg, une à l'hôtel de ville et une près des halles, pour inciter à l'obéissance les habitants. Les loges pour les malades sont ré-ouverte près de Belin et confiées aux religieux de l'ordre des Capucins. Finalement en décembre 1629 cette très longue période d'épidémies s'affaiblissait et la ville pouvait être à nouveau ouverte[6].

l'accalmie devait être de courte durée, à partir de 1637 la peste faisait à nouveau son apparition suivant en cela plusieurs années de guerres et de famines dans toute la Franche-Comté et plus d'un millier d'individus devaient en mourir cette année-là dans Salins, dans le même temps il fallait à nouveau réparer les défenses de la ville qui voyait se profiler les troupes française. À partir de 1640 la famine s'étendait sur la région, cherchant désespérément du blé à acheter c'était le sire de Cressia qui faisait affréter 150 chariots et en assurait l'escorte par 300 soldats jusqu'à Bracon, malgré les efforts des français pour empêcher le ravitaillement des villes[6].

L'abdication

Dans la deuxième moitié du XVIIe siècle la guerre se profile à nouveau à l'horizon. La ville est dans un triste état, ses remparts éventrés et éboulés ne peuvent plus tenir un siège, de plus le gouverneur des forts, le baron de Chevroz, est absent depuis plusieurs mois et Salins se retrouve sans garnison et presque sans armes. A force de réclamer des secours au parlement celui-ci lève 40 000 francs en 1667 pour réparer les ouvrages de défense, une demi-lune est construite devant la porte "Oudin", le front des murs est réparé à neuf depuis la porte "Malpertuis" jusqu'à la tour "Andelot" et les murailles du fort de Bracon sont renforcées. Un émissaire est envoyé auprès des suisses qui s'engagent à mobiliser 6 000 hommes en cas de guerre. Début février 1668 le régiment de Salins, l'un des trois levé par le parlement pour faire face aux français, est armé et placé aux portes et dans les forts de la ville. Le 6 de ce mois, dés 7 heure du matin, un corps de cavalerie français de 60 hommes se présente près du couvent des Capucins et en est repoussé par le canon du fort Saint-André. vers midi le même corps est vu vers le mont Ivory, accompagné de 250 hommes et d'un peloton d'infanterie qui vient se ranger devant le fort de Bracon. Plusieurs maisons au voisinage du fort et hors de la ville sont incendiées sur décision du conseil pour qu'elles ne soient pas utilisées par l'ennemi. Fort peu armé et pauvre en munition les forts qui entourent Salins ne peuvent pas tenir longtemps. Les faubourgs de "Chantave" et de "Galvot" tombent les premiers. Un tambour français se présente à la porte "Oudin", où se tient rassemblé un grand nombre des bourgeois de la ville, et demande à parler au commandant de la garnison. Le sieur de Chevroz s'y rend accompagné du "mayeur" Billard de Raze. Les français les somment de rendre la ville et les forts et que les deux parties se donnent réciproquement des otages jusqu'à la conclusion d'un traité de paix. Malgré l'opposition des habitants et des bourgeois Salins envoie donc de Salans, de Balay-Sault et le docteur Mouret en échange du marquis de Tyanges, du sieur de la Flotte et d'un brigadier de mousquetaire. Dans la nuit du 6 au 7 février le conseil délibère et compte tenu de la faible quantité de munition disponible et de l'infériorité en nombres de la milice, évaluée à 350 hommes face à douze compagnies française, la résolution de se rendre était adopté par 26 voix contre 10. Le lendemain le duc passait en revue ses troupes rangées au pied du mont Ivory avant d'entrer dans la ville pour en prendre possession au nom du roi, en fin de journée les postes des murailles étaient remis au français de même que les forts de Bracon et de Saint-André. Le lendemain le duc se présentait devant le fort Belin où Guérard de Nozeroy, qui en assurait jusqu'alors le commandement, lui en refusait l'entrée en lui disant "qu'il ne reconnaissait d'autre maître que le roi catholique (sous entendu d'Espagne); et que le duc voulut bien se retirer sinon il le chargerait", même sans munitions pour ses canons l'officier était prêt à se défendre "à coups de pierre" ; le mayeur devant l'impatience du duc faisait remettre un ordre de capitulation à Nozeroy et le soir même le dernier fort de Salins était remis aux troupes française. Le mayeur était autorisé à se retirer dans sa maison de Chevroz et le marquis de Noisy le remplaçait pour gouverner la ville. Les troupes française devaient restées jusqu'au 8 juin 1668, à cette date le sieur de Noisy faisait charger sur des chariots toutes les armes et les munitions saisies dans les ville du bailliage et qui avaient été stockées dans la ville, déjà les canons et les munitions du fort de Joux avaient transités par Salins quelques jours plus tôt avant de partir pour Auxonne[6].

