Athénagoras d'Athènes

Athenagoras d'Athènes ou Athénagore (v. 133-190) était un apologiste et philosophe chrétien de la seconde moitié du II^e siècle.

Biographie

Tout ce que l'on sait de lui est qu'il fut un philosophe athénien et qu'il se convertit au christianisme. Deux traités authentiques seulement ont été conservés : sa Supplique au sujet des chrétiens et un traité Sur la résurrection des morts. Les seules allusions à son égard de la littérature chrétienne sont des citations de la Supplique dans un fragment de Méthode d'Olympe et des détails biographiques peu fiables dans les fragments de l'Histoire chrétienne de Philippe de Side. Il est possible que ses traités, circulant de façon anonyme, ait été considérés un temps comme l'œuvre d'un autre apologiste.

Ses écrits comportent les preuves d'érudition et de culture, de maîtrise de la philosophie et de la rhétorique, une bonne appréciation de l'atmosphère intellectuelle de son époque, et de tact et délicatesse dans la lutte contre ses puissants adversaires en religion.

La Supplique

La Supplique au sujet des chrétiens, dont la date d'écriture peut être fixée à 176 ou 177, n'était pas une défense orale du christianisme, mais une défense écrite en justice au sujet des Chrétiens, faite par un philosophe sur des motifs philosophiques, à l'égard des empereurs romains Marc Aurèle et Commode, conquérants, « mais, par-dessus tout, philosophes ». Il se plaint tout d'abord de l'injuste discrimination dont sont l'objet les Chrétiens et les calomnies qu'ils doivent supporter (ch. I-III), puis défend la charge d'athéisme (IV). Il établit le principe du monothéisme, citant des poètes et philosophes païens pour supporter les doctrines pour lesquelles les Chrétiens sont condamnés (V-VI), et démontre la supériorité de la foi chrétienne en Dieu par rapport aux croyances païennes (VII-VIII). Cette première démonstration rationnelle de l'unité de Dieu dans la littérature chrétienne est augmentée d'une exposition de la Trinité.

Prenant ensuite la défensive, l'apologiste justifie l'incroyance chrétienne envers les divinités nationales (XII-XIV) sur le principe de son absurdité et de son indécence, citant longuement les poètes et philosophes païens pour illustrer sa défense (XV-XXX). Finalement, il défend la charge d'immoralité en exposant l'idéal chrétien de pureté, même en pensée, et la sainteté inviolable de l'institution maritale. La charge de cannibalisme est refutée en montrant le sentiment élevé envers la vie qui pousse les Chrétiens à détester le crime de l'avortement (XXXI-XXXVI).

Le Sur la résurrection des morts

Le traité Sur la résurrection des morts, première exposition de cette doctrine dans la littérature chrétienne, fut écrit plus tard que la Supplique, à laquelle il peut être considéré comme un appendice. Athénagore apporte à la défense de sa doctrine ce que la philosophie contemporaine pouvait comporter de meilleur. Après avoir réfuté les fréquentes objections de son époque (ch. I), il démontre la possibilité de la résurrection d'abord par la puissance du Créateur (II-III), puis par la nature du corps humain (IV-VIII). Exercer de tels pouvoirs n'est ni un déni de Dieu ni injuste envers les autres créatures (IX-XI). Il montre que la nature et fin de l'homme demande la perpétuation de la vie de l'âme et du corps.

Édition de ses œuvres

• Athénagore, Supplique au sujet des chrétiens et Sur la résurrection des morts, Paris, Cerf, 1992, « Sources chrétiennes » n°379.

Source

• Catholic Encyclopedia, « Athenagoras of Athens », Encyclopedia Press, 1913. (Wikisource)

Liens externes

• L'apologie des chrétiens Texte grec, traduction française
• Le traité de la résurrection des morts Texte grec, traduction française

CPG 1070-1071