Sam Sary

Sam Sary

Sam Sary (19171963 ?) est un homme politique cambodgien.

Il est le fils de Sam Nhean, ministre dans plusieurs gouvernements du protectorat. Après la seconde guerre mondiale, il va poursuivre ses études à Paris pour acquérir une éducation et une culture occidentale. De retour dans son pays, il est membre de différents cabinets ministériels. Au début des années 1950, il participera au processus qui amènera à l'indépendance du Cambodge et assistera en tant que négociateur à la conférence de Genève. Considéré comme proche des États-Unis, le refroidissement des relations entre Phnom Penh et Washington le conduiront progressivement mais inéluctablement dans l’opposition et, en 1959, à l’exil. Les circonstances de sa disparition, au début des années 1960, restent controversées.

Il est également connu pour être le père de Sam Rainsy, leader du parti du même nom et, depuis la fin des années 1990, principal opposant au pouvoir de Phnom Penh[1].


Sommaire

Contexte social et familial

Sam Sary nait en 1917 au sein d'une famille d'origine chinoise. Son père, Sam Nhean est mandarin du palais royal. Il est aussi nommé plusieurs fois ministre du culte dans les années 1940[2] et côtoie notamment les bonzes et dirigeants de Kampong Trabek, un district limitrophe du Vietnam et avec lesquels la famille a des liens de parenté.

Bien qu'issu d'une famille relativement privilégiée, Sam Sary grandit dans un pays pauvre. Il a 12 ans lorsque éclate la crise de 1929, qui deviendra pour les colonies françaises la «  crise des produits de dessert »[note 1] quelques années plus tard.

Sam Sary se marie à la veille de la Seconde Guerre mondiale, en 1939. Il épouse Neang In Em, née le 7 décembre 1914 et issue d'une famille de petits commerçants[1]. Elle est la première femme cambodgienne bachelière et devient directrice du collège Norodom à Phnom Penh[3].

Le couple a cinq enfants, dont Sam Rainsy[2].

Carrière politique

Études supérieures et études politiques (1939-1949)

Âgé de 22 ans, Sam Sary fait partie des premiers cambodgiens ayant obtenu une bourse pour suivre leurs études supérieures en France en 1939. Cependant il devra attendre 1946 pour pouvoir venir en métropole. La Seconde Guerre mondiale et la France occupée, mais aussi l'intervention japonaise au Cambodge ne lui permettent pas de suivre les enseignements universitaires français. Après une longue attente, le jour de son départ, il s'agenouille symboliquement devant son père, Sam Nhean, en signe de reconnaissance et pour en recevoir la bénédiction. Il s'agit en effet d'un long voyage, qui l'éloigne de sa famille et de son pays durant quatre années.

En France, il séjourne d'abord à la maison d'Indochine, boulevard Jourdan. Il déclarera ne guère s'être intéressé aux monuments de la capitale. Il préfère fréquenter la bourgeoisie parisienne d'après guerre, et il passera la plupart de ses après-midi dominicaux au domicile des Chaisemartin où il est invité tout au long de son cursus universitaire, suite à une petite annonce parue dans Le Figaro. Il établit avec cette famille, notamment avec Léon Chaisemartin, une amitié durable, et les deux hommes poursuivront par la suite une correspondance suivie. Sam Sary déclarera plus tard y avoir cherché à connaitre les mœurs et coutumes françaises.

Malgré une entrée tardive dans l'année universitaire 1946, il trouve auprès de certains maîtres de conférences les encouragements et le soutien nécessaires à la réussite de ses études. Durant cette période il n'a guère l'occasion de revoir sa famille et seule sa femme peut faire le voyage jusqu'en France pour quelques courtes périodes.

Il est diplômé le 8 juillet 1949 dans la section Service Public à l’Institut d'études politiques de Paris; il obtiendra aussi un brevet au centre des hautes études administratives et une licence à la faculté de droit de Paris le 7 octobre 1949. Dans le même temps, il effectuera un stage à la Banque de France et à l'académie de droit international de La Haye.