Début septembre il était procédé à l'élection d'un nouveau magistrat. L'assemblée se tenait dans la salle du puits à "muire" en présence du gouverneur de la province venu de Besançon et des commissaires du parlement de Dole. Avant de partir le, gouverneur rappelait : "j'ai le pouvoir de punir ou de pardonner, je prends ce dernier parti, dans l'espoir qu'on évitera, par la suite, jusqu'au moindre désordre", après cela il nommait le commandant de la ville en la personne du colonel Le Maitre. Malgré les succès français le traité d'Aix-la-Chapelle renversait la situation et la Franche-Comté était rendue à l'Espagne[6].

Le siège de Salins par Louis XIV

le 14 février 1674 6 000 hommes entrent en Franche-Comté sous la conduite du duc de Navailles. Le magistrat de Salins réclame des soldats et de l'argent au gouverneur qui fait expédier la garnison de Lons-le-Saunier plus une compagnie de 70 hommes avec à sa tête le colonel Chappuis, 50 volontaires d'Arbois et autant de Poligny ainsi que quatre compagnies de cantonniers venus de la Franche-Montagne sous la conduite de quatre curés comme c'était l'usage, ils venaient s'ajouter aux 2 000 combattants que la ville avait réunie. Le 31 mars le comte de Vaudémont arrive à salins pour assurer sa défense mais devant le péril imminent que courrait Arbois il s'y rend accompagné de la garnison et des bourgeois de Salins. Après sa victoire à Arbois le comte veut libérer Poligny ce qu'il réussit. De retour à Salins il fait préparer la défense de celle-ci. Le 4 juin les français se présentent aux portes de la ville vers les 8 heures du matin et s'emparent du couvent des Carmes que le commandant de la garnison s'empresse d'incendier ainsi que les faubourgs "Chantave" et "Galvot". Les jours suivant se succèdent sans combats. Le 6 juin les assiégeants qui dressaient des tentes au pied du mont Ivory sont délogés à coups de canon depuis le fort Guyon. Le lendemain c'est une batterie installée dans les vignes de "Pré-Moreau" et une autre "Derrière-les-Peteaux" qui forcent les français à reculer. Le 11 juin les français récupèrent les troupes qui venaient de faire tomber Dole et établissent trois batteries composées chacune de trois canons portant des boulets de 25 livres, l'une sur la montagne Saint-André, l'autre contre le fort de "Champ-Reffond" et la troisième contre le fort de Bracon. Le 12 les canons de Bracon et de "Saint-André" tirent sur les français qui ripostèrent pendant 36 heures. Ils arrivent ainsi à percer la muraille au niveau du fort de "Champ-Reffond" obligeant les troupes de Salins à se retrancher plus bas dans la ville où ils sont assaillis par l'infanterie et la cavalerie. Une heure après la redoute de "la Croix-Beschet" tombait. L'assaut est donné contre le fort Saint-André et dure jusqu'au lendemain 4 heure du matin sans succès. Le 16 les français ne peuvent forcer la résistance de la redoute de "Montrond" et du fortin de l'ermitage Saint-Jean, mécontent ils se vengent en canonnant toute la journée la ville et ses forts. Le 17 les assiégés tentent une sortie et détruisent une partie du camp de l'ennemi dans le même temps plusieurs jeunes gens de la ville sous la conduite d'un capitaine assaillent, vers la porte "Oudin", quelques compagnies d'infanterie qui sont contraintes de fuir. Le 18 les français canonnent sans cesse la ville. La veille 300 femmes et jeunes filles, qui portaient des vivres à la garnison du fort Saint-André, sont prisent sous le feu des français. Le 19 les canons français prennent pour cible le fort Saint-André et la redoute de "Montrond". Le 20 le fort est en feu, la garnison l'abandonne, un mouvement de panique s'empare des garnison des forts Bracon, Saint-Martin et "la Rate" qui tombent tous entre les mains des assaillants. Fort de ce succès les français tentent d'entrer en ville, ils sont repoussé par les milices venues sur les remparts. devant le péril imminent les magistrats, les notables et le conseiller du roi (d'Espagne) se réunissent à la maison de la ville et conviennent d'envoyer un tambour auprès du duc pour demander une trêve et proposer une capitulation. La trêve est accordée à la condition que la ville et la garnison envoient des otages. Le duc acceptait les termes de la capitulation si le dernier fort encore debout se rendait. Après bien des tergiversations, car le fort dont il s'agit était le fort Belin et la ville n'avait aucune autorité sur lui car il ne dépendait que du roi d'Espagne, le commandant Poutier quitte son fort non sans avoir fait jeter la poudre des munitions dans les citernes, vider les tonneaux de vin et distribuer la farine. L'ancienne ville libre qu'était Salins tombe le 21 juin 1674 et en 1678 le traité de Nimègue permet le retour de la Franche-Comté à la France, définitivement cette fois-ci[6].

