Auguste Mercier

Auguste Mercier
Auguste Mercier
Auguste Mercier.jpg
Naissance 8 décembre 1833
Arras
Décès 3 mars 1921 (à 87 ans)
Paris
Origine Drapeau de France France
Arme Artillerie
Grade Général de Division
Années de service 1852 - 1898
Conflits Expédition du Mexique
Guerre de 1870
Commandement École Polytechnique
2e Régiment d'Artillerie

3e Division d'Infanterie
18e Corps d'Armée
4e Corps d'Armée

Distinctions Grand Officier de la Légion d'honneur
Grand Officier Nicham Iftikar
Commandeur de l’Ordre du Soleil Levant
Autres fonctions Sénateur
Ministre de la Guerre

Auguste Mercier (né à Arras le 8 décembre 1833, mort à Paris le 3 mars 1921) était un général français et un ministre de la Guerre.

Sommaire

Carrière militaire

Il entre à l'École polytechnique à 19 ans, en 1852, 4e sur 106, et en sort second en 1854. Il choisit l'artillerie.

Nommé en 1856 sous lieutenant au 13e Régiment d'Artillerie Montée, puis en 1856, lieutenant au 2e Régiment d'Artillerie Montée, puis au Régiment d'Artillerie à Cheval de la Garde.

Lieutenant en 1857, il est nommé capitaine au Mexique de 1862 à 1864, il est adjoint au général commandant le parc. Il dirige la fonderie lors du siège de Puebla. Il est récipiendaire de la Médaille du Mexique, chevalier de la Légion d'honneur (1863), Chevalier de l'Ordre de Notre-Dame de Guadalupe (it)[1] (1865), chevalier de l’Ordre de Saint Maurice et Saint Lazare (1865).

Il reçoit l’Ordre de Charles III en 1869, pour avoir accompagné un général espagnol lors de l’exposition universelle de 1867.

Guerre contre l’Allemagne

Campagne autour de Metz, prisonnier de guerre. Puis commande la 16e batterie du 6e Régiment d'Artillerie lors de la commune. Combats de Neuilly, de Courbevoie, d’Asnieres. Se distingue lors de la prise du fort d’Issy (officier de la Légion d'honneur) et lors des opérations dans Paris du 22/05 au 01/06/1871.

Membre de la commission d’expérience de Calais. Chef d’escadron en 1872, au pyrotechnie militaire de 1874 à 1880.

Lieutenant Colonel en 1876, il est promu colonel en 1879. Il commande le 2e Régiment d'Artillerie de 1880 à 1884.

Il est Général de brigade en 1884, puis directeur des services administratifs au ministère de la guerre (1885-1886, puis 1888-1889).

Il commandant l’artillerie du 12e Corps d'Armée (1886-1888), avant de se voir promu Général de division en 1889.

Membre du comité technique de l’artillerie, du comité des poudres et salpêtres et de la commission mixte des travaux publics.

Nommé à la tête de la 3e Division d'Infanterie en 1890.

Commandeur de la Légion d'honneur 1890.

Nommé à la tête du 18e Corps d'Armée en 1893.

Ministre de la guerre de 1893 à 1895.

Grand Officier de la Légion d'Honneur (1895), Grand Officier Nicham Iftikar (1894), Commandeur de l’Ordre du Soleil Levant (Drapeau du Japon Japon, 1894), Commandeur de 2e classe du Danebrog (1894).

A la tête du 4e Corps d'Armée de 1895 à 1894.

Membre du Conseil Supérieur de Guerre en 1898.

Réserve en 1898.

Carrière politique

Mercier est chargé du portefeuille de la Guerre en décembre 1893 dans le cabinet Casimir-Perier. Il succède à ce poste au général Julien Loizillon, lequel a remplacé, au début de l'année 1893, Charles de Freycinet. Sa réputation est celle d'un officier intelligent et réfléchi, qui passe pour républicain. C'est un catholique, qui a épousé une anglaise protestante, qui ne va pas à la messe, mais aussi ouvert aux idées libérales. Il est courtois, peu bavard, très énergique, doué d'une étonnante mémoire.
Il conserve son poste en mai 1894 dans le cabinet Dupuy, ce qui lui donne probablement le sentiment d'être indispensable : « Il tranchait de tout, sec, hautain, d'une infatuation provocante, infaillible et sûr de son étoile[2]. »
En août 1894, Mercier fait libérer par anticipation une partie du contingent ce qui lui vaut une campagne de presse de droite injurieuse qui l'accuse de couvrir « les Juifs et les espions ».

En janvier 1900, Mercier sera élu sénateur nationaliste de Loire-Inférieure, siège qu'il conserva jusqu'en 1920.

Mercier dans l'affaire Dreyfus

A l'été 1894, Mercier est avisé que la « section de statistique »[3] avait intercepté ce qui allait devenir le « Bordereau ». Il comprend « que si le coupable est découvert, arrêté, condamné, il en tirera un profit politique ». De plus, il pourra « museler l’extrême droite et sa presse »[4]. Il ordonne alors une enquête interne.

