- Scarface (film, 1983)
-
Pour les articles homonymes, voir Scarface (homonymie).
Scarface
Données clés Titre québécois Le Balafré Titre original Scarface Réalisation Brian De Palma Scénario Oliver Stone Acteurs principaux Al Pacino
Steven Bauer
Michelle Pfeiffer
Mary Elizabeth MastrantonioSociétés de production Universal Pictures Pays d’origine États-Unis Genre Action, drame, gangsters Sortie 1983 Durée 170 minutes Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Scarface est un film américain réalisé par Brian De Palma et sorti en 1983. C'est un remake actualisé du Scarface de Howard Hawks sorti en 1932.
Sommaire
Résumé
En 1980, lors de l'exode de Mariel, les États-Unis de Jimmy Carter offrent l'asile politique et le rêve capitaliste américain aux immigrés opposants au communisme que Fidel Castro expulse de Cuba après les avoir dépouillés, mais le chef d'État cubain en profite pour se débarrasser des prisonniers de droit commun, dont on estime qu'ils étaient 25 000 parmi les expulsés cubains.
Antonio « Tony » Montana (Al Pacino) et son ami, Manolo « Manny » Ribera (Steven Bauer), deux petits malfrats cubains issus de la rue, font partie des expulsés et profitent de cette chance pour migrer vers Miami dans l'espoir de faire fortune. À leur arrivée sur le sol américain, ils sont accueillis dans un camp de réfugiés ; Manny trouve le moyen, auprès d'un caïd de Miami, d'obtenir une carte verte américaine contre un contrat d'assassinat qu'ils honorent en exécutant un ressortissant communiste du camp.
Grâce à leur carte verte, ils trouvent un petit boulot dans une baraque à frites de Miami. Mais travailler pour quelques dollars ne correspond pas à l'idée que les deux amis se font du « rêve américain ». Omar Suarez, le bras droit d'un caïd de la pègre locale, leur propose alors 500 dollars pour décharger de la marijuana d'un bateau. Tony refuse, il désire beaucoup plus d'argent et de responsabilités. Il lui sera donc offert 5000 $ pour faire ses preuves lors d'un rendez-vous armé : acheter de la cocaïne à un revendeur qui essaie de les doubler. Mais les choses tournent mal et un compagnon de Tony se fait découper à la tronçonneuse. Tony et ses complices prennent cependant l'avantage grâce à leur sang-froid et leur insensibilité. Ils fuient avec l'argent et la drogue du dealer. Frank Lopez, le patron de Suarez, les recrute alors, intéressé surtout par Tony qu'il utilisera comme garde du corps pour protéger Omar durant des transactions avec un caïd de la drogue en Bolivie, Alejandro Sosa.
Tony apprend vite le métier de mafioso de la drogue : il monte en grade et devient l'homme de confiance des fournisseurs et des acheteurs, des policiers véreux, des banquiers blanchisseurs d'argent etc. Il a les dents beaucoup plus longues que ses collègues, il est mégalomane, ambitieux et d'une intelligence plus perverse. Il prend pour adage : The World is Yours (Le monde est à toi), mais plus il se montre ambitieux, plus la collaboration avec Frank Lopez est difficile, car ce dernier prend ombrage de ses initiatives.
Après que Frank Lopez l'a trahi, Tony décide de l'éliminer et de se lancer dans l'aventure de la cocaïne à son compte. Le succès lui sourit rapidement dans ce business pour lequel il est très doué. Il devient très vite riche, influent, tout-puissant patron dans son propre réseau de drogue qu'il gère comme un empire commercial mondial, avec des règlements de compte, des éliminations de rivaux exécutées avec une cruauté froide, sans états d'âme (comme elle s'impose dans ce business). Il épouse la femme qu'il avait rencontrée chez Frank Lopez, nommée Elvira (Michelle Pfeiffer). Il est arrivé au sommet de sa réussite et de son rêve mégalomane.
Il commence à faire des erreurs dans ce monde qui ne pardonne pas, où l'on est vite remplacé. Il prend conscience que d'être arrivé au sommet de la mafia ne le rend pas aussi heureux qu'il l'avait espéré, qu'il n'est pas capable de rendre heureuses les personnes qu'il aime, à cause de son immoralité, sa méchanceté, sa perversion psychopathe, sa froideur, sa paranoïa et son avidité à tout contrôler. Sa sœur, sa mère, sa femme, ses amis, ses partenaires privilégiés finiront mentalement et affectivement détruits, drogués ou morts.