Sous la Révolution, malgré ses souhaits, Salins-les-Bains n'est pas choisie pour être chef-lieu du nouveau département du Jura. Elle devient chef-lieu de district de 1790 à 1795.

L'incendie de 1825

Peu après midi de ce jour là un incendie éclate à l'entrée de la rue "du Pavillon". Les secours se mobilisent et la maison est sauvée. Mais le vent fort qui soufflait ce 27 juillet 1825 avait porté des tisons sur des maisons proches au toits couvert de branchages de pin comme cela se faisait souvent et en moins de deux heures presque toute la ville s'embrasait. Devant ce péril le maire faisait protéger l'hôtel de ville et l'hospice, un professeur (Jean-Baptiste Considerant, professeur de rhétorique, père du philosophe et économiste Victor Considerant) aidé de ses deux fils, et de quelques élèves s'attaquaient au foyer qui menaçait le collège quant à la saline, l'étendue de ses bâtiments ne pouvait permettre une lutte efficace. Partout les habitants fuyaient pour se réfugier dans les champs voisins. Les villes et villages voisins, jusqu'à Besançon, venaient prêter main forte et apporter des "pompes à feu" et des dons aux Salinois démunis. Ce jour funeste la ville voyait 306 de ses maisons partir en fumée en plus de l'église et d'une grande partie des salines et Bracon en perdait 23. 762 familles des deux localités étaient sinistrées, les dommages étaient chiffrés à 6 973 715 francs. Ce désastre était annoncé au gouverneur et le roi débloqua 389 700 francs d'aides qui s'ajoutait aux dons des villes françaises mais aussi Italiennes et Suisses pour aider à la reconstruction de la ville[6].

L'époque moderne

Le fort Belin

Sous le Second Empire, Salins connaît un certain renouveau. On cherche à faire d'elle une élégante station thermale sous l’impulsion de Grimaldi, un homme d’affaires, qui a racheté la concession royale d’exploitation des salines en 1843. La station thermale est construite en 1854 sur l'emplacement de la petite saline (« puits à Muire »).

En 1926, la cité adopte ainsi le nom de « Salins-les-Bains ». Mais cette nouvelle vocation ne parvient guère à atténuer le coup final asséné par la fermeture des salines en 1962. En 1995, elle est suivie par celle des faïenceries.

En mai 2005, le décret no 2005–624 acte la fermeture du tribunal de commerce. C'est également une grande page de l'histoire de la ville qui se tourne, puisqu'elle abritait un présidial très influent, qui avait des compétences sur les bailliages de Salins, Quingey, Arbois, Poligny et Pontarlier. En 1785, 24 avocats étaient ainsi inscrits au barreau de Salins.

