Sex Pistols

Sex Pistols
Sex Pistols
Sexpistolslogo.gif
Pays d’origine Londres, Angleterre
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre musical Punk rock
Années d'activité 1975–1978
1996
2002-2003
2007-présent
Labels EMI
A&M
Virgin
Warner Bros
Site officiel Sexpistolsofficial.com

Membres John Lydon (Johnny Rotten)
Steve Jones
Glen Matlock
Paul Cook
Anciens membres Sid Vicious (†)

Les Sex Pistols sont un groupe de punk anglais formé en 1975 à Londres, connus pour être les initiateurs du mouvement punk au Royaume-Uni[1].

À sa formation, le quatuor se compose de Johnny Rotten (Lydon de son vrai nom) au chant, Steve Jones à la guitare, Paul Cook à la batterie et Glen Matlock à la basse. Ce dernier est remplacé par Sid Vicious en 1977. Malgré une courte carrière de trois ans, un seul album studio enregistré, Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols et quatre singles, les Sex Pistols sont décrits par The British Broadcasting Corporation (BBC) comme « l'irrémédiable groupe de punk rock anglais » (the definitive English punk rock band)[2].

Le groupe voit le jour alors que le rock progressif et la pop sont les genres musicaux les plus dominants au milieu des années 1970[3]. Selon les conseils de leur impresario Malcolm McLaren, le groupe a créé de nombreuses controverses qui ont fasciné l'Angleterre, mais qui ont souvent dissimulé leur musique[4]. Leur single God Save the Queen de 1977 a été perçu comme une attaque de la monarchie et du nationalisme britanniques[5] . Leurs concerts ont souvent, de manière récurrente, attiré des problèmes entre les autorités et les organisateurs, le public devenant violent.

En janvier 1978, après une tournée mouvementée aux États-Unis, Johnny Rotten quitte le groupe, annonçant ainsi sa dissolution. Pendant les quelques mois qui suivent, les trois membres restant enregistrent plusieurs chansons pour le film de Julien Temple racontant l'histoire des Sex Pistols, The Great Rock 'n' Roll Swindle. Sid Vicious meurt un an plus tard d'une overdose à New York[6].

En 1996, Lydon, Cook, Matlock et Jones se réunissent à nouveau, et partent en tournée de juin à décembre 1996. La formation a également entrepris d'autres tournées en 2003, 2006, 2007 et 2008.

Sommaire

Histoire du groupe

Origines et formation

Les Sex Pistols sont nés de la formation de The Strand (parfois appelés The Swankers), un groupe londonien formé en 1973, avec Steve Jones au chant, Paul Cook à la batterie, et Wally Nightingale à la guitare. La bande recrute aussi Jim Mackin à l'orgue et Stephen Hayen (et plus tard Del Noones) à la basse[7],[8].

Les membres du groupe fréquentent régulièrement deux magasins de vêtements sur Kings Road, dans le quartier londonien de Chelsea, Acme Attractions, tenu par Don Letts et Too Fast to Live, Too Young to Die, géré par le couple Vivienne Westwood et Malcolm McLaren. Ces derniers ont ouvert leur commerce en 1971 sous l'enseigne Let it Rock, s'inspirant du style Teddy Boys dans leurs créations. Let it Rock a été renommé en 1972. Le commerce est rapidement devenu un point de fréquentations et de rencontre de la scène punk rock anglaise. Ainsi, de nombreuses personnalités se côtoient, tels que Sid Vicious, Siouxsie Sioux, Sue Catwoman, Captain Sensible, Jah Wooble, Gene October, Mick Jones, Tony James et Marco Pirroni[4]. Tous sont contre la mode des cheveux longs et jeans évasés qui ont dominé dans les années 1970.

