Attikameks

Attikameks
Attikameks
Atikamekw
Populations
Population totale 6 163 (2004)
Drapeau du Canada Canada
Autre
Langue(s) Atikamekw, français

Les Attikameks en français ou Nehiraw-iriniw en atikamekw sont des autochtones originaires et occupant le Nitaskinan (littéralement "notre terre", aski voulant dire terre), leur territoire ancestral, situé dans la vallée de la rivière Saint-Maurice (Québec) et chevauchant les régions de l'Abitibi, du Lac-Saint-Jean, du Centre-du-Québec et de Lanaudière. Ce territoire couvre quelque 80 000 km² et est bordé par les territoires traditionnels des Innus, des Algonquins et des Cris.

Le nom Attikamek désigne dans cette langue le Grand corégone (ou poisson blanc). La langue atikamekw, qui est un dialecte cri, appartient à la famille des langues algonquiennes et est toujours utilisée quotidiennement par la majorité de la population.

Traditionnellement, ils pratiquent la pêche, la chasse et la cueillette. Ils auraient été les découvreurs du sirop d'érable[réf. nécessaire]. Les Atikamekw ont des liens traditionnels avec le peuple Innu, qui était leur allié historique contre les Inuit.

En 2010, leur population était estimée à 6 729 individus. Les Attikameks sont établis sur quatre réserves : Obedjiwan, Wemotaci, Manawan et Coucoucache (inhabitée et gérée par Wemotaci). On trouve des minorités en milieu urbain, notamment à Joliette, Roberval et La Tuque.

Sommaire

Le territoire atikamekw

Le territoire ancestral atikamekw[1] est divisé en territoires familiaux. Dans la tradition atikamekw, chaque famille avait son propre territoire et en tirait sa subsistance. La superficie de ces territoires variait. Le premier à avoir cartographié ces territoires fut D.S. Davidson en 1928[2]. Le système des territoires familiaux est encore utilisé pour la pratique des activités traditionnelles et de subsistance, malgré l'intensification de la foresterie industrielle et l'augmentation de la pression de chasse et de pêche venant des touristes. Les lacs y sont aussi souvent pollués par le mercure ce qui nuit à la consommation des poissons.[réf. souhaitée] Le territoire est sollicité pour la chasse à la sauvagine, à l’orignal, à la perdrix, etc.

Depuis 1978, les Atikamekw sont en négociation avec les gouvernement du Canada et du Québec afin d'en arriver à une entente concernant leurs revendications globales. Le Conseil de la Nation Atikamekw (CNA) est un conseil tribal représentant les trois communautés atikamekw[1].

  1. Conseil des Atikamekw de Wemotaci (Wemotaci / Coucoucache)
  2. Les Atikamekw de Manawan (Manawan)
  3. Attikamekw d’Opitciwan (Obedjiwan)

Population

Population des Attikameks du Québec en décembre 2010[3]
Communautés Total résidents non-résidents
Manawan 2 476 2 177 359
Obedjiwan 2 592 2 169 423
Wemotaci 1 661 1 362 299
Attikameks (Total) 6 729 5 708 1 081

Wemotaci

Wemotaci signifie « La montagne d’où l’on observe ». Wemotaci était le lieu où les Atikamekw se retrouvaient durant la saison estivale. L’automne, ils allaient sur leurs territoires de chasse respectifs. Ce village se trouve entre ses deux voisins atikamekw qui sont Manawan (92 km au sud) et Opitciwan (140 km au nord). Le village indien de Wemotaci se situe en Haute-Mauricie, dans le comté de Laviolette, à 115 kilomètres au nord-ouest de La Tuque. Cette communauté s’étend le long de la rive du Saint-Maurice près de l’embouchure de la rivière Manouane. Son territoire est d’environ 34 km². Wemotaci est formé, tout autour, de collines en une espèce d’amphithéâtre au creux duquel on trouve beaucoup de lacs, de rivières et d’îles. De l’autre côté de la rivière se trouve le village de Sanmaur. Autrefois, le village n’était pas accessible par l’automobile. En 1995, la construction d'un pont et d'une route forestière fut entrepris. La population de Wemotaci est composée aujourd’hui de 1 500 personnes dont 1 300 vivent dans la communauté. La majorité de la population est très jeune, 60 % a moins de 35 ans. Les autres résident à l’extérieur comme à Shawinigan, Trois-Rivières, La Tuque et Québec. Certains étudient dans des cégeps ou universités hors du territoire. Depuis 1974, l’électricité est présente au village avec l’aménagement des génératrices actuelles. Il y a un projet de construction (en construction) de barrages aux environs (Chute Allard et Rapide-des-cœurs). La communauté sera connectée au réseau provincial en 2008.