Depuis 2001, la municipalité voit l'avenir économique de la cité dépendre de trois axes : le tourisme, le thermalisme et le pôle santé. Ainsi, l'ouverture de la première tranche du musée du sel au printemps 2009 est destinée à augmenter la fréquentation du site des salines. En juin 2009, la cité obtient le label des « villes et pays d'art et d'histoire » (dans le cadre du « pays du Revermont », avec Arbois et Poligny) et, le 27 juin 2009, le comité du patrimoine mondial, réuni à Séville, a validé la candidature de la grande saline de Salins-les-Bains pour son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco[8]. La construction d'un nouveau centre thermal, plus grand et plus moderne, est envisagée.

Généalogie de la maison de Salins

Albéric de Narbonne (885-945) est inhumé sous le parvis de l'église de Saint-Etienne de Besançon. Comte de Mâcon, sire de Bracon et de Salins, fils de Mayeul vicomte de Narbonne et de Raymondis de Limoges. Bernon, prélat de l'église de Mâcon et descendant de cette maison, accordait à Albéric le château de Confrancon, le bourg et l'église de Saint-Amour et la prévôté de Vinzelles ; Albéric pour sa part lui cède le lieu de Montgudin, la ville de Civria et celle de Savigny[9]. En 941, Maynier, prévôt de l’abbaye de Saint-Maurice d'Agaune, donne à Albéric les terres que le monastère possède dans les comtés de Scoding et de Warasch à savoir Aresches, Chamblay, Usie, le château de Bracon et une partie des Salines, cette donation, approuvée par Conrad III roi de Bourgogne, est faite à la condition de les rendre après la mort d'Albéric et de ses fils si l'abbaye les demande. Il épouse Attellane (ou Atallana ou Attala ou Adela) fille de Raculfe (ou Ranoux ou Racon) de Mâcon[9]. Il a :


Humbert I de Salins (? – 957), second fils d'Albéric de Narbonne, tige[10] de la maison de Salins, est nommé dans l'acte de donation de la terre de Savigny en 930. Il a Humbert II qui suit[9].


Humbert II de Salins, sire de Salins, reste sous la tutelle de son oncle Létalde, comte de Mâcon. Létalde donne au nom d'Humbert II à Hémard, abbé de Clugny, un meix et des héritages de la ville de Sailley. Il épouse Ermentrude, fille de Lambert lui-même fils de Geoffroy de Semur et de Mahaut de Chalon, qui apporte dans sa dote la moitié des églises d'Aubonne et de Leugney que son père a reçu de Rodolphe III de Bourgogne dernier des rois carolingiens de Bourgogne. Dans la charte de confirmation des donations (datée de 1028) Rodolphe fait l'éloge d'Ermentrude connue pour être vertueuse. Il est inhumé dans l'église de l'abbaye Saint-Paul de Besançon[9]. Il a :


Gaucher Ier de Salins. Il épouse Aremburge et avec l'accord de sa femme, ils donnent ce qu'ils possèdent à Leugney et à Nancray. Il tient en fief de l'abbaye d'Agaune, Bracon et ses dépendances, la vallée de Miège, Aresches, Chamblay, Usie et ses dépendances, le château de Saint-Maurice. Il a Gaucher II qui suit[9].


Gaucher II de Salins, il aliène en faveur de Bernard, abbé de Baume, l'église de Dompierre qui relève des possessions de Hugues et Narduin de Châtillon et il consent à la donation de la chapelle de Saint-Germain du Bourg de Grozon. Il prend la charge d'avoué de la ville de Salins. Il fonde le prieuré de saint-Nicolas de Salins à qui il donne deux de ses sujets avec leur descendance (pratique courante qui consistait à "donner" des habitants du fief en servitude), la moitié d'un terrain nommé "Anglar" avec ses dîmes, une maison située dans la ville de Salins pour servir d'hospice. Il fait des dons à l'abbaye de Balerne[9]. Il épouse Béatrix de qui il a :

  • Humbert III qui suit,
  • Hugues, chanoine de Saint-Étienne.