Ascension politique et premiers engagements (1950-1953)

Il rentre au Cambodge, en 1950. Il est alors présenté au roi Sihanouk par Penn Nouth. Sam Sary déclarera que le Roi (Sihanouk) et lui « se comprenaient », dans un courrier adressé à Léon Chaisemartin, qu'il appelait maintenant son « parrain de France ». Sihanouk de son côté dira qu'il cherchait alors un « patriote travailleur instruit efficace et accrocheur pour l'aider dans sa croisade royale pour l'indépendance ». Sam Sary fut perçu comme étant l'homme de la situation. Il trouvera le temps d'écrire, notamment sur le thème du Kampuchea Krom dont il conteste au protectorat français le choix, le 4 juin 1949, d'un transfert administratif à l'État associé du Viêt Nam[note 2]. Sam Sary pensera pouvoir, plus tard, par les négociations faire revenir le Kampuchea Krom au sein du Cambodge.

Prise de position pour l'indépendance du Cambodge (1953 - 1954)

Du 29 juillet 1953 au 22 novembre 1953, il est ministre de l’éducation et de la conférence[3]. Durant cette période, où la France transférait, très progressivement, les compétences administratives en Indochine, en souhaitant garder le Cambodge dans l'Union Française, Sam Sary, par ailleurs secrétaire de la commission franco-khmère chargée d’établir l’indépendance [4], manifestait une impatience et une volonté d'autonomie totale. Finalement, l'indépendance sera proclamée le 9 novembre 1953[5].

En 1954, Sam Sary est choisi comme représentant personnel (délégué spécial) du roi, Norodom Sihanouk, au sein de la délégation Cambodgienne à la conférence de Genève qui marque la fin de la guerre d'Indochine. Il se montre alors un habile négociateur[6]. On lui attribue le crédit d’avoir pu maintenir l’intégrité du territoire et d’éviter que la guérilla communiste ne contrôle une partie de son pays[7].

Honneur et Gloire, au service de la couronne (1955)

Sam Sary revient à Phnom Penh en 1955, auréolé de ses succès pour les négociations d'indépendance[8]. Le 2 mars 1955, il est nommé avec Penn Nouth et Kim Tit au haut conseil de la couronne et devient un des biographes du prince[9].

Il est alors choisi par Norodom Sihanouk (redevenu prince[note 3]), pour constituer le Sangkum Reastr Niyum qui se présente comme un rassemblement populaire, et mener la campagne électorale. Il devient, dans le premier gouvernement dirigé par ce mouvement politique (4 octobre 19555 janvier 1956), vice-président du conseil des ministres et ministre des affaires économique et financière, du plan et de l’éducation nationale[2].

En 1955, le premier concours de Miss Cambodge est organisé, et Sam Sary prend pour seconde femme, Tep Kanary miss Cambodge 1955-1956 qui intègre la maison des Sam. Elle sera rejointe par une autre concurrente du concours de beauté, Iv Eng Seng, un peu plus tard dans l'année[8].

Le Prince, devenu président laisse alors les bureaux de la présidence au conseil (le cabinet Oum Chheangsun dont fait aussi partie Sam Nhean, le père de Sam Sary, alors ministre des cultes et des beaux-arts), et les charges importantes, au vice-président, préférant travailler à Chamcar Monh, sa résidence privée. À cette époque la connivence entre les deux hommes est à son apogée.

En décembre 1955, il devient secrétaire du Sangkum en remplacement de Sim Var[8].

Période trouble (1956-1958)

En 1956, il se rend aux États-Unis où, d’après certains de ses détracteurs, il aurait été embauché par les services secrets américains[3],[note 4]. Dans le même temps, le prince Norodom Sihanouk développe, vis-à-vis des gouvernements communistes (chinois notamment) une politique bienveillante qui met Sam Sary en porte-à-faux.

Sam Sary est compromis dans des affaires de trafic de licence d'importation et de contrebande de poivre. Il prétendra alors avoir été l'objet d'un complot de la part de ses rivaux politiques, mais le roi le démettra de ses fonctions, et il se retirera dans un monastère bouddhiste pendant plusieurs mois[11].

Ses divergences politiques avec le prince, s'accentuent progressivement, et finalement, Sam Sary annonce à sa famille qu'ils devront partir pour l'étranger. Nommé membre du conseil du roi à vie, il en sera pourtant écarté et devra accepter un poste d'ambassadeur. Il lui aurait été proposé Londres, Paris ou Washington, mais alors qu'il aurait indiqué sa préférence pour la France, sa « seconde patrie », il est nommé ambassadeur à Londres.