Socialement pris au piège par le monde dangereux au sommet duquel il se trouve, se droguant (avec sa propre marchandise) pour tenir le coup, Tony se détruit socialement, mentalement et intellectuellement. Il montre néanmoins quelque humanité quand il refuse de participer à un attentat à la voiture piégée visant un homme accompagné de sa femme et de ses deux enfants — les amis boliviens de Tony lui demandaient de participer à l'élimination de cet homme, car ce dernier s'apprêtait à prononcer devant l'ONU un discours virulent contre le crime organisé et la corruption, contre Tony en particulier. En refusant de prendre part à l'attentat, en assassinant le bras droit d'Alejandro Sosa, Tony signe son arrêt de mort. Les commanditaires du meurtre lui déclarent une guerre, laquelle se terminera dans un bain de sang, dans sa vaste demeure, lors de la scène finale du film.
Fiche technique
- Titre : Scarface
- Titre québécois : Le Balafré[1]
- Réalisation : Brian De Palma
- Scénario : Oliver Stone, d'après le scénario de Scarface de Howard Hawks
- Décors : Ferdinando Scarfiotti
- Costumes : Patricia Norris
- Photographie : Edward Richardson
- Montage : Gerald B. Greenberg et David Ray
- Musique : Giorgio Moroder
- Production : Martin Bregman
- Société de production : Universal Pictures
- Pays d'origine : États-Unis
- Langues originales : anglais, espagnol
- Budget : 25 millions dollars
- Format : Couleurs - 2,35:1 - son Dolby digital
- Genre : Action, drame, gangsters
- Durée : 164 minutes
- Dates de sortie :[1]
- États-Unis : 1er décembre 1983
- France : 7 mars 1984
- États-Unis : 12 septembre 2003 (ressortie)
- France : 7 avril 2004 (ressortie)
- Box-office : 45 408 703 $[2]
- Box-office : 65 884 703 $
- Film interdit au moins de 12 ans lors de sa sortie en salles.
- Film interdit au moins de 17 ans non accompagnés lors de sa sortie en salles aux US (Classé R).
Distribution
- Al Pacino (VF : Sylvain Joubert) : Antonio « Tony » Montana
- Steven Bauer (VF : François Leccia) : Manolo « Manny » Ribera
- Michelle Pfeiffer (VF : Françoise Dorner) : Elvira Hancock
- Mary Elizabeth Mastrantonio (VF : Monique Thierry) : Gina Montana
- Robert Loggia (VF : Georges Atlas) : Frank Lopez
- Miriam Colon (VF : Tamila Mesbah) : Mama Montana
- F. Murray Abraham (VF : Jean-Pierre Moulin) : Omar Suarez
- Paul Shenar (VF : Sady Rebbot) : Alejandro Sosa
- Harris Yulin (VF : Roger Crouzet) : Mel Bernstein
- Angel Salazar : Chi-Chi
- Richard Belzer (VF : José Luccioni) : le comique du Babylon Club
- Gregg Henry : Charles Goodson (non crédité)
- Mark Margolis : Alberto, le bras-droit de Sosa
- Pepe Serna : Angel
- Arnaldo Santana : Ernie
- Michael P. Moran : Nick the Pig
- Roberto Contreras : Rebenga
- Soraya Kaddour : Martha
Images d'archives
- Fidel Castro : lui-même
Production
Scénario
Le Scarface de Brian de Palma est un remake du film éponyme de 1932, qui relate l'histoire d'un immigré bâtissant à Chicago un empire sur le trafic d'alcool pendant la Prohibition. Brian de Palma a réactualisé l'histoire en changeant l'origine du héros et les trafics auxquels il est lié. Antonio Montana se fait néanmoins appeler « Tony » comme le héros de 1932, d'origine italienne. Le film de 1932 décrit de manière indirecte Al Capone, qui était autrefois surnommé « Scarface ».
Réalisation
Sidney Lumet était pressenti pour réaliser le film, mais se désista finalement en raison du ton très violent du projet[3], il est donc remplacé par Brian De Palma qui quitte pour l'occasion le film Flashdance[4].
