Sambiste

Sambiste

Samba (musique)

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Samba
Origines stylistiques Musique militaire européenne, Rythmes traditionnels et religieux africaines, Musiques amérindiennes
Origines culturelles Fin du XIXe siècle au Brésil
Instrument(s) typique(s) Batterie de percussions, Cavaquinho, Pandeiro, Chant
Popularité Musique traditionnelle populaire partout au Brésil

Genre(s) dérivé(s) Bossa nova
Genre(s) associés(s) Samba de roda, Partido alto, Batucada, Samba enredo, Samba reggae, Pagode, Samba de coco, Samba-canção, Choro
Scènes régionales Partout au Brésil

Voir aussi Carnaval, École de samba

La samba est un genre musical et une forme de danse populaire du Brésil. Les amateurs de samba sont appelés sambistes.

Sommaire

Le genre musical

La samba est une musique binaire à deux ou quatre temps née au Brésil. Elle serait basée sur une composition rythmique syncopée, issue d'un mélange entre les traditions des noirs africains amenés en esclavage dans les plantations, celles des indigènes et celles des colons européens.

Musicalement, sa structure rythmique est notée 2/4 ou 2/2, parfois 4/4 par les jazzmen brésiliens et quelques percussionnistes européens. Mais le jazz n'est pas le seul courant musical qui s'est laissé influencer par la samba : certains compositeurs classiques du XXe siècle se sont laissés tenter par ces nouveaux rythmes déhanchés et vigoureux. Ainsi, Darius Milhaud, après un voyage au Brésil, composa en 1937 son Scaramouche pour deux pianos, dont le troisième mouvement est une véritable samba dans toute sa splendeur. Curieusement, le tout premier rythme de style samba a été composé par Beethoven, en 1798, dans le rondo final de son Premier Concerto pour piano. En effet, le deuxième couplet de ce joyeux mouvement est joué trois fois par le piano seul (accompagné discrètement par l'orchestre), qui joue un rythme très déhanché (quart de soupir-trois doubles croches-deux croches) qui ressemble beaucoup à une mini-samba avant la lettre, bien que la samba ne soit apparue qu'à la fin du XIXe siècle. Évidemment, Beethoven ignorait tout de ce genre qui n'existait pas encore et cette ressemblance n'est que pur hasard : il donne simplement librement cours à sa fantaisie au cours de ce mouvement animé (justifié par la mention scherzando au début de la partition, ce qui veut dire « en plaisantant »)[1].

Les sous-genres

À partir de la samba originale se sont construits de nombreux sous-genres, plus ou moins récents. La samba a également influencé nombre de genres par son rythme particulier (par exemple la bossa nova, à partir du jazz). Les principaux styles que l'on peut trouver sont :

  • La samba de roda, Partido Alto, Pagode.
  • La samba de coco.
  • La samba-canção, une samba plus mélodieuse. Les musiques de Chico Buarque en sont un bon exemple.
  • La batucada, Batuque, Afoxé.
  • La samba do enredo est une forme particulière de samba à thème, avec un autre temps, qui s'est développée progressivement dans le cadre des écoles de samba, notamment à Rio de Janeiro, depuis la fin des années 1920.
  • Le samba-rock, une samba plus jazz dans le jeu et les arrangements, plus funk dans l'esprit de la fin des années 1960 et du début des années 1970. Exemple: Jorge Ben accompagné du Trio Mócoto.
  • Le samba-reggae s'est développé dans l'État de Bahia à partir de 1985 environ, sous l'influence du reggae jamaïcain.

Historique

Il y a plusieurs hypothèses sur l'origine du mot samba.

Il pourrait venir du terme semba, qui signifie vraisemblablement nombril dans une des langues des esclaves qui furent arrachés à ce qui est maintenant l'Angola : le bantou. Dans ce contexte, samba veut dire « danser avec gaieté ». Le terme semba est ainsi associé à l'umbigada, une invitation à la danse qui consistait à se frotter nombril contre nombril sur des rythmes binaires.

En umbundu, autre langue de la région d'origine des esclaves, samba signifie « être animé, excité ». Des historiens ont remarqué la similitude de la samba avec des danses béninoises, pays dont sont issus de nombreux Noirs déportés au Brésil.

La samba est née dans les bidonvilles de Rio de Janeiro au début du XXe siècle. En effet, à la fin du XIXe siècle, avec l'abolition de l'esclavage, beaucoup de Noirs se sont dirigés vers cette grande cité (à l'époque capitale du pays) pour travailler dans les docks, comme vendeurs de rue, ou comme domestiques. Ils ont amené avec eux leurs danses et leurs percussions africaines.

La première samba enregistrée fut Pelo telefone (« Au téléphone »), en 1916, par le chanteur Donga. Les premières sambas étaient très influencées par d'autres rythmes de l'époque, comme le maxixe (un rythme très rapide) et la marcha (un rythme simple, binaire et vivace).

Des artistes talentueux tels que Pixinguinha, Donga, Heitor dos Prazeres et Sinhô ont peu à peu inventé les bases de la samba : une musique à 2/4 ou 4/4 dont la structure rythmique peut se réduire à 2/4, le temps fort étant sur le deuxième temps, avec un accompagnement riche en lignes mélodiques syncopées. Le rythme est donné essentiellement par les instruments de percussion, la guitare et le cavaquinho.

