- Auderville
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Auderville Administration Pays France Région Basse-Normandie Département Manche Arrondissement Cherbourg Canton Beaumont-Hague Code commune 50020 Code postal 50440 Maire
Mandat en coursAlain Dixneuf
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de la Hague Démographie Population 286 hab. (2008[1]) Densité 66 hab./km² Gentilé Audervillais Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 133 m Superficie 4,33 km2 Auderville (prononcer /odɛʁvil/) est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie.
Auderville est la commune du cap de la Hague. Très touristique, elle est connue pour le port de Goury, qui abrite la station de la SNSM et son canot qui sort par tous les temps Mona Rigolet, et pour le phare de la Hague qui se dresse sur le rocher « le Gros du Raz » à 800 m de la côte. Il balise le courant du Raz Blanchard et le passage de la Déroute entre le cap de la Hague et l'île d'Aurigny. Un canon pointé vers le sud permettait autrefois au sémaphore d'alerter l'équipage du canot de sauvetage.
Le territoire communal témoigne, par de nombreux restes de fortifications, de l'importante présence des militaires allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ses habitants sont appelés les Audervillais.
Sommaire
Géographie
Auderville est dispersée autour d'un bourg (La Rue), et de 4 hameaux : Goury, Laye, La Valette et La Roche. Elle est, avec sa voisine Jobourg, la commune la plus occidentale de Basse-Normandie (et donc de Normandie) et seule son autre voisine Saint-Germain-des-Vaux est plus septentrionale sur la région administrative.
Toponymie
Attestations anciennes
- ? Heldeardivilla 1063/1066 [2], 1118/1134 (ou 1154 ?) [3].
- Audervilla 1156/1162 [4].
- Auderville XIIIe siècle [4].
- Audervilla 1332[5], 1351/1352 [6].
- Anderville [lire Auderville] 1635[7].
- Auderville 1612/1636 [8], 1677[9], 1713[10], 1753[11], 1753/1785 [12], 1854[13], 1903[14].
Étymologie
Toponyme médiéval en -ville (élément issu du gallo-roman VILLA « domaine rural »). L'identification du premier élément, un nom de personne d'origine germanique (francique ou anglo-saxonne), ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes.
Adigard des Gautries et Lechanteur [3] avaient en leur temps considéré la première attestation Heldeardivilla comme valide, et vu dans son premier élément un nom anglo-saxon en -heard. Elle est également acceptée par Marie-Thérèse Morlet[15], qui, pour sa part, identifie le premier élément à un nom de personne germanique féminin de type francique Hildigardis. Cette opinion est partagée par Ernest Nègre[16], qui admet la forme Heldeardivilla, et la rattache au même nom.
François de Beaurepaire [4] rejette pour des raisons phonétiques la première attestation, qui selon lui aboutirait à °Heudiarville ou un nom similaire, où il voit lui aussi un produit de Hildigardis, et rattache la forme suivante Audervilla à un nom de personne anglo-saxon Ealdhere, présent dans plusieurs toponymes anglais. Effectivement, Marie Fauroux [2], auquel il se réfère, n'a pas tenté de localiser Heldeardivilla qu'elle n'identifie donc pas à Auderville[17]. René Lepelley[18] ne fait que reprendre l'interprétation de François de Beaurepaire, sans modification ni commentaire.
En l'absence d'autres éléments, il n'est pas possible de rejeter de manière définitive la première hypothèse reposant sur la forme Heldeardivilla, dont l'évolution a pu être contrariée ou influencée par l'analogie. Dans ce cas, il s'agit du « domaine rural de Hildigardis »[19]. Si l'on s'en tient à la forme Audervilla et à l'hypothèse de François de Beaurepaire, qui privilégie souvent la place des anthroponymes anglo-saxons dans la toponymie normande[20], il s'agirait alors du « domaine rural d'Ealdhere »[21].
Remarque
En considérant la note qui précède, on ne voit pas très bien pourquoi l'hypothèse d'un nom de personne germanique de type francique Aldhari serait à rejeter, si ce n'est la volonté de certains toponymistes (normands) de voir dans la toponymie du nord de la Manche des noms de personnes d'origine anglo-saxonne ou scandinave, de préférence à toute autre. Le débat reste ouvert[22].
Héraldique
Le conseil municipal du 24 avril 2009 a adopté un nouveau blason créé par Denis Joulain. Il se décrit ainsi : D'argent à la fasce de gueules chargée de 2 léopards l'un sur l'autre accostés de deux fermaux, le tout d'or, accompagné, en chef, d'une fleur de lys accostée de deux étoiles le tout de sable, en pointe d'un phare de sable allumé d'or accosté de deux mouchetures d'hermines.
L'ancien blason, d'hermines à la fasce de gueules chargée de trois fermaux d'or, était celui de la famille de Couvert, anciens seigneurs de la paroisse.
Le nouveau blason reprend des éléments des armes de cette famille, auxquels sont ajoutés les léopards normands, des éléments du blason de la famille Bretel, et le profil du phare de la Hague.