Au début de l'année 1974, Jones convainc Malcolm McLaren d'aider la formation The Strand. Celui-ci devient alors manager du groupe, et leur paye un premier local de répétition. Glen Matlcok, un étudiant en art qui travaille pour le commerce du couple Westwood/McLaren, est alors recruté et désigné comme bassiste régulier. En novembre de la même année, McLaren doit partir quelque temps pour New York. Parallèlement à son départ, sa boutique change à nouveau de nom devenant SEX. Vivienne Westwood abandonne la mode rétro et se concentre sur une mode sadomasochiste, dite « anti-fashion[3] ». Bernard Rhodes, un ami de McLaren, est désigné pour devenir manager du groupe, en attendant le retour de celui-ci.

Dès lors, après avoir brièvement été manager des New York Dolls, McLaren retourne à Londres en mai 1975, inspiré par la scène punk qui a débuté dans le Lower Manhattan. The Strand commencent alors à répéter régulièrement et se produisent en public pour la première fois. Après le retour de McLaren, le guitariste Wally Nightingale est renvoyé et Steve Jones prend sa place. McLaren et le reste de la formation commencent alors à chercher un nouveau membre pour assurer le chant.

L'arrivée de Johnny Rotten

John Lydon « Johnny Rotten »

En août 1975, Steve Jones et Bernard Rhodes, futur manager de Sex Pistols, aperçoivent John Lydon à l'intérieur de la boutique londonienne SEX. D'après Jones, « John Lydon est venu avec des cheveux teints en vert. J'ai pensé qu'il avait vraiment un visage intéressant. J'aimais bien son look. Il portait un t-shirt avec les inscriptions : "Je déteste Pink Floyd". John avait quelque chose de spécial, mais quand il parlait c'était un véritable enfoiré—mais élégant. »[9] Repéré, il est incité à chanter sur le juke-box du magasin, un morceau d'Alice Cooper, I'm Eighteen. Malgré une interprétation risible, McLaren convainc les membres du groupe de répéter avec John Lydon.

Le journaliste de NME Nick Kent, qui répète parfois avec le groupe, est alors contraint de s'en séparer, à cause de l'arrivée de John Lydon. Selon ce dernier, « quand je suis arrivé au sein du groupe, j'ai jeté un regard sur lui et me suis dit : Non. Ça doit partir. Il n'a jamais écrit un bon mot sur moi depuis. »[10] Après le départ de Kent, Paul Cook commence à penser que Jones n'assure pas sa place de guitariste seul. Le groupe publie alors sur le magazine musical Melody Maker une annonce de recherche d'un second guitariste[11]. Un musicien, Steve New, y répond, et intègre la formation, mais après quelques semaines de répétition, quitte celle-ci.

En septembre 1975, McLaren loue de nouveau un studio de répétition au groupe, qui commence à monter sur scène dans les pubs londoniens. La formation acquiert par ailleurs son nom définitif, Sex Pistols. Le nouveau quatuor s'arrange alors avec son bassiste Glen Matlock, qui étudie au Central Saint Martins College of Art and Design, pour pouvoir y jouer. Les 5 et 6 novembre 1975, les Sex Pistols s'y produisent devant quelques spectateurs. Puis, le groupe multiplie les concerts dans les universités aux alentours de Londres. Dans le public, Siouxsie Sioux, Steve Severin et Billy Idol profitent de ces rendez-vous pour se réunir et créent une dynamique. Encouragés par Malcom McLaren qui voient en eux un intérêt marketing[12], ces jeunes gens constituent le coeur du Bromley Contingent, une étiquette inventée par la journaliste Caroline Coon pour désigner cette poignée d'adolescents venant du Kent. Le look provocateur et radical des Sex Pistols et des membres du Bromley Contingent, créé une tendance sous l'impulsion de la boutique Sex de Vivianne Westwood qui fournit une bonne partie de leurs vêtements.