Manawan

Manawan est située à 140 kilomètres (à vol d’oiseau) à l’ouest de La Tuque et à 72 kilomètres (à vol d’oiseau) de Saint-Michel-des-Saints sur la rive sud du Lac Métabeska, dans la région de Lanaudière. Sa superficie est de 797,26 hectares et sa population s'élève à environ 1 496 habitants. Tout comme les noms des autres communautés atikamekw, le mot « manawan » a une significatiton, il veut dire : « là où l’on trouve des œufs ». Depuis le 29 août 1906, date à laquelle Manawan devint officiellement une réserve, le milieu économique a beaucoup évolué. Il existe maintenant des commerces et des industries dans les domaines de l’alimentation, l’art et l’artisanat, la foresterie, le piégeage, la poste, la location de films, la machinerie, la pourvoirie, le plein air et le transport général.

Vers 1850, une population permanente s’établit au bord du Lac Métabeska, où se trouvait un poste de traite pour le commerce de la fourrure et les installations d'une compagnie forestière. Les hommes atikamekw commencèrent à travailler en foresterie ou à la traite des fourrures, tandis que les femmes restaient à la maison pour s’occuper des enfants.

Aujourd’hui, le village de Manawan est divisé en deux parties: la partie du bas compte les services principaux comme le magasin ou la station-service. En haut se trouvent des quartiers résidentiels plus récents et l’école secondaire.

Opitciwan ou Obedjiwan

La plus nordique et la plus isolée des trois communautés, Opitciwan est située sur la rive nord du réservoir Gouin. Son nom signifie le « courant du détroit ».

C'est entre 1910 et 1914 que s'établit une population permanente à Opitciwan. Auparavant, la population qui s'est éventuellement installée à Opitciwan fréquentait plutôt le lieu de rassemblement estival de Kikendatch où un poste de traite de la Compagnie de la Baie d'Hudson et une chapelle avaient été érigés[4].

La mise en service du barrage La Loutre en 1918 inonda Kikendatch, forçant ainsi l'abandon définitif de l'endroit.

Les arts traditionnels

Les Atikamekw fabriquaient de leurs propres mains des paniers d’écorce de toutes les formes dont ils se servaient pour mettre leurs aliments. Ce serait eux qui auraient découvert le sirop d’érable qu’ils mettaient dans ce genre de paniers[réf. nécessaire]. Ils étaient faits avec des racines et de l’écorce de bouleau. Aux mille et un usages, ils se servaient également de ce matériau pour fabriquer les légendaires canots, légers et profilés. Durant les hivers rigoureux, les femmes étaient expertes dans la confections des mitaines, des manteaux et des mocassins en peau d’orignal. C’est en observant la perdrix, un des rares oiseaux à marcher sur la neige, que les Amérindiens ont eu l’idée de fabriquer des raquettes qui leur permettaient ainsi d’en faire autant. Elles étaient faites de babiche de caribou ou d’orignal, et de bouleau. Tout était utile pour les Amérindiens. Aujourd’hui, on en fabrique également pour la vente.

L’histoire des Attikameks

Les écrits commencent à parler des Attikameks au début du XVIIe siècle, alors qu’ils vivaient en Haute-Mauricie dans la forêt boréale. Ils devaient former un groupe de 500 à 600 personnes. Mais les massacres systématiques effectués par les Iroquois au milieu du XVIIe siècle, ajoutés aux épidémies apportées par les Européens, les ont pratiquement éliminés du Haut Saint-Maurice.

Le territoire laissé en bonne partie vacant a été par la suite occupé au fil du temps par les Têtes de Boule, un peuple Cri vivant dans le Sud-Est de la Baie James et en Abitibi. Le nom de Tête de boule a aujourd'hui été abandonné pour celui d'Attikamek[5],[6],[7].

Les pensionnats amérindiens

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Les pensionnats sont apparus vers 1932. On y enseignait l’histoire du Canada, la géographie, le français, l’arithmétique (les mathématiques) et la religion. Il y avait six niveaux et trois catégories d’âge : les petits (7 à 9 ans), les moyens (10 à 11 ans) et les grands (12 à 16 ans). Les jeunes n’avaient aucun contact avec les autres groupes. On y montrait la discipline et les autochtones n’avaient pas le droit de parler leur langue maternelle, sinon on les punissait sévèrement. Tous les jeunes autochtones étaient obligés d’aller au pensionnat. Ils étaient environ 125 à 150 garçons et environ 150 filles atikamekw. Ils allaient dans le pensionnat de Pointe Bleue car on voulait qu’ils soient éloignés de Wemotaci pour ne pas qu’ils s’enfuient. En septembre, ils quittaient leurs familles et demeuraient 10 mois sans la voir et ne revenaient qu’au mois de juin. Leur seul moyen de transport était le train, sauf qu’au lieu de les faire monter dans les wagons passagers on les faisait monter dans les wagons des animaux. Quand ils arrivaient au pensionnat on les lavait et on coupait les cheveux des filles. Souvent, on frottait leur peau pour qu’elle soit plus pâle. Les jeunes étaient maltraités s’ils ne suivaient pas les règles ou faisaient des bévues. Les jeunes étaient loin de leurs parents et de leur culture. C’était une assimilation pour faire perdre la culture indienne. Aujourd’hui encore, ces pensionnaires des années 30 ont des séquelles des traumatismes dus aux sévices qu’ils ont subis.