Il devra quitter précipitamment la capitale britannique après avoir été impliqué dans une affaire de maltraitance envers sa troisième concubine, Iv Eng Seng, officiellement employée en tant que soubrette de l'ambassade du Cambodge à Londres. Il affirmera à ce propos qu'il n'a fait que respecter les us de son pays en molestant son employée : « je l'ai corrigée en la frappant avec un fouet de chaine cambodgien. Je ne l'ai jamais frappé au visage, toujours dans le dos et sur les cuisses — Il s'agit d'une punition communément admise dans mon pays. ». Et il précisera à la presse : « L'ambassade c'est le Cambodge à Londres »[8].

À son retour au Cambodge, ses rapports avec Norodom Sihanouk se tendent encore[8].

Entrée dans l'opposition (1958-1960)

Il fonde le Rastrathipathey (Le peuple au pouvoir) un journal bilingue (franco-khmer) ouvertement critique vis-à-vis de la politique de clientélisme du chef de l’État et dont le premier numéro sort le 30 décembre 1958[12].

Le 9 janvier 1959, il crée un nouveau parti, le Rassemblement des Khmers démocrates, qui se positionne dans l’opposition de droite. Ce parti sera toutefois éphémère[13].

Exil forcé

En effet, le 13 janvier 1959, dans un discours prononcé à Kompong Cham, Norodom Sihanouk révèle qu’il a eu connaissance d’un complot des services américains visant à le déposer. Même s’il ne fut pas nommément désigné, Sam Sary s’enfuit au Vietnam une semaine plus tard[12].

Cette fuite précèdera de peu la motion votée par l’Assemblée nationale le 20 janvier 1959, demandant son arrestation[4].

Les membres de sa famille (femme, père, frère …) sont démis de leurs fonctions ou obligés de démissionner de leurs postes dans l’administration. Sa femme, un temps emprisonnée, est assignée à résidence avant d’être autorisée, en 1965, à quitter le pays avec ses enfants[1].

S’ensuivra une alliance improbable avec d’autre leaders conservateurs et nationalistes tels Son Ngoc Thanh et Dap Chhuon, appuyées de manière plus ou moins voilée par certains pays riverains tels la Thaïlande ou le Viêt Nam du Sud[14].

Le 31 août 1959, un attentat a lieu au palais royal qui tue trois personnes dont le prince Vakravan, directeur du protocole. Le nom de Sam Sary est évoqué dans la liste des commanditaires possibles de cette agression[12],[note 5].

En 1960, il est au Laos, d’où il fait une demande d’asile politique à la France, qui la rejette, afin semble-t-il de ne pas froisser Norodom Sihanouk[3].

Il disparu vers 1963, dans des circonstances demeurées obscures :

  • des opposants à Norodom Sihanouk prétendent qu'il aurait été victime de la police secrète du souverain[16].
  • des milieux proches du monarque avancent qu'il aurait été exécuté par la CIA pour qui il aurait travaillé[14],[17].
  • la famille de Sam Sary affirme détenir des preuves qu'il a été exécuté sous l'ordre de Son Ngoc Thanh avec qui il s'était allié mais dont il aurait voulu s'éloigner[1]. Selon elle, Sam Sary aurait été exécuté car il cherchait une voie de sortie pour quitter les Khmers Serei qui prônaient la lutte armée. Les dernières traces d'échanges privés entre Sam Sary et sa famille remontent à 1960.
  • Enfin, une dernière théorie voudrait qu'il est succombé à une des maladies tropicales endémiques dans les zones où il s'était réfugié[18].

Bibliographie

Notes

  1. La «  crise des produits de dessert » sera nommée ainsi car les colonies subissent la crise financière par un effondrement du prix des denrées exotiques des colonies que les Français ne peuvent plus acheter.
  2. Voir l'article sur la Cochinchine pour plus d'information sur ce territoire situé au sud de l'actuel Viêt Nam.
  3. voir la politique intérieure du Cambodge entre 1953 et 1970
  4. Il était alors courant d'accuser les opposants de droite d'être à la solde de la CIA[10]
  5. Un responsable des service secrets sud-vietnamien aurait affirmé une dizaine d'années après les faits que le colis était l'œuvre des autorités de Saïgon[15]

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article en anglais intitulé « Sam Sary » (voir la liste des auteurs)