Au début de l'année 1976, les Sex Pistols se produisent dans d'autres clubs londoniens tels que le 100 Club, situé sur Oxford Street. Le 4 juin 1976, sur une invitation de Howard Devoto et de Pete Shelley, futur leader des Buzzcocks, la formation joue son premier concert à Manchester. Leur performance au Free Trade Hall répand le punk rock partout en ville[13]. Par ailleurs, deux autres groupes de punk rock londoniens se forment, The Clash et The Damned. Ces derniers commencent à jouer en première partie des concerts des Sex Pistols, respectivement les 4 et 6 juillet 1976. Le 3 septembre de la même année, les Sex Pistols effectuent leur première représentation en dehors de la Grande-Bretagne, à Paris, à l'ouverture du Club Du Chalet Du Lac. Puis, ils accomplissent leur première grande tournée en Grande-Bretagne, qui se déroule entre mi-septembre et début décembre.

EMI et l'incident avec Bill Grundy

Logo de la maison de disques EMI

Après le déroulement du premier festival punk au 100 Club, les 20 et 21 septembre 1976[14], les Sex Pistols signent un contrat avec le label EMI. Le premier single du groupe, Anarchy in the U.K. est enregistré au cours du mois d'octobre et sort le 26 novembre 1976. Il est produit par Chris Thomas, qui a également produit Roxy Music et mixé Pink Floyd sur leur album The Dark Side of the Moon. Contredisant les rumeurs voulant que les groupes de punk rock ne savent pas jouer de leurs instruments sur scène, la presse musicale révèle que les Sex Pistols sont un groupe capable, tendu et sauvage en concert[15],[16],[17].

L'attitude et le comportement des Sex Pistols attirent davantage l'attention que leur musique. Le 1er décembre 1976, invités en remplacement du populaire groupe Queen qui n'avait pu se déplacer, les membres du Bromley Contingent, ainsi que la formation elle-même, créent une tempête publicitaire lors d'une émission de début de soirée, Today, en direct sur la chaîne Thames Television. Alors que l'émission prend fin, l'interview entre l'animateur Bill Grundy et les membres du groupe accompagnés de leurs amis du Bromley Contingent se passe mal. Provoqué par l'animateur qui lui demande de prononcer à voix haute un gros mot, Johnny Rotten emploie le mot « merde » (shit). Le présentateur s'en moque ouvertement avant de s'adresser ensuite à Siouxsie Sioux, présente à leurs côtés. Après que celle-ci lui a dit sur un ton taquin « j'ai toujours voulu vous rencontrer, Bill » (I've always wanted to meet you, Bill), Grundy se met à flirter délibérément avec elle. Son comportement exaspère alors Steve Jones qui l'insulte copieusement avec des mots jusque-là jamais prononcés à la télévision anglaise, à une heure de grande écoute. « espèce de vieux salopard ». ( You dirty bastard)[18]

Bien que l'émission ait été diffusée dans la région londonienne seule, cet événement a provoqué un tollé dans la presse populaire dans les jours suivants. Ainsi, The Daily Mirror a écrit son célèbre titre The Filth and the Fury (« La Répugnance et la Fureur »), tandis que le Daily Express a publié Punk? Call it Filthy Lucre (« Punk? Appelez-le Lucre Répugnante »). Thames Television suspend alors provisoirement l'animateur Bill Grundy, mais cet incident mit finalement un terme à sa carrière[19].

Cet épisode offre une fenêtre médiatique importante pour les Sex Pistols qui n'étaient jusque-là que confinés à quelques articles dans la presse musicale. Du jour au lendemain, ils deviennent un nom connu dans tout le pays. Fort de cette publicité, le groupe débute une nouvelle tournée, Anarchy Tour for the U.K.. Grand nombre de leurs concerts sont alors envahis et critiqués par la presse hostile voire annulés par les organisateurs et autorités locales[20]. Dans une interview à la télévision, le conseiller municipal de Londres Bernard Brook Partridge déclare à propos des groupes de punk rock : « Some of these groups would be vastly improved by sudden death ... I would like to see someone dig a huge hole and bury the lot of them in it. » (« Certains de ces groupes gagneraient à mourir rapidement. J'aimerais voir quelqu'un creuser un immense trou et les y enterrer. »)[21].