Steven Spielberg est venu donner un coup de main à son ami De Palma pour la réalisation de la scène finale[4].
Casting
Al Pacino se nomme dans le film Tony Montana, en référence à Joe Montana, un joueur de football américain dont Oliver Stone est un fan[4]. Al Pacino et Michelle Pfeiffer se retrouveront en 1991 pour le drame sentimental Frankie et Johnnie.
Tournage
L'action de ce remake devait se dérouler à Chicago, comme dans l'original, mais l'équipe n'a pas pu le faire pour des raisons de moyens[4].
Le tournage a eu lieu du 29 novembre 1982 au 15 juillet 1983[2]. Bien que le film se déroulé majoritairement à Miami, il a été principalement tourné en Californie : à Los Angeles, Torrance et Montecito[4]. Certaines scènes ont toutefois été tournées à Miami en Floride ainsi qu'à New York[5]
Sortie
Le film a échappé de peu à être « classé X » (interdit aux moins de 18 ans) aux États-Unis. De Palma se mobilisa et finit par obtenir un « R » (interdit au moins de 17 ans non accompagnés). Car la scène de la tronçonneuse fut jugée trop violente.
Box-office
Le film a coûté environ 25 millions de dollars et a rapporté environ 65,9 millions $, dont 45,6 millions $ aux États-Unis[6]. En France, le film fait un score de 770 544 entrées[7] et connaîtra un succès sur le marché vidéo et en devenant un « film culte ».
Musique
Scarface Bande originale par Giorgio Moroder Sortie 1983
2003 (réédition)Langue anglais Genre Dance, Hi-NRG, Compositeur Giorgio Moroder Label MCA Critique Allmusic [8] Bande originale
La bande originale a été composée par Giorgio Moroder et publiée par MCA Records en 1983. L'album sera réédité à grande échelle en 2003.
- Scarface (Push It to the Limit) - Paul Engemann - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Pete Bellotte)
- Rush Rush - Debbie Harry - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Debbie Harry)
- Turn Out the Light - Amy Holland - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Pete Bellotte)
- Vamos a Bailar - Maria Conchita Alonso - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Maria Conchita Alonso)
- Tony's Theme - Giorgio Moroder - (Musique et Paroles : Giorgio Moroder)
- She's on Fire - Amy Holland - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Pete Bellotte)
- Shake It Up - Elizabeth Daily - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Giorgio Moroder et Arthur Barrow)
- Dance Dance Dance - Beth Anderson - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Giorgio Moroder et Arthur Barrow)
- I'm Hot Tonight - Elizabeth Daily - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Giorgio Moroder et Arthur Barrow)
- Gina's and Elvira's Theme - Giorgio Moroder et Helen St. John (Musique : Giorgio Moroder)
Music Inspired by Scarface
En 2003, le label Def Jam publie la compilation Music Inspired by Scarface qui regroupent des chansons dans lesquelles des rappeurs parlent notamment de leur passion du film, de son influence sur leurs carrières, ...
Music Inspired by ScarfaceMusic Inspired by Scarface Compilation par Divers artistes Sortie 16 septembre 2003 Langue anglais Genre Rap, Gangsta rap Format CD Compositeur DJ Premier, Dr. Dre & DJ Yella, RZA, Swizz Beatz, Bink, ... Label Def Jam - "Introduccion
- Mobb Deep feat. Nas - "It's Mine"
- Cam'ron - "Yeo"
- "Don't Get High On Your Own Supply (interlude)
- The Notorious B.I.G. - "Ten Crack Commandments"
- Scarface - "Mr. Scarface"
- Jay-Z - "Streets Is Watching"
- "The Deal" (interlude)
- N.W.A. - "Dope Man"
- "You Wanna Go To War?" (interlude )
- Raekwon feat. Ghostface Killah - "Criminology"
- Joe Budden - "Pusha Man"
- Melle Mel - "White Lines (Don't Do It)"
- "Balls And My Word" (interlude)
- The Lox feat. Lil' Kim & DMX - "Money, Power, Respect"
- Ice Cube - "A Bird In The Hand"
- "Junkie" (interlude)
- Styles P. - "Good Times"
- Jay-Z feat. Beanie Sigel, Memphis Bleek & Freeway - "1-900-Hustler"
- "The Set Up" (interlude)
- Shyne feat. Barrington Levy - "Bad Boyz"
- The Diplomats - "Dipset Anthem"
- Mobb Deep - "G.O.D. Pt. III"
Par ailleurs, de nombreux rappeurs français comme Stomy Bugsy, Ärsenik, IAM et Fonky Family font souvent référence à Scarface et utilisent parfois des répliques du film ou des samples de la bande originale.Le rappeur américain Rick Ross a repris un sample de « Push it to the limit » pour son premier album Port of Miami.