Humbert III de Salins (? – 1133), surnommé le Renforcé. Il est témoin de la fondation du prieuré de Saint-Nicolas et des donations faites par son père aux monastères de Mièges et de Cluny. Il entre en conflit avec les religieux de Saint-Bénigne de Dijon au sujet des droits que ceux-ci ont sur les salines de Salins ; une chaudière leur est donnée par Otte-Guillaume de Bourgogne, premier comte palatin de Bourgogne, et Humbert considère ce don comme une usurpation, c'est pourquoi il s'en empare de force et leur en interdit l'usage. La plainte, portée devant Guy de Bourgogne, archevêque de Vienne et futur pape sous le nom de Calixte II, est renvoyée au jugement d'Anséric. Celui-ci décide de confirmer le don tout en engageant les religieux à payer à Humbert 10 marcs d'argent. En 1126 il consent à céder l'église de Bannans, sur la demande de l'archevêque Anséric, au profit du prieuré de Romain-Moûtier. Il décède à son retour de Palestine (au cours du XIIe siècle beaucoup de chevaliers partent pour soutenir les Francs des états latins d'Orient après la première croisade) avant d'avoir pu réaliser son vœu de faire édifier l'abbaye Notre-Dame de Rosières, ce qui est entrepris par son fils Gaucher III. Avant son départ il gratifie nombre d'édifices religieux dont l'Abbaye Notre-Dame de Billon[9]. Il a :


Sceaux de Gaucher III de Salins, de Maurette de Salins, de Guillaume IV de Mâcon et de Renaud de Vienne.

Gaucher III de Salins (? – 1175). Il remet entre les mains d'Humbert de Scey les biens destinés à la fondation de l'abbaye Notre-Dame de Rosières augmenté de ce qu'il donne à titre personnel. Tout au long de sa vie il fait d'important dons aux religieux de sa région ; ainsi le chapitre de Saint-Paul obtient un droit sur les salines, l'abbaye de Bithaine est autorisée à acquérir et recevoir des terres, les chanoines réguliers d'Alaise reçoivent une maison à Ars, ceux de Montbenoît se voient remettre deux mesures de sels chaque semaine ; sur chaque acte il appose son sceau où il est représenté à cheval, tenant un oiseau sur son poing, avec l'inscription Sigillum Gualcherii Salinensis. En 1157, il accompagne l'empereur Frédéric Barberousse à Besançon lors d'une convocation de la Diète et à Arbois lorsqu'il prend l'abbaye de Balerne sous sa protection. Il est inhumé dans l'église de Saint-Étienne. Il a Maurette qui suit[9].


Maurette de Salins (1137-1200) est mariée à Gérard de Vienne (1125-1184), comte de Mâcon, en 1152. Après le décès de son époux, Maurette se fixe dans son château d'Hunnens (Ornans). En 1189 elle fait des dons à l'abbaye Notre-Dame de Rosières[9]. Elle a :


Humbert IV de Salins, fils puîné d'Humbert III de Salins. Il a des rentes sur les salines et des terres des environs de Salins. Il a Nicolette épouse Simon, sire de Commercy. Par cette union la maison de Commercy vient s'établir dans le comté de Bourgogne où elle possède jusqu'au XIVe siècle les terres de Château-Vilain et de Montrivel[9].