Après la fin de la tournée des Sex Pistols en décembre 1976, la maison de disques EMI arrange au groupe une série de concerts en janvier 1977 au Paradiso, à Amsterdam, aux Pays-Bas[22]. Mais avant l'embarquement du groupe à l'aéroport de Londres Heathrow, ses membres engagent une dispute avec les membres du personnel de l'aéroport. Le magazine musical Rolling Stone relate les faits : « One witness claimed the Sex Pistols were doing something so disgusting that she could not repeat it for publication ... it became generally believed Jones had been vomiting on old ladies in the preflight lounge. » (« Un témoin a a affirmé que les Sex Pistols faisaient des choses tellement répugnantes qu'elle ne pouvait pas les répéter pour publication... la rumeur court que Jones a vomi sur des femmes âgées dans la salle d'embarquement. »)[17]. Deux jours après les faits, EMI rompt son contrat avec les Sex Pistols[22]. Johnny Rotten déclare alors : « I don't understand it. All we're trying to do is destroy everything » (« Je ne comprends pas. Tout ce que nous essayons de faire est de tout détruire. »)[23]

L'arrivée de Sid Vicious

Les concerts du groupe en janvier 1977 au Paradiso d'Amsterdam sont les derniers avec son bassiste Glen Matlock. En effet, celui-ci s'en sépare au mois de février. Selon la légende populaire, Matlock est contraint de quitter la formation parce qu'il aime et écoute les Beatles[2]. Steve Jones explique plus tard la raison pour laquelle Matlock est parti : il ne s'est pas bien intégré au groupe[24]. Quant à Matlock, il explique qu'il a quitté la formation volontairement, surtout à cause de ses relations de plus en plus tendues avec Johnny Rotten[25]. Selon lui, ces tensions auraient été orchestrées par Malcolm McLaren[26]. Après son départ, Glen Matlock forme immédiatement son propre groupe, Rich Kids, avec Midge Ure, Rusty Egan et Steve New.

Les Sex Pistols n'ont alors plus de bassiste ; c'est alors qu'ils décident d'intégrer un ami de Johnny Rotten, Sid Vicious (né John Simon Ritchie, puis connu sous le nom de John Beverley), ancien batteur de Siouxsie and the Banshees et de The Flowers of Romance. Le manager Malcolm McLaren approuve l'arrivée de Vicious, approuvant son look et son attitude punk, mais au détriment de ses capacités à jouer. McLaren déclare alors qu'au début de la carrière des Sex Pistols, sa femme, Vivienne Westwood, l'a encouragé à engager « the guy called John who came to the store a couple of times » (« le mec appelé John qui est venu au magasin quelques fois »), mais en tant que chanteur. Lorsque Johnny Rotten a été pris au sein du groupe, Vivienne Westwood a annoncé à son mari qu'il n'avait pas engagé le « bon John  ». Westwood a recommandé John Beverley, futur Sid Vicious[27].

Selon McLaren, « When Sid joined he couldn't play guitar but his craziness fit into the structure of the band. He was the knight in shining armour with a giant fist. » (« Quand Sid a rejoint le groupe, il ne savait pas jouer de la guitare, mais sa folie s'est bien intégrée à la structure du groupe. Il était le chevalier à l'armure luisante et au poing géant. »[28]. De même, John Lydon déclare « Everyone agreed he had the look, but musical skill was another matter. » (« Tout le monde était d'accord qu'il avait le look, mais son talent musical était une autre histoire. »)