  1. a, b, c et d (fr) Sam Rainsy, Des racines dans la pierre : mon combat pour la renaissance du Cambodge, Paris, Calmann-Levy, mai 2008, 301 p. (ISBN 9782702137826) 
  2. a, b et c (en) David P. Chandler, The Tragedy of Cambodian History : Politics, War, and Revolution Since 1945, Yale University Press, 2 août 1993, 408 p. (ISBN 9780300057522) 
  3. a, b, c et d (fr) Nasir Abdoul-Carime, « Sam Sary (1917 - 1963 ?) », Hommes & destins sur Association d'Échanges et de Formation pour les Études Khmères, 26 juillet 2008. Consulté le 2 juin 2010
  4. a et b (en) Wilfred P. Deac, Road to the killing fields : the Cambodian war of 1970-1975, Texas A&M University Press, juin 1997, 307 p. (ISBN 9780890967508) 
  5. (fr) 9 novembre 1953 - Proclamation de l'indépendance du Cambodge, Perspective Monde - Evènements sur Université de Sherbrooke. Consulté le 24 juin 2010
  6. (fr) Jean Daniel et Jean Lacouture, Le Citoyen Mendès France : 15 témoignages recueillis et présentés, Le Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », 14 octobre 1992, 233 p. (ISBN 9782020194273) 
  7. (en) Neil Sheehan, The Pentagon papers : as published by the New York times, vol. 1, Bantam Books, 1971, 677 p. [lire en ligne (page consultée le 2 juin 2010)], chap. 3 (« The Geneva Conference, May-July, 1954 ») 
  8. a, b, c, d et e (en) « Cambodia: Sam the Whipper », dans Time Magazine, 21 juillet 1958 [texte intégral (page consultée le 2 juin 2010)] 
  9. (fr) Sam Sary et Mau Say, Bilan de l'œuvre de Norodom Sihanouk pendant le mandat royal de 1952 à 1955, Imprimerie Albert Portail, 1955, 200 p. 
  10. (en) Donald M. Seekins, « Chapter 1 - Historical Setting - Nonaligned Foreign Policy », A country Study: Cambodia sur Library of Congress Country Studies, Décembre 1987. Consulté le 3 juillet 2010
  11. (en) « Cambodia: Tearful Times », dans Time magazine, 10 juin 1957 [texte intégral (page consultée le 3 juillet 2010)] 
  12. a, b et c (fr) Raoul Marc Jennar, Les clés du Cambodge, Maisonneuve & Larose, 1er octobre 1995, 328 p. (ISBN 9782706811500) 
  13. (fr) Françoise Cayrac-Blanchard, L'Asie du Sud-Est, vol. 2, Sirey, 954 p., p. 620 
  14. a et b (fr) Hangsa Keith, « La vérité sur Sam Sary » sur Kambuja, 28 mars 2009. Consulté le 2 juin 2010
  15. (fr) Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, avril 2007, 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 165 
  16. (en) Justin Corfield, The History of Cambodia, ABC-CLIO, coll. « Greenwood histories of the modern nations », octobre 2009, 165 p. (ISBN 9780313357220) 
  17. (fr) Douc Rasy, La question de la représentation khmère à l'O.N.U : droit ou politique?, A. Pedone, 1974, 250 p., p. 216 
  18. (en) Milton E. Osborne, Sihanouk : Prince of Light, Prince of Darkness, University of Hawaii Press, mai 1994, 304 p. (ISBN 9780824816384), p. 112 

Ouvrages

  • (fr) Sam Sary, La grande figure de Norodom Sihanouk : telle qu'elle est dépeinte par les documents de valeur historique découverts dans les archives du Palais royal, Phnom Penh, Imprimerie du Palais royal, 1955, 388 p. 
  • (fr) Sam Rainsy, Des racines dans la pierre : mon combat pour la renaissance du Cambodge, Paris, Calmann-Levy, mai 2008, 301 p. (ISBN 9782702137826) 
  • (fr) Jean Lacouture et Philippe Devillers, Viet Nam : de la guerre française à la guerre américaine, Éditions du Seuil, 1969, 430 p. 
  • (en) Robert F. Randle, Geneva 1954 : the settlement of the Indochinese War, Princeton University Press, 1969, 639 p. (ISBN 9780691075297) 

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Sam Sary de Wikipédia en français (auteurs)

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