Sceaux de Gaucher IV de Mâcon

Gaucher IV de Mâcon (1153-1219). Alors que la seigneurie de Salins est réunie au comté de Mâcon par le mariage de Géraud Ier de Mâcon avec Maurette de Salins, elle en est séparée par Gaucher IV qui est déjà seigneur de Bourbon par son mariage avec Mathilde Ire de Bourbon, unique héritière d'Archambaud de Bourbon. Ce mariage est de courte durée et, avec le consentement du pape Célestin III, est annulé en 1196. Mathilde se remarie avec Guy II de Dampierre. Gaucher quitte le nom de Vienne et celui de Bourbon pour prendre celui de sire de Salins. Il se remarie avec Alix de Dreux. En 1187 c'est sous ce nom qu'il confirme les dons que ses ancêtres ont faits à l'abbaye Notre-Dame de Rosières. Deux ans plus tard il défend à ses officiers de percevoir des droits de péage de la part des religieux de Cluny ainsi que de leur prélever des impôts. En même temps il part pour la troisième croisade. Il en revient en 1196 et donne à l'abbaye de Rosière « la moitié du sel que pouvait rendre annuellement une place dans les salines » en remerciement du fait qu'elle a reconstruit le lavoir de Salins. Dans ses actes son sceau le représente à cheval, tenant une épée nue à la main avec pour légende « Sigilum Walcherii Salinensis Domini et Borboniensis ». Le revers de ce seau porte l'empreint de la tête de Jésus-Christ avec la devise « Sigillum Veritatis ». En 1199 il élève l'ermitage du Mont-du-Fourg au rang d'abbaye sous le nom de Mont-Sainte-Marie. Il meurt en 1219 est est inhumé dans l'église de Gouaille (située entre Clucy et Bracon) sous une dalle simple sur laquelle est gravé : « Sous cette petite tombe, devant ce grand autel, giest & est enterré Gauthier, signour de Salins & de Bracon, fondateur de cette église, Mont-Sainte-Marie & Rousiéres, qui trespassa, l'an de l'Incarnation Notre-Signour M. CC. XIX. le tier jour d'Aost. Anima ejus requiescat in pace amen ». En 1622 l'abbé de Gouaile, Bernard Malarmey, fait ériger un monument en mémoire de Gaucher IV avec comme inscription « Gualcherus Dominus Salinensis, bujus Cœnobïi Fundator, hic jacet antè Aram Majorem, juxtà. Idam Ducissam Lotharingie sororem suam: Obiit ille anno Domini milesimo ducentesimo decimo nono, tertio nonas Augusti. Utrique hoc monumentum posuit R.D.Benardus Malarmeus Abbas, anno millesimo, sexcentesimo, vigesimo, secundo ». Gaucher IV n'a pas de descendances d'Alix de Dreux, mais une fille de son premier mariage, Marguerite, dame de Salins qui suit[9].


Marguerite de Salins (? – 1259), mariée à Guillaume de Sabran puis à Josserand III Gros. Elle suit sa mère, lors de la séparation de ses parents en 1196, laquelle se remarie avec Guy II de Dampierre. Voyant que Gaucher IV n'a pas d'autres enfants de son second mariage, Guy II de Dampierre cherche à protéger Marguerite dans son héritage. Il fait son choix sur Guillaume de Sabran, comte de Forcalquier. Marguerite et Guillaume se marient en 1211. Guy veut remettre à Marguerite la part qu'elle a dans la baronnie de Bourbon du fait de sa mère — une baronnie ne se divisant pas lorsqu'il y a des enfants mâles—, Marguerite est dédommagée de 1 200 marcs d'argent pour sa part. Après le décès de son premier époux Marguerite se remarie en 1221 avec Josserand III Gros, sire de Brancion. Archambaud VIII de Bourbon leur remet 1 400 livres tournois afin que Marguerite renonce définitivement à ses droits sur la baronnie de Bourbon. Le second mari de Marguerite est issu d'une illustre maison de Bourgogne. En 1224 celui-ci aliène la seigneurie de Salins à Hugues IV de Bourgogne, duc de Bourgogne en raison des difficultés qu'il rencontre face aux héritiers d'Alix de Dreux, veuve de Gaucher IV, et des enfants de Mathilde Ire de Bourbon. Josserand de Brancion engage une grande partie de ses biens pour participer à la septième croisade où il trouve la mort en Égypte en 1250 à la bataille de Mansourah. Joinville rapporte la bravoure de Josserand « II avoit été, en trente-six batailles , desquelles par plusieurs fois, il avoit emporté le prix d'armes, & de mon âge même, j'en ay eu connoissance d'aucunes: Car lui étant une fois en l'Ost du comte de Mâcon qui étoit son cousin , il s'en vint à moi & à un mien frère, & le jour d'un Vendredi saint, il nous dit, mes neveux venez-moi aider à toute votre gent, & allons courir sus aux Allemans qui abattent & rompent les moustiers de Mâcon; incontinant nous fumes prêt, & allames droit aux Allemans, & à grands coups d'épée les chassames du Moustier, & plusieurs en furent tués & navrés , & quand nous eumes ce fait, le bon preud'homme s'agenouilla devant l'autel, & cria à haute voix à notre Seigneur qu'il lui plust avoir pitié de son ame , & qu'il le voulsit oter d'entre les guerres des chrétiens , ou il s'ètoit trouvé tant de fois , & vu tant de gens mettre à mort, & qu'il lui donna la grâce de mourir à son service contre les infidèles. » Elle a :