John Simon Ritchie a vécu une enfance et une adolescence difficiles. En effet, il ne connaît pas son père, et sa mère est toxicomane. Enfant rebelle, il délaisse ses études, provoquant des bagarres à Sandown Court, l'établissement qu'il fréquente. En 1974, alors adolescent et âgé de dix-sept ans, il vit avec sa mère sur Queensbridge Road, à Haggerston, dans l'est de Londres. Il rencontre alors Jah Wobble, qui connaît également John Lydon. Les trois hommes se lient d'amitié, en raison de leur personnalité, et leur même vision du monde et des personnes. Selon Wooble, « On partageait la même frustation envers le monde et ses habitants. »[29].Désormais appelé John Beverley, il fréquente la boutique SEX et crée des liens avec les personnalités qui s'y côtoient. Puis, de son statut de fan punk, il devient membre de Siouxsie Sioux and the Banshees. Mais un soir de concert au 100 Club, il commet un incident en jetant un verre contre un pilier dont les éclats aveuglèrent l'œil d'une spectatrice[30]. Incarcéré pendant une semaine au Ashford Remand Centre, il est, à sa sortie, considéré comme un martyr punk, et devient aussi célèbre que Johnny Rotten pour la presse musicale. Après avoir tenté de sauver The Flowers of Romance, il intègre finalement les Sex Pistols en mars 1977[29]. Il est alors obsédé par le paraître et l'attention que les gens lui portent[29].

Mais son arrivée au sein du groupe a un effet progressivement destructeur sur lui. . Au début de l'année 1977, Sid Vicous rencontre Nancy Spungen, une groupie aux sérieux problèmes émotionnels[28] qui suit les Sex Pistols, héroïnomane et prostituée. Elle sera tenue responsable de l'addiction à la drogue de Sid Vicious et de son éloignement progressif du groupe. Johnny Rotten déclarera après la mort de Sid Vicious : « We did everything to get rid of Nancy.... She was killing him. I was absolutely convinced this girl was on a slow suicide mission.... Only she didn't want to go alone. She wanted to take Sid with her.... » (« Nous avons tout fait pour nous débarrasser de Nancy.... Elle le tuait. J'étais absolument convaincu que cette fille était dans une lente mission suicide... Seulement elle ne voulait pas mourir seule. Elle voulait emmener Sid avec elle.... »)[31].

God Save the Queen

Le 10 mars 1977, à une cérémonie tenue à l'extérieur de Buckingham Palace, les Sex Pistols signent un contrat avec la maison de disques A&M Records. Ils retournent par la suite à leurs bureaux, afin de fêter leur contrat, mais Sid Vicious, ivre, devient violent avec le directeur des bureaux et vomit sur le sien. Après cet incident, A&M Records rompt son contrat, six jours seulement après avoir signé le groupe[17]. Le 45 tours "God Save the Queen" à peine pressé est retiré du marché et Malcolm Mac Laren en profite pour demander à la maison de disques des dommages et intérêts[32].

Sid Vicious débute sur scène avec le groupe au Screen on the Green, à Londres, le 3 avril 1977. Dans les mois qui suivent, les Sex Pistols signent un nouveau contrat avec la maison de disques Virgin Records, qui devient leur troisième label en un peu plus de six mois[3]. Le second single de la formation, enregistré en février avec Chris Thomas, sort le 27 mai 1977. Bien que largement perçu comme une attaque à la reine Elizabeth II du Royaume-Uni[33], Johnny Rotten déclare que le morceau ne la vise pas personnellement, mais établit une critique de la royauté en général. Cependant, cette attaque perçue à la monarchie britannique provoque un désarroi général de la population. Le single est par la suite interdit à la diffusion par la BBC. Rotten fera remarquer : « We had declared war on the entire country—without meaning to ! » (« Nous avions déclaré la guerre au pays tout entier - sans le vouloir ! »[34].