Les saisons et la division de l'année

Chez les Atikamekw, l’année est divisée en six. Dans chaque saison, il y a une activité principale. L’ordre des saisons commence par Sikon qui est une sorte de pré-printemps et, dans cette saison, les Atikamekw fabriquent des paniers d’écorce qui peuvent contenir l’eau d’érable cueilli dans cette période de l’année. Celle qui vient ensuite, c’est Miroskamin, équivalente au printemps. Dans cette saison, les Atikamekw vont pêcher et chasser des perdrix. Ensuite, la saison qui suit dans l’ordre, c’est Nipin qui est comme l’été et on y fait la même chose qu’à la saison précédente. C’est durant l’automne, ou Takwakin, que commence la chasse à l’orignal. On enlève alors la peau de l’orignal avec soin, les abats sont apprêtés et consommés immédiatement et la viande est fumée afin d’être conservée. C’est durant le début de l’hiver, ou Pitcipipon, qu’ils s’en vont trapper des castors et que les femmes font des manteaux avec leurs fourrures. Durant l’hiver, ou Pipon, ils pêchent sous la glace avec des filets fabriqués par des hommes et où d’autres fabriquent des paires de raquettes. Les femmes enlèvent le poil des peaux d’orignal, puis elles les lavent, les grattent, les découpent en babiche pour tresser les raquettes.

L’année, chez les autochtones modernes, est également divisée en 12 mois. Par contre, les anciens atikamekw les ont traduits en leur langue. Le début de chaque mois est le même que dans le calendrier que l’on connaît aujourd’hui. Chez les atikamekw, les mois de l’année sont étalés comme suit :

→ Janvier est dit « Kenositc Pisim » car c’est le mois le plus long
→ Février « Akokatcic Pisim » car c’était le mois ou tous les siffleux sortent
→ Mars « Nikikw Pisim » c’est le mois de la loutre
→ Avril « Ka Wasikatotc Pisim » le mois ou la lune se reflète sur la glace
→ Mai « Wapikon Pisim » le mois de la floraison
→ Juin « Otehimin Pisim » le mois des fraises
→ Juillet « Mikomin Pisim » le mois des framboises
→ Août « Otatokon Pisim » le mois où les jeunes oiseaux apprennent a voler
→ Septembre « Kakone Pisim »car c’est le mois ou le porc-épic se reproduit
→ Octobre « Namekosa Pisim » le mois où la truite fraie
→ Novembre « Atikamekw Pisim » le mois ou la corrégone (poisson blanc = atikamekw) fraie
→ Décembre « Pitcipipon Pisim » le mois des temps longs.

Pour la transformation de ces mois, les anciens examinèrent les activités qui se reproduisaient année après année lors des mois qui passaient. C’est ainsi que furent adaptés les noms des mois et des saisons afin de correspondre à la réalité propre à la culture atikamekw. Ceux-ci sont toujours en usage dans ces communautés.

Notes et références

  1. a et b Annexe 3 sur les noms officiel des bandes au Québec sur le guide terminologique autochtone
  2. Davidson, D. S. 1928. Notes on the Tete-de-Boule ethnology. American Anthropologist 30, no. 1: 18 - 46.
  3. Affaires indiennes et du Nord Canada (Région du Québec) http://www.ainc-inac.gc.ca/qc/aqc/pop_f.html
  4. Leney, Peter (1996) "Pourquoi les Attikameks ont abandonné Kikendatch pour Obedjiwan: L'histoire cachée" in Recherches Amérindiennes au Québec, vol 26, no1
  5. Relation des Jésuites, 1647-1655, tome 4, Édition du Jour
  6. Léo-Paul Desrosiers, Iroquoisie, Septentrion
  7. L'Encyclopédie canadienne, http://www.canadianencyclopedia.ca/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0000387

Bibliographie

  • Norman Clermont, « Qui étaient les Attikamègues? », dans Anthropologica, vol. 16, no 1, 1974, p. 59-74 
  • Norman Clermont, Ma femme, ma hache et mon couteau croche : Deux siècles d'histoire à Weymontachie, Québec, Ministère de affaires culturelles, Civilisation du Québec, 1977, 144 p. 
  • Norman Clermont, La culture matérielle des Indiens de Weymontachie : Images d'hier dans une société en mutation, Montréal, Recherches Amérindiennes au Québec, 1982, 157 p. 
  • Claude Gélinas, La gestion de l’étranger : Les Atikamekw et la présence eurocanadienne en Haute-Mauricie, 1760-1870, Sillery, Septentrion, 2000, 378 p. 
  • Claude Gélinas, Entre l’assommoir et le godendart : Les Atikamekw et la conquête du Moyen-Nord québécois, 1870-1940, Sillery, Septentrion, 2003, 300 p. 

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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