Histoire
- Le 31 octobre 1823, le paquebot Le Paris, en provenance de New York et à destination du Havre, s'échoue sur les rochers des Camelards. Toute la population se précipite pour sauver passagers et équipages. Parmi eux, se trouvait Jean Lefebvre de Cheverus, évêque de Boston, rentrant en France pour être nommé évêque de Montauban. De santé fragile, un marin le prit sur les épaules et l'amena au presbytère. Il fit l'honneur aux paroissiens de présider la messe de la Toussaint, le lendemain.
- En 1903, Branly monte le premier mât TSF auprès du sémaphore, mais doit le démonter en l'absence d'autorisation militaire.
- Le 8 juin 1912, le sous-marin le Vendémiaire (modèle Pluviose) coule par 50 mètres de fond avec ses 24 hommes d'équipage au large de Goury. Sorti pour une simulation d'attaque sous-marine, il est éperonné par le navire Saint-Louis alors qu'il effectuait une remontée, et son épave est emportée par le Raz Blanchard. Une croix au bout du port commémore cet événement tragique.
- En 2006 a été tourné dans le village le documentaire Paul dans sa vie sur la vie d'un paysan à l'ancienne, Paul Bedel et récompensé d'un FIPA d'argent.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2008 en cours Alain Dixneuf - ingénieur 1995 2008 Albert Gosselin - - Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Auderville a compté jusqu'à 572 habitants en 1836.
Économie et tourisme
Depuis mars 2010, Auderville forme avec Les Pieux et Siouville-Hague un groupement de « communes touristiques »[23].
Lieux et monuments
- Cap de la Hague et phare de Goury
- Station de sauvetage de la SNSM, depuis 1870.
- Église Saint-Gilles abritant plusieurs œuvres, dont des fonts baptismaux et des bas-reliefs, classées à titre d'objets aux Monuments historiques[24].Elle est aujourd'hui rattachée à la nouvelle paroisse Bienheureux Thomas Hélye de la Hague du doyenné de Cherbourg-Hague[25].
Auderville dans les arts
Didier Decoin, qui possède une maison au hameau de la Roche, a localisé pliusieurs de ses ouvrages sur la commune, dont le roman Les Trois vies de Babe Ozouf, et l'essai Vue sur mer, consacrée à sa maison.
L'un des succès littéraires français de 2008, Les Déferlantes de Claudie Gallay, s'y déroule.
De nombreux films ont été tournés sur Auderville, à Goury, la Roche ou Écalgrain, parmi lesquels Deux Anglaises et le continent de François Truffaut, L'Étoile du Nord de Pierre Granier-Deferre.
Personnalités liées à la commune
- Paul Bedel, né en 1930, agriculteur "à l'ancienne" au village de La Roche, héros du film de Rémi Mauger Paul dans sa vie (2004).
- Didier Decoin, romancier, vit au hameau de la Roche.
Notes et références
- Populations légales 2008 de la commune : Auderville sur le site de l'Insee
- Société des antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 430, § 224. Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoire de la
- Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, “Les noms de communes de Normandie”, in Annales de Normandie XI (décembre 1961), § 112.
- François de Beaurepaire, Les Noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 70.
- Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 331B.
- Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 377D.
- Normandia Ducatus (carte du duché de Normandie), Atlas Van der Hagen, 1635
- Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BN, ms. fr. 4620]
- Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BN, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
- Dénombrement des généralités de 1713 [BN, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
- Herman van Loon, D2.me [= Deuxième] carte particuliere des costes de Normandie contenant les costes du Cotentin depuis la Pointe de la Percée Jusqu'a Granville ou sont Comprises les Isles de Jersey, Grenezey, Cers, et Aurigny, avec les Isles de Brehat. Comme elles paroissent a basse Mer dans les grandes marées, Atlas Van Keulen, Amsterdam, 1753 [BN]
- Carte de Cassini.
- V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
- Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
- Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (Les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 360a.
- Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 924, § 16480.
- Cependant Julie Fontanel, dans son ouvrage plus récent Le cartulaire du chapitre cathédral de Coutances, Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2003, p. 486, § 339, cite le même document de 1063/1066 et identifie Heldeardivilla à Auderville.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993.
- Ce nom germanique féminin est issu de la combinaison des éléments hild- « combat » et -gard, pour lesquels plusieurs sens sont possibles : « jardin, enclos », « conserver, protéger », ou encore « bâton, baguette ».
- Cf. par exemple François de Beaurepaire, « Les noms d'Anglo-Saxons contenus dans la toponymie normande », in Annales de Normandie X, 1960, p. 307-316; « Quelques finales anglo-saxonnes dans la toponymie normande », in Annales de Normandie XIII, 1963, p. 219-136.
- Nom d'homme anglo-saxon, combinaison des éléments eald- « vieux, âgé » et -here « armée ». Il correspond au type francique Aldhari, à l'origine du patronyme français AUDIER.
- Wikimanche. Dominique Fournier,
- Préfecture de la Manche - Recueil des actes administratifs - mars 2010 : page 17. [PDF]
- Œuvres mobilières à Auderville, sur la base Palissy, ministère de la Culture
- Site du doyenné
Annexes
Lien interne
Liens externes
- Auderville sur le site de la communauté de communes
- Auderville sur le site de l'Institut géographique national
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