La célèbre pochette du single, montrant le visage de la reine Elisabeth II obstrué par le titre du morceau et le nom du groupe en lettres capitales, choque les copistes chargés d'imprimer la pochette. Après discussion, leur production reprend et le single sort comme prévu le 27 mai 1977. Les paroles scandalisent et sont considérées comme provoquantes par l'opinion publique britannique[35]. Plusieurs stations de radio et de télévision refusent de diffuser le morceau. En effet, la BBC, mais aussi toutes les chaînes indépendantes en ont fait le titre britannique le plus censuré de tous les temps[36].

Steve Jones déclare : « I don't see how anyone could describe us as a political band. I don't even know the name of the Prime Minister. » (« Je ne vois pas comment quelqu'un peut nous décrire comme un groupe politique. Je ne connais même pas le nom du premier ministre »). Le morceau, et son impact sur le public, font que le punk a atteint la gloire au Royaume-Uni[37].

La sortie du single a été planifiée de sorte à ce qu'elle corresponde au plus près à la date de la cérémonie des vingt-cinq ans de règne d'Elisabeth II. Durant le week-end du jubilée de la reine, une semaine et demie après la sortie du single, 150000 copies de God Save the Queen sont vendues. Le 7 juin 1977, Malcolm McLaren et le label des Sex Pistols réservent un bateau privé pour que le groupe puisse y jouer en naviguant sur la Tamise, en passant le long de Westminster et des Chambres du Parlement. L'événement, qui est censé être une moquerie à l'égard de la reine, se déroule deux jours plus tard, mais se termine dans le chaos. Beaucoup de membres de l'entourage du groupe, ainsi que Malcolm McLaren et Vivienne Westwood sont arrêtés par la police.

Le journal Daily Mirror prédit par ailleurs la première place du single dans les charts. God Save the Queen se positionne finalement deuxième, derrière un titre de Rod Stewart. L'album Never Mind The Bollocks, Here's the Sex Pistols, annoncé par les singles Holidays In The Sun et Pretty Vacant, sort le 28 octobre 1977 et ne contient que des chansons originales. La tournée aux États-Unis qui suit est un fiasco, Rotten quitte le groupe.

Durant leur carrière, les Sex Pistols ont effectué une série de gestes provocants pour susciter des réactions d'indignation de la part de leurs détracteurs. Rotten / Lydon a posé pour le photographe Bob Gruen, avec une croix gammée accrochée à son pull-over tout en levant le bras droit à la verticale[38]. Par la suite, pour les besoins de la vidéo Pretty Vacant, le chanteur a arboré un tee-shirt avec une nouvelle fois une représentation de la svastika, accompagnée de la mention « Détruisez » (Destroy).