  • Henry II Gros de Brancion époux de Faulque, fille unique de Guillaume de la Perrière. En 1259, pour éponger les dettes de son père, il vend ses seigneuries au duc Hugues IV de Bourgogne[9].

Administration et vie politique

Liste des maires successifs

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1983 1989 Pierre Lombard DVD Ingénieur agronome
1989 1995 Jacques Parmentier DVD Médecin
1995 2001 Jean-Pierre Bach DVD Vétérinaire
2001 réélu en 2008[11] Claude Jourdant DVD Architecte

Résultats des dernières élections

Économie et développement

Le thermalisme

Les thermes de Salins-les-Bains accueillent des curistes depuis le XIXe siècle. Ils sont agréés pour trois orientations médicales : la rhumatologie, la gynécologie et les troubles du développement de l’enfant. Les eaux naturellement salées et riches en oligoéléments sont également accessibles sans prescription médicale.

Les salines

Les salines reconnues patrimoine mondial par l'Unesco : en juin 2009, les salines de Salins-les-Bains y ont été inscrites, en extension de la saline royale d'Arc-et-Senans. C'est le premier ensemble industriel français à en faire partie. Depuis des temps immémoriaux, les hommes ont puisé la saumure des entrailles de la ville pour en extraire le sel, pendant longtemps condiment cher et surtaxé (gabelle). C'est en 1773 que la saumure de Salins est acheminée jusqu'à Arc-et-Senans, à une vingtaine de kilomètres de Salins, édifiée par Claude-Nicolas Ledoux au moyen d'une canalisation appelée un « saumoduc ».

  • Des galeries monumentales

Les galeries souterraines illustrent le travail gigantesque qu'ont réalisé les hommes pour construire cet ensemble. Ces galeries relient deux puits munis d'un système de pompage (qui sont toujours en état de fonctionnement) puisant la saumure à quelque 250 mètres de profondeur.

  • La salle de la poêle[12]

C'est une immense pièce où l'ont chauffait la saumure jusqu'à évaporation. Lieu unique en France pour fabriquer le sel ignigène[13]. Après cette opération, les sauniers recueillaient le sel avec des râbles[14].

Les salines font partie du réseau des musées des techniques et cultures comtoises. Elles comprennent la visite du site ainsi que du musée du sel avec son bâtiment ancien accolé à un bâtiment récent de bois et de verre.

Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
4 067 4 259 4 177 3 898 3 629 3 347 3 045[15]
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Salins-les-Bains est la 10e ville du département en termes de démographie.