Dès le 7 octobre, convaincu de tenir le coupable sur la seule base d'une expertise graphologique approximative d'Alphonse Bertillon, Mercier décide de la culpabilité de Dreyfus. Il ne variera jamais plus dans son opinion. Il sera pour Alfred Dreyfus, le « criminel en chef ».

Lors du procès de Dreyfus, il exige la communication d'un dossier secret au Conseil de guerre. Dès Dreyfus condamné par le Conseil de guerre, il dépose un projet de loi rétablissant la peine de mort pour crime de trahison.

En février 1895, Mercier est remplacé au ministère de la Guerre par Émile Zurlinden, après avoir demandé la destruction du dossier Dreyfus[5]. Il est alors nommé commandant de la 4e Région et passe dans la réserve en 1898.

Dans J'accuse...!, Émile Zola n'a pas compris l'importance de son rôle et l'accusa simplement « de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle[6] ». Cité au procès Zola en février, « hautain, flegmatique, précis, dédaigneusement retranché dans la conscience de son infaillibilité, il déclara que Dreyfus était un traître qui avait été justement et légalement condamné[7] » et refusa de répondre sur l'existence de pièces secrètes.

Auditionné en novembre 1898 par la Chambre criminelle de la Cour de cassation, dans le cadre de la procédure de révision du procès de 1894, Mercier réaffirme la culpabilité de Dreyfus. Il déclare à cet égard que la Chambre criminelle était achetée par le « Syndicat » dreyfusard. En juin 1899, l'arrêt de la Cour de cassation place Mercier au bord de la mise en accusation par la Chambre (228 voix contre 277) mais il ne renonce pas : « Je ne suis pas un accusé, je reste un accusateur[8]... »

Au procès de Rennes, il se présente comme chef de file des antidreyfusards. Il annonce des révélations décisives à venir dans la presse nationaliste, comme l'existence d'un original du bordereau annoté par le Kaiser (Guillaume II d'Allemagne). Sa déposition devant le Conseil de guerre n'apporte aucun élément nouveau et il déclare :

« Ma conviction depuis 1894 n'a pas subi la plus légère atteinte ; elle s'est approfondie par une étude plus complète de la cause ; elle s'est fortifiée enfin par l'inanité des résultats obtenus pour démontrer l'innocence du condamné, malgré le chiffre énorme des millions follement dépensés »

Le 14 août, un incident grave l'oppose à Casimir-Perier alors président de la République à l'époque du premier Conseil de guerre. Il traite le président de menteur en soutenant la thèse de l'implication personnelle du Kaiser et de l'imminence d'une guerre avec l'Allemagne en janvier 1895.

Fin 1899, une loi d'amnistie est votée par le Parlement, contre les oppositions farouches de Clemenceau et de Jaurès. « Le premier des criminels » est désormais à l'abri de toute poursuite.

En mars 1904, devant la Chambre criminelle de la Cour de cassation, Mercier accuse encore Dreyfus. À la veille de l'arrêt sans renvoi de la Cour de cassation, il est incapable d'apporter la moindre preuve « irréfutable » malgré les supplications de la presse antisémite et nationaliste.

Le 13 juillet 1906, au Sénat, il vote contre la réintégration de Dreyfus et du colonel Picquart dans l'armée. Il accuse en outre la Cour de cassation d'irrégularités. Le 29 juin 1907, devant 6 000 personnes à la salle Wagram, L'Action française lui offre une médaille d'or en souvenir de cette séance dans laquelle il avait « tenu tête aux parlementaires affolés ».

Mercier meurt à Paris le 3 mars 1921. Jusqu'à son dernier souffle, droit dans ses bottes, il ne cessera jamais de clamer la culpabilité de Dreyfus.

Grades successifs

Décorations

Notes et références

  1. Ordre de Notre Dame de la Guadalupe : Créé en 1823 par l’empereur Iturbide pour récompenser les services exceptionnels civils et militaires, cet Ordre fut supprimé en 1855, puis remis en activité en 1863 par l'empereur Maximilien
  2. Jean-Denis Bredin, L’Affaire, Julliard, 1983, p. 64.
  3. Contre-espionnage
  4. Bredin, op.cit, p. 65.
  5. Ce qui ne sera pas fait
  6. Émile Zola, « J'Accuse...! Lettre à M. Félix Faure Président de la République », L'Aurore, 13 janvier 1898
  7. v. Procès Zola
  8. Le temps du 7 juillet 1899

Bibliographie

  • Général André Bach, L'Armée de Dreyfus. Une histoire politique de l'armée française de Charles X à "L'Affaire", Tallandier, 2004 (ISBN 2-84734-039-4)
  • Jean-Denis Bredin, L'Affaire, Fayard, Paris, 1993 (1re édition 1981) (ISBN 2-260-00346-X)
  • Jean Doise, Un secret bien gardé ; Histoire militaire de l'Affaire Dreyfus. Le Seuil, collection XXe siècle, 1994 : 225p. (ISBN 2-02-021100-9)
  • Serge Doessant, Le général André, de l'affaire Dreyfus à l'affaire des fiches, Editions Glyphe, 2009, 396 p.

Voir aussi


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