Discographie

Sorties posthumes

Annexes

Notes et références

  1. (en) - The birth of punk - Independent News and Media Limited
  2. a et b (en) - BBC.co.uk, « Artist profiles ». Consulté le 22 septembre 2006
  3. a, b et c (en) - Rolling Stone Encyclopedia of Rock & Roll, « The Sex Pistols », 2001. Consulté le 11 septembre 2006
  4. a et b Robb, John, Punk Rock: An Oral History, Elbury Press, 2006. ISBN 0-09-190511-7
  5. (en) - BBC Radio 1 Artists A-Z 17 Octobre 2006
  6. BBC ON THIS DAY - 1979: Sid Vicious dies from drugs overdose
  7. (en) - O'Shea, Mick, The Early Days of the Sex Pistols: "Only Anarchists Are Pretty"", Helter Skelter Publishing (2004), p. 29. ISBN 1-900924-93-5.
  8. Savage, Jon. England's Dreaming, pp. 77–79.
  9. Steve Jones : « He came in with green hair. I thought he had a really interesting face. I liked his look. He had his I Hate Pink Floyd T-shirt on. John had something special, but when he spoke he was a real asshole—but smart. »
  10. John Lydon : When I came along, I took one look at him and said, 'No. That has to go.' He's never written a good word about me since.
  11. Wanted—Whizz kid guitarist, Not older than 20, Not worse looking than Johnny Thunders.
  12. Clinton Heylin. "Babylon's Burning". Editeur : Au Diable Vauvert. (ISBN 284626130X). Steve Severin : "Dès le début, Malcom tenait à construire un entourage autour du groupe et de la boutique. IL nous téléphonait pour nous dire où les Pistols donnaient leurs concerts secrets.
  13. (en) - Nolan, David, I Swear I Was There: The Gig That Changed the World, Independent Music Press, 2007. ISBN 0-9549704-9-7
  14. (en) - The100club : histoire du club londonien
  15. (en) - Don't Care, Peter, 1977, Club Lafayette, Wolverhampton UK 21/12/77 www.punk77.co.uk
  16. (en) - Coon, Caroline, Parade Of The Punks, Melody Maker, 2 octobre 1976
  17. a, b et c (en) - Young, Charles M, 1977, Rock Is Sick and Living in London Rolling Stone
  18. "Today Show - Bill Grundy" ITV. Décembre 1976
  19. (en) - Manchester Celebrities: Bill Grundy : consulté le 14 octobre 2006
  20. (en) - Savage, Jon. England's Dreaming, pp. 267–275.
  21. (en) - The Sex Pistols ARE punk - The Filth and the Fury Official Website
  22. a et b (en) - Artist Profiles, On This Day: 1977 - EMI fires Sex Pistols" - BBC.co.uk consulté le 22 septembre 2006.
  23. (en) - Album Review, 2004, Anarchy in the U.K. Rolling Stone consulté le 10 octobre 2006
  24. (en) - McKenna, Kristine, 2005 - Q&A with Steve Jones Rhino Magazine consulté le 3 cotbore 2006
  25. Coon, Caroline, 1988: The New Wave Punk Rock Explosion, Omnibus Press, 1977. ISBN 0-7119-0051-5
  26. Matlock, Glen, I Was a Teenage Sex Pistol, Virgin, 1996. ISBN 978-0-7535-0066-8
  27. Crabtree, Steve Blood on the Turntable: The Sex Pistols, BBC documentaire (2004).
  28. a et b (en) Robinson, Charlotte, « So Tough: The Boy Behind the Sid Vicious Myth », 2006. Consulté le 14 octobre 2006
  29. a, b et c Mark Blake, PUNK : L'histoire complète, Tournon, 2008 (ISBN 978-2351440797 et 235144079X) 
  30. Ron Watts Interview Nov 2006, Punk 77. Consulté le 4 September 2007
  31. Lydon, John, Rotten, p. 147.
  32. Pierre Mikaïloff: "Dictionnaire raisonné du punk" Edition Scali, 2007
  33. Savage, Jon, England's Dreaming, pp. 347–367.
  34. (en) - Porter, Hugh, « John Lydon », 2006. Consulté le 22 septembre 2006
  35. (en) - Savage, Jon, England's Dreaming, pp. 347–367.
  36. Petridis, Alexis, « Leaders of the Banned », 12 avril 2002. Consulté le 22 septembre 2006
  37. O'Hagan, Sean, « Fifty Years of Pop », 2 mai 2004. Consulté le 20 mars 2009
  38. Punk And The Swastika. Photographie de Johnny Rotten avec une Swastika faisant le salut Nazi. Photographie de Bob Gruen

Bibliographie

  • Punk, Sex Pistols, Clash et l'explosion punk (Bruno Blum 2007)
  • Génération Extrême (1975-1982, du punk à la cold-wave) (Frédéric Thébault, éd. Camion Blanc 2005)
  • Babylon's Burning : du punk au grunge (Clinton Heylin, éd. Diable VAUVERT, 2007)

Filmographie

  • L'Obscénité et la Fureur, la véritable histoire des Sex Pistols (The Filth and the Fury), film documentaire de Julian Temple, 2000, 110'

Liens externes

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