Développement de la tradition sambiste

Samba in Helsinki

La samba est devenue la musique du carnaval vers 1930. Jusque-là, elle était interdite, car jugée trop obscène, brutale, violente. Les premières écoles de samba sont constituées de petits groupes de guère plus de cinquante personnes qui défilent sans costumes, au son des percussions. Ces groupes, appelés « blocos », rivalisent d'audace et d'imagination, le tout premier à se faire connaître étant Deixa Falar, en 1928, dans le quartier de Rio de Janeiro appelé Estacio. Très vite, ces défilés s'organisent et se transforment en compétitions. La première d'entre elles date de 1932 et voit la victoire de Mangueira. En 1935, les écoles sont officiellement enregistrées comme Gremio (cercles récréatifs).

La samba se développe et se formalise dans le cadre de cette immense fête populaire, au travers de la partie ryhtmique, mélodique et de la danse frénétique qui l'accompagne. Elle permet alors à toutes les couches de la population de s'exprimer et de se défouler.

Dans les années 1940 et 1950, l'identité de chacune des écoles de samba se construit, entre le choix de couleurs de reconnaissance et les choix musicaux : le mot école prend alors aussi son sens de doctrine, avec ses professeurs et leurs disciples. Les costumes ne sont toutefois encore constitués que d'uniformes. L'introduction de la sonorisation pour les chants en 1961, par Mangueira, donne une nouvelle dimension aux sambas à thème (samba do enredo). C'est d'une certaine façon l'âge d'or musical des écoles de samba.

Les années 1960-1970 sont au centre d'une « révolution plastique », avec la participation des classes moyennes, qui apportent de nouveaux courants esthétiques. Les écoles de samba travaillent leur image avec la contribution souvent spontanée d'artistes célèbres.

Les vingt années suivantes portent la marque de l'argent et de ses vicissitudes. En effet, le défilé des écoles du Groupe Spécial de Rio de Janeiro n'est plus simplement l'objet de rivalités de quartier, mais aussi un enjeu économique entre écoles par ses nombreuses retombées financières. Pour cette ville, qui cherche à attirer un public conquis d'avance mais qui hésite encore à prendre son billet, il s'agit également d'un enjeu majeur. La samba s'enrichit quant à elle durant cette période de la pop-music, ou opère des retours aux sources vers le maracatu. En parallèle, à Salvador, l'axé se développe dans les années 1980 et donne naissance au samba-reggae, qui construit un pont entre la samba et la musique jamaïcaine.

À partir des années 2000, on assiste à l'arrivée de nouvelles influences comme le funk ou le hip-hop, qui viennent pimenter les rythmes de samba. Des grandes batteries de percussions émergent des formations plus réduites basées sur de la fusion samba-rock et samba-funk, comme le groupe Funk'n'Lata issu de Mangueira.

Diffusion dans le monde

Un fort impact dans l'esprit collectif, et par rapport à l'image du carnaval, ont valu à la samba d'être copiée et reprise un peu partout dans le monde. En France par exemple, sa diffusion commence avec la création à Paris d'une première école de samba dans les années 1975-1980 : Unidos da Tia Nicia. Les autres pays occidentaux voient également l'arrivée de musiciens fuyant la dictature de leur pays et de nombreux foyers de diffusion de la samba s'ouvrent alors sous forme d'écoles ouvertes notamment aux amateurs.

La plupart des élèves de ces écoles, et quelques autres passionnés qui s'étaient entre-temps initiés aux percussions brésiliennes de leur côté, sont devenus dans les années 1980 et 1990 les fondateurs des principaux groupes existant actuellement. Une grande partie des autres groupes qui se sont constitués depuis sont issus de ce courant musical, et beaucoup partagent encore des références rythmiques communes.

Depuis 1995 environ, on assiste en Europe à une montée en puissance du samba-reggae : de nombreux groupes l'ont introduit dans leur répertoire, tandis que d'autres se construisaient uniquement sur le modèle de célébrités brésiliennes du genre. Au-delà du phénomène reggae, on constate une appropriation de la samba par les groupes locaux, qui, dans leur majorité, n'hésitent pas à y introduire des éléments de leur propre patrimoine musical (pop, funk, mais aussi musiques folkloriques du cru).

La Samba la plus connue internationalement est "Aquarela do Brazil"[2].

La danse

La samba est une danse très complète car chaque partie du corps est utilisée. Les jambes bougent d'avant en arrière ou inversement d'une manière bien particulière tandis que les bras balaient l'air au niveau du bassin. Il existe une multitude extraordinaire de pas.

La samba se pratique en solo sous de nombreuses variantes, ou bien en danse de salon (danse pratiquée en couple avec figures chorégraphiques formalisées telles que le botafogo). Toutefois, certaines formes de samba sont issues de danses collectives dont les pas proviennent d'une pratique utilitaire : la samba de coco, par exemple, résulte des pas, des rythmes et des chants qui accompagnent le battage de la terre avec les pieds pour la construction de maisons en terre battue.

Le découpage temporel de la séquence est basé sur des approximations de triolets à l'intérieur de chaque temps de la mesure de samba.

Notes

  1. Guide illustré de la musique symphonique de Beethoven (Michel Lecompte, Fayard).
  2. Berenguer González, Ramón T. "Aquarela do Brazil" Samba Mp3· ISWC T-0425394804 Autorisé version

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