Suite / remake
En 2010, l'idée d'un Scarface 2 avait été évoquée par Oliver Stone[9].
En septembre 2011, Universal Pictures a lancé l'idée de refaire Scarface en utilisant le film de 1983 et celui de 1932[10].
Jeux vidéo
- Le jeu vidéo Scarface: The World is Yours est sorti en octobre 2006 sur consoles de jeux vidéo. Il repose sur une histoire alternative où Tony aurait échappé à la mort en abattant le tueur qui lui donnait le coup de grâce. Le joueur doit alors aider Tony à reconquérir Miami.
- Le jeu vidéo Vice City, de la saga Grand Theft Auto, reprend énormément d'éléments du film (bande originale - déjà reprise dans Grand Theft Auto 3 – dont le morceau Scarface (Push It to the Limit), décors, costumes, armes) à qui il ressemble d'ailleurs beaucoup au niveau du scénario, les développeurs du jeu étant de grands fans de Scarface.[réf. nécessaire] Le manoir de Diaz dans le jeu ressemble à s'y méprendre au manoir de Tony Montana, en particulier le bureau où les caméras montrent clairement le bassin du manoir de Tony avec le globe The World is Yours, alors que ce bassin n'apparaît nulle part dans le jeu. De plus, les initiales de Tommy Vercetti, le personnage principal de Vice City apparaissent sur les fauteuils comme celles de Tony Montana dans Scarface. On peut retrouver la réplique de l'appartement dans lequel se déroule le massacre au début du film, notamment la salle de bain éclaboussée de sang dans laquelle se trouve une tronçonneuse. On peut aussi remarquer la ressemblance quasi-parfaite entre la rue où se trouve le premier point de sauvegarde du jeu et celle de l'hôtel où Tony effectue son premier deal.
- Dans le jeu Red Dead Redemption le personnage du capitaine Vincente de Santa est une parodie de Tony Montana, aussi bien dans son apparence que dans son attitude.
Bande dessinée
La maison d'édition Indeez Urban Éditions[11], spécialisée dans la BD traitant des cultures urbaines et du hip hop, a lancé le 13 novembre 2008 la commercialisation de la BD du film culte, intitulée Scarface : marqué à vie[12]. Suite du film Scarface, par John Layman et Dave Crosland, la BD raconte le retour de Tony Montana aux affaires. Scarface sera prêt à tout pour retrouver tout ce qu'il a perdu...
Notes et références
- Titres et dates de sortie - Internet Movie Database
- Business - Internet Movie Database
- Gangsters, les plus grands chefs d'œuvres en DVD n°1(page 4 du fascicule)
- Secrets de tournage - AlloCiné
- Lieux de tournage - Internet Movie Database
- Box-office - Internet Movie Database
- Box office et nominations sur Briandepalmaonline. Consulté le 22 juillet 2009.
- (en) Critique - Allmusic
- Oliver Stone intéressé par Scarface 2 ? - Excessif.com
- Universal aimerait faire une nouvelle version de Scarface - On parle de films
- Site de Indeez
- ISBN 2-9532-9600-X) Édition Collector en français tirée à 2 000 exemplaires, 124 pages (
Voir aussi
Liens externes
Catégories :- Film américain
- Film d'action
- Film d'Universal Pictures
- Film de gangsters
- Film dramatique
- Film nommé aux Golden Globes
- Film réalisé par Brian De Palma
- Film se déroulant à Miami
- Film se déroulant à New York
- Film dont l'action se déroule en Bolivie
- Film tourné en Californie
- Film tourné en Floride
- Film tourné à Miami
- Film tourné à New York
- Film sorti en 1983
- Mafia au cinéma
- Psychotrope au cinéma
- Remake américain de film américain
- Personnage de fiction défiguré
Wikimedia Foundation. 2010.