Jumelage

Lieux et monuments

Patrimoine industriel

Patrimoine militaire

  • Fort Belin
  • Fort Saint-André
  • Tours des anciens remparts de la ville

Patrimoine religieux

Hôtel de ville et Chapelle Notre-Dame Libératrice
  • Église Saint-Anatoile
  • La chapelle Notre-Dame-Libératrice, terminée le 23 juin 1662, a été intégrée dans l’hôtel de ville construit de 1718 à 1739. Son dôme a été rénové en 2007
  • Église Saint-Maurice
  • Ancienne église Notre-Dame : L'église était une des quatre églises paroissiales de Salins. Elle a été reconstruite en 1703 et 1709 à l'emplacement de l'ancienne église romane dony on a conservé le clocher. L'incendie de 1825 a fait de nombreux dégâts à l'intérieur mais a laissé intact l'important hôtel baroque. L'église a été désaffectée en 1975.
  • Couvent des Clarisses : le couvent est proche de l'église des Jésuites, au début de la rue des Clarisses qui monte à l'église Saint-Anatoile. Les Clarisses s'étaient installées à Salins à la fin de la guerre de Dix Ans. Elles ont acheté un hôtel en 1658 sur le terrain duquel elles ont construit leur chapelle. Le nombre de Clarisses ayant augmenté, elle décidèrent de reconstruire un couvent plus important. La première pierre de ce nouveau couvent a été posée en 1713.
    À la Révolution le couvent fut saisi et vendu comme bien national en 1796.
    Le bâtiment devient une caserne d'infanterie au XIXe siècle. Le bâtiment a été endommagé par l'incendie de 1825.
  • Couvent des Carmélites. Les Carmélites ont occupé entre 1627 et 1793 l'ancienne maison forte construite par les Chalon au no 79 de la rue de la République.
  • Maison et église des Jésuites : Les Jésuites se sont installés à Salins en 1623 à l'emplacement de l'ancien hospice de la Charité. L'église a été construite en 1701, en même temps que l'ensemble des bâtiments la Maison des jésuites avec un noviciat important. Les Jésuites durent quitter les lieux quand leur ordre fut banni de France par Louis XV.
    Les bâtiments sont cédés en 1767 aux Oratoriens. Ils y installèrent un collège en remplacement de celui qu'ils avaient à Salins depuis 1642. À la Révolution les biens des ordres religieux sont saisis. L'église est désaffectée.
    En 1835, on installe dans les locaux la première école normale du Jura. L'église est divisée en deux, en 1855, par construction d'un plancher intermédiaire à mi-hauteur pour permettre d'installer la bibliothèque municipale au rez-de-chaussée. La première bibliothèque publique avait été créée en 1593 par les pères Capucins qui la gardèrent jusqu'à la Révolution.
  • Couvent des Visitandines. Le couvent des Visitandines a été construit à la même époque que celui des Clarisses.

Patrimoine civil

  • Ancienne maison forte des Chalon
  • Hôtel de ville
  • Hôtel-Dieu avec son apothicairerie du XVIIe siècle
  • Hôtel de l'Officier Général des Salines transformé en Casino
  • Fontaine Truchot
  • Thermes

Autre

Personnalités liées à la commune

Vie assocative

Salins-les-Bains compte de très nombreuses associations, aussi bien caritatives, sportives, culturelles que patriotiques.

Notes et références

  1. V. Bichet & M. Campy, Montagnes du Jura, géologie et paysages, 2008, p. 76–77.
  2. P. Jeandot, Les Mandubiens et leur Alésia, Sarreguemines, 1974.
  3. M. Reddé, Alésia L'Archéologie face à l'imaginaire, Errance, Paris, 2003, p. 118.
  4. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w et x Recherches historiques sur la ville de Salins
  5. Recherches historiques sur la ville et l'arrondissement de Pontarlier
  6. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x et y Recherches historiques sur la ville de Salins, tome 2
  7. Mémoires sur la langue Celtique
  8. in « La Grande Saline de Salins-les-Bains au patrimoine mondial de l'Unesco L'Exploitation du sel à Salins-les-Bains : 7 000 ans d'histoire ; une reconnaissance inédite du patrimoine industriel français », Cultures, no 11, p. 6.
  9. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k et l Histoire généalogique des sires de Salins au comté de Bourgogne
  10. Tige de l'arbre généalogique : personne dont sont issues les branches d'une famille. Nouveau petit Robert, notice « tige ».
  11. Préfecture du Jura, Liste des maires élus en 2008, consultée le 2 mai 2010.
  12. « Vaste bassin de fonte où se fait l'évaporation de sel gemme » Le Trésor de la langue française informatisée, Poêle B. — 2..
  13. Sel obtenu par évaporation.
  14. « Râteau utilisé par l'ouvrier saunier pour extraire le sel de la poêle, en entraînant le minimum de saumure » Le Trésor de la langue française informatisée, Râble A. — 2..
  15. Insee La population prise ici en compte est la population municipale. La population totale est de 3247 habitants.
  16. maCommune.info du 1er mars 2008
  17. maCommune.info du 31 juillet 2009

Voir aussi

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Bibliographie

Liens internes

Liens externes


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